Coups de coeur : Du grand libraire

diversité

le cirqueCommençons par un appel à la rêverie avec Le cirque, journal d’un dompteur de chaises de Ileana Surducan aux éditions Makaka. Manu travaille à l’usine, une fabrique de chaises de bureau, dans une ville ou plutôt une société aseptisée et industrialisée. Vous le comprenez rapidement, la liberté et l’imagination n’y sont pas à l’honneur, et Manu lui n’aspire qu’à une chose, redonner une seconde chance à ces chaises, fauteuils et autres tabourets qui ont fini à la décharge pour qu’ils s’expriment pleinement. Il y voit une âme qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement, et pourquoi pas dans un spectacle de domptage. Cela tombe bien un cirque donne des représentations à l’extérieur de la ville, mais bien évidemment on a pas le droit de sortir la nuit en dehors de l’enceinte de la cité et surtout pas pour aller voir une abbération telle que le cirque. Pourtant une campagne d’affichage sauvage s’impose au moindre coin de rue, y compris sur les automates policiers qui n’ont de cesse de vous rappeller à respecter toutes les lois, ou plus précisément toutes les interdictions mises en place.

cirque extraitPeu importe, Manu bravera l’interdit et se rendra au cirque avec la ferme intention de s’y faire engager avec son spectacle de dompteur de chaises. Il y rencontrera les autres protagonistes qui animent le spectacle, se laissera émerveiller par ces numéros somptueux et découvrira bien d’autres mystères. Un appel au merveilleux et à l’imaginaire mis en image et en couleur par toutes ces nuances de pastels. Ileana Surducan fait partie de ces auteurs qui participent au site: www.30joursdebd.com où chaque jours ils rajoutent une planche de BD inédite et gratuite; mais vous pouvez également vous rendre sur son site perso: http://ileanasurducan-blogspot.fr/ .

chaos teamChangement de rythme, changement de style avec Chaos Team de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, la nouvelle série du duo d’auteurs de Block 109, toujours aux éditions Akiléos.

Cette fois ce n’est pas une uchronie qu’ils nous proposent mais une série s’attachant à un groupe de mercenaires dirigée par John « chaos » Clem, et composée d’éléments au fort caractère. Vous y découvrirez que le monde est sans dessus-dessous, et après un grand ravage divers groupes essayent de restructurer tout ça. Conflits d’intérêts aussi bien politiques que religieux, financiers comme territoriaux, l’Homme dans toute sa splendeur a tendance a s’affirmer à grand coups de flingues. Du coup, ceux qui sont doués pour ce genre d’expression sont sollicités et des groupes comme la Chaos Team voient le jour et se voient offrir des ponts d’or pour défendre les intérêts de ceux qui ont les moyens et qui souhaitent en avoir un peu plus que les autres. C’est exprès que je ne vous révèle pas pourquoi tout est ravagé sur terre et les auteurs savent garder pas mal d’éléments de suspens pour vous tenir en haleine.

Cette histoire est dans la lignée de tous ces jeux « ultra-violents » qui font le plaisir des petits et grands qur leur console de jeux vidéos ces derniers temps, l’action et le rythme sont soutenus et vous offrent un dynamisme dans le récit. Chaque chapitre est une mission différente, et permet également d’en apprendre un peu plus sur les membres de l’équipe. un trombinoscope en début de chaque histoire vous rappelle quels sont les personnages que vous aller suivre, ce qui n’est pas rappeler Walking Dead mais surtout Queen & Country de Greg Rucka qui vient de bénéficier d’une réédition et d’une nouvelle présentation aux éditions Akiléos, donc ne criez pas « Aux génies », mais même si l’histoire n’est pas si originale que cela, il faut admettre aue les auteurs ont font du beau boulot et on a hâte de lire la suite.

mabuiJe ne fais pas de forcing, mais il est vrai que je tiens souvent à vous montrer la diversité existante du Manga qui est toute aussi riche que dans la Bande Dessinée Franco-Belge et qu’il n’existe pas seulement que Dragon Ball, One piece et autre Naruto.

Mabui, les âmes d’Okinawa de Susumu Higa aux éditions Le Lézard Noir en est encore un parfait exemple. L’auteur est originaire de cette province célèbre pour son régime, certes, mais également pour les conflits qui s’y sont déroulés pendant la seconde guerre mondiale, et ne croyez pas que s’en est fini pour autant car la présence de la plus grande majorité des bases Américaines sur le territoire Japonais depuis toutes ces années écoulées, est là pour se rappeler à leur « bons » souvenirs.

Ces nouvelles qui se succèdent dans cet ouvrage ne sont pas là pour envenimer le débat, mais pour montrer comment les habitants vivent au quotidien entre une vie simple et traditionnelle et la présence des Américains et leurs baese d’entraînement. Une partie des terres sont louées à prix d’or, ce qui permet à certains de vivre de cette rente sans le moindre effort, mais d’autres préfèrent continuer à cultiver la terre et faire perdurer les traditions, ce qui implique différentes discussions et poits de vue entre les habitants. Comme beaucoup de ces régions reculées, ils ont vus les jeunes générations quittées leur île, mais il ne sent dégage pas moins une certaine fierté de vivre ici. Le paradoxe est que le développement des bases militaires ont créées des emplois administratifs permettant aux jeunes de revenir dans leur région natale, mais parfois au détriment de l’écosystème. Voici une nouvelle fois l’occasion de découvrir une partie de la culture Nippone au fil de ces petites histoires, d’agriculteurs, d’échanges inter-générationnels ou culturels… une véritable bouffée de simplicité et de vie.

mamoruEt pour finir, un petit rappel à propos de la sortiede cet essai consacré à l’un de ces monstres du Manga qui ont également donné lieu à l’un des plus grands phénomènes de la Japanimation: Mamoru Oshi, celui qui adapta Ghost in the shell, le chef-d’oeuvre de la Science-Fiction.

