Coups de coeur : Du grand libraire

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Profitons des tempêtes hivernales qui gonflent les vagues et nous permettent de surfer sur toutes les sorties, les fonds (éditoriaux) varient les plaisirs, et bien que le temps soit au frais, c’est toujours un plaisir de replonger dans le bain.

Pour se mettre en jambes, autant commencer par les rééditions dans la collection Dark Night de Delcourt de deux comics qui ont également été adaptés au cinéma (il y a quelques temps déjà):

Les sentiers de la perdition de Max Allan Collins et Richard Piers Rayner, l’histoire de ce porte-flingue du milieu qui se retrouve la cible de ses anciens employeurs suite à la maladresse de son fils qui voulait savoir quel était le métier de son père. Il s’est caché dans le véhicule de celui-ci, et assiste à une exécution. La règle étant: pas de témoin, quel qu’il soit, la petite famille reçoit une visite mortelle pour la mère et le deuxième enfant. S’en suit une revanche implacable de Michaël O’Sullivan qui n’a d’autre choix que de garder son fils à ses côtés. Une histoire très similaire de ce récit japonais largement antérieur, Baby cart, existant sous forme de manga sous le titre de Lone Wolf & Cub.

La maison d’édition nous propose à l’occasion de la réédition, de publier les deux tomes suivants de cette histoire jusqu’alors inédits en france.

 

Toujours dans la même collection, de John Wagner et Vince Locke: A History of violence, un autre grand classique du comics policier bien sombre. Tom McKenna vit une vie moyenne dans une petite ville sans histoire des Etats-Unis, père de famille sans histoire, il travaille dans un coffee et cotoie les habitants qui se connaissent tous et l’on accueilli à bras ouverts depuis quelques temps déjà.

Ce microcosme va être bouleversé par un braquage, deux hommes vont s’en prendre au bar où Tom travaille, mais notre homme va devenir un héros en s’interposant et éliminant les deux braqueurs. La presse locale va médiatiser l’information de telle manière, qu’un jour, de biens curieux visteurs débarquent à leur tour dans le bar…

 Ces deux histoires vous prouveront une nouvelle fois que les comics ne sont pas des histoires de petits mickeys ou de super héros en collant, et pour ce qui est des adaptations à l’écran, je ne serai que trop vous les conseiller, tant pour la réalisation que pour le jeu des acteurs.

Pour les sentiers de la perdition, vous retrouverez Tom Hanks et Jude Law.

Pour A history of violence, Viggo Morgensten et Ed Harris.

Deux grands incontournables du comics et deux grands films.

 

Changeons de style, et passons plutôt du côté des indépendants avec quatre titres originaux, tant par la forme que par le fond et même pour l’un d’entre-eux par l’objet que l’éditeur vous propose de vous mettre entre les mains.

 

Brecht Evens, l’auteur des Noceurs est de retour chez Actes Sud avec cet objet sobre et agréable à tenir dans les mains: Les amateurs.   Voici un ouvrage qui déborde de couleur mais qui garde une très grande lisibilité, les décors et les ambiances sont parfois à tomber d’admiration tant ils contribuent à la narration (je sais, dit comme ça, cela fait un peu genre « je me la pète » mais c’est aussi parce que ça va avec l’histoire).

Dans la vie, il y a deux genres d’artistes: ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent… non c’est pas tout à fait ça, il y a ceux qui veulent s’essayer à la création sous quelque forme qu’elle soit et qui y voit un moyen d’expression ou tout simplement de se faire plaisir, parfois même de le partager. Et il y a les Artistes, ceux qui se réunissent entre eux dans les salles d’expo, qui se la pètent et qui vous font bien comprendre que vous ne faites pas partie de leur monde et que vous n’aurez jamais les clefs pour faire parti de leur univers, et ne cherchez pas c’est eux qui détiennent la vérité.

Eh bien voici l’histoire de l’un de la deuxième catégorie qui est invité par quelques-uns de la première, afin de participer à un évènement dans un petit village qui souhaite créer une rencontre, monter un projet tous ensemble et le montrer pour le plaisir de tous au public. Les gens ordinaires regardent et écoutent avec attention l’artiste venu de la ville avec « la bonne parole », cette histoire le même mélange d’humour et d’éxaspération que j’ai pu ressentir lorsque j’ai lu pour la première fois le roman La conjuration des imbéciles.

Connaissez-vous Chris Ware, ce doux dingue qui nous a offert des oeuvres labyrinthesques comme: Jimmy Corrigan ou encore Quimby Mouse? Eh bien le prochain ouvrage est agrémenté d’une préface de ce dernier, expliquant combien l’oeuvre de Joost Swarte l’a influencé, et Denoël Graphic nous offre (pour la modique somme de 25 euros, faut pas déconné, même la générosité a un prix) Total Swarte, un recueil de l’artiste néerlandais qui a lui aussi travaillé pour le New-Yorker.

C’est la compilation d’une multitude d’histoires courtes alliant burlesque, aventure, délire graphique, imagination… le tout servi par une « ligne claire » à la Tintin, et je vous invite à y retrouver une grande partie des méchants des histoires du plus belge des reporters de la bande dessinée. Du jeune homme qui va faire capoter un kidnapping pour se retrouver avec un contrôle fiscal, à la difficulté pour les colons de faire face à la rebellion des autochtones, en passant par le bon conseil du dessinateur pour livrer son travail à son éditeur en ne faisant que la moitié du travail. Encore un incontournable de l’Histoire de la Bande Dessinée.

Lisa Mandel est de retour également, cette fois en collaboration avec Hélène Georges pour l’album Vertige, dans la collection KSTR chez Casterman.

L’auteur de HP, paru à l’Association, nous écrit une histoire qui a le mérite de vous surprendre jusqu’à la dernière page, mettant deux destinées en parallèle, pour garder toute la saveur de l’album, je me vois contraint d’en dire le strict minimum sur l’oeuvre. Une jeune femme aisée, dans une villa Hollywoodienne, fait une overdose prêt de la piscine, son entourage et ses proches vont tout faire pour la sauver. L’autre femme, mexicaine, travail également dans l’industrie du spectacle, mais dans un cirque itinérant où ses talents d’acrobate ébahissent les foules, elle profite de subjuguer le public pour tenter de fuir et de se rendre en Amérique…

Outre l’histoire, l’album a ceci de très bien de savoir basculer de l’une à l’autre en jouant sur le récit comme sur les effets visuels, des transitions que l’on retrouve beaucoup plus souvent au cinéma. De plus le trait d’Hélène Georges est des plus agréables, et certaines pleines pages d’illustration cadrent vraiment avec l’ambiance. 

