Coups de coeur : Du jeune libraire

Les Coups de coeur du Lundi : François (ép.02)

Les plus attentifs d’entre vous auront certainement remarqué que de nouvelles têtes se chargent de vous distiller de petites doses de plaisir bédéphilique sur nos réseaux sociaux.

Les voici ici relayés afin de leur proposer un nouvel écrin.

Voici donc les dernières recommandations de François.

Peindre avec les lions / F.Grolleau & A.Conzatti / Dargaud

Peindre avec les lions est un lent voyage dans le temps, doux et contemplatif, une histoire avant l’Histoire, 35 000 ans dans le passé. En ces temps

immémoriaux où n’existait qu’une très fine frontière entre l’Homme et la Nature, une jeune fille fera l’apprentissage de la vie et de ses mystères…

Rarement nous vient à l’idée que le quotidien de nos lointains ancêtres ait pu être fait de quiétude et de petits bonheurs, de tendresse et de moments partagés. C’est pourtant à cet exercice inédit que nous invitent les auteurs, dans un album remarquablement équilibré, qui se savoure avec finesse: Fabien Grolleau nous charme avec la délicate pudeur de son récit, Anna Conzatti nous envoûte avec des illustrations candides et poétiques. Art pariétal et chamanisme s’unissent dans un souffle romanesque, tout au long de la vie d’une femme modeste, qui pourtant laissera sa trace pour des milliers d’années…

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Limbo Hôtel / E.Fernandez / Spaceman Project

Kein, taciturne propriétaire du Limbo Hotel, se morfond depuis la mort de sa femme : déterminé à ressasser chaque jour, obstinément, sa tristesse et son morne quotidien, saura-t-il voir que l’arrivée du jeune Hayden lui permettrait

de faire son deuil ?

Lourd d’amertume mais léger comme l’espoir, cette BD pudique et fantasque à la fois fait preuve d’une audace inédite pour aborder un thème douloureux : ludique sur la forme, mélancolique sur le fond, le récit avance avec fantaisie et délicatesse, mélange inédit entre Tim Burton et Raymond Queneau,

avançant doucement, à petits pas et silencieusement. Poétique, déroutant, envoûtant surtout, cet album d’Enrique Fernandez nous montre comment un deuil cruel peut changer un homme et emporter, peut-être, son entourage…

 

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Poppoya, Love Letters / J.Asada & T.Nagayasu / Koten

Peu connu du grand public, Takami Nagayasu est un dessinateur qui devrait éveiller la curiosité de quiconque apprécie les œuvres de Taniguchi (l’auteur de « Quartier lointain »): son trait, tout aussi élégant et sobre, a en outre une énergie toute particulière, que vous pourrez découvrir dans ce recueil de deux histoires rééditées.

Adaptation de nouvelles écrites en 1997 par Jirô Asada, « Poppoya » et « Love Letters » sont des petites merveilles de mélancolie, empreintes d’une pudeur et d’une dignité émouvantes : ici, rien de superflu, place à la douceur et la fragilité, aux souvenirs joyeux, aux regrets cruels. Chacune de ces nouvelles aborde les conséquences d’un choix de vie, pour le meilleur et pour le pire : dignité, intégrité, culpabilité aussi, au fil des pages se dessine une poésie humaine amère et poignante, qui fait toute la beauté de cet album…

Les Coups de coeur du Lundi : François (ép.01)

Les plus attentifs d’entre vous auront certainement remarqué que de nouvelles têtes se chargent de vous distiller de petites doses de plaisir bédéphilique sur nos réseaux sociaux.

Les voici ici relayés afin de leur proposer un nouvel écrin.

Voici donc les dernières recommandations de François.

Rebis / I.Marchesini & C.Dicataldo / Le Lombard

Dans un Moyen-Âge italien prompt au rejet et à l’exclusion, Martino est né albinos: la couleur de sa peau décidera-t-elle de son destin, ou saura-t-il embrasser sa différence afin de la transcender?

« Rebis », séduisant album qui doit autant à sa narration fluide qu’à son graphisme enchanteur, fait partie de ces romans graphiques qui captent immédiatement votre regard. Expressif et vivace, le trait de la dessinatrice capture l’instant fugace et l’émotion subtile, petits moments de grâce sur lesquels s’appuie la scénariste pour évoquer de plus âpres sujets.