Mamoru Oshi, rêves, nostalgie et révolution de Julien Sévéon aux éditions Imho, une biographie et retrospective de ce génie qui nous a également proposé des oeuvres comme Blood the last vampire, Avalon, Kerberos, The sky crawlers, Tachiguishi Retsuden… la liste est si longue de toute sa carrière, qui n’est pas finie, que je pourrais vous en écrire des pages. Il a collaboré avec les plus grands et participé à une grande partie des projets qui se sont le mieux exportés et qui ont marqué plusieurs générations. Cet ouvrage est indispensable pour en (re)découvrir plus sur cet homme qui s’amuse a placer à chacune de ses oeuves, le portrait de son chien préféré.

chienmamoru1mamoruchien2

mamoruchien3Bonne lecture et à bientôt.

 

 

 

 

5 titres que l'on pourrait très bien associer pour donner naissance à un nouveau récit.

Le roi des mouches – Les idoles malades – L’ours le chat et le lapin – Le crime de Lord Arthur Savile – Pornographie et suicide.

Tout un programme me direz-vous, mais c’est vraiment un pur hasard qui les réunit parmis les titres du côté du rayon des indépendants que j’ai pu lire cette semaine.

roi de mouches couvEn premier lieu, le tant attendu troisième et dernier tome de la série Le roi des mouches de Mezzo et Pirus aux éditions Glenat. Nous l’attendions pour la fin d’année 2012, ils ont préféré reporter la sortie afin d’éviter la cohue des fêtes et pour le coup on risque effectivement de ne pas passer à côté de cet album.

roi des mouches extraitPour ceux qui ne connaissent pas Mezzo et Pirus, sachez que leur série Le roi des mouches peut vous faire penser à:

Du coté de la bande-dessinée indépendante américaine à des auteurs comme Daniel Clowes, Charles Burns.

D’un point de vue cinéma je verrais plus David Lynch, Gregg Araki, Robert Altman ou encore des délires comme U-Turn, Gridlocked, Magnolia

En ambiance musicale je vous conseille Tom Waits, le genre de chanteur à la voix si particulière et aux ambiances musicales aussi sombres que grotesques.

Bon en ce qui concerne la BD elle même, vous vous retrouvez avec ces portraits croisés, ces jeunes gens désabusés, ces soirées étudiantes alcoolisées, l’ambiance malsaine de ce que l’on cache derrière son masque d’Halloween où l’on exagère le mystère qui s’en dégage. Un vrai bonheur jouissif de lecture pour les amateurs du genre polar lancinant.

ours chat couvL’ours le chat et le lapin de Maria Rostocka et Michal Rostocki, cet album sort chez Michel Lagarde et il fait partie des albums comme Là où vont nos pères, Au pays de la mémoire blanche… ou la beauté graphique de l’album ne nécessite pas spécialement du texte pour comprendre et apprécier l’histoire.

 

Voici un album curieux doté d’une grande maitrise artistique vu le choix technique choisit par les auteurs. En Décembre 2011, Maria Rostocka a reçu le prix de la meilleure bande-dessinée, l’un des plus important en Pologne, décerné par le Musée de l’Insurrection de Varsovie.

 

 

Des indigestions de fondue Galloise au pastiche de batman, Sourdille joue avec l’apparence de son personnage, avec sa personnalité (à dominance lubrique) et sa moralité. Voici un album des Requins Marteaux comme je les aimes, savoureux avec une touche d’acidité qui a des goûts de « reviens-y ».

crime de lord couvUne autre petite maison d’éditions, Roymodus nous propose Le crime de Lord savile, une oeuvre d’Oscar Wilde adaptée par Marc Salet et Philippe Nauher, un classique de la littérature sombre mis en images en noir & blanc.

crime de lord extrait

Lord Arthur Savile erre dans les rues, il est à l’affut, à l’affut de celle qui est responsable de la tournure désastreuse qu’a prise sa vie ces deux derniers mois. Il compte assassiner celle qui fût son hôtesse ce soir-là, quand toute la haute-société londonnienne s’égayait. Il fit la rencontre de celui qui captait l’attention de ceux avident de fantastique et de frisson en la personne de Mr Podgers, capable de lire l’avenir dans les lignes de la main.

L’homme prendra la poudre d’escampette après avoir jeter un oeil à la paume de Lord Arthur Savile, mais celui-ci retrouvera l’homme un peu plus tard afin de connaître ce qu’il a vu.

Voici bien le genre d’histoire à suspens classique et toujours efficace tout comme les histoires de Maupassant ou d’E.A. Poe.

pornographie & couvUn nouvel album dans la collection Eprouvette de L’Association, un nouveau Malheur, non un nouveau Mahler ! Pornographie et suicide.

Non ce n’est pas un album à l’humour douteux mais bel et bien, un bon Mahler ! Avec son regard, son humour et son trait, fins tous les trois, Mahler nous fait partager ses souvenirs et ses réflexions d’expériences professionnelles ou personnelles. De la programmation d’un musée national d’une expo sur les jouets à une conversation chapardée sur la table d’à côté à la terrasse d’un café, du souvenir de ses voisins de siège au cours d’un voyage en avion aux coneils de son grand-père lui enseignait.

