Coups de coeur : Du grand libraire

Peur du noir ?

coeurombrecouvEnfant, avez vous déjà eu peur du noir ?

A l’occasion de la sortie de, Le coeur de l’ombre de Marco d’Amico, Laura Iorio & Roberto Ricci aux éditions Dargaud, je reviens avec un nouvel article dédié aux enfants, et comme on me connait pour mon esprit sournois, j’ai décidé de jouer à leur faire peur WOUAHAHAHAHAAAAAA !!!!!!

petitpoilucouvLa thématique de la peur du noir à déjà été traitée à plusieurs occasions, de différentes manières et pour différents âges. Que cela soit pour les plus petits avec la collection Petit Poilu et le titre La maison brouillard, de Pierre Bailly & Céline Fraipont aux éditions Dupuis.

Alors pour celui-ci, la véritable thématique est: Désamorçons la peur grâce à l’humour. Petit Poilu est une série afin d’initier les plus petits à la Bande Dessinée et ce dès 3 ans. A chaque récit Petit Poilu quitte la maison pour une aventure complète avant de rentrer chez lui à la fin de l’aventure. A défaut de la nuit ou du noir, c’est le brouillard qui rend les choses difficiles à percevoir, les châteaux hantés et autres vampires que Petit Poilu apprend à appréhender.

aristidecouvSéverine Gauthier est à mes yeux l’une des meilleures scénaristes actuelles pour la jeunesse lorsqu’il s’agit d’aborder des thématiques particulières avec un soucis éducatif, et elle a l’art et la manière de s’allier à des illustrateurs de talent. En l’occurrence Jérémie Almanza a mis en image Aristide broie du noir aux éditions Delcourt jeunesse. Aristide est un garçon très intelligent (comme tous les enfants si on écoute leur parents respectifs, mais lui plus que d’autres) au grand dam de sa maîtresse et de sa maman. Pourquoi ? parce qu’il en est arrivé à un point où il ne sort plus le nez de ses livres et à du mal à être sociable avec ses camarades d’école, ça c’est pour la maîtresse. En ce qui concerne sa mère, c’est une autre histoire, certes c’est un garçon accaparé par ses livres, sage et tout, et tout, mais surtout Aristide à peur du noir, et ne cesse de chercher tous les subterfuges pour tromper sa mère lorsque vient l’heure du coucher afin de ne pas se retrouver dans le noir dans sa chambre et garder la lumière allumée. Il ira même jusqu’à inventer une machine à broyer du noir, histoire de faire disparaître l’objet de ses craintes, mais bien évidemment vous vous doutez que cela ne sera pas sans peine, pour lui, et pas sans surprises, pour vous !

humphreycouvPetit à petit, tout en restant dans le thème de la peur du noir, on affine avec l’autre sujet développé dans Le coeur de l’ombre, quand le héros va basculer dans un autre univers et/ou rencontrer des personnages qui incarnent les terreurs enfantines, le croquemitaine et autres monstres qui se cachent sous le lit ou dans les placards.

jimmycouvC’est un auteur complet, scénariste et dessinateur, Civiello a abordé le thème du croque mitaine par 2 fois aux éditions Delcourt Jeunesse avec, Humphrey Dumbar, le croquemitaine, et sa suite Jimmy l’apprenti croquemitaine.

Dans le premier récit, on découvre Humphrey Dumbar, croquemitaine de son état, on y voit son quotidien, ses habitudes, ses fréquentations, pas toujours des plus honorables. Mais un soir, il va se laisser distraire dans son travail, boire un petit coup de trop à n’en plus avoir les idées claires. Le turbulent Jimmy en profitera pour se cacher  dans son sac et lui jouer un chien de sa chienne afin de le faire tourner chèvre, ou bourrique c’est selon. Dans le deuxième histoire, Jimmy se proposera de remplacer Humphrey, mais je ne peux pas vous dire pourquoi, étant donné que cela vous révélerait la fin du premier récit, mais il découvrira par lui-même que n’est pas croquemitaine qui veut.

tigresnounourscouvDeux autres récits, Tigres & Nounours de Mike Bullock, Jack Laurence & Paul Guttierez, aux éditions Bamboo et L’étoffe des légendes de Raicht, Smith & Wilson aux éditions Soleil.

Dans l’une comme dans l’autre, nous voilà avec les jouets à la rescousse de leur propriétaire. Dans Tigre & Nounours, le petit Joseph doit déménager avec sa maman, et sa grand-mère, en grande protectrice, lui offre un cadeau bien original: une boîte contenant 4 peluches de grands félins, à placer aux 4 coins de son lit la nuit venue, afin de pouvoir dormir tranquille sous bonne garde. Mais voilà t’y pas qu’en pleine nuit, un boucan de tous les diables le réveil, et en soulevant ses draps, il aperçoit un passage qui vient de s’ouvrir en plein milieu de son lit, menant dans une autre dimension, où ses nouvelles peluches sont en train de mener un combat. Sous le coup de la surprise, il bascule à son tour dans cette autre dimension, et de trépidantes aventures vont bientôt s’offrir à lui…

etoffecouvDans L’étoffe des légendes, (petite aparté avant de commencer, le tome 1 est épuisé depuis un moment, presque aussi longtemps que l’on attend le tome 4), c’est un petit garçon qui va être kidnappé au beau milieu de la nuit par un être monstrueux sorti du placard, et ses jouets n’ont pu s’interposer. Du clown à ressort au petit soldat en plastique, en passant par l’ours en peluche… tous vont partir à la rescousse de leur protégé au péril de leur vie. Il est fort dommage que l’on ne puisse vous les présenter en magasin étant donné la rupture de titre, car l’univers graphique du dessinateur est a couper le souffle.

coeurombre2Venons en au fait avec Le coeur de l’ombre de Marco d’Amico, Laura Iorio & Roberto Ricci aux éditions Dargaud.

Luc est un jeune garçon d’origine Italienne, quelle importance selon vous ? Les histoires qui bercent son enfance. Sa grand-mère lui chante une berceuse typique sur LUomo Nero, l’Homme Noir en traduction littérale, le Croquemitaine dans la fonction.

coeurombre3Ses parents voient d’un mauvais oeil l’influence que cette chanson peut avoir sur Luc, qui est un enfant vraiment trop impressionnable, il manque vraiment de confiance en lui et a peur de tout, du chien du voisin à ses camarades d’école, mais surtout lorsqu’il se retrouve tout seul dans le noir, le soir dans sa chambre.

Les enfants peuvent s’inventer tout un tas d’histoires, et les adultes oublient trop souvent d’voir la moindre compassion pour les peurs enfantines, alors lorsque Luc prétend que L’Uomo Nero le harcèle chaque soir en sortant du placard, ses parents mettent ça sur le coup de son imagination et lui somme de dormir, de faire un somme en quelque sorte.

coeurombre4C’est bien parce que ces monstres sont imaginaires, qu’habituellement il n’y a rien à craindre de ses peurs nocturnes, mais pour Luc cette fois, cela va être une autre paire de manche, car lorsque L’Uomo Nero va apparaître devant lui, en tentant de se blottir sous ses draps tout en se recroquevillant, leur tête vont s’entrechoquer.

coeurombre5La chose étant inconcevable, et ce même pour L’Uomo Nero, celui-ci va revenir chercher Luc et le faire basculer dans le monde des cauchemars et des terreurs nocturnes. Il n’y eut qu’un seul précédent d’interaction avec les êtres cauchemardesques, La Nullificatrice, et c’est auprès d’elle que va être conduit Luc afin de résoudre ce mystère.

Il y a bien des manières à dédramatiser la peur du noir, avec ces récits voici déjà quelques idées, bonne lecture.