Harcèlement, discrimination et rejet constituent le socle d’un récit pourtant porteur d’espérance : en trouvant dans une communauté de femmes qualifiées de « sorcières » la tolérance nécessaire, Martino trouvera le courage de choisir sa famille et d’assumer sa sensibilité.

Enchantement pour les yeux, parsemé de petits moments de poésie, ce one-shot de 174 pages vous offre également des bonus en fin d’album!

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Land / K.Yamashita / Mangetsu

Auréolée d’une réputation prestigieuse, la série « Land » débarque en France, et ce 1er tome laisse entrevoir un potentiel enthousiasmant!

Bien loin des mangas déjantés menés à un rythme frénétique, « Land » offre un voyage immersif dans le village féodal d’une vallée japonaise isolée, ses coutumes ancestrales et ses mystères : pourquoi les habitants meurent-ils à 50 ans? Qu’y a-t-il derrière les montagnes? Pourquoi est-il interdit de s’y rendre?

Ces questions, une petite héroïne très attachante se les pose également : sage, obéissante mais curieuse, sa soif de comprendre nous emmène de surprise en surprise, dessinant ainsi le panorama intriguant d’un univers qui nous réserve une révélation finale époustouflante. L’on songe alors que l’on tient entre ses mains une pépite qui serait un mélange improbable entre « The Promised Neverland » et « The Village » de M. Night Shyamalan…

Cerise sur le gâteau, les 11 tomes de la série seront publiés par les éditions Mangetsu dans le courant de l’année !

 

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Gueule de Cuir / P.Pevel, S.Créty & J.Maffre / Drakoo

Un justicier masqué, sa cape, sa base secrète, ses apparitions soudaines au cœur de la nuit et ses acrobaties sur les toits d’une ville gangrénée par le mal… Batman? Non, Gueule-de-Cuir, dans le Paris de 1633!

Dans le Paris « gothamesque » de Louis XIII et Richelieu s’affrontent différentes ligues aux objectifs opposés, sur fond d’occultisme et de forces du Mal : romancier accompli, connu entre autres pour son Paris des Merveilles, Pierre Pevel nous offre ici une aventure divertissante, à la croisée du comics et de la BD traditionnelle de cape et d’épée.

Ce premier épisode conjugue les genres avec aisance, appuyée au dessin par Stéphane Créty et Jérôme Maffre aux couleurs : découpage nerveux, angles de vue cinématographiques, maîtrise des clairs-obscurs, l’ensemble s’avère au final plaisant et bien équilibré, tout à la fois classique et moderne.

Gueule de Cuir est le premier tome d’une trilogie, publiée par les éditions Drakoo.

Les Coups de coeur du Lundi : Leslie (ép.01)

Les plus attentifs d’entre vous auront certainement remarqué que de nouvelles têtes se chargent de vous distiller de petites doses de plaisir bédéphilique sur nos réseaux sociaux.

Les voici ici relayés afin de leur proposer un nouvel écrin.

Voici donc les dernières recommandations de Leslie.

Le Chien qui voulait voir le Sud /T.Murakami / Akata

Avis aux amis des animaux : nous avons reçu la pépite manga pour vous !

Dans cette jolie adaptation du roman de Seishu Hase, nous rencontrons Tamon, un chien un peu particulier…

Suite à la catastrophe de Fukushima, celui-ci se retrouve à parcourir le Japon. Il passe de maîtres en fmilles, apportant à chacun un souvenir indélébile. Certains trouverons en lui un porte-bonheur, d’autres un confident ou encore un ami, mais tous comprendront la quête de Tamon : le museau tourné vers le sud, il y a quelqu’un qui l’attend là-bas.

Au fil des pages, on rencontre diverses personnes, de milieux et d’âges différents, plus ou moins impactées par la catastrophe. Tamon sert de fil rouge entre toutes ces histoires, et rappelle l’espoir aux humains qui croisent sa route.

Beaucoup de tendresse cache dans ce manga. Je vous défie de ne pas être émus en le lisant et vous souhaite une lecture aussi belle que la mienne !

 

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Les Cartographes / Pamila / Komikku

Les plus grandes aventures commencent toujours par une carte.