Un mélange de genre cette sélection de lectures, mais des petits bonheurs assurés.

graphiquement différents

colere fantomas couvCette fois je vais faire la part belle aux diversités graphiques avec pour commencer La colère de Fantomas, les bois de justice de Olivier Bocquet et Julie Rocheleau aux éditions Dargaud. C’est une des séries en lesquelles la maison d’édition croit au fort potentiel et il faut bien reconnaître qu’ils ont du flair sur ce coup là. Bon il faut dire que le personnage de Fantomas est l’un des rares personnages littéraires à avoir été enscensé par des noms aussi glorieux que: Jean Cocteau, Robert Desnos, Pablo Neruda, Blaise Cendrars, Max Jacob, André Malraux, René Magritte, Guillaume Appolinaire, Raymond Queneau, Alexandre Vialatte…

fantomas extraitDu coup voici une histoire en trois actes mettant en scène le fameux maître du crime mais également ses éternels adversaires: l’inspecteur Juve et le journaliste Fandor. Vous allez comprendre ce qui unit ces hommes et découvrir que même mort, Fantomas sévit encore. Non je ne vous ai pas dévoilé le dénouement de l’histoire car Fantomas meurt par décapitation presque au début de l’histoire. Comment ça je viens de dire la façon dont il passait l’arme à gauche ?! Attention hein, si vous me vexer je peux en raconter encore plus. En tout cas je ne peux dire qu’une chose, j’aime sans concession le dessin de Julie Rocheleau et ses couleurs donnent un charme fou à cet album.

Si je dois continuer à faire l’éloge de la gente féminine dans l’invers de la bande dessinée et de l’illustration, voici deux noms à garder dans un coin de votre mémoire:

mini aventure extrait1Violaine Briat qui est passée par l’école des Gobelins nous a fait l’honneur de venir nous dire un petit bonjour et de laisser en dépôt vente son ouvrage auto-édité miniaventure. Comme les heureux veinards qui l’ont feuilleté l’ont également acheté, je n’en ai plus en magasin mais je vous invite à aller jeter un coup d’oeil sur son blog: allbigadventures.blospot.com

C’est un travail minutieux et certainement très long qui donne pour résultat des histoires rafraichissantes et divertissantes déclinées sous différentes formes d’aventures. Une artiste à découvrir donc.

virus tropicalAutre artiste féminine que je souhaitais vous présenter: Power Paola, elle est sud-américaine, née en Equateur et résidant maintenant en Colombie, c’est « grâce » au travail de Julie Doucet que lui est venue sa vocation d’auteur de bande-dessinée. C’est aux éditions L’Agrume que nous devons la chance de pouvoir lire son ouvrage autobiographique Virus Tropical.

Un virus tropical, qu’est-ce que c’est ? si la mère de Power Paola avait écouté les diagnostics des médecins à ce moment là, elle aurait continué dans un flou artistique monumental, non le virus en question n’est autre que la petite fille qui deviendra auteur, qui pousse dans le ventre de sa maman qui avait pourtant subit une opération pour ne plus avoir d’enfant.

Voici donc les primes années de l’auteur jusqu’à son entrée dans l’âge adulte qui sont narrées dans cet ouvrage, vous y découvrirez le caractère atypique dans lequel elle a grandit entre un père prêtre et une mère qui fera de la prédiction via un jeu de dominos. Les relations houleuses entre tous les membres de la famille. Cette autodidacte se laisse aller tant dans l’écriture que dans le dessin, ce qui aide parfois à la construction émotionnelle de son oeuvre. Une sympatique découverte.

sailor couvPour finir deux albums à mettre en avant, Sailor Twain, la sirène dans l’Hudson de Mark Siegel aux éditions Gallimard et sinon le troisième volet de Au temps de Botchan de Jiro Taniguchi et Natsuo Sekikawa dans la collection écritures de Casterman. Je vous ai déjà présenté à l’occasion de la sortie des deux premiers volumes de ce manga qui narre la vie et le contexte dans lequel Soseki a écrit une de ses oeuvres phares « Botchan » et qui est une lecture du Japon dans des moments cruciaux d’un point de vue historique, littéraire, social… Donc je vous le conseille les yeux fermés si vous êtes curieux de ce pays et de cette culture, ce qui me permet de m’attarder sur Sailor Twain, récit fluvial s’il en est.

sailor extraitSi je vous énumérais un peu plus haut la liste de ceux qui ont enscensé Fantomas, Sailor twain ne compte qu’un nom en quatrième de couverture (le dos du bouquin pour les néophites) et pas des moindres, John Irving, encore un gars capable de vous ballader pendant tout le temps de lecture de l’un de ses romans. Si un grand romancier vous invite à lire ce livre c’est qu’effectivement ce récit ous ennivre de visions de voyage aux grés des flots mais également au fil des légendes.

Les clins d’oeil à Mark Twain et son Huckleberry Finn ne manquent pas mais également aux contes des 1001 nuits ou encore à la mythomogie tournant autour des sirènes. L’auteur vous fait partager son amour de la littérature mais joue également avec vous avec son trait rendant les personnages légèrement comiques mais surtout il marque ses ambiances avec ses dessins qui vous prennent toute la page et accentuent la narration.

Bonne lecture, au revoir, à bientôt.

 

 

 

j'ai quand même trois polars dans mes coups de coeur ???????!!!!

Si l’année 2013 commence tranquillement au niveau des sorties, cela n’empêche que nous avons des bonnes choses à nous mettre sous la dent, et maintenant que toute la logistique des fêtes de fin d’année qui nous accaparait tout notre temps est enfin (ou presque) terminée on peut enfin reprendre nos petites habitudes et partager tout cela avec vous.

Pour commencer, voici le troisième volet des aventures de Parker, le personnage du romancier Donald Westlake est adapté en bande-dessinée par Richard Stark et Darwin Cooke et nous bénéficions de la traduction des éditions Dargaud. Comme vous pouvez le constater avec ce petit extrait tiré du premier opus, le style graphique est très prononcé et donne une certaine ambiance à ces polars qui tournent autour de Parker, un pro dans son domaine: les casses. Sa première aventure avait été adaptée à l’écran, avec Mel Gibson dans son rôle, et l’on découvrait cet homme au tempérament fort qui n’hésitait pas à défier l’organisation (la pègre) pour assouvir sa vengeance contre celui qui l’avait laissé pour mort après l’avoir doublé sur une affaire. Cette fois c’est avec une grande réticence qu’il se lance dans ce nouveau projet, The score, trop de contraintes par rapport à ses principes: le coup a été préparé par un amateur (qui a certainement vu trop de films ou lu trop de livres), le coup nécessite trop de monde… Mais voilà, le rpojet est énorme et serait Le Casse de sa vie et lui donnerai carrément l’opportunité de se ranger, reste à savoir si un type comme lui pourrait se ranger un jour. Pour tous les amateurs de polars classiques et pour les curieux qui aiment se faire surprendre graphiquement… et puis pour les autres aussi.