 Un petit Requin Marteaux s’est glissé dans la piscine, veuillez faire évacuer les enfants en silence et sans panique, Machination de Skalito Yoshimoto est le genre de délire qui fait plaisir à se mettre sous la dent. C’est l’histoire sans paroles de ce petit bonhomme au sourire figé qui souhaitait simplement une canette au distributeur. Malheureusement pour lui, un fléau pour toute forme de vie se propage dans l’univers et cette fois c’est son microcosme qui en fera les frais. Du rire, des larmes, de l’amour…vous n’en trouverez point, mais en revanche, des monstres hallucinés, des sectes extra-terrestres, de la jalousie, du délire à l’état pur, vous en trouverez en pagaille.

 Trois mangas pour finir cette petite bafouille et le premier d’entre eux est issu d’un jeu vidéo dont j’ignore tout, Front Mission: Dog Life & Dog Style, scénario de Yasuo Otagaki et dessin de C.H. Line, publié par Ki-oon. Voici le retour (en attendant le prochain tome de Red Eyes qui doit paraître ce mois-ci) des Méchas, ces énormes robot manipulés par un pilote enfermé dans un éxo-squelette.

L’histoire suit de près Akira matsuda, un jeune reporter envoyé sur une île volcanique apparue depuis peu d’années, très riche en ressources naturelles, elle a été très vite anexée par deux grandes hyper puissances qui a donné lieu à une série de conflits. Il prend son poste alors qu’un cessé-le-feu est en vigueur depuis dèjà un an, mais la journaliste qu’il vient remplacer l’éclaire sur la réalité d’une instabilité qui engendrerait la reprise des combats du jour au lendemain.

On connaissait déjà le sujet traité en comics dans la série DMZ, que je ne saurais que trop vous conseillez de lire, dans le cas de ce manga, outre le fait de voir la couverture médiatique de l’évènement, parmis les réactions observées chez les personnages, on constate bien sûr l’instinct de survie, l’abnégation face à l’impuissance, mais également le côté voyeuriste (à la limite du malsain) de l’un des reporters. Un manga adulte (seinen) bien intéressant pour ce début d’année, qui amène quelques réflexions sur la société dans la même démarche qu’ Ikigami, Planètes, Pluto… chacun dans leur domaine.

 Tout aussi excellent, dans un genre radicalement différent, je viens de me lire les 3 premiers tomes de Peace Maker, une histoire à l’ambiance Western, dans un monde qui n’est pas le nôtre, donc pas de référence en particulier de personnages historiques. Ce manga est dessiné et écrit par Ryouji Minagawa et est publié par Glénat.

Comme souvent, on va suivre le destin d’un jeune homme qui va circuler dans l’univers que vous aller découvrir, il va croiser plusieurs personnages qui vont le suivre et partager sa quéte, lui forçant parfois la main. Les prouesses du personnage principal iront créchendo dans chaque mini-histoires qui se succèdent et étayent le récit principal. Hope Emerson, notre héros aura bien évidemment plusieurs dilemnes à résoudre, d’odre moraux ou personnels, une base vraiment classique comme histoire, mais bigrement efficace, dans tous les cas, elle intégrera le fond de la librairie.

And the last one, également un seinen, avec des scènes beaucoup plus crues, avec une histoire de fin du monde imminente, de pacte passé et de démon venant cherché son dû.

C’est le deuxième manga de Boichi que je lis et qui me marque, cette fois c’est en duo avec Masao Yajima que Sanctum a été écrit et c’est toujours chez Glénat. Encore du fantastique, avec de sacrés ambiances, une alternance de dessins très sombres avec beaucoup de réalisme et ces fameuses scènes où le personnage à l’expression du visage éxagérément caricaturale.

Je vous raconte juste le début: une gentille petite famille en vacances sur les routes des états-unis, en plein milieu du désert, tout le monde est heureux et on fait une pause pour que la petite fille puisse se soulager derrière un buisson… s’en suit un énorme carrembolage qui réduit à l’état de bouillie ceux qui sont restés dans le véhicule, c’est à dire tous les autres. L’enfant va avoir une vision et nous enchainerons immédiatement l’action 5 années plus tard.

Voilà, bonne lecture!

les premières lectures de 2012

Bien le bonjour à vous tous, meilleurs voeux pour cette nouvelle année et mille excuses pour ce silence qui dure depuis début décembre, alors profitons de ce démarrage en douceur des parutions 2012 pour reprendre nos habitudes et nous attarder sur les titres qui valent le détour.

En premier lieu, ce fut un réel bonheur d’avoir Hervé Tanquerelle en dédicace samedi 14 janvier pour l’album réalisé en collaboration avec David B. : Les faux visages, une vie imaginaire du gang des postiches aux éditions Futuropolis. L’histoire de cette bande de braqueurs qui fit tourner la police en bourrique fin des années 60, début 70, braquant banque sur banque, tout en s’attirant une certaine sympathie du public. La longévité de leur bande, ils l’ont dû à leur originalité et leur discrétion à se tenir loin des réseaux dont ils étaient pourtant issus: si un casse n’est pas préparé à l’avance et que vous ne roulez pas des mécaniques face à votre succès, comment voulez-vous que les indics aient des infos à balancer?! De plus, on se retrouve dans une période où il faisait bon vivre pour les ripoux, la suspicion suivant, comment accorder crédibilité aux maigres indices qui auraient pu aider à les coincer.

Les auteurs se sont accordés une liberté de création et de narration qui ne gâche et ne trahit en rien ce qui a pu se passer au fil de ces années, nous n’y découvrons pas des robins des bois sympathiques, ce sont des malfrats qui parfois tuent, commettent des erreurs mais qui font preuves d’audace et de jugeotte, les destinées de chacun sont parfois trop floues pour en faire une biographie authentique, mais gageons que le résultat en fait un polar des plus réussi avec cette petite touche d’une époque révolue.

Les éditions Futuropolis font coup double avec un autre album qui sort du lot: La chambre de Lautréamont, par Edith et Corcal. Je suis content de retrouver Edith au dessin qui m’avait charmé il y à déjà quelques années avec Basil & Victoria, elle a eu d’autres projets entre temps, mais celui-ci me plait particulièrement, notamment pour le petit effet d’annonce que l’éditeur et les auteurs nous font en vous présentant cet ouvrage comme le premier roman graphique publié en 1874.