D’autant plus dans ce monde qui dépend du pouvoir des cartographes : de nouveaux territoires apparaissent sans cesse, accompagnés de leurs lots de monstres, nos héros les repoussent en cartographiant ces nouveaux endroits. Un combat sans fin dans lequel se trouve la jeune Rita, qui se sert de son pouvoir afin de retrouver la liberté. Cette jeune fille mi-humaine mi-papillon ne manque pas de ressources pour créer les cartes les plus précises et redoutables qui soient, et ses rencontres ne vont faire que renforcer son talent. C’est ainsi qu’elle se rend vers la mystérieuse et réputée ville d’Amsterm qui a étrangement disparue des cartes du jour au lendemain…

Tous ont un but autant précis que personnel et ils n’ont pas peur du danger pour parvenir à leurs fins. Je ne peux que vous recommander ce nouvel univers très original, captivant et prometteur qui est prévu en trois tomes. On a hâte de comprendre les secrets de ce monde foisonnant !

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Tous nos étés / V.Pinel / Bamboo

C’est l’été, l’odeur de vacances plane dans l’air et cette histoire est la cerise qui manquait au gâteau. On y suit Julie, enceinte et remplie de questions, qui s’accorde une pause avec sa famille dans la maison de vacances qu’elle a toujours connue. Seulement, ils viennent d’apprendre la mauvaise nouvelle : l’oncle Albert va vendre la maison, marquant ainsi la fin de la tradition ; ce sera leur dernier été ici. Les souvenirs remontent, les petites habitudes quotidiennes deviennent importantes, de futurs souvenirs, la maison qui renferme tant d’histoires se dévoile, et dans une ambiance festive, des cœurs se serrent. Mais il ne s’agit pas que de mélancolie, plus que ça, c’est toute son histoire qui va ressortir, car une maison vit avec ceux qui l’habitent, renfermant tous leurs secrets et leurs rêves.

 

Raven, l’âme des pirates

Hey ! marin d’eau douce, je m’en vais te chanter une p’tite chanson :
 
🎼Yo ho sur l’heure Hissons nos couleurs. Hissez haut, l’âme des pirates Jamais ne mourra.
🎼Yo ho, quand sonne l’heure Hissons nos couleurs. Hissez haut, l’âme des pirates Jamais ne mourra…
 
Et non moussaillon, l’âme des Pirates jamais ne mourra..
 
En tout temps, il y a eu des artistes pour faire vivre les récits de pirates. Robert Louis Stevenson avec L’île aux trésor a façonné notre image à jamais du Pirates et du récit d’aventure au grand large par la même occasion.
 
Le cinéma des année 50/60 fit de ces récits d’aventure les grands succès d’ Hollywood. Mais dans le début des année 2000, les histoires de pirates étaient considérées comme ringardes et beaucoup trop coûteuses. A l’époque, les effets spéciaux n’étaient pas encore ce qu’ils sont aujourd’hui, alors filmer des batailles de vieux bateaux, imaginez un peu le budget. Heureusement un petit projet qui traîne depuis 12 ans dans les placard de chez Disney va voir le jour en 2003 : Pirates des Caraïbes. Il va créer un nouvel engouement pour la piraterie.
 
En  2007, la Bande Dessinée Long John Silver de Xavier Dorison et Lauffray offre au 9eme art une nouvelle histoire de pirates qui va marquer les esprits. Si Pirates de Caraïbes a eu l’effet d’un boulet de canon pour le cinéma, Long John Silver va être aussi impactant dans le monde de la bande dessinée. Xavier Dorison et Mathieu Lauffray reprennent le pirate le plus connu de la littérature « Long John Silver ». Toutefois, ils ne vont pas nous proposer une énième adaptation de l’île au trésor mais bien une histoire originale se passant après. Ce vieux briscard de Long John ne va pas résister au charme de Lady Hasting et repart pour une nouvelle aventure.
En 4 tomes, le duo de choc nous fait voyager dans une aventure qui sent la poudre et la tempête. Chaque nouvel album est alors attendu par les lecteurs avec énormément d’impatience. Avec cette série, ils ont fait le liens entre le 7eme et le 9eme art. Car lorsque l’on ouvre un album de Long John Silver, c’est la mise en scène et les décors grandioses de Mathieu Lauffray qui nous embarquent immédiatement dans cette folle épopée. Et ce sentiment de mise en scène à la manière d’un grand film hollywodien vient bien sûr des multiples talents d’écriture d’une part avec la plume de Xavier Dorison mais surtout de Matthieu Lauffray qui prête son talent pour le grand écran comme pour les petites cases. Car oui, entre 2 albums le dessinateur travaille sur de nombreux projets de films, pour lesquelles il propose des ambiances de décors. Tout ce travail ressort dans ces planches, les décors sont riches et appellent à l’évasion, quand ils ne vous laissent pas bouche bée.
Après le succès de cette tétralogie Lauffray va voguer de projets en projets, la conclusion de sa série Prophet, un tome spin-off de de Legion avec le tome 1 des Chroniques de Légion, puis le Spin-off de Valérian avec un certain Wilfrid Lupano (auteurs des « Vieux fourneaux » entre autre choses), un album graphiquement spectaculaire malgré une couverture ratée où  le dessinateur nous montre son amour pour la Science Fiction.
Mais dans Matthieu Lauffray garde un amour et une tendresse toute particulière pour l’univers des pirates.
 