fatmanPolar un jour, polar toujours ? C’est le quatrième album de la série concepte de David Chauvel « La grande évasion », cette fois c’est Denys qui dessine ce one-shot qui a des allures de « prends ça dans ta face ». Les éditions Delcourt ont développé quelques séries qui ne vous imposent pas de suivre tous les albums: 7, chaque histoire comporte 7 personnages; Le casse, faire un casse ne veut pas spécialement dire braquer une banque ou une bijouterie; Jour J, l’histoire de l’humanité revisité sous forme d’uchronie; L’homme de l’année, ces hommes de l’ombre qui ont eu un rôle déterminant dans l’Histoire avec un grand H… Et donc La grande évasion, des histoires… d’évasion bien sûr.

Pour le coup Fatman, c’est ce mec sur la couverture, celui dont vous pourriez vous moquer tellement il est gros, ce skin qui se ballade avec son petit chien ridicule au début de l’album, ce skin que vous ne souhaitez pas croiser au milieu de la nuit. Seulement ce gars là a un passé qui va susciter l’intérêt de grands pontes du Milieu, aux States, et ils vont avoir besoin de ses services pour préparer l’évasion de leur boss.

Mais qui donc est cette jeune femme qui intériorise ses coups de gueule et quelle sera son implication dans l’histoire ?

Fatman pour le moment est l’album qui m’a le plus séduit dans cette collection.

johnnyAlternons un peu et passons sur le premier tome de ce dyptique: Johnny Jungle de Jean-Christophe Deveney, Jérôme & Anne-Claire Jouvray aux éditions Glénat. C’est toujours une joie pour moi de retrouver la famille Jouvray qui nous avait proposé L’idole dans la bombe chez Futuropolis et surtout Lincoln dont le septième était paru fin 2012 aux éditions Paquet.

Si William S. Burroughs inspira la Beat Génération, Edgar R. Burroughs lui fut à l’origine de la Slip Génération avec son mythique Homme-Singe. Cette fois c’est un hommage déjanté à Johnny Weissmuller, l’homme qui incarna Tarzan au cinéma (il ne fut pas le seul, mais il reste celui qui marqua le plus les esprits) que nos trois auteurs nous proposent avec des clins d’oeil au cinéma de l’époque et à la vision occidentale de l’afrique très stéréotypée.

Nous y découvrons un jeune garçon élévé par les singes qui passe son temps à s’amuser, se dépasser en défiant les animaux de la jungle en compagnie de son fidéle ami Kinka le gorille et en profitant pleinement de la vie et des bananes. Si il a déjà un contact avec notre civilisation par le biais d’un missionaire Allemand qui l’initie à la littérature, d’ailleurs son jugement sur l’histoire Mowgli est très drôle, et à d’autres particularité de notre culture. C’est l’arrivée d’une équipe de tournage qui va faire basculer sa vie, en particulier la fameuse Jane. Direction Hollywood pour notre sympatique et joyeux personnage, en passant par la France, dois-je préciser que cet album là m’a vraiment fait plaisir, hmm ?

scalped couvVire fait parce que ce n’est pas une nouveauté, mais une série en cours chez Urban Comics, mon troisième polar est Scalped de Jason Aaron et R. M. Guéra. L’histoire d’un agent du F.B.I. d’origine Amérindienne qui se voit confié une mission d’infiltration dans la réserve oùil a grandit et où il ne souhaitait jamais y remettre les pieds.

On y retrouve divers éléments classiques, l’importance accordée à l’identité indienne, le développement des casinos… tout cela teintée d’organisation « mafieuse » et arrosée de beaucoup voire énormément d’alcool. Une histoire très sombre que je ne peux que vous conseiller.

bye bye couvEt pour finir mon énorme coup de coeur de ce début d’année: Bye bye my brother de Yoshiro Yanagawa dans la collection Sakka de Casterman. Ce reccueil est un One Shot qui regroupe deux histoires mêlant Boxe et destinée fatale.

Le personnage principal vend des livres sur le trottoir qu’il récupère principalement dans les poubelles, ancien boxeur prodige à qui une carrière phénomènale était promise, son intervention dans une bagarre de rue afin de raisonée un jeune homme lui a valu un coup de couteau qui mit fin à sa carrière. Le dieu de la mort qui le poursuit va le confronter à un choix qui pourrait lui être fatal ou bien le relancer sur sur les sentiers de la gloire.

bye bye extraitC’est avec une finesse du trait et une écriture poétique que cet ouvrage saura séduire ceux qui ouvriront cet album magnifique. La petite histoire qui suit reviendra sur les évènements précédent le premier récit mais en s’intéressant à un autre personnage qui cotoya notre boxeur en herbe, « à chat » bien évidemment car tous les personnages sont des animaux. Une postface accompagne ces deux récits afin de voir le parcours singulier de ce récit. Alors laissez-vous à lire par Bye bye my brother, ce sera mon conseil par excellence de ce début d’année 2013.

 

3 nouveautés qui nous viennent de l'est

Dans ce tsunami de nouveautés qui nous assaille, voici trois honorables BD nippones et coréenne qui flottent tels trois nénuphars au-dessus du lot. Mais qu’est-ce qui peut bien distinguer ces trois perles d’orient, leur originalité serait peu dire: Bicycle 3000 se distingue tant par son graphisme que sa narration; Maria est la nouvelle histoire de Kazuo KAMIMURA publiée en France (l’auteur étant mort, ce n’est pas une nouvelle d’outre-tombe).  Le troisième, Les fruits de Shinjuku est un texte illustré de la littérature moderne japonaise.

