Bonjour tout le monde, les cours se terminent pour certains, les départs en vacances se précisent pour d’autres et il y a ceux qui vont trimer encore un petit moment avant un repos sûrement bien mérité quand il se présentera.
Derrière les maisons d’éditions il se cache des êtres humains et eux aussi vont s’accorder un peu de repos, nous assistons donc aux dernieres nouveautés avant la petite trève estivale et avant de vous présenter quelques nouveautés manga, je vais m’attarder sur le nouvel album de Zidrou, La peau de l’ours, mis en images et en couleurs par Oriol, publié par Dargaud dans la collection Long Courrier. A savoir que c’est le coup de coeur de l’éditeur, et comme je le partage, je ne pense pas que c’est seulement un coup de marketting de leur part.
Vous le savez peut-être, Zidrou est le scénariste de l’élève Ducobu, mais c’est aussi celui du Montreur d’histoires que nous avons tant aimé l’année dernière, ainsi que d’autres petites perles telle La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis. Avec ce one-shot (histoire en un tome), nous voilà en Italie, sur une petite île, et bien que nous soyons au mois d’octobre, le soleil offre encore de magnifiques journées, ce qui rend bien agréable le trajet en vélo qu’Amadéo fait tous les jours pour se rendre à la maison de Don palermo. Le vieil homme attend chaque jour la lecture de l’horoscope en espèrant y entendre le message de son amour de jeunesse. C’est aussi l’occasion pour lui de raconter à Amadeo son histoire depuis le cirque ambulant de ses parents où il était montreur d’ours jusqu’à l’île de Lipari où il réside actuellement et comment il a rencontré Don Pomodoro, le mafieux qui chamboula sa vie à jamais. C’est un travail remarquable qu’ont réalisé les deux auteurs pour cette histoire à la fois dure et fraîche, un peu comme le film Le facteur où Phillipe Noiret interpétait le rôle de Pablo Neruda. Apparement c’est le premier album pour Oriol au dessin et ma foi, c’est un bon début et je lui souhaite une belle carrière à venir.
Passons au manga avec pour commencer, un nouveau Jiro Taniguchi sur un scénario de M.A.T., on le sait ses histoires publiées dans la collection Sakka de Casterman ont parfois un peu plus de mal à vous séduire que celles de la collection Ecritures. Avec Enemigo, saura-t’il vous entraîné dans cette aventure qui se déroule en Amérique du sud. Osamu Tezuka nous avait servi El gringo pour traité de ces multi-nationnales japonaises qui ont tenté de s’implanter à travers le monde, profitant parfois de pays émergeants d’une période de troubles révolutionnaires et qui souhaitentun redémarrage économique. La société Sechimo fait dans l’agro-alimentaire et une magnifique opportunité s’offre à elle au Naciendo de conquérir le marché mondial, le président, Yuji, tient à coeur de superviser les travaux, pour son malheur les guérilleros vont le kidnapper et demander une somme astronomique et le retrait de sa société du territoire. Est-ce une manipulation des gros trusts américain qui voient d’un mauvais oeil l’expension de la firme japonaise ou bien le gouvernement local ou ses opposants qui désirent spoiler cette firme étrangère, d’autres hypothèses sont oujours possibles.
Kenichi, le frère ainé de Yuji est contacté par la secrétaire de celui-ci, elle lui demande d’intervenir dans la libération sachant que cet homme ancien militaire et détective privé à présent aux Etats-Unis serait en mesure de porter secours à son patron.
C’est une politique-fiction pleine d’action, de combats dans la jungle, de tension bureaucratique et de rapports humains. A rapprocher peut-être de Sky-hawk, du Sauveteur ou de Garoden en terme de récit, on apprécie le travail de Jiro Taniguchi pour nous dépeindre la jungle et les décors de montagnes, bien différents du Sommet des dieux mais toujours aussi détaillés et agréables à regarder.
Il était attendu par un public curieux de l’actualité manga, voici que Prophecy tome 01 de Tetsuya Tsutsui est sorti aux éditions Ki-oon, il est en droite lignée d’histoires comme Ikigami, DeathNote ou encore Doubt et Judge. Ce sont des séries qui sont dans l’air du temps, entendez par là qu’elles abordent soit des sujets actuels ou bien qu’elles répondent à une certaine attente du public. Ce sont des récits à intrigue qui dressent souvent une série de portraits autour du sujet abordé ou des personnages principaux.