Aujourd’hui, Mathieu Lauffray fait son grand retour dans cet univers de boucaniers. Mais cette fois, pas de Long John Silver et pas de Xavier Dorison pour l’accompagner. Mathieu Lauffray prend les commandes en solo. Il devient le Capitaine et seul maître à bord de ce nouveau récit en 3 parties :
 
RAVEN:
 
Alors si vous n’avez pas décroché et que vous me lisez encore, j’en viens au cœur du sujet de cet article. Que vaut ce nouveau récit ? 
C’est incroyablement cool, morbleu ! Pensez-vous que je m’égosille à vous raconter tout ça pour vous dire que cet album est juste sympathique ? Bien sûr que non ! Ce nouvel album est bien plus que ce que j’attends. Je pensais retrouver l’esprit de Long John Silver : hé bien non. Il faut dire que si j’ai envie de relire du Long John Silver, je peux sans problème relire les tomes déjà parus. Alors non, Mathieu Lauffray ne c’est pas contenté de refaire la même chose. Avec Raven, il ressuscite pour nous l’âme des pirates, car rappelez-vous l’âme des pirates jamais ne mourra. Raven ne ressemble en rien à Long John Silver. Raven est un pirate et pour lui être pirate, c’est avant tout être libre. Car bon nombre de marins sont devenus pirates pour gagner cette liberté. Raven est très vite attachant, on sent vite qu’il est également un redoutable pirate, quand il s’agit de passer à l’abordage mais il suit son code, il a des règles qu’il se souhaite pas enfreindre et qui lui portent souvent pour ne pas dire toujours préjudice, il a la noblesse de cœur d’un D’Artagnan et cette même capacité que d’Artagnan à cumuler les ennuis. Mais il est sûr de ses choix et fonce à corps perdus dans les batailles. Avec les femmes, comment vous dire avec les femmes… c’est un grand maladroit.
Mais il n’y a pas que ce personnage qui fait ce récit : toute une galerie de joyeux pirates et deux personnages féminins Anne et le Capitaine Morgane l’une issue d’une certaine noblesse et l’autre pirate crainte et reconnue, évidement deux femmes fortes aux caractères bien différentes vont chacune à leur manière mener la vie dure à Raven.
Toutes l’âme de la piraterie est déjà là dès le premier tome, du Capitaine Black Vane à l’île de la tortue en passant par l’attaque de navire espagnol, la recherche d’un trésor très convoité, des tempêtes en mers, une île mystérieuse… Il ne manque rien.
 
Du côté du dessin nul doute Matthieu Lauffray nous confirme qu’il fait partie des grands dessinateurs de BD moderne. La différence entre son dessin et un BD classique, c’est un peu comme quand vous regardez un film sur votre bonne vielle télé 4/3 des années 90 et que vous passez au format cinéma 16/9eme ou  IMAX. Il nous donne à travers chaque case ce sentiment de grandiose. Et d’immersion complète dans ces environnements incroyables au côté de ses personnages hauts en couleur. Il vous fait contempler ses multiples décors avec des yeux émerveillés d’enfant. On reconnait la qualité des grands dessinateurs à l’attention qu’ils donnent à leur personnages secondaires et ici on a le droit à une galerie de pirates tous plus mémorables les uns que les autres : le second du capitaine Black Vane et sa pipe, Tim le cul-de-jatte, le cuisinier du fort et j’en passe, ils ont tous de vraies gueules et cela donne encore plus de corps au récit. Car tous les personnages sont travaillés sur le fond et la forme.
 