Bicycle 3000, une oeuvre de O Se HYUNG publiée par les éditions Kana dans la collection Made In. Ce récit s’inspire d’une histoire dramatique qui s’est réellement déroulée en Corée. Un jeune homme, un peu simple d’esprit, et qui travaille pour la poissonnerie d’un petit village est entendu sur les évènements tragiques qui viennent de se dérouler. Chaque chapitre revient sur les éléments marquants de ces cinq derniers jours, ils s’enchevêtrent dans un désordre chronologiques afin d’accentuer l’intensité du dénouement. Le côté très épuré des illustrations rythme la narration avec une certaine nonchalance des plus agréables.

Les fruits de Shinjuku est une nouvelle de Ryuji MORITA qui fut publiée dans le reccueil Tokyo électrique aux éditions P. Picquier. Cette fois, toujours chez le même éditeur, c’est sous la forme d’un récit illustré, parfois par une succession d’images ou alors d’une seule illustration par page que ce texte vous est reproposé, les illustrations sont d’Amandine GRANDEOLAS.

C’est un de ces récits de la littérature moderne japonaise qui mettent en scène des jeunes gens dans ces quartiers des plus populaires au Japon, tel Shinjuku. Nos deux personnages principaux sont deux jeunes hommes de 18 ans qui, plutôt que d’aller en cours, préfèrent se défoncer. L’un d’entre-eux observe la vie de son quartier par la fenêtre et notament cette jeune femme, prostituée sans aucun doute, qui le fascine de l’autre côté de la rue. D’abord par le biais de l’objectif de son appareil photo, il va avoir l’opportunité de saisir le ragrd de cette personne de plus près. C’est la virée de ces trois jeunes gens, de cette après-midi aux allures de moments insensés et éphèmères, un petit pan de leur vie le temps d’un après-midi.

Voici le premier volet du nouveau dyptique de Kazuo KAMIMURA: Maria; dans la collection Sensei de Kana. L’auteur de Lady snow blood, qui inspira entre autre Q. TARANTINO pour son Kill Bill, ou encore La plaine du Kanto, Lorsque nous vivions ensemble, Folle passion, L’apprentie geisha…oui cet auteur sulfureux nous dévoile une nouvelle fois une histoire torturée, emplie d’un climat licencieux et violent. Maria est une adolescente qui fait son entrée dans sa nouvelle école, sa classe recèle un florilège d’élèves indisciplinées et tout de suite les émotions sont à fleur de peau. Elle va s’attirer les foudres de la chef de bande du lycée car celle-ci voit d’un mauvais oeil l’attention que va porter à Maria le beau gosse qui dirige le gang de motard et dont elle est amoureuse. Cette relation naissante ne va pas être de tout repos, le jeune homme en question développant une relation très particulière avec ses parents et en surtout avec sa mère. Du côté de la jeune fille, nous découvrirons qu’elle est issue d’une famille de nouveaux riches qui ont fait fortune à la sortie de la guerre, ce qui n’est pas toujours bien vu, elle fait partie d’une famille qui vit sous l’égide du grand-père tyranique qui a vu sa fille se remarier avec le meilleur ami de son gendre. Plein de tensions, de suspens et de violence, voici les ingrédients d’un toujours aussi bon Kazuo KAMIMURA.

 

Des pavés dans la mare

Quand on vous dit que certains livres sont l’oeuvre d’une vie, pour Big Questions, ce n’est que 15 ans de travail de Anders NILSEN et c’est L’assocaition qui nous présente l’intégralité du projet en cette fin d’année.

Big Questions c’est d’abord une succession de Big Questions, du genre maousses philosophiques, tu sais du genre qui passent que au mileu de la nuit sur ARTE c’est te dire! N’empêche de ce projet débuté en résidence d’auteur, Anders NILSEN a décidé de le continuer, de l’étoffer et petit à petit une histoire est née. D’abord pour lui et ses amis, puis pour le libraire du coin et ainsi, des personnes qui ne le connaissaient pas lui ont retourné leur intérêt pour son travail.

Au programme, des pinsons qui picorent et qui devisent du sens de la vie, une bombe tombée du ciel et qui n’a pas explosée, une fermière et son fils simple d’esprit qui vivent loin de tout, un hibou, des chiens errants, un pilote qui vient de se crasher… Tous ces personnages se croisent et se devisent les uns les autres. Un gros pavé de plus de cinq cents pages pour les longues nuits d’hiver.

Et si les nuits sont encore plus longues, vous pouvez directement enchaîner avec un deuxième volume colossal par son format, son poids et sa créativité: Duncan le chien prodige (saison un) de Adam HINES  aux éditions çà & là, une maison qui se décarcasse pour nous trouvez des perles outre-atlantique. Si cette histoire ne fait que 390 pages, rassurez-vous, ce n’est que la saison 1, tout comme Cages de Dave McKEAN, Duncan le chien prodige fait partie de ces albums concepts regroupant des astuces créatives surprenantes. Le fait d’avoir plusieurs récits qui vont s’imbriquer les uns aux autres, des histoires regroupant animaux et humains, du singe devisant avec le tigre avant de faire son entrée sur la piste du cirque, en passant par le PDG fustigeant son nouvel assistant, jusqu’à cet agent d’une organisation gouvernementale chargé de mener l’enquete sur l’attentat qui vient d’avoir lieu sur un campus. Un très gros moment de lecture vous attend avec cet ouvrage qui ne manquera pas de vous captiver graphiquement.

On continue avec ces livres qui vous font les bras: Basewood de Alec LONGSTRETH publié par L’employé du Moi, si celui-ci est moins gros que les deux précédents, il est tout aussi dense au niveau de l’histoire.

