Enfant, avez vous déjà eu peur du noir ?
A l’occasion de la sortie de, Le coeur de l’ombre de Marco d’Amico, Laura Iorio & Roberto Ricci aux éditions Dargaud, je reviens avec un nouvel article dédié aux enfants, et comme on me connait pour mon esprit sournois, j’ai décidé de jouer à leur faire peur WOUAHAHAHAHAAAAAA !!!!!!
La thématique de la peur du noir à déjà été traitée à plusieurs occasions, de différentes manières et pour différents âges. Que cela soit pour les plus petits avec la collection Petit Poilu et le titre La maison brouillard, de Pierre Bailly & Céline Fraipont aux éditions Dupuis.
Alors pour celui-ci, la véritable thématique est: Désamorçons la peur grâce à l’humour. Petit Poilu est une série afin d’initier les plus petits à la Bande Dessinée et ce dès 3 ans. A chaque récit Petit Poilu quitte la maison pour une aventure complète avant de rentrer chez lui à la fin de l’aventure. A défaut de la nuit ou du noir, c’est le brouillard qui rend les choses difficiles à percevoir, les châteaux hantés et autres vampires que Petit Poilu apprend à appréhender.
Séverine Gauthier est à mes yeux l’une des meilleures scénaristes actuelles pour la jeunesse lorsqu’il s’agit d’aborder des thématiques particulières avec un soucis éducatif, et elle a l’art et la manière de s’allier à des illustrateurs de talent. En l’occurrence Jérémie Almanza a mis en image Aristide broie du noir aux éditions Delcourt jeunesse. Aristide est un garçon très intelligent (comme tous les enfants si on écoute leur parents respectifs, mais lui plus que d’autres) au grand dam de sa maîtresse et de sa maman. Pourquoi ? parce qu’il en est arrivé à un point où il ne sort plus le nez de ses livres et à du mal à être sociable avec ses camarades d’école, ça c’est pour la maîtresse. En ce qui concerne sa mère, c’est une autre histoire, certes c’est un garçon accaparé par ses livres, sage et tout, et tout, mais surtout Aristide à peur du noir, et ne cesse de chercher tous les subterfuges pour tromper sa mère lorsque vient l’heure du coucher afin de ne pas se retrouver dans le noir dans sa chambre et garder la lumière allumée. Il ira même jusqu’à inventer une machine à broyer du noir, histoire de faire disparaître l’objet de ses craintes, mais bien évidemment vous vous doutez que cela ne sera pas sans peine, pour lui, et pas sans surprises, pour vous !
Petit à petit, tout en restant dans le thème de la peur du noir, on affine avec l’autre sujet développé dans Le coeur de l’ombre, quand le héros va basculer dans un autre univers et/ou rencontrer des personnages qui incarnent les terreurs enfantines, le croquemitaine et autres monstres qui se cachent sous le lit ou dans les placards.
C’est un auteur complet, scénariste et dessinateur, Civiello a abordé le thème du croque mitaine par 2 fois aux éditions Delcourt Jeunesse avec, Humphrey Dumbar, le croquemitaine, et sa suite Jimmy l’apprenti croquemitaine.
Dans le premier récit, on découvre Humphrey Dumbar, croquemitaine de son état, on y voit son quotidien, ses habitudes, ses fréquentations, pas toujours des plus honorables. Mais un soir, il va se laisser distraire dans son travail, boire un petit coup de trop à n’en plus avoir les idées claires. Le turbulent Jimmy en profitera pour se cacher dans son sac et lui jouer un chien de sa chienne afin de le faire tourner chèvre, ou bourrique c’est selon. Dans le deuxième histoire, Jimmy se proposera de remplacer Humphrey, mais je ne peux pas vous dire pourquoi, étant donné que cela vous révélerait la fin du premier récit, mais il découvrira par lui-même que n’est pas croquemitaine qui veut.
Deux autres récits, Tigres & Nounours de Mike Bullock, Jack Laurence & Paul Guttierez, aux éditions Bamboo et L’étoffe des légendes de Raicht, Smith & Wilson aux éditions Soleil.
Dans l’une comme dans l’autre, nous voilà avec les jouets à la rescousse de leur propriétaire. Dans Tigre & Nounours, le petit Joseph doit déménager avec sa maman, et sa grand-mère, en grande protectrice, lui offre un cadeau bien original: une boîte contenant 4 peluches de grands félins, à placer aux 4 coins de son lit la nuit venue, afin de pouvoir dormir tranquille sous bonne garde. Mais voilà t’y pas qu’en pleine nuit, un boucan de tous les diables le réveil, et en soulevant ses draps, il aperçoit un passage qui vient de s’ouvrir en plein milieu de son lit, menant dans une autre dimension, où ses nouvelles peluches sont en train de mener un combat. Sous le coup de la surprise, il bascule à son tour dans cette autre dimension, et de trépidantes aventures vont bientôt s’offrir à lui…
Dans L’étoffe des légendes, (petite aparté avant de commencer, le tome 1 est épuisé depuis un moment, presque aussi longtemps que l’on attend le tome 4), c’est un petit garçon qui va être kidnappé au beau milieu de la nuit par un être monstrueux sorti du placard, et ses jouets n’ont pu s’interposer. Du clown à ressort au petit soldat en plastique, en passant par l’ours en peluche… tous vont partir à la rescousse de leur protégé au péril de leur vie. Il est fort dommage que l’on ne puisse vous les présenter en magasin étant donné la rupture de titre, car l’univers graphique du dessinateur est a couper le souffle.
Venons en au fait avec Le coeur de l’ombre de Marco d’Amico, Laura Iorio & Roberto Ricci aux éditions Dargaud.
Luc est un jeune garçon d’origine Italienne, quelle importance selon vous ? Les histoires qui bercent son enfance. Sa grand-mère lui chante une berceuse typique sur L‘Uomo Nero, l’Homme Noir en traduction littérale, le Croquemitaine dans la fonction.
Ses parents voient d’un mauvais oeil l’influence que cette chanson peut avoir sur Luc, qui est un enfant vraiment trop impressionnable, il manque vraiment de confiance en lui et a peur de tout, du chien du voisin à ses camarades d’école, mais surtout lorsqu’il se retrouve tout seul dans le noir, le soir dans sa chambre.
Les enfants peuvent s’inventer tout un tas d’histoires, et les adultes oublient trop souvent d’voir la moindre compassion pour les peurs enfantines, alors lorsque Luc prétend que L’Uomo Nero le harcèle chaque soir en sortant du placard, ses parents mettent ça sur le coup de son imagination et lui somme de dormir, de faire un somme en quelque sorte.
C’est bien parce que ces monstres sont imaginaires, qu’habituellement il n’y a rien à craindre de ses peurs nocturnes, mais pour Luc cette fois, cela va être une autre paire de manche, car lorsque L’Uomo Nero va apparaître devant lui, en tentant de se blottir sous ses draps tout en se recroquevillant, leur tête vont s’entrechoquer.
La chose étant inconcevable, et ce même pour L’Uomo Nero, celui-ci va revenir chercher Luc et le faire basculer dans le monde des cauchemars et des terreurs nocturnes. Il n’y eut qu’un seul précédent d’interaction avec les êtres cauchemardesques, La Nullificatrice, et c’est auprès d’elle que va être conduit Luc afin de résoudre ce mystère.
Il y a bien des manières à dédramatiser la peur du noir, avec ces récits voici déjà quelques idées, bonne lecture.