Vous l’aurez compris, je suis un grand amateur du travail de Mathieu Lauffray, il a su me faire voyager dans ses différents univers. J’ai été surpris avec ce nouvel album. Il délaisse le côté sérieux, sombre et angoissant de Long John Silver, en apportant une touche d’humour. Je pense que l’expérience de Valérian avec Wilfrid Lupano lui a montré que l’humour qu’il pouvait mettre dans le récit ne gâche en aucun cas ses scènes épiques. Quand vous pensez au film Pirates des Caraïbes, il y a bon nombre de sujets sérieux sur la piraterie et des scènes dantesques mais il y a aussi beaucoup d’humour. Raven ne ressemble pas au capitaine Jack Sparrow, il est bien différent, mais il partage un point commun : leur âme de pirate et ce goût si marqué pour la liberté. Ils ne sont au service de personne, ce sont de nobles pirates. Même s’ils tentent de faire croire le contraire.
 
Donc oui je suis pleinement conquis par cette nouvelle aventure épique, qui m’en a mis plein les mirettes. Et confirme s’il le fallait toute l’admiration que j’ai pour Matthieu Lauffray qui nous montre qu’il peut aussi bien être une plume qu’un crayon.
 
Alors hissez la grande voile, souquez les artémises *, et embarquez dans l’aventure avec Raven.
 
*Souquez les artémises ne veut rien dire mais c’est une référence à Astérix et Obélix  mission Cléopâtre, que j’aime bien

Ambiance Steampunk

L’univers Steampunk (mouvement culturel qui mêle l’esthétique et la technologie du XIXème siècle à des éléments de science-fiction) a toujours été un univers qui me fascine aussi bien pour sa richesse que pour son esthétique soignée. Il se dégage un charme et une chaleur dans ces mondes utopiques et tout est encore possible grâce à la science. Marchant dans les pas de Tesla et Jules Verne, ces récits cachent souvent une grande aventure faisant de chaque lecteur un aventurier au sens noble du terme.

Voici un petit florilège de titres sortis cette année correspondant à cette univers riche et varié :

Les 3 Fantômes de Tesla – Tome 2 – de Marazano et Guilhem Bec chez Le Lombard

Tesla, Edison… et un univers Steampunk. Il vous en faut vraiment plus pour craquer pour cette série ? Il y a tout ce qu’il faut pour plaire au amateur du genre. Un petit bijou de Bande Dessinée tout simplement. Le premier tome était déjà super, le second continue de manière brillante. Guilhem Bec fait une fois de plus des étincelles du bout de son crayon et nous entraîne dans ce récit rempli de mystères.
Pour rappel voici notre chronique du tome 1 : https://www.mysterieuse-librairie.fr/co…/3-fantomes-de-tesla/

 

M.O.R.I.A.R.T.Y  – Tome 1 – de Fred Duval, Jean-Pierre Pecau et Stevan Subic chez Delcourt
Élémentaire mon cher Watson ! 

Cette histoire pourrait suivre l’histoire de Moriarty l’ennemi juré de Sherlock Holmes, si le titre n’avait pas des points entre chaque lettre. Pourquoi le mot est-il découpé ainsi ? Ici il s’agit bien d’enquêtes menées par le grand détective qui doit résoudre le mystère qui touche un certain Mr Hyde. Mais James Moriarty n’est jamais loin. Et c’est parti pour une série de diptyques des plus réussis. Au scénario, on retrouve le duo de choc Fred Duval et Jean-Pierre Pecau(Jour J et bien d’autres…) pour une plongée dans l’univers steampunk et victorien de ce Sherlock Holmes. Au dessin, c’est Stevan Subic qui de son trait fin et précis impose son univers sombre et mystérieux qui convient à la perfection au récit. Le tout mis en couleurs par Scarlett Smulkowski qui apporte à l’atmosphère et l’ambiance du récit. Et n’oublions pas de citer Nicolas Siner qui signe cette magnifique couverture qui ne manquera pas de capter votre attention. Une excellente relecture.