Auguste Bretagne, en ce fin 19e, gagne sa vie en écrivant des feuilletons pour la presse, il est en lien avec le mouvement zutique qui n’est autre qu’un prémice des mouvements: surréaliste, dadaïste et autres zazous; la facétie de ces derniers a le don de l’irrité aussi bien que de le faire paniquer, mais l’amour l’aide à endurer ces petits désagréments.

Auguste a emménagé dans un appartement ayant appartenu à un tout jeune écrivain: Lautréamont; fauché dans la fleur de l’âge et qui n’a jamais pu être édité autrement qu’à compte d’auteur. C’est parmis les affaires de ce dernier, qu’il va découvrir un exemplaire des « Chants de Maldoror » , oeuvre qui ne va pas le laisser indifférent. Dans la lignée de Maupassant, de E. A. Poe… l’atmosphére se dégageant de l’oeuvre va laisser l’imagination d’Auguste lui jouer quelques tours.

Un ouvrage vraiment intéressant, curieux et atypique.

L’hiver du dessinateur de Paco Roca aux éditions Rackham.

La bande dessinée espagnole est à l’honneur, et pour les honneurs je laisserai la parole, la plume, le clavier… enfin l’initiative à notre ami le libraire chevelu pour vous présenter ce bien bel et intéressant album.

Pour tous ceux qui ne le sauraient pas encore, le japon a réellement eu un dieu, qui est resté parmis eux au cours du 20° siècle: j’ai nommé le seul, l’unique l’irremplaçable Osamu TEZUKA et j’en suis un fervant adepte. Fin 2011, nous avions eu le droit à « Sous notre atmosphère » publié par Héditions, une anthologie d’histoires courtes parues entre 1968 et 1970 où l’auteur revient une nouvelle fois sur les dérives de l’humanité avec un discours moralisateur.

Pour ce début 2012, nous sommes doublement gâtés avec Alabaster chez Flblb et Le chant d’Apollon chez Kana.

Le premier est l’histoire d’un homme désirant se venger de l’humanité à laquelle il voue une haine féroce, à l’aide d’une formule scientifique, il devient un criminel international dans le genre de Fantomas.

Pour le second, voici un mélange d’histoire contemporaine et d’entité fantastique. Un jeune homme reconnu coupable de cruauté envers les animaux subit un traitement médical pour calmer ses ardeurs. Ses actes sont en fait motivés par sa répugnance du sentiment amoureux, ce qui l’amène à rencontrer la déesse de l’amour qui va jouer avec sa destinée.

Toujours autant de poésie mêlée avec des reflexions humanistes, d’humour, le tout servit par un dessin très simplifié qui balance bien avec la richesse de ses histoires. J’en connais déjà que ces parutions réjouissent.

Un autre manga, dans l’esprit de Battle Royal, Doubt, Judge, Higanjima… ce genre de récits où les personnages se retrouvent confinés soit dans un espace clos, ou bien un espace plus vaste mais qui est susceptible de ne laisser aucune opportunité d’échappatoire.

Bienvenue dans Btooom! de junya Inoue publié par Glenat. Btoom est le nouveau jeu vidéo à la mode, et notre personnage principal l’un des meilleurs joueurs en devenir. Après avoir arrêté ses études il y à déjà deux ans, il passe son temps dans sa chambre au désespoir de sa mère qui aimerait qu’il se sorte ses utopies de travailler un jour comme testeur pour une maison de production.

Seulement voilà que la fiction va devenir réalité, et l’apprentissage de la survie ne se fait pas si aisément qu’il aurait pu le penser. Bien dessiné avec une bonne atmosphère qui se dégage de ce manga classique mais efficace.

Je change encore de registre avec deux albums indépendants: un nouveau Jason « Athos en amérique » aux éditions Carabas, le grand retour de ses personnages animaliers au grand regard vide. Le découpage de ses planches et son dessin très clair avec un petit côté épuré ont ce petit côté hypnotique qui charme toujours.

Un recueil d’histoires courtes, de personnages qui se croisent, de parodie autobiographique: le rapport auteur/fan est savoureux. Un humour pince-sans-rire que l’on aime retrouver de temps à autres, il n’a qu’à voir la diversité de ses titres: Je vais te montrer quelque chose, J’ai tué Adolf Hitler, Chhht!

L’année dernière nous avions eu le droit au superbe île aux 100 000 morts, avec fabien Velhmann aux éditions Glénat.

Et pour finir, une histoire insolite sans parole sur un album grand format avec un découpage en grandes cases par planche:

Les aventures d’un homme de bureau japonais de José domingo chez Bang édiciones, où l’on découvre qu’il n’est pas toujours aisé de rentrer chez soi après sa journée de travail, comment un suschi géant vous transforme un homme, qu’il n’est pas recommandé de passer dans une famille cannibale au moment des repas, où le service postal est aux mains d’une secte… et que l’enfer n’est pas rose tous les jours.

Voilà, bonne lecture à tous.

petites lectures nippones

Voilà de nouvelles opportunités de se mettre au manga avec des histoires en un volume ou bien de nouvelles séries qui débutent.

Katsuhiro Otomo, ce nom vous parle-t-il? Si je vous dit Akira… Quasi toutes les générations connaissent le nom de ce monument du film d’animation. Voici La garde du sultan, co-écrit par K. Otomo et Haruka Takachiho mais illustré par Akihiko Takadera qui possède un trait proche de K. Otomo, donc pas de dépaysement d’un point de vue graphique. Pour le récit en revanche, bienvenue dans trois histoires courtes, la première relatant une succession au sein de la mafia japonaise, la deuxième narre l’histoire de trois jeunes garnements qui souhaitent monter leur propre bande de motards qui vont écumer les rues de la ville et la troisième suit le parcours d’une équipe de la police d’élite japonaise chargée de la sécurité d’un émissaire étranger menacé de mort. Comme ça, elles n’ont rien de très originales, mais elle virent au roccambolesque par des amalgames à la Charlie Chaplin, Buster Keaton ou encore les Blues Brothers: entendez par là un surplus de personnages, véhicules en tout genre, qui débarquent de n’importe où pour s’accumuler au même endroit. Le groupe d’élite est volontairement composé de loosers, la mafia perd le contrôle de ses hommes.

