Un jeu de mots bien pourri pour débuter cette nouvelle chronique, et aucun lien avec le titre de la chanson du vieux monsieur qui ferait bien de prendre sa retraite. Non rien à voir. Noir, c’est une thématique qui va toucher deux domaines cette fois: le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis à la moitié du vingtième siècle, et du comics à l’esprit et l’ambiance très sombre.
L’année dernière, je vous ai présenté l’album de Lila Quintero Weaver, DarkRoom aux éditions Steinkis, un récit vécu par l’auteur elle-même lorsqu’elle était enfant, lorsque avec sa famille, ils vinrent s’installer aux états-unis, venus de d’argentine, dans le charmant état de l’Alabama. Je vous avais présenté également le récit de Sylvain Ricard et Guillaume Martinez, MotherFucker, une série en deux tomes paru aux éditions Futuropolis consacrée aux dix points que les Black Panthers défendirent en terme de droits pour le peuple noir, on y découvrait le parcours d’un jeune homme et comment ces dix points pouvaient toucher sa vie. Je me permets de rajouter que hier soir (mardi 14 Janvier) ARTE a diffusé un reportage consacré à la partie adverse: comment le KU KLUX KLAN a infiltré les mouvements de défense des droits civiques.
Si à peu près tout le monde a entendu parlé une fois dans sa vie de Martin Luther King Jr., voici l’occasion de découvrir un autre pasteur qui l’accompagna dans sa lutte pacifiste pour que blancs & noirs soient enfin traités à égalité: John Lewis.
Wake Up America est une trilogie, dont le premier tome vient de paraître en France aux éditions Rue de Sèvres. Cette première partie relate les vingt premières années de sa vie, de 1940 à 1960, d’où il est originaire, et quel fut l’élément déclencheur qui lui fit prendre part à cet engagement. L’histoire commence par la visite d’une mère et de ses deux enfants à Washington DC aux bureaux du congrès afin de voir le bureau de John Lewis et de leur faire prendre conscience du chemin parcouru. La chance est avec eux, le pasteur est là, et il va pouvoir de lui-même raconté son parcours. Des écoles et des bus miteux réservés aux noirs, en passant par l’interdiction de s’assoir dans les snacks. C’est au cours d’une période de vacances où il va accompagné son oncle Otis à Buffalo, dans l’état de l’Ohio qu’il réalisera l’exclusion dont il est victime. Il s’en suivra des rencontres et un apprentissage des méthodes de la lutte non-violente chère à Martin Luther King, comme Gandhi sut le faire auparavant en Inde. Voici donc le premier essai historique de l’année que je vous préconise.
Maintenant passons aux petits plaisirs sombres, d’ambiances lugubres et ténébreuses, de violence vicelarde… mais avec de sacrées pattes graphiques derrière chacun des récits qui va suivre.
Après Un long Halloween & Amère victoire, Urban Comics nous sort Batman, des ombres dans la nuit, du duo Jeph Loeb & Tim Sale. Un recueil de plusieurs récits, les trois premiers consacrés au chevalier noir, le suivant à l’adorable Catwoman.
Peurs, Folies, Fantômes, ces trois mini récits sont des histoires spécialement éditées dans l’esprit d’Halloween, cette période chère à la culture anglo-saxone est toujours l’occasion de se faire peur, mais également de rendre hommage aux classique de la littérature tel, Alice au pays des merveilles.
En ce qui concerne Catwoman à Rome, voici le récit qui évoque dans l’univers de Un long halloween, l’escapade Romaine de la plus charmante des voleuses, qui partait à la recherche d’informations personnelles. Elle part en compagnie de Edward Nigma, alias L’homme mystère, et va trainer ses griffes du côté de la mafia (si elle existe) Sicilienne.
Un nouveau rédempteur de torts fait son apparition dans le catalogue Urban Comics, un bien bel hommage aux récits du style Pulp: Black Beetle, sans issue, de Francesco Francavilla.
L’auteur sait tout de suite créer ses ambiances et vous lancer dans l’action, on en apprend au fur et à mesure sur le personnage comme dans l’univers urbain dans lequel se passe ses aventures. En l’occurrence, il est actuellement dans la chasse au mafioso (décidément) et Oh joie, il se trouve que les deux grands pontes rivaux viennent de se donner rendez-vous, c’est donc l’occasion de faire le ménage d’un coup d’un seul. Mais lorsque Black Beetle s’élance depuis l’autre côté de la rue, l’immeuble vole en éclats, laissant présumer que toute la clique ciblée est anéantie. Quel serait donc l’autre protagoniste ou organisation derrière un tel coup de maître si ce n’est pas lui. Avis aux amateurs.
Et pour finir, un classique du genre, Todd McFarlane a décidé il y a quelques temps de reprendre, non pas à zéro, mais en tout cas de redéfinir l’univers de l’un des personnages et des univers les plus sombres que vous puissiez trouver en bandes dessinées/comics/mangas, j’ai nommé: SPAWN.
Passé la déception de voir disparaître Al Simmons, l’humain qui incarnait Spawn jusqu’à présent au profit d’un nouvel hôte, c’est le dessin de Szymon Kudranski qui mettait tout le monde d’accord pour une nouvelle ambiance qui ne faisait qu’avantager et renouveler cette histoire qui se déroule la plupart du temps dans les bas-fonds les plus sordide d’une grande cité à l’Américaine, quand ce n’est pas le cas, nous oscillons entre l’Enfer et le Paradis.
Spawn, la saga infernale est pour de nouveau lecteurs, une possibilité de découvrir cet univers, bien que ponctué de beaucoup de références aux aventures précédentes, mais justement tout vous est expliqué, c’est l’histoire d’un nouveau protagoniste qui cherche justement à découvrir ce qui lui arrive et donc qui apportera un maximum d’informations pour chacun. Spawn, la saga infernale t5, le projet Ragnarok aux éditions Delcourt.