Dream Factory – Tome 1 – de Jérome Hamon et Suheb Zako chez Soleil (dans la collection Méthamorphose) :

 

Signé par le prodigieux dessinateur Suheb Zako, qui nous émerveille avec son dessin tout droit sorti d’un film d’animation. Un coup de crayon qui dégage beaucoup d’émotion et de poésie. Une petite bulle de douceur dans ce monde mécanique. Jérôme Hamon quant à lui vous transporte du bout de sa plume dans un univers mystérieux où deux enfants livrés a eux-mêmes doivent survivre en travaillant pour manger. Mais le jour où la sœur aînée ne va pas pouvoir se rendre à l’usine, c’est son petit frère normalement trop petit pour travailler qui va prendre sa place. Mais il va disparaître le même jour. Que lui est-il donc arrivé ? Et qui sont ces gens très étranges qui dirigent cette mystérieuse usine ? 
Voila un bel exemple de BD à partager en famille. Elle ravira aussi bien les petits que les grands.
Le seul risque c’est qu’à la fin vous ayez trop envie de lire le tome 2.

Lady Mechanica – Tome 5 – de Joe Benitez, Martin Montiel et Chen chez Glénat Comics :

C’est beau, c’est tellement beau que juste pour le dessin je craque complètement pour cette série. Joe Benitez est un amoureux de l’univers Steampunk et se fait plaisir au détour de chaque cases pour en mettre un peu plus. Les couvertures sont énormément travaillées, mais ne sont qu’un avant goût de ce que l’on découvre graphiquement à l’intérieur. Visuellement c’est la série la plus aboutie du genre. Côté histoire on suit la jeune Lady Mechanika qui tient son nom de ces membres artificiels. Elle a subi de nombreuses modifications qui font d’elle une détective hors pair. Elle fait d’ailleurs souvent la une des journaux. Mais sa grande énigme à elle est de découvrir qui elle était avant cette transformation, d’où elle vient et surtout qui lui a fait ça ? Les 2 premiers tomes sont une histoire en 2 volumes ensuite chaque album est un récit complet. C’est un condensé d’action qui brille de tous les côtés. Les Jeux vidéos ont Tomb Raider, le comics a Lady Mechanika.

 

 

3 romans graphiques pour démarrer 2018

Le mois de janvier est l’occasion pour les éditeurs de nous présenter quelques belles nouveautés après l’avalanche de suite de grosses séries auxquelles nous avons le droit à chaque fin d’année. Le mois de janvier 2018 n’a pas dérogé à cette règle puisque nous avons eu de belles découvertes. Dont voici 3 récits complets qui valent le détour :

-L’homme Gribouillé (de Serge Lehman et Frederik Peeters, chez Delcourt) : Plus je vous parlerai de cet album plus je vous en gâcherai la lecture, alors voilà lisez le…

Bon je vous en parle quand même un peu.. mais pas trop. Frederik Peeters et Serge Lehman sont deux auteurs qui aiment créer des univers et des récits d’ambiances. Ils vous plongent dans une atmosphère et vous attrapent dès le début de l’histoire pour vous lâchez à la dernière page. Contrairement au côté intriguant en fantastique de la couverture l’histoire se passe dans notre monde bien réel à Paris où nous allons découvrir 3 générations de femmes. La grand-mère, la mère et la fille… Mais je vous en ai déjà trop dit, découvrir l’intrigue fait partie du plaisir de ce récit.

Attendez-vous à vous faire surprendre. Notre passé et nos origines cachent souvent bien des mystères et des légendes.

Comme toujours le dessin de Frederik Peeters accompagne à merveille ses histoires, vous invitant d’une case à une autre de manière palpitante et fantastique.

-Les danois (de Clarke, chez Le Lombard) : La fin d’année 2017 a été riche en bons récits d’anticipation avec Bug et Serum. Et si le genre vous plait ne ratez pas Les Danois de Clarke.  C’est le genre de récit qui vous fait réfléchir sur notre monde et notre société.

L’histoire démarre à Prague avec des naissances d’enfants issus de l’immigration qui sont blonds aux yeux bleus. Imaginez un peu la réaction d’une famille musulmane à la vue d’un enfant blond au yeux bleus ? Imaginez la réaction d’une femme qui pensait accoucher d’un enfant métisse quand va apparaitre sous ces yeux à l’accouchement un petit blondinet au yeux azur ? Et vous comment réagiriez vous si l’enfant que vous attendiez ne ressemblait pas à l’idée que vous vous faites de lui ? Nos idées sur le sujet sont encore très arrêtées et ce récit les pointe magistralement du doigt.