Toujours disponible, Anthology de Katsuhiro Otomo, un ouvrage de récits courts, plus portés sur la S.F. dont l’histoire Memories qui avait été adaptée en court métrage d’animation.

 

Dans la série « les grands noms du Manga », je voudrais… Naoki Urasawa, l’auteur de Monster, 20th Century Boys, Happy et Pluto (rien à voir avec le chien de Mickey). Kana fait paraître cette compilation d’histoires courtes que l’auteur ne souhaitait pas spécialement voir éditer à l’étranger.

Le mal étant fait, profitez de ces histoires légères et drôles, surtout celle de ce policier de quartier, fan de Rock & Roll, qui se fait remonter les bretelles pour sa coupe de cheveux non réglementaire, qui profite de ses tournées de jour pour rameuter du public pour ses concerts de nuit et s’attire les pires catastrophes.

 

Qui dit grands noms du manga, attire aussitôt le Dieu du Manga, celui par qui ce genre s’est créé ses bases, l’humaniste Osamu Tezuka est de retour: voici que nous avons le droit à une deuxième exclusivité cette année, Debout l’humanité il y à quelques mois et aujourd’hui Sous notre atmosphère aux éditionsH.

Plusieurs histoires encore mais toutes dans le même univers, l’occasion une nouvelle fois pour Osamu Tezuka de dépeindre une série de portraits et d’histoires qui montrent la diversité de l’oeuvre du Maître.

Un auteur à découvrir absolument.

 

Debout l’humanité où comment un déserteur se retrouve porteur du gêne de la prochaine race assexuée qui pourra fournir en chair à canon la soif de conquête du reste de l’humanité (en tout cas, celle de ses dirigeants).

Un premier Thriller dans cette sélection, Hideout de Kakizaki Masasumi chez Ki-oon, l’auteur, fan de Stephen King ne souhaitait pas spécialement lui rendre Hommage, mais au moins s’essayer au genre du Maître de l’horreur.

Une petite histoire bien sympathique ma foi, retrouvons un jeune couple qui vient de traverser de terribles épreuves avec la perte de leur enfant (il n’est pas perdu bien sûr, rassurez vous, non , il est juste tombé du deuxième ou troisième étage, en tout cas il y est passé), ils viennent de prendre quelques jours de vacances sur un petie île des mers du sud afin de mettre les choses à plat et peut-être renouer les liens qui s’étiolent suite à l’incident.

Tout commence donc par une petite virée dans la montagne, dans une voiture à sillonner sur une route qui traverse une forêt à la gégétation luxuriante, et paf! (non pas le chien, non), le coup de la panne d’essence, ça au moins c’est original, car c’est vrai qu’une fois marié, on le fait moins souvent, en tout cas à sa femme (ou à son mari, mais là pour le coup, c’est monsieur qui joue les taquins). Je ne vous en dirai pas plus, ni dans quel contexte l’accident du petit est arrivé, ni la suite de l’histoire, par contre la fin, c’est: Ils vécurent heureux et eurent…

Dernier petit recueil d’histoires: Hotel de Boichi paru dans la collection Seinen chez Glénat, encore de la S.F. où l’on débat de l’humanité. Je ne vous présenterai que la première histoire, Louis est le gardien de l’hotel, cette énorme structure perdue dans les glaces de l’Antarctique, vestige de l’humanité aujourd’hui disparue de la surface, mais détenteur de toute trace A.D.N. des espèces animales et végétales excepté… l’Homme.

Louis va vous raconter son histoire, celle de son créateur et de la terre, comment il va s’auto-gérer jusqu’au retour des descendants des humains lorsqu’ils refouleront le sol de leur planète d’orugine.

Une belle oeuvre pleine de symbolisme.

 

 

Et pour finir trois tome 1 pour trois styles différents:

Bienvenue à Suicide Island de Kouji Mori chez Kaze. C’est un manga qui s’adresse à un lectorat Seinen (adulte), dans la lignée de Battle royale, Higanjima l’île des vampires ou encore Doubt-Judge; entendez par-là que vous vous retrouvez avec un groupe d’individus mis dans une situation destabilisante: isolés, confrontés à une tension de tout instant, se méfiant les uns des autres… en bref les amis idéals pour partir en vacances sur une île coupée du reste du monde.

En fait de vacances, Sei (le personnage principal) se réveille sur une plage inconnue en compagnie de personnes dont il ignore tout également. Nous sommes dans un Japon qui, à la vue de la montée en flêche des tentatives de suicide, a décidé de ne plus venir en aide aux récidivistes car la mobilisation de personnel et de moyens techniques et financiers devient un gouffre pour l’état. Dans leur intransigeance, ils décident que des personnes n’ayant pas le courage de vivre, peuvent mettre fin à leur jour sans pour autant gêner le reste de ses concitoyens. Leur de leur passage à l’hopital, on leur fait signer 2-3 papiers, trois fois rien, et Hop! ils ont disparus aux yeux de la société, plus une trace, et en prime on vous cède tout un territoire où vous et vos nouveaux amis allés pouvoir rivaliser d’ingéniosité pour disparaître définitivement. Il est bien entendu impossible de communiquer avec l’extérieur et de quitter l’île, comme elle est abandonnée à son triste sort depuis un certain temps, la nourriture se fait rare, mais qu’elle importance, je vous rappelle qu’au début vous avez essayé de mettre fin à vos jours…

Etre confronté aux à la mort d’autrui ou bien aux échecs et à l’agonie de certains va amener un groupe d’individus à repousser le geste fatal. S’ils souhaitent effectivement mourrir, ils veulent pouvoir choisir le lieu, le moment, la façon… pas être manipulés; la peur ou la lâcheté face à la vie, face à la mort ou la souffrance. La proximité de la fin pousse parfois les individus dans leur aspect le plus primaire. Un premier tome qui annonce un bon thriller.

Je vous les ferai courts pour les deux derniers:

Gate de Hirotaka Kisaragi, c’est une réédition qui sera agrémentée d’une nouvelle inédite en france d’une série plutôt classique pour l’idée de départ. Quatre étudiants se rendant dans le quartier de Shibuya après les cours vont être frappés par la foudre. Au lieu de mourrir comme tout un chacun, ou d’être grièvement blessés, ils s’en sortent à la grande surprise et méfiance du médecin, qu’avec une simple brûlure chacun.