Prophecy débute avec la prise de fonction d’une cyber police qui suppléé celle déjà existante de surveillance de l’internet, seulement celle-ci agira sur le terrain et traquera les ciber-criminels. Un premier exemple sera fait avec l’arrestation d’un adolescent piratant les jeux informatiques et les rendant en accès libre sur le web. C’est effectivement le genre d’actualité que l’on relaye dans les médias pour vous informer des conséquences économiques que cela engendre: les droits d’auteurs et compagnie. Mais voilà qu’un phénomène bien plus préocupant et qui justifie un peu plus cette nouvelle structure policière voit le jour, « PaperBoy », un jeune homme masqué et apparement très doué en informatique pour brouiller les pistes, se met à faire des annonces en direct et se présente comme redresseur de tords, que ce soit des sociétés qui ont abusé de la confiance du public ou bien des particuliers qui ont nuit à autrui. Outre la sentence qui forcément est répressible par la loi, c’est le défi lancé qui a le don d’énerver les forces de police car le suspect annoce 24 heures à l’avance ses forfaits et parvient tout de même à déjouer les mesures mises en place.
Dans ce premier tome, vous aurez vraiment beaucoup d’éléments mis en place ainsi que beaucoup de réponses aux premières questions que vous pourrez vous poser, un premier volume bien écrit et qui suscitera quelques polémiques quant à la moralité de l’histoire, à suivre.
Trois petits derniers, le premier volet d’une nouvelle série, The mystic archives of Dantalian de Gakuto Mikumo et Chako Abeno aux éditions Soleil manga, les deux premiers tomes de Red Raven de Shinta Fujimoto chez Kana ainsi que Times killers, un recueil des premières histoires de Kazue Kato aux éditions Kaze.
The mystic archives of Dantalian, histoire fantastique autour du monde des livres mais pas n’importe lesquels, des ouvrages mystiques renfermant le savoir du diable, Huey est un jeune homme qui vient d’hériter de son grand-père une bibliothèque énorme dissimulée dans une pièce secrète où il croise une jeune fille aux allures de poupée, Dalian. Tous deux vont partir à la recherche de livres fantômes détenant des pouvoirs surnaturels, ce qui donnera lieu à une succession d’aventures et de portraits divers des personnes qu’ils vont croiser en chemin. L’une de ces nouvelles n’est pas sans rappeler Misery de Stephen King, où une fan séquestre son auteur préféré afin de lui faire écrire la fin parfaite de son oeuvre majeure. Une série intéressante dans son ensemble mais qui reste dans la lignée de récits comme Kaori yuki ou encore le studio CLAMP ont déjà pu nous servir.
Red Raven, les corbeaux rouges, cette nouvelle série somme toute classique dans l’écriture, on découvre Andy jeune homme mystérieux, le bandeau sur l’oeil à la Albator, parcours les chemins et les villes en tant qu’homme de main d’une société chargée de maintenir l’ordre en place. Le monde dans lequel il évolu est régi par les mafias, et si certaine d’entre-elles sont respectées c’est parce qu’elles ont réussi à instaurer une paix dans leur ville ou leur quartier et rendent services à leurs habitants. Seulement bien évidement certains veulent s’imposer et reprendre le pouvoir par la force. Les red Raven sont les quatre agents, juges et bourreaux, chargés d’intervenir dès que les choses se gâtent et l’histoire commence avec la remise en circulation d’armes prohibées car magiques et symboles d’un des plus grand massacre qui bouleversa tout le pays y compris au niveau politique.
Pour pimenter l’histoire, on va s’intéresser à Andy qui a été le sujet d’une expérience traumatisante qui a fait de lui une véritable arme vivante, bien évidement lié aux évènements en cours. Il est donc partagé entre sa mission et son désir de vengeance personnelle, l’histoire est ponctuée d’humour pour dynamiser l’ensemble.
Et pour finir, Time Killers, les premieres histoires de Kazue Kato qui s’excuse dans la préface des éventuelles erreurs dues à son inexpérience de l’époque.
Vous y retrouverez pêle-mêle, des mercenaires, des lapins, des petites frappes au grand coeur, des démons chasseurs de démons, des voleurs avec un bonnet-lapin, des extra-terretres, des indiens…
Toutes ces petites histoires abordent des thématiques différentes avec des ambiances variées, mais toujours avec une dose d’humour. Pour ceux qui connaissent sa série Blue exorcist, vous aurez l’opportunité de connaître les origines du personnage.
Bonne lecture.