Mais il serait bien dommage que le récit s’arrête à ce simple fait, Clarke nous invite donc à découvrir toute une galerie de personnages qui vont suivre cette affaire en étant impliqué à différents degrés. Un journaliste qui va chercher à comprendre ce qui ce cache derrière ces naissances ? Un laborantin qui après avoir fait la première analyse, disparaît dans la nature pour se faire oublié, les deux premières femmes touchées par le phénomène et bien d’autres qui vont également construire les différentes réflexions liées à notre société.

Un très beau livre qui amène à ce poser des questions sur notre vision du monde et ce qui nous entoure et comment le monde peut évoluer ? Voilà un bel exemple de comment le BD peut nous  rendre plus tolèrent et ouvert au changement. A découvrir et à faire découvrir.

-Cinq Branches de cotons noires : 2018 est l’année des 30 ans de la collection Aire-Libre des éditions Dupuis. Voilà 30 ans que la collection nous régale avec des récits beaux autant scénaristiquement que graphiquement. Au début de la collection on ne parlait pas encore de roman graphique, le terme n’était pas encore à la mode. Mais pourtant tout y était déjà. De Cosey (Voyage en Italie, à Pedrosa (Portugual, Equinoxe, en passant par Van Hamme et Griffo pour l’incontournable SoS Bonheur, mais aussi Lepage (Muchacho) Gibrat (Le sursis, Le Vol du Corbeau) et tant d’autres qui m’ont fait rêver et voyager. 

Donc pour ouvrir cette 30eme année d’édition il fallait un album marquant. Il vous suffit de regarder la couverture pour tout comprendre avec un simple profil de soldat Steve Cuzor le dessinateur arrive déjà à dégager tellement de force et d’émotion. 

5 branches de contons noires est à la fois ce que la BD Franco-belge classique propose de mieux avec un dessin incroyablement classique et puissant imprégné de la culture des plus grands standard de la BD Jean Giraud, Herman… Mais avec une écriture moderne et une mise en scène dynamique, comparativement aux oeuvres BD des année 80-90.

L’histoire nous entraîne en 1944 aux côtés de soldats afro-américains qui pensaient avoir quitter leur pays pour combattre l’oppression Nazie, mais qui vont se retrouver  parqué dans un camp en retrait où ils doivent garder des chars gonflables pour faire croire aux allemands que le débarquement aura lieu dans le sud de la France. Mais outre leurs rêves de partir combattre, nos soldats afro-américains ne sont pas traités pareil que les autres soldats alliés la couleur de leur peau est un problème pour certains de leurs supérieurs et alliés au sein du même camp. Alors qu’en temps de guerre les soldats ne devraient-ils pas être tous solidaires les uns des autres ? Une réalité bien triste sur la bêtise humaine. Alors qu’un bataillons formé avec des soldats afro-américains arrive a se former pour mener à bien une mission assez spéciale, une autre histoire se déroulera en parallèle, celle des femmes, soeur et mères de ces soldats restés aux pays qui vont à travers le récit de leur passé se battre à leur façon pour l’égalité des chances, nous rappelant que ce sont des petits combats qui amènent à de grands changements et que l’action d’une seule personne peu changer les choses.

Steve Cuzor au dessin fait un travail incroyable. La pureté de son travail en noir et blanc est tellement saisissante que la mise en couleur a été pensée pour garder tout le détail du dessin original en optant pour une monochromie par ambiance et séquence narrative. Donc la mise en couleur ne gâche pas du tout le plaisir graphique et l’investissent du dessinateur. Lorsque vous aurez lu le passage sous la neige vous comprendrez de quoi je veux parler cette séquence est un pure bonheur pour les yeux.

Steve Cuzor et Yves Sente arrive avec cet album à faire ce que veut faire la collection Aire-Libre depuis ses débuts, plaire aussi bien aux amateurs de romans graphiques que aux amateurs de BD Franco-Belge classique. Nous rappelant que l’un et l’autre ne sont pas deux univers bien différents.

 

Voilà donc 3 récits qui finalement ce complètent bien, abordant tous trois les origines, le changement et l’ouverture d’esprit. Chacun se déroulant dans un espace temps différents, le passé pour « Cinq branches de coton noir », le présent pour l’homme gribouillé et le futur (proche) pour Les danois.

Alors n’hésitez pas: lisez les et dites nous ce que vous en avez pensé ?

 

Les 3 Fantômes de Tesla

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Les 3 fantômes de Tesla est certainement l’une des meilleures surprises de cette rentrée Bandée Dessinée 2016.