Un jeune homme se réveille au milieu des bois, son état délabré et sa perte de mémoire ne sont pas pour le rassuré dans cette sombre ambiance où la pluie tombe comme des cordes. Il rencontre un chien et se rend jusqu’à la lisière du bois, mais il devra faire demi-tour afin de se mettre à l’abri du dragon qui survole les environs. Il ne doit son salut qu’à l’intervention du propriétaire du chien, un vieil original qui a construit son refuge au sommet d’un arbre et qui survit au jour le jour.

Avec son noir & blanc riche en détails mais d’une lisibilité des plus agréables, Alec LONGSTRETH nous conte cette fable initiatique avec des ambiances mettant en exergue les éléments de la nature, ses pages enneigées vous donneront la chair de poule à l’idée de devoir affronter le froid.

Encore un pavé (on aurait du prévenir les éditeurs qu’ils viennent de terminer les travaux devant la librairie) avec Le Klondike de Zach WORTON, chez Cambourakis cette fois.

Le Klondike, c’est une succession de portraits de tous chercheurs d’or qui ont bouleversé des paysages et des hommes dans un pays qui, inéxorablement, empiétait sur des territoires encore vierges qu’occupaient les indiens. Chacun à sa façon à fait l’histoire de ce pays, Les Etats-Unis, faisant fortune ou étant à l’origine de l’établissement d’une ville comme Tombstone. Des parcours humains, de l’aventure à la J. LONDON, les pires travers de l’homme… vous retrouverez tout cela dans ce reccueil d’à peu près 300 pages.

Un dernier objet pour sa curiosité, Blue de Pat GRANT aux éditions Ankama, si il y a bien une maison d’éditions qui bouffe à tous les rateliers actuellement, c’est bien eux, je ne dis pas ça par méchanceté, mais ils présentent tellement de formats différents, de récits partant dans tous les sens, que parfois cela ne permet pas toujours de les mettre en valeur, surtout quand il y a enfin une perle qui éclot.

Blue est la première bande dessinée de ce jeune australien qui mélange une semi biographie de ses souvenirs d’adolescent avec une fiction déjantée avec ses petits personnages bleus à tentacules qui tentent une percée sur le sol australien. Entre son école buissonière et ses séances de surf, le personnage principal passe son temps avec deux de ses camarades qui ne l’aide pas spécialement à faire les bons choix dans la vie. L’aspect de l’accident féroviaire et la facination morbide de ces gamins n’est pas sans rappeler le film Stand by me. Là encore le style graphique de l’auteur vous séduira ou vous rebutera, ses ambiances bleu/blanc/marron donnant une certaine austérité au tout, mais avec un dessin très arrondi, vous avez le droit à de grandes cases de scènes extérieures avec une foule de détails à observer. Un nouvel OVNI graphique, s’il en est.

C’est pas tous les jours que je vous conseille un bouquin d’Histoire

Cela dit, si le livre en question permet de s’éduquer tout en s’amusant, alors là je dis pas ! The Hoochie Coochie est une maison d’éditions indépendante qui après quelques années à faire du démarchage auprès des librairies pour faire ce que l’on appelle du dépôt-vente, a la chance d’être depuis quelques mois diffusé sur toute la france. Et c’est avec Christophe Hittinger qui fut l’un de leurs premiers auteurs qu’ils débarquent aujourd’hui, avec son nouvel album: Le temps est proche.

En un volume l’auteur vous narre toute l’histoire du XIXe siècle, souvenez vous: la gueere de cent ans, la peste qui décima un tiers de la population européenne. C’est aussi l’époque où l’on rédigea Les contes de Canterburry, Le décaméron, La divine comédie… Ce livre vous relate année après année toute la richesse de ce siècle plein de rebondissements et autres drôleries de notre histoire. Après Jamestown qui relatait l’histoire de la première colonie européenne en Amérique, Christophe Hittinger continue son exercice de style avec brio.

On avait eu le droit à Hérakles d’Edouard Cour chez Akiléos au mois de juin et qui m’avait fait forte impression, voici qu’en cette fin octobre nous avons une nouvelle interprétation du Mythe des 12 travaux d’Hercule avec Le Héros de David Rubin chez Rackham. C’est également une première partie, mais si la version d’Edouard Cour alliait humour et soucis du détail tant historique que graphique, celle de David Rubin elle se permet de savoureuses digressions.

Il ne faut donc pas s’étonner si Eurysthée suit les exploits d’Hercule sur écran géant, si notre héros porte un maillot de Foot ou s’il se déplace à moto. Parfois il faut savoir s’adapter à son lectorat si l’on veut qu’il retienne un tant soit peu un ou deux éléments de l’histoire.

Je rappelle juste que ce n’est pas le genre de bouquin dont on se sert comme anti-sêche lors d’un examen, on ne connait que très rarement le sens de l’humour de son examinateur (sauf après résultat).

 

Les éditions çà et là continuent de chîner du côté de l’indépendant outre -atlantique, et après la perle En Mer de l’année dernière ou encore Château l’attente d’il y a déjà quelques temps, voici une nouvelle histoire qui rend hommage à un genre littéraire, et cette fois c’est l’Aventure !

Far Arden de kevin Cannon, c’est l’aventure qui vous entraîne à la chasse au trésor, c’est l’aventure vers laquelle l’on se dirige lorsque l’on cherche à se venger, c’est la vie aventureuse des policiers à l’affût de leur proie ou encore des espions et de leurs intrigues, c’est l’aventure amoureuse d’une rencontre dans un port… Far Arden, c’est tout çà et bien plus encore, du rire et des larmes.

De plus en plus allumée, ma sélection se penche maintenant sur Palepoli de Usamaru Furuya aux éditions Imho. L’année dernière les éditions Casterman avaient proposé du même auteur sa version de Je ne suis pas un homme, cette fois c’est un recueil d’histoires courtes avec parfois un running gag tout au long de l’album avec soit un personnage récurrent ou bien un contexte qui revient ponctuellement. Ce n’est vraiment pas pour tout lecteur car « oui » certaines images sont parfois dures, et « oui » certaines idéees comme celles qui touchent la religion blesseront les âmes sensibles, mais quel bonheur de jubilation je me suis offert ave Palepoli.