 

 

Raconte nous une histoire s’te plaît…

riffcouv« Allez vas’y te fait prier, raconte nous une histoire !! – Bon apparemment certains d’entre vous ont été sages, vous allez en avoir droit à deux. – OUAIS !!!!! » Ah que c’est beau de voir tant d’enthousiasme dans vos petits yeux de grands n’enfants. Aujourd’hui vous avez effectivement le droit à deux histoires, pas une, Deux, et qui se trouvent être aussi bien pour les jeunes et les moins jeunes d’entre vous.

Tout d’abord, Qu’ils y restent aux Editions de la gouttière, de Régis Lejonc, Riff Reb’s et Pascal Mériaux. Un bel album qui se veut d’un côté, un hommage aux contes traditionnels, un hommage plus personnel de Riff Reb’s pour Ivan Bilibine (1876-1942), un illustrateur russe qui l’a fortement marqué.

riff24 personnages pour 5 histoires: voici comment on pourrait aborder cet album, vous avez 4 premiers récits qui pourraient correspondre à 4 interprétations de la même moralité selon que vous vous trouviez soit en Europe avec en symbole le Loup. En Europe de l’est avec le Vampire. Sur le continent Africain avec un Sorcier. Et enfin sur le continent Sud-Américain avec un Ogre.

riff3En effet quelque soit les cultures et leurs contes, on peut trouver assez souvent le même genre d’histoire, en l’occurrence dans ce cas précis, la créature fantastique qui règne dans une région au dépend des habitants qui ont plus tendance à leur servir de pâture.

Qu’ils soient Loup, Ogre, Vampire ou Sorcier (cannibale), la créature règne en maître sur sa région, et les autochtones leur servent de garde-manger, et cela même s’ils sont parfois leur serviteurs et les vénèrent tels des dieux. Il n’empêche que l’appétit est parfois tel, que même avec la meilleur volonté du monde on arrive pas à être suffisamment consciencieux et que l’on épuise son stock de provision sans s’en rendre compte, ce qui donne… un conte.

riff5Au terme de chacune de ces histoires, la créature n’a d’autre choix que de partir vers de nouvelles contrées, poussée par la faim et la pénurie de denrées à se mettre sous la dent. riff4Les pérégrinations de chacun va les amener à croiser leur chemin au coeur du monde.

Pour une fois, j’ai longuement développé ma narration, mais permettez moi de m’arrêter là et de vous laisser découvrir le dénouement de cette 5ème histoire.

Les auteurs nous offrent là un chouette récit que l’on peut raconter à un jeune public, laisser les plus grands le lire seul, et pour ceux qui ont déjà bien grandi mais qui ont toujours une âme d’enfant, voici une nouvelle occasion d’apprécier le travail de Riff Reb’s dit « Le Génialissime » (selon moi).

riff1Rassurez vous, je ne vous ai pas tout raconté, il y a quelques surprises à découvrir pour chacune de ces histoires, et lorsque vous terminerez de lire la dernière, une belle morale vous attend sur ce que votre imaginaire d’enfant a pu développer et vous apporter pour le reste de votre vie.

concilecouvRestons dans le macabre et le lugubre, mais pas trop quand même, je vous rappelle que je vous propose des titres accessibles pour les jeunes lecteurs: Le concile des arbres de Pierre Boisserie & Nicolas Bara aux éditions Dargaud.

concile4C’est une histoire en un seul tome, on pourrait même le regretter tellement les personnages sont attachants par leur caractère, ainsi que par l’ambiance graphique, ronde et agréable, et en plus bourrée d’humour… HHAAA L’HUMOUR !!!!

Je ne vous cache pas que cela tient vraiment de Sleepy Hollow. Ah ça y’est, j’en ai déjà trop dit, mais n’allez pas me détester pour autant, je vous présente des idées de lectures pour vos enfants, et comme eux ils ne viendront pas lire mon article, à eux toute la surprise.

concile5Imaginez: nous sommes dans une ambiance XIXe siècle, dans un hôpital situé en campagne, voire maison de repos, pour femmes & enfants. Mais attention, il est de classe royal l’hôpital, alors déconnez pas.

Comme chaque nuit depuis peu, aux abords de minuit, un phénomène étrange se produit: 7 des jeunes pensionnaires se lèvent (et se bousculent, ils ne se réveillent pas… ah non c’est une autre histoire ça) et se rendent sur le toit pour une étrange cérémonie. Disposés en cercle, chacun se tenant toujours à la même place, ils se mettent à psalmodier dans un étrange dialecte, un chant incompréhensible au commun des mortels. L’infirmière Wilma, le directeur Amilcar Tournepied ainsi que le Dr Mortemain sont témoins de la chose, et oscillent entre curiosité et incompréhension, en passant tout de même par la case angoisse. A savoir qu’au lendemain des événements, les enfants se réveillent sans le moindre souvenir de ce qui s’est passé.

concile1Afin d’étudier et résoudre le mystère de ce qui semble être une possession multiple, le ministre Pomerol, du Ministère Public des Affaires Privées (qui est privée de public, puisque c’est privé, en effet essayez de rentrer dans un ministère, cela vous fera peut-être de la publicité mais vous serez privé de liberté le temps de passer devant le tribunal public… mais je digresse). Bref, Pomerol, ancien camarade du directeur Tournepied, va faire appel à ses deux meilleurs agents, Casimir Dupré & Artémis d’Harcourt pour élucider l’affaire.

concile3On ne peut pas vraiment dire qu’entre les deux agents, ce soit l’entente cordiale et la collaboration s’annonce plutôt houleuse. Dès leur arrivée, ils doivent faire face à une hostilité et à un empressement de les voir déguerpir qui ne peut qu’aiguiser d’autant plus la curiosité des agents chevronnés.

L’histoire des enfants ne s’arrête pas là, puisque, avant d’atterrir dans cet hôpital, 6 d’entre eux ont été découverts dans une clairière par la maréchaussée. Ajoutez à cela qu’une enquête fut au préalable déjà ouverte auprès de l’établissement hospitalier pour la disparition successive de plusieurs de ses employés.

concile2Tant de mystères accumulés au même endroit, au même moment ne laisse rien présager de bon pour les deux agents. Comment diable vont-ils bien pouvoir progresser dans leur enquête, si en plus ils ne peuvent pas se sentir. Jeux de mots, railleries, humour vont être au rendez-vous. Une enquête haletante et trépidante pour les amateurs de sensations fortes, mais pas trop quand même.

 

 

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Délires graphiques.

odeurcouvPourquoi délires graphiques ? oui, pourquoi ? Eh ben parce que ! Et c’est déjà une bonne raison. En effet parmi les sorties que nous voyons actuellement défilées: un nouvel album de Craig Thompson, Space Boulettes, aux éditions Casterman, un récit de Sciences-Fictions à destination de enfants, mais pas que; Rat Queens t1- Donjons & Draguons, un comics publié par Urban Comics dans leur collection Indies de Kurtis J. Wiebe & Roc Upchurch, un récit déjanté d’ Héroic Fantasy, une équipe de 4 mercenaires, Betty (une lutin folle du c**) Hannah (une elfe aux cuites mémorables) Dee (adepte d’un culte sataniste) et Violet (une naine… ben… une naine quoi), avec un prix de lancement à 10 euros jusqu’au 30 juin; Morgane de Kansara & Fert, chez Delcourt dans la collection Mirages, la légende Arthurienne vue par la demi-soeur du roi… tout cela est bien agréable, mais ce n’est pas ce que j’ai décidé de vous mettre en avant cette fois-ci.

odeur2Pour l’heure, j’aimerais vous vous parler de contrées majestueuses, de décors à vous couper le souffle, d’histoires trépidantes, de récits qui vous vont vider la tête et attiser les cendres de votre imagination, tout cela en trois titres seulement.

odeur1L’odeur des garçons affamés, c’est le nouveau titre du plus Moebiusien des auteurs actuels, j’ai nommé Frédérik Peeters, avec au scénario Loo Hui Phang, et publié aux éditions Casterman, et ce n’est pas peu dire que c’est un chef-d’oeuvre étant donné que l’éditeur leur à même consacré un tirage spécial.

odeur6Loo Hui Phang ne vous est peut-être pas connue, mais elle n’est pas novice dans le monde de la Bande-dessinée, jonglant entre Futuropolis, L’Association et Atrabile, elle a l’habitude de travailler avec des auteurs au style graphique qui sort des sentiers battus.