En fait, une barrière interdimensionelle vient de subir une attaque, et ses 4 gardiens viennent d’échouer sur terre, leur seule solution pour pouvoir survivre: passer un pacte avec un mortel pour posséder son corps. Voici que nos 4 camarades sont titulaires des pouvoirs des créatures célestes et vont devoir lutter contre les invasions de monstres dans notre monde.

Un graphisme très classique et sympathique, comme l’histoire, pourquoi donc vous le mettre en avant? je viens de découvrir une collection chez l’éditeur Tonkam qui publie cette série: Shonen-girl, shonen (qui signifie plus ou moins manga pour garçon-adolescent) et girl (dans mes souvenirs cela signifiait jeune fille). La seule raison que j’y vois, l’histoire est basique pour du shonen, mais les personnages sont beaux commes des dieux, et ils vont faire craquer toutes le petites minettes.

 

Et pour finir la première partie d’une quadrilogie: Conductor de Manabu Kaminaga avec un dessin de Nokiya chez Ki-oon.

Une petite histoire mêlant enquête policière, fantastique et tension psychologique en s’inspirant très librement du fantôme de l’opéra. Naomie, l’héroîne vient consulter un psychanalyste pour l’aider à résoucre ses problèmes d’insomnie, ou plus précisément la signification de ce rêve récurrent qui la trouble.

Son histoire va peu à peu se retrouver liée avec l’enquète en cours de la police qui a découvert un corps décapité, mis en scène dans l’appartement qui jouxte celui de Naomie, une particularité: le corps est momifié depuis plus de deux ans au moins.

 Voilà, c’est tout pour aujourd’hui et n’oubliez pas « Soyez palace chez vous », non c’est pas ça, ah oui « BANZAΠ», non c’est pas cela non plus, plus sobre: bonne lecture.

Le grand libraire vous propose d’animer vos soirées!

Vous voici dans la phase finale des préparations des fêtes de fin d’année, la déco, les menus, les cadeaux, tout est prêt… qu’en est-il de la petite animation que vous allez sortir de derrière les fagots pour relancer l’ambiance? A dire vrai, mon petit message s’adresse plus à ceux qui commencent sérieusement à trouver la soirée monotone ou qui souhaitent pourrir l’ambiance juste par plaisirs, si si ça existe.

Autant commencer par un bon débat, celui qui va suivre lorsque papy qui regrette tant le temps des colonies, mais qui n’ose pas le dire trop fort devant ses petits enfants, voyez le bon côté, il leur a fait découvrir la bande-dessinée en leur prêtant ses Tintin (première édition), alors imaginez sa joie lorsque sa plus jeune petite-fille va lui offrir avec son regard le plus innocent : Les aventures de Coco et Maîtwesse de Martin Singer aux éditions Warum.

Une revisite de Tintin au Congo (belge), une version feminine, tyranique et cynique où le pauvre Coco n’ a pas fini de s’en prendre la poire. On reconnait  très franchement les scènes cultes de l’album d’origine, mais on apprécie encore plus les libertés de Martin Singer, à moins qu’à l’époque des bonus DVD, il a pu accéder aux rushs de Hergé.

Je sais bien qu’il existe des albums bien plus polémiques ou choquants, mais le petit côté tabou sacré + débat socio-culturel restent de bons ingrédients pour faire tourner au vinaigre une soirée trop « propre sous les bras ».

Voici donc un aperçu des sujets que vous pourrez aborder : nos regrêtées mines de diamants, les avantages de l’esclavage (surtout pour le maître), les échanges culturels avec nos amis défavorisés…

Une belle soirée en perspective.

 

Pour la fin de soirée où l’on vous sort les jeux de société et autres jeux de cartes, sortez discrètement de votre poche et glissez sur la table : Le deck macho- le roi de la soirée Coups d’un soir par Wandrille & Gad chez Vraoum éditions. Ultimex, le si sympathique et odieux personnage s’invite chez vous pour jouer à son activité préférée : la chasse! Oui, mais la chasse à la gazelle, la biche aux abois, la féline… en un mot La Femme. C’est avec le plus grand manque de considération pour autrui que Ultimex écluse les soirées et voici la possibilité d’enrôler l’un des nombreux rôles de séducteur, tombeur, macho…

 

 

Y’ a pas qu’quchoz qui grince?

Voici l’occasion de (re)découvrir la BD de Jean Yanne et Tito Topin publiée en 1969, La langouste ne passera pas!! par Casterman. Pour tous ceux qui veulent gueuler un bon coup, qui n’aiment pas l’armée, l’ordre établi, la curaille et les cons… si il y a bien un truc qui grince, ce sont les fesses de tous ceux-là. Attention néanmoins à la remontée psychédélique à laquelle  vous vous exposez, il n’y à pas que les neurones qui volaient en éclats et Jean Yanne a marqué aussi bien la télévision, la radio, la presse, le cinéma en tant qu’acteur et comme scénariste également, la littérature en a fait les frais: « les Goncourt n’aiment pas ma culture » .

Un petit mot sur l’album? on est tous foutus, sauf si on se décide à manger de la langouste à tous les repas, c’est l’unique aliment à contenance en vitamine L, celle qui vous dit que foutre sur la gueule de son prochain: c’est pas bien! Vous pouvez sourire, mais au début si on est bien content de manger comme un richard, on peut très vite en être gavé, en outre des repas c’est en variétés, en mode vestimentaire, en philosophie, en économie que vous allez pouvoir vous en repaître jusqu’à l’agonie, oui mais… Et si la langouste disparaissait? on aurait pas l’air cons!

Notre seul espoir: Sa Seigneurie le Prince Vrougnard des Alfiges du Tarpoint-Bossuet, accompagné des ses deux fidèles assistants miss Polly Esther ( du genre Tara King dans chapeau melon et bottes de cuir) et Graffiti ( qui tient plus du guerillero cubain) . Une chose est sûre les champis étaient bons cette année là.

Restons dans la même veine d’humour décapant avec mon maître incontesté ( je me conteste rarement) de l’humour noir: Mr Pierre Desproges, (Franquin, Jean Yanne, les Monty Pythons, je dis pas, mais pour ce qui est du reste aucun n’arrive à la hauteur). Voici encore une réédition, mais celle-ci, c’est parce qu’elle toujours épuisée très vite ( n’y voyez aucune allusion), Alteau, Sergio Aquindo, Cabu, Eric Cartier, Gilles Cazaux, Charb, Edika, Fabcaro, Gaudelette, Daniel Goosens, Gotlib, Mahi Grand, Guillaume Guerse, Kokor, Gerard Lauzier, Etienne Lecroart, Maëster, Jean-Philippe Peyraud, Pascal Rabaté, Riff Reb’s, Jean-Marc Rochette, Jean Sole, David Vandermeulen, Laurent Verron, Zou. Tout ce beau monde pour mettre en images les textes de ce maître des mots qui préférait lui-même à son prochain, et d’ailleurs t’es qui dieu, pour me tutoyer, on a même pas été présenté.

