Commençons par un appel à la rêverie avec Le cirque, journal d’un dompteur de chaises de Ileana Surducan aux éditions Makaka. Manu travaille à l’usine, une fabrique de chaises de bureau, dans une ville ou plutôt une société aseptisée et industrialisée. Vous le comprenez rapidement, la liberté et l’imagination n’y sont pas à l’honneur, et Manu lui n’aspire qu’à une chose, redonner une seconde chance à ces chaises, fauteuils et autres tabourets qui ont fini à la décharge pour qu’ils s’expriment pleinement. Il y voit une âme qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement, et pourquoi pas dans un spectacle de domptage. Cela tombe bien un cirque donne des représentations à l’extérieur de la ville, mais bien évidemment on a pas le droit de sortir la nuit en dehors de l’enceinte de la cité et surtout pas pour aller voir une abbération telle que le cirque. Pourtant une campagne d’affichage sauvage s’impose au moindre coin de rue, y compris sur les automates policiers qui n’ont de cesse de vous rappeller à respecter toutes les lois, ou plus précisément toutes les interdictions mises en place.
Peu importe, Manu bravera l’interdit et se rendra au cirque avec la ferme intention de s’y faire engager avec son spectacle de dompteur de chaises. Il y rencontrera les autres protagonistes qui animent le spectacle, se laissera émerveiller par ces numéros somptueux et découvrira bien d’autres mystères. Un appel au merveilleux et à l’imaginaire mis en image et en couleur par toutes ces nuances de pastels. Ileana Surducan fait partie de ces auteurs qui participent au site: www.30joursdebd.com où chaque jours ils rajoutent une planche de BD inédite et gratuite; mais vous pouvez également vous rendre sur son site perso: http://ileanasurducan-blogspot.fr/ .
Changement de rythme, changement de style avec Chaos Team de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, la nouvelle série du duo d’auteurs de Block 109, toujours aux éditions Akiléos.
Cette fois ce n’est pas une uchronie qu’ils nous proposent mais une série s’attachant à un groupe de mercenaires dirigée par John « chaos » Clem, et composée d’éléments au fort caractère. Vous y découvrirez que le monde est sans dessus-dessous, et après un grand ravage divers groupes essayent de restructurer tout ça. Conflits d’intérêts aussi bien politiques que religieux, financiers comme territoriaux, l’Homme dans toute sa splendeur a tendance a s’affirmer à grand coups de flingues. Du coup, ceux qui sont doués pour ce genre d’expression sont sollicités et des groupes comme la Chaos Team voient le jour et se voient offrir des ponts d’or pour défendre les intérêts de ceux qui ont les moyens et qui souhaitent en avoir un peu plus que les autres. C’est exprès que je ne vous révèle pas pourquoi tout est ravagé sur terre et les auteurs savent garder pas mal d’éléments de suspens pour vous tenir en haleine.
Cette histoire est dans la lignée de tous ces jeux « ultra-violents » qui font le plaisir des petits et grands qur leur console de jeux vidéos ces derniers temps, l’action et le rythme sont soutenus et vous offrent un dynamisme dans le récit. Chaque chapitre est une mission différente, et permet également d’en apprendre un peu plus sur les membres de l’équipe. un trombinoscope en début de chaque histoire vous rappelle quels sont les personnages que vous aller suivre, ce qui n’est pas rappeler Walking Dead mais surtout Queen & Country de Greg Rucka qui vient de bénéficier d’une réédition et d’une nouvelle présentation aux éditions Akiléos, donc ne criez pas « Aux génies », mais même si l’histoire n’est pas si originale que cela, il faut admettre aue les auteurs ont font du beau boulot et on a hâte de lire la suite.
Je ne fais pas de forcing, mais il est vrai que je tiens souvent à vous montrer la diversité existante du Manga qui est toute aussi riche que dans la Bande Dessinée Franco-Belge et qu’il n’existe pas seulement que Dragon Ball, One piece et autre Naruto.
Mabui, les âmes d’Okinawa de Susumu Higa aux éditions Le Lézard Noir en est encore un parfait exemple. L’auteur est originaire de cette province célèbre pour son régime, certes, mais également pour les conflits qui s’y sont déroulés pendant la seconde guerre mondiale, et ne croyez pas que s’en est fini pour autant car la présence de la plus grande majorité des bases Américaines sur le territoire Japonais depuis toutes ces années écoulées, est là pour se rappeler à leur « bons » souvenirs.
Ces nouvelles qui se succèdent dans cet ouvrage ne sont pas là pour envenimer le débat, mais pour montrer comment les habitants vivent au quotidien entre une vie simple et traditionnelle et la présence des Américains et leurs baese d’entraînement. Une partie des terres sont louées à prix d’or, ce qui permet à certains de vivre de cette rente sans le moindre effort, mais d’autres préfèrent continuer à cultiver la terre et faire perdurer les traditions, ce qui implique différentes discussions et poits de vue entre les habitants. Comme beaucoup de ces régions reculées, ils ont vus les jeunes générations quittées leur île, mais il ne sent dégage pas moins une certaine fierté de vivre ici. Le paradoxe est que le développement des bases militaires ont créées des emplois administratifs permettant aux jeunes de revenir dans leur région natale, mais parfois au détriment de l’écosystème. Voici une nouvelle fois l’occasion de découvrir une partie de la culture Nippone au fil de ces petites histoires, d’agriculteurs, d’échanges inter-générationnels ou culturels… une véritable bouffée de simplicité et de vie.
Et pour finir, un petit rappel à propos de la sortiede cet essai consacré à l’un de ces monstres du Manga qui ont également donné lieu à l’un des plus grands phénomènes de la Japanimation: Mamoru Oshi, celui qui adapta Ghost in the shell, le chef-d’oeuvre de la Science-Fiction.
Mamoru Oshi, rêves, nostalgie et révolution de Julien Sévéon aux éditions Imho, une biographie et retrospective de ce génie qui nous a également proposé des oeuvres comme Blood the last vampire, Avalon, Kerberos, The sky crawlers, Tachiguishi Retsuden… la liste est si longue de toute sa carrière, qui n’est pas finie, que je pourrais vous en écrire des pages. Il a collaboré avec les plus grands et participé à une grande partie des projets qui se sont le mieux exportés et qui ont marqué plusieurs générations. Cet ouvrage est indispensable pour en (re)découvrir plus sur cet homme qui s’amuse a placer à chacune de ses oeuves, le portrait de son chien préféré.