Frédérik Peeters, c’est l’auteur entre autre de Aàma, Lupus, Les pillules bleues et quelques autres récits, du Noir & Blanc à la couleur, on reconnait son trait, et si vous tombé sous le charme une première fois, croyez moi vous y reviendrez. Bien qu’il ne soit pas au scénario cette fois, on retrouve la même richesse et originalité scénaristique auxquelles il nous a rendus coutumiers.

odeur5Aujourd’hui c’est pour un Western que vous allez embarquer, une histoire qui se déroule au milieu d’une zone désertique, avec presque aussi peu de personnages que vous risquez de croiser de vie en plein désert. J’aimerais même définir ce récit de huis-clos à ciel ouvert, c’est antinomique mais c’est fait exprès, à partir du moment où l’on reste dans la relation qui va unir ces 4 personnages. Oscar, note personnage principal, photographe de son état, gentleman dandy, mais pas si sympathique que cela de prime abord. Stingley, géologue chevronné prêt à parcourir le terrain qui reste toutefois en mesure de savoir rappeler que c’est lui le patron et que l’on ne mélange pas les petites gens avec ceux de son rang. Milton, jeune homme qui les accompagne, on sent chez lui une personne malhabile, peu sûr d’elle-même et dont la pudeur laisse un peu gauche.odeur4 il semblerait également que Oscar ait un faible pour les jeunes garçons encore pubères comme Milton, tandis que Stingley, sous ses couverts d’explorateurs soit également annonciateurs du funeste destin des autochtones Amérindiens que l’on peut leur connaître. Si vous ajoutez à ce trio, cet étrange et inquiétant Cow-Boy au visage émacié, à la mine quasi porteuse de mort qui semble les avoir pris en chasse, voici la base qui se pose pour ce récit qui vous surprendra bien plus que vous ne pourriez le supposer. Bien sûr, vous aurez quelques indiens de-ci de-là, des étalons gambadant joyeusement et quelques échanges d’armes à feu, et vous voilà en route pour un récit complet qui est l’une de mes plus belles et intéressantes lectures depuis ce début d’année, à tel point que je ne souhaite pas vous en dire plus.

helioscouvDans la continuité des albums où il ne faut pas avoir de paroles superflues pour vous le décrire, voici Helios de Etienne Chaize aux éditions 2024.

helios1Très franchement, il faut l’avoir entre les mains pour comprendre ce que j’aimerais vous faire ressentir. Voici déjà le texte d’introduction de l’histoire, uniquement visuelle que vous découvrirez:

« Un soir lointain, le soleil s’était figé. Le royaume déclinait dans un crépuscule sans fin. Quand un voyageur promis de lever le sort. Ils iraient à la rencontre de l’astre. Ils marcheraient jusqu’au point du jour. Lentement, le roi se leva et tous le suivirent, avec l’espoir d’une aube nouvelle. Immobile, Helios reposait sur l’horizon. »

helios2Avec à peine quelques titres par an à leur catalogue, vous devinerez que les éditions 2024 choisissent judicieusement les albums auxquels ils croient, à savoir que c’est eux qui ont édités l’année dernière la Bande Dessinée du chanteur M.

helios5Bref, avec Helios, nous allons partir en voyage, mais pas n’importe lequel, un épique, à la découverte de l’inconnu, avec bon nombre de péripéties à la clef.

C’est tout un peuple qui va partir à l’aventure, à la poursuite d’une promesse d’un avenir salvateur. Lorsque le monde tel que vous le connaissez bascule vers le néant, vous êtes prêts à vous raccrocher à la moindre lueur d’espoir, surtout si c’est celle d’une étoile qui guidera vos pas.

helios4Ce voyage, vous allez l’effectuer en leur compagnie, sans paroles, cette histoire va captiver votre attention. L’album est plutôt grand alors que le peuple que vous suivez est minuscule face aux paysages qu’ils vont traverser.

helios3Il y a une infinité de détails à observer, et lorsque vous revenez sur des pages que vous avez déjà lues, sans nul doute,vous découvrirez de nouveaux éléments que vous n’aviez pas captés au premier regard. pour ceux qui aimeraient argumenter que ce n’est pas de la Bande Dessinée, je leur répondrai que l’on s’en fout, c’est de l’art graphique, avec une magnifique prouesse narrative, qu’importe la forme si l’auteur est capable de vous transporter dans son univers, donc oui, j’ai adoré cet ouvrage, et je ne cesse de prendre plaisir à le rouvrir pour le présenter à de possibles futurs lecteurs, merci Etienne Chaize ainsi que 2024.

détailscouvEt bien évidemment je m’en vais terminer avec une perle (comme toute bonne digestion), une beauté sud-américaine…

details1Nos chouchous Fàbio Moon & Gabriel Bà sont de retour aux éditions Urban dans la collection Graphic avec leur premier titre publié aux Etats-Unis: Détails d’une vie brésilienne. Ce recueil d’histoire courtes en Noir & Blanc est le précurseur de l’oeuvre qu’ils publieront par la suite et qui sera reconnue dans maintes contrées comme une chef-d’oeuvre: Daytripper.

Oui, tous les trois nous adorons pleinement le travail des deux jumeaux brésiliens: Casanova, American Vampire, B.P.R.D., L’Aliéniste, Umbrella Academy, Deux frères… Nous avions même eu l’immense privilège d’être présents avec Fàbio au festival Quai des bulles de Saint-Malô pour représenter les éditions Urban pour leur début éditorial, et de recevoir cette fois les deux frères dans nos locaux à l’occasion de la sortie de Deux frères, que de souvenirs agréables remontent à ma mémoire.

details2Le panel de récits que vous êtes amenés à lire dans cet album est vraiment chouette, du récit fantastique, en commençant par un rêve incitant deux frères à passer le cap de prendre confiance dans leur capacité à écrire et dessiner les histoires qui alimentent leur imaginaire, en passant par des récits réalistes et plus intimistes.

details3Fàbio & Gabriel alternent les histoires où ils peuvent se mettre en scène et les personnages fictifs, mais on peut se demander dans chacune de ces histoires où commence et où se termine la part d’intimité qu’ils partagent avec nous.

Si jamais vous n’êtes pas très attiré par le Noir & Blanc, c’est le genre d’album qui pourrait tout de même vous séduire, les auteurs savent gérer de façon magistrale leur dessin, la mise en page ainsi que la narration. Dès la présentation de leur premier récit à leur futur éditrice lors d’un festival aux Etats-Unis, le charme à agit, et chaque année ils se représentaient devant elle, au fur et à mesure, les jumeaux ont su la séduire et ne pas se faire oublier.

deatils4Le cadre intimiste d’une rencontre de deux inconnus, jouant au jeu de la séduction le temps d’une journée et se quittant ignorant encore tout de l’identité de l’autre même après ce moment inoubliable. Une soirée entre amis, à boire des coups et à se remémorer leur adolescence, les amis et les amours, à ceci près que l’un d’entre eux est… mort, et oui rien que çà, mais personne ne s’en offusque, bien au contraire, rien de plus normal à leurs yeux. Et cerise sur le gâteau, vous allez pouvoir lire une histoire, interprétée successivement par chacun des deux frères, et leur gémellité se ressent jusque dans leur narration, cela en est vraiment surprenant.