Pierre s’est moqué de la mort jusqu’au bout car elle ne se gêne pas, elle, pour faire de-même et nous priver d’un gars capable d’escagacer: les génocideurs de coccinelles à coup de boule de pétanque dans la gueule, les président du front national, les comités de censure….

Parmis les 4 prénoms suivants, un seul n’est pas ridicule, lequel? Bernard-Henri, Jean-Edern, Pierre, Rica.

Un album disponible chez Jungle.

Un mot également pour vous annoncer la sortie de deux nouceaux albums pour quatre nouveaux titres de la collection Mastadar de Vide Cocagne, l’atelier Nantais. Avec pour cette occasion: Vegas, Fabien Grolleau, renart et thomas Gilbert. Les deux premiers ont réalisé Zonzon/Matons, les deux autres Aline/Sonia, ces ouvrages sont des histoires publiées tête-bêche et se recoupent en leur milieu.


Terreur Graphique avait également participé avec gwenolé Le Dors pour Parade Cosmique/retiens la nuit et Fabien avait collaboré avec Thierry Bedouet pour La cité/Totem. Dès l’année prochaine, ces livres bénéficieront d’une meilleure présentation en librairie car ce ne sera plus du dépôt vente comme actuellement.

Prenez donc un malin plaisir avec ces ouvrages à manipuler, une évasion se télescopera avec des matons, vous invitant à une partie de jeu de l’oie déjantée.

Où bien, partagez la rencontre entre Aline et sonia, troublante et hallucinée.

N’oubliez pas, dès le début de l’année prochaine la possibilité de trouver en librairie leur collectif Alimentation générale à défaut de trouver un bouquin dans une boutique d’alimentation générale.

 

 

 

 

Deux derniers albums qui valent le détour, Thé de noix de Lucas Nine aux éditions Les Rêveurs, voici les aventures de Timothée, un bébé qui se balade déguisé comme Mandrake le magicien, le chapeau haut-de-forme compris, mais pour se déplacer il préfère se jucher entre les mamelons (c’est également son nom) énormes mais  si confortables. Redoutez la tété de son lait si délectable mais qui rendrait fou n’importe quel bébé ordinaire.

Lucas Nine joue avec la photo-montage et son dessin très cartoonesque, on devine facilement la fluidité avec laquelle ses personnages se meuvent et la scène finale, clin d’oeil cinématographique, où les personnages se courent après dans un dédale de couloirs et de portes qui faussent toute réalité.

 

Et The Beats, anthologie graphique, Harvey Pekar, Ed Piskor, Paul Buhle relatent l’histoire de la Beat Génération et de ses acteurs les plus emblématiques, le tout parait chez Emmanuel proust éditions.

Tout comme l’oeuvre American Splendor, la touche graphique de l’indépendant américain, se prête bien à ce genre de récit biographique et historique, et si on y trouve un petit côté figé, cela renforce l’intensité des moments ou déclarations que les Beats (kerouack, ginsberg, burroughs ont marqué.

Un rigoureux hiver?

Est-ce-que vous la connaissez, celle du pionnier qui coupe du bois pour l’hiver qui s’annonce vraiment glacial au dire des indiens, qui se fient eux-même à la quantité de bois que le-dit pionnier s’est mis à stocker, l’un se fiant à l’expérience ancestrale, l’autre à l’intelligence de l’homme civilisé.

Hé bien, aux vues des pavés que les éditeurs s’imaginent vous voir lire cet hiver, près de la cheminée, sous la couette, dans un bon gros fauteuil dont les ressorts plient depuis déjà des décennies sous ces séants  qui se sont succédés mais qui sont toujours aussi accueillants. Vous avez déjà eu le droit à Portugal deCyril Pedrosa, suivi de près par Etienne Davodeau et ses Ignorants, les intégrales de fin d’année commencent à pleuvoir: Lupus, L’Ascension du Haut-Mal, Bouncer, Genetiks, Les Années Douces…

Craig Thompson s’est fait connaître avec son tendre Blankets, a dévoilé ses délires avec Adieu, Chunky Rice et narrait ses rencontres françaises dans Un Américain en Balade.

Voici Habibi, l’album qui fait déjà parler de lui, et qui sera très certainement en rupture de stock à Noël, et pour cause : il a beaucoup pour plaire, un scénario tendre et dur à la fois, un dessin touchant qui est renchéri par des enluminures et des calligraphies somptueuses. Craig Thompson nous a écrit son conte des mille et une nuits (plus de 600 pages et près d’ 1.5 kilos de bonheur, contre 1.63 kilos pour Portugal), un récit initiatique et poétique.

 

Du rêve, toujours du rêve!

Un nouvel album qui conjugue poésie et humour vient d’arriver en librairie : Pistouvi, le pays des oiseaux écrit par Merwan et délicieusement illustré par Bertrand Gatignol, chez Dargaud.

Jeanne et Pistouvi vivent simplement, au grand air ; les journées se succèdent et nos deux amis profitent pleinement de la vie. En dehors des quelques animaux type insectes que Pistouvi adore goûter, des oiseaux parfois maouss’,  les personnages partagent leur monde avec deux entités très curieuses : un géant patibulaire juché sur son tracteur géant qui n’a de cesse de labourer et défricher toute la campagne, et un esprit du vent incarné par une magnifique femme volante. Celle-ci s’amuse à replanter des graines dans le sillon du tracteur et à taquiner son conducteur.

La vie n’est pas toujours simple, parfois on doit faire face à la rigueur de l’hiver, parfois c’est face à ses propres peurs que l’on se retrouve confronté. Dans le cas de Pistouvi, ce n’est pas simplement pour s’amuser, chasser ou faire des farces qu’il se trimballe toujours avec son lance-pierre, c’est surtout pour tenir à distance les oiseaux dont il  a une peur viscérale. En effet, Pistouvi a la particularité de pouvoir comprendre le langage des oiseaux et alors…!!!

