Parmis les titres de cette rentrée 2012, le petit Alan était attendu par un très grand nombre de lecteurs dans les librairies, Emmanuel guibert, l’auteur de La guerre d’Alan, reprend les carnets de souvenirs d’Alan Ingram Cope pour les mettre en images, aux éditions L’Association.
Bien avant Le photographe (Aire libre-Dupuis), l’histoire qui va l’aider à se faire connaître d’un plus large public, Emmanuel Guibert avait déjà retranscrit l’expérience d’autrui et sa série La guerre d’Alan avait aider également la maison d’éditions L’Association à s’introduire dans le mileu. Ce réécite retransposait tout le parcours de ce jeune homme à peine âgé de 20 débarquant aux débuts de 1945 en europe avec les alliés. Pour ce nouvel opus, nous commençons dans les méandres des échangeurs à l’entrée d’une mégalopole californienne, la route défile et on peut sans peine imaginer la voix du narrateur à nos côtés, commençant à égrainer ses souvenirs, pour faire place tout à coup au désert et ainsi faire le lien avec une amérique plus démunie que l’auteur a pu connaître dans son enfance. Cet album permet de découvrir le quotidien d’un enfant ordinaire de l’entre-deux guerres ainsi que le contexte dans lequel il grandit.
Si je ne vous développe pas plus ce récit c’est uniquement pour vous laisser savourer toute la découverte de l’album et la patte intimiste d’Emmanuel Guibert.
Non effectivement ce n’est pas une nouveauté pour certains d’entres-vous, mais ayez une pensée pour tous ceux qui sont passés à côté de ce chef-d’oeuvre, Pinocchio de Winshluss est maintenant disponible en version souple pour la modique somme de 22 euros. Comme La guerre d’alan, Pinocchio se retrouve dans la grande majorité des sélections de: la bibliothèque idéale.
Est-ce ma grande immoralité ou bien le désir de partager avec le plus grand nombre cette histoire que je trouve énorme depuis ses premières apparitions, mais oui, il ne faut pas hésiter à mettre entre toutes les mains ce délire jubilatoire. Si Pinocchio est bien issu du génie créatif de Geppetto, ce n’est pas sous l’aspect d’une marionnette en bois mais d’un robot en métal et c’est plus pour aider aux tâches ménagères que pour combler un manque affectif paternel.
Winshluss porte un regard nouveau sur les fables de notre enfance en leur donnant corps dans notre société moderne de consommation, cet album n’en finira jamais de vous divertir et de vous surprendre. Et n’oubliez pas, il faut soutenir Les requins marteaux.
A peine était-il annoncé que bon nombre de lecteurs de 20th century boys ont commencé à s’impatienter quant à la sortie du Spin off de la série. Si Naoki Urasawa commence à avoir une certaine notoriété et que ses lecteurs s’engagent assez facilement dans ses univers (Monster, Pluto, 20th century boys, Billy bat, Happy! …), il n’empêche que beaucoup d’entre-eux estiment ne jamais avoir eu toutes les clefs de compréhension de ses histoires. Pourquoi continuer à en lire ? Peut-être par pur masochisme ou quelque perversion peut recommandable.
Donc la réponse à la question que plusieurs m’ont déjà posé en magasin, cet album est-il réellement indispensable et va-t’il repondre aux questions qui me taraudent la tête depuis tant d’années ? Et ben, comment dire, en ce qui concerne vos insomnies que ce manga a suscitées, j’espère que vous êtes devenus intimes avec elles car elles vont vous accompagner encore un bon bout de temps. Par contre, à titre personnel, j’ai pris un réel plaisir à retrouver les deux mangakas de l’histoire qui vont essayer de réaliser LE MANGA, celui qui bouleverse la vie des gens, l’incontournable, le génialissime… et tout ça grâce aux conseils de Yukiji qui tente comme elle peut de les aider, il faut dire qu’ils sont un petit peu… pour être gentil, je dirais passionnés. La phrase qui résume le mieux cet album esttirée du livre lui-même: « Ce recueil est le résultat des larmes et de la sueur versées par des hommes qui ont consacré leur jeunesse au manga ». 20th century boys, Naoki Urasawa & Ujiko Ujio, Panini manga.
Deuxième album des aventures de Batwoman de W. Haden Blackman & J.H. Williams III, chez Urban Comics. Si vous ne connaissez pas spécialement l’univers de Batman, que vous ne savez pas faire la distinction entre Batwoman et Batgirl, ne vous alarmez pas, l’histoire est suffisament bien écrite pour comprendre le contexte et les personnages.
Pour l’heure, si Batwoman se retrouve dans mes coups de coeur c’est principalement pour les audaces graphiques de J.H. Williams III. Ce dessinateur collabora avec Alan Moore sur Prométhéa, ce qui a pour résultat une série les plus dense tant narrativement que graphiquement. On peut regretter égalment de n’avoir eu qu’un seul tome de Désolation Jones publié par Panini car là encore l’auteur se lâchait, il faut dire que lorsque le personnage principal de votre histoire a tendance à se défoncer, cela vous permet des libertés artistiques sur ses délires.
Dans Batwoman, j’espère que vous apprécierez comment le dessinateur joue avec les effets de fumées, les ondulations aquatiques, les mouvements et les onomatopées, tout çà pour dynamiser le récit ou optimiser les scènes et les situations des personnages. A conseiller à tous les amateurs de sensations fortes.
Mustapha et Mohamed sont deux enfants du Liban des années 80′, s’ils sont en plein âge de s’amuser, l’insoucience n’est pas de mise, c’est l’époque où des jouets piégés étaient parachutés sur le pays, où les conflits limitrophes s’insisnuent d’une manière ou d’une autre dans le pays.
Mais ces deux enfants sont tout de même attentifs à la situation actuelle et se préocupent beaucoup des discussions des adultes qui les entoure. S’ils ne comprennent pas tout, il y a des choses qu’ils arrivent tout de même à saisir, comme les désagréments dûs aux coupures d’électricité la nuit. En tant que lecteurs de comics, ils vont fonder la super ligue, un groupuscule chargé du bien être de tous qui descendra chaque nuit rétablir le courant. Mais la tâche ne sera pas si aisée, ils vont se rendre compte très vite que leur quartier est déjà un trop vaste champ d’action pour deux super-héros, ils vont donc chercher à recruter.
L’album bénéficie d’une préface introduisant le pays et le contexte de l’histoire. Ensuite vous pourrez profiter de cette histoire jonglant entre la légèreté des enfants et la dureté des évènements qui les entoure. Merci aux auteurs Xavier Jimenez (alias sixo) et joseph Safieddine pour Les lumières de Tyr aux éditions Steinkis.