Voilà donc mes conseils de lectures. On se fait peut-être rare en ce moment pour nos articles de coups de coeur, mais fort heureusement, il y a du très bon à se mettre sous la dent. Bonne lecture.

 

Tebori

teboricouvTebori, ce terme étrange fait-il écho à vos oreilles et votre mémoire, ou bien vous est-il totalement étranger ?

tebori3Outre d’être le titre de la nouvelle série du duo, Robledo/Toledano, les auteurs espagnols de la série policière Ken Games, reviennent aux éditions Dargaud avec une nouvelle trilogie: Tebori.

Tebori, c’est surtout le nom pour désigner les tatouages traditionnels au Japon, réalisés sans la moindre assistance mécanique, juste à l’aide d’aiguilles conçues à cet effet. Après l’excellent Little Tulip de Boucq & Charyn paru fin 2014 dans la collection Signé du Lombard, qui plaçait son histoire en partie dans l’univers du tatouage dans les milieux mafieux Russes, avec Tebori, nous partons au Pays du Soleil Levant, Le Japon.

Vous allez vous en prendre plein les mirettes: admirez déjà la couverture du premier tome, un beau jaune canari, avec ce motif de vague à la Hokusaï, le mot Tebori inscrit en Kanjis et la cerise sur le gâteau, cette contre-plongée à contre-jour tout contre le côté gauche de la couverture, de ce jeune homme tatoué de pieds en cape, tel un Bodysuit (qui représente un tatouage intégral sur le corps), à la main non pas un sabre ou un flingue, non, une machine  à tatouer électrique.

tebori1Le personnage ? Une jeune homme, Yoshi. A force de traîner dans la rue avec ses camarades, Yoshi a glissé doucement de la petite délinquance au regroupement en bande organisée, ces fameuses bandes de motards que l’on appelle Bosozuku, qui écument les rues des grandes mégapoles Japonaises, dans des courses ou des rixes sanglantes.

tebori4Les hauts-faits d’armes qui apportent la gloire sont tout de même moins courants que les problèmes occasionnés par ces occupations tapageuses. Suite à sa dernière interpellation par la police, Yoshi est mené par son grand-père auprès d’un vieil ami de celui-ci. C’est ainsi que le jeune homme devient apprenti auprès de l’un des 8 grands maîtres du tatouage traditionnel, Le Tebori.

Le temps va s’écouler lentement, Yoshi s’occupe de la boutique au rez-de-chaussée et des clients occasionnels, il forme les stagiaires qui se succèdent également. Pendant ce temps, son maître termine des travaux en cours dans une pièce à l’étage. Ces tatouages sont des oeuvres commencées parfois depuis des années, pour une clientèle qui souhaite accéder en toute discrétion au salon.

tebori2C’est par son talent et toute l’intensité qu’il mis à la pratique de son art que Yoshi est amené à succéder à son maître, mais un événement va bouleverser l’ordre des choses. Si déjà son travail lui prenait beaucoup de temps et d’énergie, la reprise de la fonction de son mentor va lui en demander encore plus, mais il va découvrir l’autre aspect de ce rapport privilégier avec ses clients, de ce moment où ils livrent leur corps aux soins du maître-tatoueur, mais également le temps où ils délient leur âme et livrent une partie de leur histoire, et ces secrets doivent le rester, c’est l’une des règles les plus importantes de ce travail original.

Ôh, et puis bien sûr, l’histoire se serait bien évidemment rien sans l’arrivée de cette femme, mystérieuse, insaisissable et qui paraît-il collectionne sur son corps, une pièce réalisée par chacun des grands maîtres du Tebori, et Yoshi est l’un d’entre-eux à présent…

dilemmacouv1Dilemma. Ah là là, quel dilemme, je ne sais quelle couverture alternative de Dilemma choisir. Comment cela quelle couverture choisir ?

dilemmacouv2Oui mesdames et messieurs, ce n’est pas suite une erreur de manipulation, de maquettage ou d’une bonne blague d’imprimeur, vous avez bien deux couvertures différentes pour le nouveau titre de Clarke: Dilemma, aux éditions Le Lombard. Et pourquoi donc ? Pas pour vos beaux yeux, bien évidemment. Evidemment que vous avez de beaux yeux, mais bien évidemment, aussi, que l’on ne va pas systématiquement plier le monde à votre convenance sous prétexte que vous avez un regard charmeur. Deux couvertures donc, car en fonction de l’album que vous allez acheter, vous aurez une fin alternative que vous n’aurez pas en achetant l’autre album. Quel intérêt ? Ben vous faire acheter deux albums à 20.00 euros pour pouvoir lire 4 pages de différence, je ne vois pas où est le problème… Mais non, bien sûr que l’éditeur ne vous croit pas assez c** pour acheter les deux exemplaires, c’est pourquoi en faisant un choix, vous obtenez un code d’accès sur internet pour lire gratuitement la fin alternative. Bon, là aussi, on peut se demander pourquoi un éditeur veut inciter son lectorat à lire sur internet plutôt que sur de beaux livres, avec du vrai papier et tout et tout.

dilemma1Deux histoires, deux salles, deux ambiances. Plus sérieusement, deux périodes de l’Histoire qui vont se répondre: nous sommes en 1937, Michaël Dorffman est Allemand, c’est peut-être en détail pour vous, mais dans le contexte historique, cela peut changer votre vie… beaucoup. Michaël Dorffman est archéologue, et lors des fouilles qu’il mène actuellement en Egypte, il vient de faire une découverte qui risque d’ébranler jusqu’à la moindre parcelle du monde actuel, et ouais, rien que çà.

dilemma2Au fond d’une grotte reposent par centaines, des rouleaux stockés à l’abri de l’air dans des jarres. C’est une somme de connaissances qui a été rangée à l’insu de tous, ou tout du moins l’eut-il mieux fallu. Les textes ont été rédigés aux alentours de 350 avant J.C. et ils regroupent les échanges entre Diogène de Sinope, Aristocratès d’Athènes dit Platon, Aristote de Stagire (comme c’est le plus jeune, les autres l’appelle « le stagiaire ») et Xénophon d’Enrichista.

dilemma3Au fur et à mesure que Michaël va s’attabler à la traduction des écrits qu’il vient de mettre à jour, un choc phénoménal va le saisir, les quatre Grecs auraient programmé à partir d’un pari qu’ils se sont posé à eux-même, les deux mille années à suivre de l’évolution de l’histoire des hommes. Lorsque l’on met à jour ce genre d’information, les sueurs froides ne tardent pas à venir, comment une telle prédiction d’une telle ampleur peut-elle être envisageable ? Cela implique t-il une organisation d’une démesure mondiale, oeuvrant au moindre niveau afin que le grand schéma cosmique soit respecté tel qu’il a été défini.

dilemma4Si déjà dans un contexte de guerre imminente, dans un pays au bord du chaos, où l’épuration promise par Hitler commence a être appliquée, ce genre de découverte ne vous fait pas virer paranoïaque, cela ne serait tarder.

Nous allons donc suivre l’évolution des événements, voir si tout était prévu et qu’elle est la marche de manoeuvre de l’Humanité. Tout un récit s’écoulant jusqu’à un choix, une alternative donnant deux futurs possibles, et on aimerait vraiment pas être à la place de Michaël Dorffman à ce moment là.