J’espère que vous apprécierez toute la poésie qui se dégage de cet ouvrage, ces personnages attachants, ce livre est très bien écrit, une mise en scène et un dessin qui ont fait mouche dans mon cas. Un très bon moment de lecture.

 

 

Le rêve, c’est aussi l’aventure, et Mattotti nous offre généreusement (pour la modique somme de 20 euros), Les aventures d’Huckleberry Finn. Les éditions Gallimard publient cette adaptation de l’oeuvre de Mark Twain, réécrite par Antonio Tettamanti, dans la collection Fétiche. L’édition originale date de 1978.

Pour tous ceux qui n’ont pas lu Tom Sawyer, ne vous inquiétez pas, les auteurs vont ont inclu un résumé de l’épisode précédent, et la post-face de Mattotti vous racontera l’histoire de ce beau projet.

Huck’ est mort ! Tout du moins, c’est ce qu’il a laissé croire à Tom, tante Polly et le reste de la ville, il savait que la tristesse toucherait certains, mais c’est la seule solution pour que son père l’oublie. Dans sa supercherie qui l’oblige à se cacher, il croise Jim, l’employé de tante Polly. Effectivement, la fuite de l’esclave est étonnante : sa maîtresse était gentille et prenait soin de lui, mais Jim a surpris une conversation ou plutôt une transaction entre tante Polly et ce marchand d’esclaves qui lui promet un avenir peu glorieux plus au sud.

Les deux compères vont s’unir et partir sur leur radeau, vers la liberté et l’aventure. Mark Twain a marqué la littérature américaine à jamais avec les aventures de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn. Alors profitez de cette adaptation pour (re)découvrir son oeuvre. Il existe une version de Tom Sawyer aux éditions Delcourt et Soleil.

 

Un petit mot pour Explorations de Yuichi Yokoyama, aux éditions Matière. Voici venu le nouvel album de cet hypnotique auteur japonais qui démontre une nouvelle fois à ceux qui ont des idées préconçues sur les mangas que leurs auteurs peuvent être aussi barrés que les notres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour finir, rappelez-vous que samedi prochain, nous avons la joie de recevoir Gess et Cyril Knittel, en dédicace à partir de 15h00, Les orphelins un magnifique dyptique pour continuer à rêver, Jour J, une uchronie pour faire bouillir son imagination.

Donjon !

Qu’est-ce que Donjon ? un des projets les plus fous qu’un éditeur puisse publier, le genre qui va laisser ses lecteurs dans un état d’attente, d’angoisse, de stress pour des siècles et des siècles, d’où mon énorme déception cette année: pas le moindre album à me mettre sous la dent alors que l’année dernière à Saint-Malo, la direction de Delcourt nous affirmait que nous en aurions deux en 2011.

En quoi ce projet est-il démentiel ? La série, ou plus précisement l’ensemble des séries qui composent l’univers de Donjon raconte l’histoire de cet édifice qui regorge de trésors aussi bien que de monstres. Son histoire, depuis l’événement qui a fait jaillir l’idée, le concept du Donjon, jusqu’à la chute de celui-ci. De l’année (du tome) -99 à 105 (pour l’instant ! comme dirait Homer Simpson).

5 séries:

Donjon Potron-Minet, le début de l’histoire ou comment Hyacinthe de Cavallère, jeune homme issu d’une famille provinciale désargentée, dont le patrimoine n’est plus qu’un château rempli de récits de batailles épiques, se rend à la ville, chez son oncle. Il découvre la vie, ce vent nouveau de modernité qui souffle sur la cité, mais également la corruption, le vol, le meurtre, …l’amour. Il s’avère qu‘Alexandra est une tueuse, et plutôt douée, mais Hyacinthe se dit que tout espoir n’est pas perdu pour la faire changer, et sa soif de justice va l’amener à revêtir son Habit de justicier masqué: sa chemise de nuit car c’est lui La chemise de la nuit! Les événements et les rencontres conduiront Hyacinthe à trouver refuge pour lui et ses amis dans le château familial qui grâce aux petits lutins va commencer à s’agrandir.

Donjon Zénith, tout va bien dans le meilleur des mondes, quoique, si tout se déroulait normalement il n’y aurait pas d’aventure. Dans tous les cas, le Donjon est majestueux, les coffres des salles de trésors sont pleins, les monstres gardiens sont nombreux, et en règle générale bien nourris. Cette période faste donne lieu à une des séries dérivées, nous narrant les exploits de deux des champions de Hyacinthe qui répond désormais au nom de Gardien.

Donjon Parade, c’est le nom des aventures de Herbert de Vaucanson (le canard) et Marvin (le dragon), nous sommes pendant la période Zénith, tous deux sont parmis les personnages principaux de l’histoire de Donjon. C’est un duo d’enfer, Herbert est un lâche, un couard, un peureux, un opportuniste : un personnage attachant quoi ! Marvin est un draconiste, entendez par là que malgré ses airs farouches, son talent pour tuer, … si vous avez le temps de placer une insulte vite fait avant qu’il ne vous en colle une, sa religion lui interdit de lever la main sur vous (attention, vous n’êtes pas immunisé Ad vitam eternam, votre prochaine rencontre pourrait être la dernière, seuls ceux qui sont ateints du syndrôme de Tourette échapperont à une attaque surprise). 

Donjon Crépuscule, rien ne va plus, tout fout le camp, même la planète a explosé, c’est vous dire si plus rien ne tourne rond. Le Donjon n’existe plus ou presque, Herbert et Marvin ne sont plus trop ceux qu’ils étaient. Heureusement, du sang neuf annonce une relève toute aussi héroïque en la personne de Marvin le rouge (c’est un lapin).

Donjon Monsters est dédiée à tous les personnages secondaires de l’univers de Donjon, chaque album se voit dessiné par un auteur différent, qui accepte l’immersion dans l’aventure. Les actions des uns ont des répercussions dans les aventures des autres, c’est un des nombreux autres intérêts que Donjon peut éveiller chez ses lecteurs.

Il  existe une autre petite perle: Donjon Bonus, clefs en mains, cet album est un livre de base afin de pouvoir faire du jeu de rôle au sein de l’univers de Donjon.

Bien entendu, si votre curiosité s’éveille, vous pourrez également découvrir que Donjon s’étend grâce à ses fans.