Beaucoup moins drôle celui-ci, L’île infernale de Yusuke Ochiai publié par une maison d’éditions dont j’ignorais totalement l’existence, Komikku.

Une nouvelle fois le japon est confronté à la difficulté de gérer une situation sociale, en l’occurence, la recrudescence de prisonniers. Suite à la pression mondiale qui tend à voir disparaître la peine de mort, le japon a décidé de remettre au goût du jour l’exil. Ne paniquez pas, ils vont envoyer à l’étranger tous leurs criminels, non ceux-ci seront envoyés selon le gravité de leur crîme à une certaine distance de l’archipel mais toujours en territoire Nippon.

C’est intentionnellement que notre personnage principal a tué afin de se retrouver sur l’île prison la plus terrible où la loi du plus fort régit chaque moment où vous tentez de survivre. Il est à la recherche de l’assassin de sa famille et c’est avec la ferme intention de se venger qu’il se retrouve sur une île dont il ne pourra peut-être jamais s’évader une fois son but atteint. Une histoire terminée en trois tomes (1 paru actuellement).

 

 

Que du bon !

Bonjour, bonjour, quoi de mieux qu’un peu de bonne humeur pour égayer les journées, si en ce moment on peut apprécier plein de belles histoires, je peux également me réjouir de vous annoncer quelques rééditions de titres dont je vous ai déjà parlé soit sur notre site, soit en magasin, et que vous allez enfin pouvoir tenir entre les mains. Pour commencer, deux titres à venir, le 2 novembre Urban Comics ressort Sandman de Neil Gaiman, l’une des têtes d’affiches des Utopiales 2012. Sandman est un projet qui a regroupé un grand nombre de dessinateurs sur l’univers de Dream, le maître des rêves.

Dream, Despair, Destruction, Destiny, Delirium, Death, Desire sont les 7 immortels présents depuis « avant » l’existence de  notre monde et Death sera la dernière lors de la fin de tout, ils régissent notre existence et parfois se jouent des humains. L’histoire commence avec Sandman, alias Dream, alias Morphée le maître des rêves qui se réveille dans une prison. Depuis combien de temps est-il là ? Où sont ses attributs qui font de lui le maître des songes et qu’a t’il bien pu advenir de son royaume en son absence ? Je ne vous en dis pas plus si ce n’est que je vous exhorte à être plus curieux sur ce chef-d’oeuvre.

Autre réédition que j’apprécie, car vous êtes nombreux à nous avoir demandé de la science-fiction qui soit capable de vous bluffer comme Universal War One a pu le faire, et bien le 7 décembre ce sera chose faite avec La guerre éternelle, libre à jamais de Marvano d’après le roman d’Haldeman. C’est une intégrale qui comprend deux cycles complets d’une guerre galactique et de ses conséquences. L’auteur, américain, a consacré une grande partie de ses oeuvres à dénoncer les grandes incohérences et stupidités de son gouvernement à envoyer de jeunes soldats absolument pas préparés à la guerre, notamment Vietnam et Corée. Dans cette histoire, il aborde également le fait que le temps qui va s’écouler pour ces jeunes recrues qui vont traverser l’univers ne va pas s’écouler de la même manière que pour ceux qui vont rester sur la Belle Bleue. Ne vous inquiétez pas, il y a bien d’autres thèmes abordés dans ce titre déjà culte publié autrefois chez Dupuis, c’est Dargaud qui cette fois nous le représente.

Bon juste pour le plaisir, je vous ai cassé les pieds en vous l’annonçant maintes et maintes fois, oui, il est paru, et Oui il est toujours aussi énorme (aussi bien le personnage que le bouquin), Blast 3 est sorti, alors pour ceux qui ne se sont pas encore précipités en librairie quelle qu’elle soit… FONCEZ !!!!!!!!!!

Passons effectivement à ce qui est déjà disponible en magasin avec ces trois autres titres, un deuxième album et deux nouveautés, voulez-vous ?

Aâma  tome 2, de Frederic Peeters chez Gallimard, là encore c’est du très bon. Ce qui est intéressant avec Frederik Peeters, c’est que l’on a toujours à la lecture une impression de simplicité, d’un moment de lecture agréable où on prend vraiment le temps de se poser… et pourtant ses albums sont d’une richesse à vous couper le souffle.

Nous continuons notre flashback, le personnage ayant perdu la mémoire des évènements passés, c’est grâce à ses notes qu’il essaye de remettre tout en ordre, ce n’est pas chose facile de concevoir ce qu’il lit avec le spectacle désertique qui s’offre à lui actuellement. Les rapports humains entre lui et son frère ainsi qu’avec les autres membres qui les accompagnent sont toujours aussi intéressants et surprenants, ce n’est pas pour rien qu’une fois que l’on a goûté à du Peeters, on en redemande.

Initialement intitulé Joe The Barbarian aux Etats-Unis, Urban Comics publie une nuvelle perle sous le titre Joe, l’aventure intérieure. Au scénario, un homme à l’imagination débordante et à l’écriture sensationnelle pour vous surprendre et vous accrocher: Grant Morrison; au dessin un génie du coup de crayon: Sean Murphy.

Un récit qui vous tient en haleine autour d’un jeune garçon, Joe, diabétique dont chaque crise d’hypoglycémie est un danger imprévisible.  Joe habite seul avec sa mère, et c’est en l’absence de celle-ci, alors qu’il se trouve dans sa chambre située au premier étage que les premiers symptômes d’une crise se font ressentir. Alors qu’il sait comment réagir dans un tel cas et se rend vers la cuisine afin de prendre ne serait-ce qu’un soda et sa dose de sucre salvatrice, tout bascule autour de lui et se retrouve projeté dans un univers où ses jouets prennent vie et où une guerre est à venir.