 

Des tritons et des champions

championcouvQuand on est petit, je parle de l’âge pas de la taille, l’Histoire, cela peut-être barbant, et la littérature, n’en parlons pas. Heureusement il y a les BD… Voici donc l’occasion de vous présenter deux nouveautés pour nos chères têtes blondes (expression ridicule n’est-ce pas, car je ne m’adresse pas exclusivement aux blonds).

champion3Jean-Blaise Djian, le scénariste des Quatre de Baker Street, revient avec une nouvelle série coécrite avec Nathaniel Legendre, mise en images par Nacho Arranz Estevez, et aux couleurs Catherine Moreau. Toute la petit équipe vient de produire Les chamions d’Albion t 1Le Pacte de Stonehenge- pour les éditions Jungle (prononcez « Djeunegueule »).

Pourquoi porter un intérêt pour ce nouveau titre ? Ben déjà, parce qu’il est bien. Si vous le souhaitez je peux m’arrêter là, ou bien vous pouvez me dire « C’est un peu court jeune homme, vous pourriez dire bien des choses en somme… » Les champions d’Albion est une histoire dans l’Histoire, avec des personnages hauts en couleurs, le roi Richard Coeur de Lion, Aliénor d’Aquitaine, Ivanhoé, El Cid (oui « El » car n’oubliez pas qu’il est Espagnol à la base). Mais nous avons d’autres compagnons issus, ou en lien avec la littérature d’aventure: Mélusine l’ensorceleuse (que tout le monde connait grâce à La compagnie créole); Puck, son nom vous rappellera W. Shakespeare et son Songe d’une nuit d’été, mais c’est surtout un clin d’oeil à frère Tuck, dans les aventures de Robin des Bois; Fifrelin, qui vous fera indubitablement penser au joueur de flûte de Hamelin, mais qui lui aussi est volontairement lié à Robin des Bois, car c’est un clin d’oeil à un autre de ses compagnons, Allan A’Dayle, le ménestrel qui déclamait les exploits du bandit généreux (pour ma part j’ai une préférence pour le ménestrel de Sacré Graal des Monty Python, mais là je m’éloigne du sujet, mais pour ceux qui ne connaissent pas encore le film, vous avez raté un chef d’oeuvre); et pour finir Spring Heeled Jack, là on touche le folklore Britannique (Jack talons à ressorts), mais pour garder un lien avec Robin des Bois (encore), Spring Heeled Jack est un fervent admirateur de Will L’écarlate.

champion2Pour couronner le tout (« couronner » – roi Richardreine Aliénor– humour… promis j’arrêterai un jour… mais pas aujourd’hui…), notre personnage principale, avec un E, s’appelle Robyn, et coïncidence inouïe, elle manipule un arc dis donc, c’est dingue çà, mais très franchement elle n’est pas aussi douée que son homonyme masculin susnommé plus haut à maintes reprises. « Bon tu vas enfin nous dire de quoi ça parle oui ou flûte !!? (« flûte » – Fifrelinjoueur de Hamelin… non ? bon tant pis – comme les orgues des années 80′ mais ça ne s’écrit pas pareil).

champion1Comme inscrit en quatrième de couverture (le dos du bouquin pour ceux qui l’ignorent): « 1199. De retour des croisades, le vindicatif roi d’Angleterre, Richard Coeur de Lion, est mortellement blessé lors de l’attaque d’un château limousin. Il a juste le temps (mais tout juste hein, parce que sinon il n’y a pas d’histoire et ce serait trop bête – mais cette remarque n’apparaît pas au dos du livre…) de confier une mission de la plus haute importance à sa mère, la grande Aliénor d’Aquitaine. Pour la réussir, Aliénor demande de l’aide aux plus valeureux héros qui soient, Les Champions d’Albion, Ivanhoé, El Cid, Fifrelin, Spring Heeled Jack, Puck rejoints par la jeune Robyn dans une magnifique et trépidante aventure. » Robyn prend part à l’aventure en s’éclipsant discrètement de la maison familiale après avoir écouté aux portes, il serait malvenu de voir sa fille partir au combat, même accompagnée des plus grands héros de votre pays, d’autant plus qu’il faut qu’elle se fasse passer aux yeux de ceux-ci pour une guerrière aguerrie et pas pour un boulet qui risque de les encombrer et les retarder. Là où c’est plus drôle, c’est l’excuse qu’elle va donner à sa mère concernant son absence: la drôlesse est partie retrouver un jeune noble à Londres. Rosamund d’Huntingdon, la maman, considère plus sain que sa fille s’absente en catimini retrouver un probable futur gendre, plutôt qu’elle continue à se comporter comme un véritable garçon manqué. Ai-je omis de vous dire que Robyn est adoptée ? cela nous réserve très certainement des rebondissements pour les histoires futures… Les lecteurs bénéficient d’un dossier complémentaires à la fin de l’album pour en apprendre un peu plus sur chacun des personnages, ainsi que de savoir quelle sera la base de la prochaine aventure des Champions d’Albion dans le tome 2 qui les conduira en Espagne.

tritoncouvL’autre titre original que je vous conseille aujourd’hui est publié par les éditions Rue de Sèvres: Tritons, épisode 1 – L’invasion des Lezzarks sanguinaires– de Doug Tennapel.

triton4L’auteur a déjà été publié en France avec Ghostopolis (Milady Graphics éditions – album plus disponible). Comme dans son histoire précédente, Doug Tennapel place son récit dans un univers sombre, mais ce n’est que pour mieux en faire jaillir la lumière, bien entendu.

Nous voici partis pour un village de tritons, quoi de plus naturel et insolite à la fois. Zak, note futur héros est un triton lui-même et vit tranquillement avec sa famille, depuis sa mare, il s’invente des aventures de magicien, comme son papa, où il terrasse de terrifiants monstres. Il serait déjà en âge (et pas en nage- mare, humidité, effort… humour un peu lourd, mais dans l’eau cela ne se ressent pas) de courir s’amuser avec les autres tritons de sa génération, mais voilà, son drame, c’est que ses pattes ne se sont pas développées comme il faut, et ne sont pas en mesure de supporter le poids de son corps. Il passe donc son temps avec les larves de ses petits frères et de ses petites soeurs à venir, auprès de sa maman.

triton2Le village est sous la protection de la Garde, mais voilà, lorsque l’on tergiverse trop longtemps sur les sandwichs jambon/fromage ou fromage/jambon, il ne faut pas s’étonner que l’on fisse envahi par des Lezzarks sanguinaires…

triton1Zak, malgré son handicap, va réussir à s’échapper, via les conduites d’eau souterraines, et nager au fil de la rivière. Le courant va l’entraîner vers de nouvelles aventures, rencontres de tout poils/écailles…

Il va tout faire pour retrouver sa petite soeur qui a été capturée. Il est amené à découvrir les origines de son village, ainsi que l’autre cité où résident d’autres tritons, qui mènent une vie bien différente de celle qu’il a connue jusqu’alors. Des légendes rejailliront à la surface, et Zak marchera au devant de l’inconnu et des périls qui se dresseront sur sa route.

Avec ces deux séries, vous voilà partis pour des univers animaliers, des aventures trépidantes, distrayantes et amusantes, bonne lecture.triton3

 

 

Underwater

maitrecouv« Underwater« , « sous l’eau », une thématique humide avec deux ouvrages que j’ai trouvé très agréables, tant graphiquement que narrativement : Le maître des crocodiles de Stéphane Piatzszek & Jean-Denis Pendanx aux éditions Futropolis, et UnderwaterLe village immergé– tome 1 de Yuki Urushibara aux éditions Latitudes.

maitre1Le maître des crocodiles, ce n’est pas la première collaboration pour Stéphane Piatzszek & Jean-Denis Pendanx qui avaient réalisé Tsunami, toujours chez Futuropolis, les deux auteurs sont d’ailleurs des habitués de la maison d’éditions.

