Les vagues de nouveautés viennent s’écraser sur la librairie, la tempête est là, les embruns nous fouettent le visage et nos yeux sont rouges de fatigue à force de lire pour nous maintenir éveillés, il ne faudrait pas relâcher notre attention. Malheur si jamais une cargaison de nouveautés sombrait dans l’oubli avant même son arrivée en librairie. Certains passagers ont déjà débarqué et se sont installés à la mystérieuse auberge nantaise: je vous avais parlé des « Orphelins » de Cyril KNITTEL, soyez rassurés, leur papa viendra les chercher à la librairie et accessoirement dédicacer son album, le 22 octobre, merci Cyril.
Apparement, les flots ne les ont pas dérangés, voici le retour de « Vacances de Jésus et Bouddha », Hikaru NAKAMURA nous envoie ses voeux de fin d’année, si riche en évènements dédiés à nos deux amis, toujours aussi désopilants. La première histoire: c’est Noël, et Bouddha met tout en oeuvre pour que Jésus ne se rappelle pas que c’est son anniversaire, il essaie de le focaliser sur le Père Noël afin de lui préparer une surprise.
En voilà un qui devait aider à la stabilité du navire, un poids lourd pareil, Jiro TANIGUCHI, ou plutôt son personnage principal Bunshichi TANBA (un beau bébé de 1.82m pour 98 kilos), Garôden, d’après l’oeuvre de Baku YUMEMAKURA, publié par Casterman dans la collection Sakka. Bunshichi est un peu un ouragan à lui tout seul, il parcourt le Japon et défie les hommes les plus forts qu’il rencontre, dans des combats clandestins. Il a tout de la force tranquille d’un roc face aux éléments, mais ce n’est qu’en apparence, sa peau témoigne déjà de ce qu’il a pu endurer, le jeune pickpocket qui souhaite devenir son disciple lui remémore un souvenir douloureux.
Comme il est doué pour les miracles, Jésus est doublement parmis nous, SCHULTHEISS marche sur les flots des nouveautés pour nous apporter la bonne parole contenue dans Daddy (je t’aime) aux éditions Glénat. Jésus est un SDF obèse qui se défonce à l’Héroïne affublé d’un nain responsable de biens des tourments il y à quelques dizaines d’années. Jésus refuse d’assumer une nouvelle fois le rôle de martyre pour le bénéfice de son père. Il se rebelle, comme tous les fils. Heureusement tous les pères ne punissent pas leur gamin en le privant de la vue. L’église elle-même verrait d’un mauvais oeil qu’il y ait un nouveau réseau de communication qui porte la voix de Dieu sur la terre, même si c’est son fils. La justice à la Jésus: les enfants d’abord ( les femmes, on verra après).
En cas de tempête, il est parfois bien normal de paniquer, mais il faut savoir faire preuve de maîtrise de soi, garder son calme et être capable d’Une rupture tranquille, tout comme Terreur Graphique chez Même pas mal. La sérénité que l’on peut lire sur le visage du personnage au premier plan de la couverture en dit long: si on prend la patience et le tact nécéssaire, même le pire carnage peut avoir des allures champêtres. Profitez bien de la traversée pour explorer de cabine en cabine, surprenez cette galerie de portraits dans leur intimité et comme tout un chacun, vous aussi vous direz: oui, moi aussi j’ai connu la même chose à la maison. Vu que je viens de vous parler de La rupture tranquille, je vous considère comme un public averti
Surgi de l’ombre, voici le retour d’un des maîtres du noir et blanc (comment ça, j’en fais des caisses ?), Marc-Antoine MATHIEU, qui nous vient pour 3 secondes, c’est un peu bref pour un passage en librairie mais à la lecture vous ne vous rendrez même pas compte que l’espace et le temps se tordent autour de vous. Comme toujours, l’auteur joue avec les procédés narratifs et demande au lecteur une attention des plus vives. Vous avez la possibilité d’aller consulter et explorer cette expérience sous un angle différent sur internet http://www.editions-delcourt.fr/3s , (un code d’accès est nécessaire pour le visualiser, disponible dans l’album).
5 autres titres qui s’en sortent pas mal également dans cette tourmente:
Un nouveau BLUTCH, chez Dargaud, Pour en finir avec le cinéma, un magnifique album, un très bel hommage: »Le cinéma est un filet à papillons pour attraper les petites filles ».
Une adaptation libre de Lorenzaccio d’A. de MUSSET par Régis PENET chez 12bis. C’est un one shot de plus de 80 pages, ce qui a permis à l’auteur de bien gérer sa narration, et pour le côté graphique c’est magnifique.
La femme de l’ogre de Etienne APPERT et Bernadette Appert collection clef des champs à La boîte à bulles, une histoire sans paroles portée par un noir un blanc captivant. De l’histoire du petit poucet, qui se soucie de la femme de l’ogre lorsqu’elle découvre le masscre de ses enfants, voici son histoire, le drame, la folie, la fuite, la tristesse. Bienvenue au pays des contes.
Yesterday, John Duval & les futurians par David BLOT & Jérémie ROYER chez ManoloSanctis. Premier tome d’une trilogie, amusant et enrichissant , cet album revisite l’histoire du rock&roll en suivant l’ascension du groupe plus célèbre que le Christ, celui qui a répondu les beattles s’est planté. Dans ce monde, John LENNON et Paul Mc CARTNEY ne sont pas les stars que l’on connait mais leurs tubes tournent sur les ondes, voici l’histoire du chanteur le plus célèbre de tous les temps: John DUVAL.
Le chevelu et moi-même avions eu un coup de coeur pour Catalyse, toujours chez ManoloSanctis, voici un autre ouvrage qui est tout aussi intéressant et surprenant. Je me permets de le comparer à du Nicolas de CRECY pour son style graphique. Joseph SAFFIEDDINE et Olivier BONHOMME nous offrent l’homme sans rêve sur un plateau. l’histoire de Stan, et le plateau sur lequel on ne le sert,il le connait bien étant présentateurde télévision. Ce genre de jeune loup, qui avance la tête haute mais avec un couperêt juste au-dessus, au moindre relâchement: tu es as-been. Vraiment, l’ouvrage est bien écrit, les rebondissements gérer avec brio: super boulôt.
Voilà, c’est fini.