Grant Morrison nous surprend une nouvelle fois par son originalité et son traitement d’un thème pas du tout évident à traiter: comment un malade fait face à la maladie. Un récit épique et onirique et vous pouvez y rajouter encore un bon nombre de rimes en « ique ».

Mitric (tient, cela rime encore) nous propose l’un des titres que les éditions Glénat souhaitaient réellement mettre en avant pour cette année: Ultime voyage en alchimie. Une histoire qui pioche aussi bien dans tout le mystère qui entoure cette science occulte que dans la fascination actuelle pour les jeux de rôles qui vous immerge au point de vous isoler du reste du monde. C’est le cas d’Adrien, un jeune homme qui depuis qu’il a cessé ses études passe le plus clair de son temps à son jeu, mais le fait est qu’il est réellement doué, à tel point que le voilà convier à une grande finale internationale qui doit se dérouler à Prague. Seulement voilà, sa mère qui lui reproche déjà de ne pas avoir les pieds sur terre lui fait bien comprendre qu’elle n’a absolument pas les moyens de l’aider tellement elle a du mal à joindre les deux bouts et nourrir ses trois enfants. Le père est mort il y a quelques temps alors qu’il se consacrait à sa passion: l’alchimie et c’est ce qui a poussé Adrien à reprendre les recherches de son père et à s’immerger de tout son saoul dans le mystère. L’auteur  dynamise son récit et il a fait un vrai travail de recherche sur le sujet qui vous donnera de réelles clés si vous souhaitez en savoir plus sur l’alchimie et Hermes Trismégiste.

Je m’arrête là, je me rends bien compte que je vous ai pondu une sacrée tartine cette fois-ci. Bonne lecture et à bientôt.

C'EST ENORME !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Quand on nous annonce Blast tome 3 pour le 05 octobre, moij’dis: « c’est énorme ! »

Quand on nous annonce la venue de Neil Gaiman et de son accolyte Dave Mc Kean aux Utopiales, moi j’dis: « c’est énorme ! »

Quand on nous annonce également que Marc Antoine Mathieu sera également aux Utopiales, moi j’dis: »c’est énorme ! »

Quand on nous annonce la présence de Kevin O’Neill ( La ligue des gentlemen extraordinaires) aux Crayonantes, moi j’dis: « c’est énorme ! »

Maintenant que je vous ai appâté avec ces quelques annonces, si je vous propose pour ce mois-ci une sortie, Mind Game de Robin Nishi aux éditions Imho, qui m’apparait comme un ovni à ne pas râter, me suivrez vous ?

Excepté si vous venez d’une autre planète, vous connaissez les mangas maintenant, ils existent sous la forme papier, mais beaucoup sont déclinés sous la forme animée. La plupart des shonen (série pour les adolescents) se sont fait connaître grâce à leur déclinaison télévisuelle, ce qui les a aidé à se faire connaître avant même leur publication en france, pour exemple, Dragon Ball, Naruto, Full metal Alchemist. Mais il y a également des longs métrages qui ont marqué les esprits: Akira, Ghost in the shell…

Parfois certains sont déclinés sous différents supports, peut-être pour sensibiliser différents types de public, mais c’est également une façon pour les auteurs d’aborder de différents manières leur narration et du coup, vous ne retrouvez pas toujours la même histoire.

Amer béton, Blood the last vampire, Battle royale en sont de très bons exemples, notament pour ces deux derniers, car vous les retrouvez sous la forme de manga papier, de série animées, de films d’animations ou de films avec des acteurs, de romans voire de jeux vidéos et chacune de ces versions se justifient par leur originalité.

Pour l’heure, c’est Mind Game que je souhaite vous insciter à regarder, je ne remercierai jamais assez l’ami qui me l’a mis entre les mains la première fois. Ce film d’animation conjugant une diversité très large de réalisations et techniques d’animations différentes en fait déjà un phénomène en soit, les créateurs, Le studio 4°c, s’étaient déjà fait connaître par leur collaboration au projet Animatrix.

L’histoire comme la réalisation est complètement hallucinée et hallucinante, un jeune va croisé son ancien amour d’enfance à qui il n’a jamais réussi à avouer ses sentiments, et découvrir que celle-ci va se marier, ce qui lui fait parfois perdre les pédales. De son côté la jeune fille tient avec sa soeur la gargote que leur père a ouvert, mais celui-ci, un peu volage, a séduit la fiancée d’un yakuza, ce qui explique l’irruption de deux d’entre-eux dans le local. Les choses dégénérant légèrement, pour ne pas dire carrément, notre personnage principal ne va ni plus, ni moins, que se prendre une balle dans le *** et se retrouver face au créateur qui lui fait bien comprendre que pour lui, c’est game over.

Après les quelques moments d’incompréhension que vous pouvez deviner, il va gruger le grand patron et réussir à revenir sur terre, changeant l’histoire, mais sans pour autant écarter leur problèmes avec les yakuzas, ce qui les amènera à une course poursuite effrénée réservant au spectateur comme aux personnages toutes sortes de surprises. Donc le rendez-vous est donné pour ce mois-ci pour la version livre de ce bijou que je ne saurai que trop vous conseiller de découvrir également dans sa version animée commercialisée en france par Potempkin et que vous devriez pouvoir trouver facilement chez n’importe lequel des revendeurs de DVD.

Mes deux autres coups de coeur en mangas indépendants que je vous invite à découvrir en magasin sont: Tohu Bohu de Shin’ya Komatsu aux éditions Sarbacane, un recueil d’histoires courtes pleines de poésie et de sensibilité.

Et Les enfants de la mer de Daisuke Igarashi chez Sarbacane, une série avec déjà deux tomes de parus mais qui ne devrait excéder tois ou quatre volumes en tout. Une histoire également très onirique avec quelques paraboles sur nos problèmes d’écosystème sur fond de légendes associées à l’innocence enfantine et toute la beauté et la diversité que nous réserve les fonds marins. Bonne lecture à tous.