Le scénariste, Piatzszek, sait raconter des histoires mettant en avant des destinées et un humanisme fort dans ses récits, et choisit régulièrement des collaborateurs au trait original, ici nous retrouvons Pendanx, qui peint de vrais chefs-d’oeuvre à chaque case, on lui d’ailleurs les somptueux Abdallahi et Jeronimus qu’il avait réalisé pour son acolyte Christophe Dabitch.

maitre3L’histoire va se dérouler en Indonésie, dans l’archipel des îles Banyak, et elle commence avec cet homme, Léo (Léonard), assis seul sur le sable, les yeux dans l’eau (ça y’est, j’ai réussi à vous mettre l’air dans la tête ?), sur cette plage désolée, on le découvre dans une scène symbolique où il se débarrasse de ses papiers, derniers vestiges de son attachement à la civilisation ?

maitre5Flashback: retournons 30 ans en arrière, Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard, arrivent dans l’archipel afin d’y tourner un documentaire. La situation est tendue car à ce moment là des indépendantistes militent de façon armée, les militaires qui accueillent notre équipe en profitent même pour leur soutirer de l’argent contre leur protection. Le sujet de leur reportage sera également mal accueilli par les autochtones: Les habitants de l’île ont la particularité de pratiquer la pêche à l’explosif, et donc les reporters souhaitent montrer comment ils foutent en l’air leur écosystème, à plus grande échelle leur volonté est de dénoncer comment l’humanité détruit la planète et ses ressources.

maitre4Après négociations, ils peuvent s’implanter sur l’une des îles à proximité, mais peu de temps après, Isabelle va être victime d’une attaque de crocodile. L’animal est gigantesque et bénéficie d’une aura légendaire locale. Avec les villageois, une partie de chasse se met en place.

maitre2Dans la lignée du K de Dino Buzzati, ou encore de Moby Dick, un récit haletant, qui vous réserve un certains nombre de surprises. Beaucoup d’émotions et sujets de réflexions en perspective, portés par un magnifique travail graphique, très lumineux et dépaysant.

 

 

Et s’il n’en reste qu’un… gon

goncouvIl est parfois vraiment difficile de vous pondre un nouvel article, notamment pour la période de fin d’année. Du coup cela fait bien cinq mois que je n’ai pas fait de mise en avant, et pourtant il y a de très belles histoires de parues, comme Le maitre des crocodiles de Stéphane Piatzsek (scrabble avec 3 lettres à 10 points plus mot compte triple) et Jean Denis Pendanx aux éditions Futuropolis, mais j’essaierai de vous en parler dans un prochain article.

gon7Mais pour l’heure, laissez moi vous parler de GON de Masashi Tanaka, cet ovni était déjà paru il y a déjà bien longtemps en France, publié par Casterman, et après une longue absence, voilà que Pika l’a remis au goût du jour. Cette série est plutôt courte, et les deux premiers tomes sont disponibles. A savoir que certains pourraient se dire, « Tiens, mais je le connais celui-là… où c’est-y donc que j’ai pu le voir ? » GON était une guest star du jeu Tekken.

Mais qui donc est GON ?

gon4C’est probablement le plus grand mystère de la nature, bien que GON soit un dinosaure, acceptez le fait qu’il puisse côtoyer des animaux qui nous sont contemporains, vous croiserez aussi bien un ptérodactyle qu’un lion ou un ti’ lapin. « L’absurde » est de rigueur, si GON n’hésitera pas à mettre une raclée à un ours ou un requin, on le retrouvera baby-sitter d’une portée d’oisillons, ou encore à vivre parmi les manchots.gon6

gon2Chaque volume regroupe plusieurs histoires courtes, on y retrouve des récits violents ou attachants, parfois même les deux, tous sont sans paroles mais, terriblement expressifs.

Pour ceux qui rechigneraient à vouloir lire du manga, Pika a eu la délicatesse de le publier dans le sens de lecture français. Si il y en a encore qui oseraient dire que les mangas, ce sont histoires mal dessinées, eh bien Masashi Tanaka va leur mettre une grande claque.

gon5Voici un grand maître de la plume et du pinceau, un virtuose de la mise en scène. Il y a une force impressionnante qui se dégage de ses dessins et on en redemande encore et encore. GON va vous surprendre et saura vous attendrir, le dessinateur est tout aussi capable de le rendre mignon comme tout, que de vous faire comprendre que GON est très certainement l’arme ultime que dame nature a su créer pour se protéger… ou se suicider.

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Youhou !

vivecouvHello everybody, la saison 2015/2016 s’ouvre et depuis plus de 3 semaines les nouveautés pleuvent comme vaches qui pissent, et ce n’est qu’un début. Il y a plein de nouveautés, certaines que vous attendiez et d’autres à découvrir, voici pour l’heure ma première sélection, 4 « petits » titres qui devraient pouvoir vous changer les idées.

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Pendant les vacances je vous ai pondu un article spécial sur l’école à la sauce Japonaise, du coup pour la rentrée, je vais commencer par un titre qui va vous renvoyer en vacances. Une aparté de Pascal Rabaté & David Prudhomme aux éditions Futuropolis: Vive la marée !

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Pascal Rabaté, vous le connaissez peut-être par le biais de ses Bandes Dessinées ou bien par ses films dont Les petits ruisseaux qui existent dans les 2 supports. Dans son film Ni à vendre ni à louer sorti en 2011, il nous emmenait déjà en vacances en bord de mer, et le bougre sait bien manipuler l’image que ce soit à l’écran ou bien dans ses albums.

vive3 On va donc passer une journée à la mer, depuis la route des vacances jusque sur la plage, nous allons suivre tout un tas d’individus que tout un chacun pourra se dire qu’il a dû au moins en croiser un. C’est une chronique de gens ordinaires, les ronchons, les bienheureux, ceux qui profitent de leur temps libre et ceux qui travaillent à côté.

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Afin de suivre tout ce joli petit monde, nous allons glisser allègrement de l’un à l’autre, comme un travelling au cinéma pourrait nous le permettre, nous commençons avec une famille au péage de l’autoroute, et alors que la « caméra » recule depuis l’habitacle nous nous glissons dans la voiture suivante. Lorsque celle-ci s’arrête à un passage à niveau, encore par le mouvement nous passons dans l’un des wagons.

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En jouant avec les plans, les reflets, les lignes, le lecteur se laisse porter allègrement, ça coule tout seul et c’est bien agréable, on a vraiment l’impression d’avoir le temps d’apprécier la journée et le temps qui passe, comme si on déambulait au milieu de la foule et que l’on captait des bribes de vies à l’improviste.

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En plus, c’est d’une luminosité telle, que vous allez en oublier que l’on se rapproche de l’hiver, que votre lecture va être ensoleillée et que vous allez sourire comme une baleine jusqu’à la fin de l’ouvrage.

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Wilfrid Lupano n’est plus un inconnu pour la plupart d’entre-vous, en effet l’année dernière le scénariste était l’heureux papa des 2 énormes cartons, Les vieux fourneaux et Un océan d’amour, il n’est pas en reste pour cette rentrée avec déjà 2 titres qui viennent de paraître et on en attend d’autres d’ici la fin de l’année. D’ors et déjà voici le premier incontournable, Traquemage, Le serment des Pécadous, aux éditions Delcourt en collaboration avec Relom.

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Ce n’est pas la première fois que Wilfrid Lupano s’attaque à l’Héroïc Fantasy (Alim le tanneur, Azimut) et toujours de façon originale, mais là, il se spécialise en Rural Fantasy Fromagère, et ouais, rien que çà.

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Pistolin est pâtre dans un petit village, il vit de ses fromages, les Pécadous issus du lait de ses cornebiques, ou plus précisément, il survit, car depuis quelques temps, c’est la guerre des mages, et qui dit guerre, dit dommage collatéral, et une partie de son troupeau s’est vu décimer. Il n’empêche qu’il ne baisse pas les bras et décide de retourner vers les pâturages  mener ses bêtes, « Mordiou rien ne m’empêchera de produire mes Pescadous« .