A bord avec l’équipage qui n’à de cesse de s’aggrandir: Joann Sfar, Lewis Trondheim, Christophe Blain, Manu Larcenet, Mazan, Jean-Christophe Menu, Andreas, Blanquet, Jean-Emmanuel Vermot-Desroches, Yoann, Blutch, Carlos Nine, Killofer, Bézian, Stanislas, Kéramidas.

 

 

Tiens, voilà du manga, mon gars.

On ne sait plus où tourner la tête sans se dire, « tiens, je ne l’ai pas encore lu celui-ci » ou encore « il est arrivé quand celui-là ? ». Il nous faut donc sans arrêt, tourner dans le magasin, et tourner, et tourner, et tourner, et tourner, et tourner…et tourner. Donc, cette fois-ci, je tournais du côté du rayon manga et, outre les suites attendues par les lecteurs, voici quelques nouvelles séries qui débutent.

Bienvenue dans l’Afterschool Charisma de Kumiko Suekane publié par Ki-oon. C’est un départ assez classique lorsque l’on s’adresse à un public adolescent que les personnages soient eux-même des lycéens. Après l’auteur vous réserve toujours sa petite originalité, ces derniers temps, les écoles de magie ou celles qui accueillent vampires et autres lycanthropes sont assez nombreuses. Que nous révèle donc l’Afterschool Charisma?

Shiro Kamiya est le seul élève à ne pas être un clown ! Non, bien sûr, vous l’aurez deviné, il est le seul à ne pas être un clône, mais j’avoue que l’idée du clown m’aurait fait marrer (un exemple : imaginez Star-Wars la guerre des clowns, un nez rouge et quelques tartes à la crême, ça vous change un homme).

Back to the clônes, tous les autres élèves sont les copies de personnages célèbres de l’histoire de l’humanité (pour info, il n’y a ni Céline, ni Britney, ni Johnny, ni Sarkozi…). Ainsi se côtoient Mozart, Marie Curie, John F. Kennedy, Napoléon, Adolf …

Shiro, dont le père travaille au sein de l’école, est un peu chahuté du fait de sa non-célébrité, ce qui ne l’empêche pas de tisser des liens avec certains résidents. Tout comme le lecteur, il aimerait bien comprendre le pourquoi d’un tel programme scolaire, l’importance pour chacun de reprendre les travaux de leur prédécesseur (sachant qu’il y a Adolf, je me pose des questions sur la suite de l’histoire). Un clône ne pourrait-il pas se détourner de sa destinée ? Le clône de J.F.K. vient de se faire assassiner lors de son discours public pour son entrée en campagne électorale.

Je jouerai donc plus sur le côté atypique de l’histoire.

Losque l’on est l’héritier de la famille Twinnings (avec un T comme Thé), on est inscrit dans les plus prestigieuses écoles et on est tenu d’avoir les résultats les plus brillants. Jusqu’ici William, le héros de Devils & Realist, s’en tire pas trop mal, mais la veille des vacances, il apprend que les frais de scolarité n’ont pas été réglés et lorsqu’il se rend chez lui, il ne peut que découvrir l’amère vérité :  il est ruiné.

Ah, le brave majordome, plus fidèle que Lassie, contrairement aux autres domestiques, lui, reste auprès de son maître. En tentant de découvrir s’il n’y aurait pas un petit trésor (rien qu’un petit, pas grand chose quoi) caché quelque part dans la maison, William va rencontrer un démon qui lui révèlera qu’il détient un pouvoir pas si exeptionnel que ça en soi, mais qui risque de lui amener un paquet de probléme…

Il s’agit du pouvoir de nommer le successeur de Lucifer, le temps que celui-ci hiberne afin de prolonger sa vie. Pendant ce temps, les seigneurs des différents cercles de l’enfer se battent pour obtenir le siège libre, et seule la parole de cet humain fait force de loi. Découvrez pourquoi cette famille détient ce pouvoir, et comment va se dérouler l’année scolaire pour William. Devils & realist de Atako Yukihiro et Madoka Takadono aux éditions Tonkam.

 

Civilization Blaster de Kyo Shirodaira, Arihide Sano et Ren Saizaki chez Kurokawa. Voici un bon premier tome, nous avons une histoire assez dense, plusieurs personnages et plein d’infos à se mettre sous la dent, plusieurs intrigues également mais qui évitent le côté surenchère.

Yoshino, jeune étudiant est sans nouvelles de son meilleur ami Mahiro. Celui-ci s’est lancé à la recherche de celui qui a tué ses parents et sa soeur. Pour arriver à ses fins, il bénéficie de l’aide d’une sorcière, Hakaze, qui a été exilée par ses pairs sur une île la privant de ses pouvoirs, en tout cas suffisament pour qu’elle ne puisse s’échapper. Grâce à une bouteille lancée en mer et un peu de subtilité, elle a réussi a passer un pacte avec Mahiro : il l’aide à s’échapper, elle l’aide à se venger.

Les liens entre les deux amis sont plus forts qu’ils n’y pensent, et ils vont être amené à combattre l’un à côté de l’autre. S’ils ne sont pas sorciers comme leurs adversaires, ils ont toute fois à leur disposition des objets magiques que la sorcière a cachés un peu partout dans le monde, mais ceux-ci n’ont qu’un usage limité. Encore un combat entre le bien et le mal, mais plutôt bien ficelé.

 Pour tous ceux qui sont amateurs de films ou mangas tels Battle Royal, Ring, Saw… on avait eu droit à Doubt qui reprend l’idée du jeu : plusieurs personnes sont dans un huis-clos, les victimes se succèdent et l’assassin est parmi eux. A chacun de faire le ménage en son âme et conscience, mais c’est par le vote que toute décision est prise. Doubt est une série en 4 tomes et voici Judge, une nouvelle histoire mais sans lien avec la première, tout comme Battle Royal et Blitz Royal sont des suites sans lien direct.

Deux séries de genre, plein de rebondissements, les victimes qui n’en sont pas, les vivans sont morts et les morts sont vivants, mais heureusement pas de zombies à l’horizon.

Yoshiki Tonogai chez Ki-oon.

 

 

Et un mot pour finir avec le tome 30 de Gantz chez Tonkam par Hiroya Oku. La sortie de l’adaptation en film en DVD remet en avant cette série complètement barrée pour un public complètement perverti. Science fiction, baston, sexe, violence plus un scénario des plus invraissemblables que vous ayez lu, car tout comme Lynch, l’auteur écrit son histoire au fur et à mesure de la publication.