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Le malheureux n’est pas au bout de ses peines, et alors qu’il a réussi à braver maints dangers sur le chemin et qu’il a trouvé un promontoire sensé être à l’abri des mauvaises surprises, une nouvelle attaque le privera de la quasi totalité de son troupeau, seule Myrtille est rescapée, mais traumatisée par la mort brutale et foudroyante qui vient de toucher ses congénères. C’est pas demain la veille qu’elle risque de donner du lait qui ne soit pas déjà tourné.

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N’y tenant plus, les nerfs de Pistolin lâchent, et il prend une grande décision: éliminer les mages qui dirigent chacun une grande armée, armé d’une pauvre épée dont l’un de ses voisins se servait comme bêche depuis 2 générations. En chemin il va tomber sur une fée qui a sombré dans l’alcool, mais au plus profond de son état d’ébriété, elle va lui donner la solution pour mener sa quête à bien. Bien sûr, tout ne sera pas si aisé, il y aura des Trolls, des démons (et ce n’est pas parce qu’ils sont mineurs qu’ils n’en sont par pour autant moins dangereux), ô ! Et bien sûr ce serait moins drôle si il n’y avait pas au moins un dragon… Le dessin est fun, Relom a donné de bonnes bouilles aux personnages, et même si les tons restent sobres pour donner le côté Moyenâgeux, la diversité des couleurs en fait un album lumineux et très agréable à lire, et les gags visuels rivalisent de toute beauté avec la qualité de l’histoire et l’humour de Wilfrid Lupano.

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Comme le facteur, il faut croire que Wilfrid Lupano sonne, ou frappe toujours 2 fois. En compagnie de Roberto Ali, toujours chez Delcourt, voici le redémarrage de la collection 7, une 3ème saison qui commence par 7 Nains, Sept mineurs sapent un conte majeur. Rappelons tout d’abord que la collection 7, est un concept regroupant pour chaque volume  un duo différent d’auteurs se voyant imposé à raconter en un seul tome, une histoire complète avec une thématique (Héroic Fantasy, Policier, Science-Fiction, Piraterie, Horreur…) et toujours 7 personnages.

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Jusqu’à présent, personne n’avait osé reprendre le conte classique de Blanche Neige, l’adaptation ou bien la réinterprétation de l’histoire trop célèbre laissait planer le doute ou l’exigence dont les lecteurs feraient preuve à son accueil. Il n’empêche qu’il y en a un qui relève le défi, Mr Lupano a dit « Chiche« .

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Tout en respectant plus ou moins la trame de fond, voici une nouvelle version de l’histoire, où les nains avant de se retrouver mineurs au fond de la forêt n’étaient autres que les bouffons du roi. C’est à l’occasion de l’anniversaire de Blanche qui fête ses 12 ans, que les 7 drôles vont faire la boutade de trop, la reine prendra la mouche, et de part sa bouche, le sort des nains sera scellé. Le roi magnanime évitera aux malheureux de se voir un peu plus raccourcis, et transformera la condamnation à mort en exil.

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Ils trouveront refuge dans la forêt, mais leur départ coïncidera avec la disparition du roi ainsi qu’avec le début des déboires de Blanche restée seule avec sa belle-mère. De l’humour, des trognes, un côté un peu cru avec des nains un tant soit peu lubriques et faut-il s’en cacher, un peu cons.

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Une histoire qui a fait l’unanimité parmi nous: Stern, Le croque-mort, le clochard et l’assassin; de Frédéric & Julien Maffré aux éditions Dargaud. Oui ! l’éditeur a déjà présenté cette année un Western qui mettait en scène un croque-mort, Undertaker t1, Le mangeur d’or de Ralph Meyer & Xavier Dorison, et le tome 2 arrive pour la fin d’année. Il a d’ailleurs été l’un des cartons de début 2015 et il avait toutes les qualités pour séduire le grand public ainsi que les plus exigeants avec un personnage charismatique, une réalisation haute en couleur et tous les ingrédients pour casser la baraque.

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Au XIXème siècle, les états n’étaient pas si unis, et la guerre de sécession fut un conflit fratricide et bien des horreurs furent commises. Il n’empêche qui la vit repris son cours même si certains doivent dorénavant vivre avec leurs propres fantômes. Près de 20 ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre et nous nous retrouvons à Morrison, petit bourg du Kansas. Elijah Stern est le stéréotype du croque-mort, bien que jeune, il est fluet, légèrement dégarni, au visage impassible. De part son physique et sa qualité de responsable des pompes funèbres du village, on ne peut pas dire qu’il a pléthore d’amis ou de relations, en dehors de ses clients.

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Son prochain service sera pour Mr Bening, un homme à la moralité douteuse qui vient de finir ses jours dans les bras d’une belle dans le lupanar local et qui tâtait du goulot. A la demande de la veuve, directrice d’une association luttant pour les bonnes moeurs, il va devoir pratiquer une autopsie afin de présenter dans un cadre scientifique les méfaits de l’alcool sur les organes internes de l’homme. Cette demande peu orthodoxe est à la limite de la légalité pour l’époque, mais ce n’est pas le principal souci de Elijah Stern, son intervention chirurgicale va mettre à jour que la mort de son client n’est pas accidentelle mais intentionnelle, il y eu meurtre à Morrison.

stern4stern1 Pourquoi avons nous tant aimé cette histoire ? Bien que cela soit un tome 1 pour une nouvelle série, ce récit est complet et tellement bien écrit que l’on a vraiment de quoi se mettre sous la dent. On a un florilège de personnages emblématiques, un décor qui reflète vraiment l’ouest sauvage à l’état brute avec sobriété. Une histoire riche en rebondissements et teintée d’émotion qui nous a séduits dès la première lecture et que l’on a envie de défendre et de vous la faire découvrir.

AAAHHHH l'école…

lessoncouvEt oui ! C’est toujours les vacances, tout du moins pour celles et ceux qui sont concernés par les vacances scolaires. Serait-il sadique de ma part de vous replonger déjà dans le milieu scolaire ? Et qui plus est, sous des formes peu réjouissantes ? Et ben oui, mais j’assume. Une petite sélection de mangas, car les japonais sont friands, des histoires qui se déroulent à l’école.

battlecouv D’un point de vue d’histoires d’horreur, nous avions déjà pu savourer la fameuse histoire Battle royale, de Koushun Takami & Masayuki Taguchi, qui fut publiée en son temps aux éditions Soleil. Afin de réguler le nombre d’habitants pour cause de surpopulation, ainsi que dynamiser l’esprit patriotique chez les jeunes générations et forger des caractères forts, chaque année une classe était sélectionnée et amenée sur une île isolée, vidée de ses habitants. Dans quel but ? oh, tout simplement faire en sorte que toute la classe s’entre-tue et pour ce faire, chacun se voit attribué un sac au hasard, contenant un minimum d’eau, de vivres ET un supplément létale ou non. Si certains s’en sortent avec une mitrailleuse, un lot de grenades, une hache…  d’autres au contraire récupèrent un GPS (ils doivent trouver cela amusant – les organisateurs- que vous puissiez suivre la progression de ceux qui cherchent à vous trucider) un couvercle de casserole, une lampe torche. Et après vogue la galère, la partie est lancée pour les 48 heures qui suivent. Et bien entendu, pour pimenter le « jeu » on vous a implanté une bombe qui vous fera sauter la tête si vous vous décidez à ne pas jouer le jeu ou bien si vous vous attardez dans les zones qui au fur et à mesure du temps qui s’écoule deviennent impraticables. Je ne saurais que trop vous conseiller également le premier film avec en guest star, le fabuleux Takeshi Kitano.

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Passons maintenant aux séries plus récentes,à commencer par Lesson of the Evil aux éditions Kana de Eiji Karasuyama d’après l’oeuvre de Yûsuke Kishi. C’est la rentrée et Yûchiro, Keisuke et Reika viennent d’arriver dans leur nouvel établissement et pour leur malheur, ils débarquent dans une classe avec de sérieux cas très particuliers d’insubordination.

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Reika a pourtant un mauvais pressentiment, et pas après étalage des différents portraits de ses nouveaux camarades de classe, non, selon elle, il y aurait quelqu’un de bien pire au sein de l’école.

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Mais comme disait la chanson dans Roger Rabbit: « Ris et souris, la vie vaut bien la peine d’être vécue comme çà »; il faut voir le bon côté des choses, et deux de nos trois élèves vont avoir comme professeur principal et accessoirement prof’ d’Anglais Mr. Seiji Hasumi, un homme à la belle gueule, ce qui bien entendu ravi ses élèves féminines, et qui a la particularité d’avoir une approche singulière d’administrer ses cours. Très attentif au bien être de ses élèves, il souhaite qu’il y ait une bonne ambiance et une assiduité dans ses cours, et pour se faire, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, y compris en éliminant d’une manière ou d’une autre les fauteurs de trouble, sous sa gueule d’ange couve le pire des démons qui sait manipuler l’âme humaine comme personne.

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Mais qu’est-ce que c’est que ces têtes de lapins ? En plus elles font peur, non !? Et il y a un petit air de déjà vu. Rien de plus naturel puisque c’est le retour de Yoshiki Tonogai, l’auteur de Doubt et de Judge, toujours publié en France aux éditions Ki-oon.

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Amateurs de « survival horror », bienvenus au club. Dans la lignée des histoires comme la série de films Saw, où nous assistons impuissants, mais avec un regard jouissif et sadique à l’élimination des personnages tout au long de l’histoire, dans Doubt, Judge et maintenant Secret, Yoshiki Tonogai revisite le principe du jeu du Loup-garou de Thiercelieux, un groupe de participants ayant parmi eux une ou plusieurs personnes, qui ne se distinguent en rien des autres, physiquement, en dehors du fait que dès que la nuit tombe et que tout le monde dort, ou bien dès que l’un des protagonistes se retrouve isolé, une nouvelle victime est à déplorer. Du coup, tout le monde suspecte autrui, et même si le nombre se réduit au fur et à mesure, le suspens reste à son comble.

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Dans le cas de Secret, on change la donne, l’histoire démarre par une sortie scolaire qui tourne au drame lorsque le bus a un accident. Seuls une poignée d’élèves ont survécu et les médias harcèlent les étudiants et campent devant l’établissement scolaire, d’autant plus que parmi eux, il y a une égérie de la scène Pop, ce qui suscite d’autant plus d’intérêt.

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Les élèves bénéficient d’un suivi psychologique après cet accident, mais très vite la personne chargée des les entendre va les prendre à part et leur révéler que trois des six survivants sont des meurtriers, et leur lance un ultimatum d’une semaine pour se dénoncer eux-même à la police avant de s’en charger lui-même, leur offrant ainsi l’opportunité de montrer leur repentir. Voilà de quoi ébranler encore plus ces jeunes gens et d’amener une tension supplémentaire.

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Vous en demandez encore ? continuons avec Dilemma de Hajime et Tatsuya Tôji chez un éditeur qui ne cesse de me ravir, komikku éditions.

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Dilemma ? Ben oui, dilemme, Yuzuru est un adolescent tout ce qu’il y a de plus normal, qui arrive dans sa nouvelle école, il va devoir s’intégrer à un nouveau groupe, mais son problème c’est qu’il est très réservé, et arriver en cours d’année est le meilleur moyen de se faire remarquer. Il s’en passerait bien, plutôt du genre solitaire, il aimerait vraiment ne pas faire de vague, rester dans l’anonymat, à tel point qu’il en arriverait même à souhaiter qu’un drame arrive et que ses nouveaux camarades soient tous morts avant même de rentrer dans la classe. Et PAF, non, pas le chien, mais quand il franchit le seuil de la porte, l’horreur est à son comble, son professeur qu’il venait à peine de croiser, ainsi que tous les élèves gisent au sol.

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Il y a des jours comme çà, où tout ne va pas pour le mieux, y’a des jours ou tout part en c***** (NTM). Que c’est-il passé ? Alors que l’instant d’avant, il avait entre aperçu l’intérieur de la classe, tous ses camarades étaient vivants, attendant le début des cours. Seule au milieu du monceau de cadavres se tient une fille, dont il avait croisé le regard à l’entrée de l’école, Wabiko, et celle-ci ne serait autre qu’un dieu ayant exaucé sa « prière » d’échapper à la torpeur de son premier jour de classe, de façon somme toute un peu radicale.

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Et oui, l’originalité de cette histoire est que l’on commence déjà avec tout le monde de mort. Alors pourquoi continuer l’histoire ? Wabiko va proposer à Yuzuru différentes épreuves à résoudre, et à chacune d’entre-elles, il aura la possibilité de ranimer l’un de ses camarades mais au détriment d’autres qui resteront morts,chouette le programme scolaire cette année.

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Lui qui ne connaissait personne, comment va t’il pouvoir décider à chaque fois qui sauver ? C’est une sacrée torture de l’esprit et de sentiment de culpabilité que la mignonnette lui offre là.

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Et puis vite fait, deux autres titres, Assassination Classroom qui continue son petit bonhomme de chemin, nous en sommes au neuvième tome de la série de Yusei Matsui aux éditions Kana, vous avez même une promotion avec le premier épisode de la version animée.

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Un extraterrestre vient de débarquer sur terre et a pris une classe en otage. Il menace de faire exploser notre planète, sauf si les élèves arrivent à l’éliminer. Il est tellement puissant qu’aucune intervention extérieure n’est envisageable, mais tellement joueur que les élèves peuvent avoir une chance d’y parvenir.

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Et Aphorism de Karuna Kujo aux éditions Pika. Au Japon existe un lycée prestigieux qui vous garantit lorsque vous en sortez diplômé d’avoir une carrière professionnelle des plus exceptionnelle. Les critères pour y entrer sont somme toute des plus banals, il suffit de percevoir une île flottant au milieu des cieux, effectivement cela peut paraître curieux de prime abord, mais cela arrive, si si.

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C’est le cas de Momiji Rokudô, qui se présente aux portes de l’établissement pour cette nouvelle année. Quelques modalités supplémentaires vont toutefois s’ajouter une fois pénétrer en cours. Les élèves ne peuvent plus sortir de l’enceinte de l’école jusqu’à la fin de leurs études, et ils vont devoir marquer sur une feuille de papier, un Kanji, symbole représentant un mot ou un concept sensé représenter le caractère essentiel aux yeux de celui qui l’inscrit, nécessaire afin de remporter le combat qui va suivre. Non ! ce n’est pas une métaphore symbolisant l’engagement que les élèves doivent fournir au cours de leurs études, il se trouve qu’ils vont devoir réellement se battre contre des esprits maléfiques tout au long de l’année.

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L’idéogramme leur conférant un pouvoir particulier afin de remporter les épreuves qui se succéderont est unique, il est donc nécessaire de le choisir judicieusement, mais quand vous ignorez dès le départ ce qui vous attend, comme pour Momiji Rokudô, vous risquez d’avoir de sacrés surprises.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de passer de bonnes fin de vacances et de prendre des forces si jamais pour votre malheur vous tombez dans l’une ou l’autre des classes que je viens de vous présenter. Sinon pour ceux qui ne retourneront plus à l’école, tant mieux pour vous, mais ne soyez pas rassurés pour autant, je trouverai bien une idée pour vous faire flipper d’une manière ou d’une autre.