TeslaTesla fait parti de ces noms comme Jules Vernes ou Thomas Edison, qui ont changé le cour de choses en leur temps. Les noms résonnent aujourd’hui avec tout un univers visuel qu’ils ont créé par leurs inventions, leur imagination et toutes les promesses d’un monde nouveau qui s’offrait à nous… Cette époque est très marquée par des ambiances de ville moderne, de matériaux nobles et une esthétique très soignée. Toute un imagerie visuelle qui reste propice à de magnifiques histoires.

Ces hommes de science pionniers dans leurs domaines ont depuis toujours influencé et fait rêver les hommes, c’est le cas du jeune Travis qui rêve de marcher sur les traces d’Edison. Notre jeune héros vient d’emménager à Manhattan avec sa mère. Nouvelle ville, nouveau quartier et nouvelle vie pour Travis et sa mère. Alors que le monde autour d’eux tourne à 100 à l’heure avec la second guerre mondiale qui a éclaté en Europe et l’annonce imminente d’un guerre d’un nouveau genre, une guerre qui se gagnera par la science, tous les pays sont sous tension et font travailler de force leurs meilleurs chercheurs sur l’arme de demain. Dans ce contexte particulier, Travis va devoir trouver sa place parmi les jeunes de son quartier et avec son énigmatique voisin qui effraye tous les gamins du coin.

Tesla2La plus grande réussite de cet album est sans conteste son univers visuel. Rien qu’avec la couverture, on a envie de plonger dans le récit. Et même si ce premier tome de cette trilogie ne fait que planter le décor et découvrir le contexte et nos personnages. Le dessin de Guilhem nous fait voyager dans l’ambiance du récit. Son graphisme et son encrage donnent du dynamisme et de la vie aux personnages. La ville et les décors deviennent également vivant sous son crayon. Le dessin est empreint de nostalgie, les personnages ont une beauté et un charme désuet. Comme s’ils étaient sorti d’un film en noir et blanc imposant toute leur prestance et leur charme sur le lecteur. Tous les designs sont prodigieux. Ce dessin somptueux nous rappelle l’incroyable classe de cette époque industrielle où l’art déco reflète l’étendue des possibilités qui s’offrait à nous avec toutes ces découvertes que faisait la science. Et s’il vous faut d’autres preuves du génie du coup de crayon de Guilhem et bien vous n’avez qu’à regarder les détails qu’il met dans les escaliers de l’immeuble où vit Travis. Quel plaisir de pouvoir contempler tous ces détails qu’ils cachent un peu partout dans son décor.

Vous l’aurez compris je suis sous le charme du dessin de l’album mais rassurez vous le scénario est aussi un récit signé Marazano, simple et efficace, qui laisse la place au dessinateur pour nous faire voyager et rêver.

Voilà une nouvelle preuve si il en fallait une à l’heure des one-shot et des romans graphiques que la BD franco-belge classique en série a encore de belles heures devant elle.

Vivement la suite…

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Batman vs Superman… l’affrontement

 

Batman et Superman, les deux grandes vedettes de DC Comics s’opposent depuis la nuit des temps.

SupermanL’un représente la lumière et l’espoir et l’autre nos peurs et nos parts d’ombres.

Superman veut croire en l’humanité, il veut croire que nous avons tous une part de nous qui veut faire le bien. Il représente la droiture, la force infaillible et notre foi en la justice. Derrière ses lunettes,  Clark Kent représente tous les gens que l’on juge au premier regard. Tous ces gens qui croient aux lendemains meilleurs. Superman lui est la représentation moderne du Messie. Très souvent critiqué pour son côté naïf, il devient un sujet casse-tête pour tous les scénaristes qui veulent  le confronter à un Némésis à sa auteur. Mais ceux qui aiment Superman savent que ce n’est pas l’être surpuissant qui compte chez lui mais sa vulnérabilité humaine. Et sa foi inéluctable en l’espèce humaine, à qui il veut appartenir malgré ses origines. Plus que Superman, Clark Kent est le bon copain pas excellence.

Batman-by-Alex-RossBatman lui représentent tout notre part d’ombre, nos peurs des uns et des autres. Mais également notre vulnérabilité et notre mortalité. Sous l’image du Batman se cache finalement rien de plus qu’un homme. Un homme riche, rusé et d’une grande intelligence, mais ni plus ni moins qu’un homme derrière un masque avec tous les défaut de l’humanité. Il est l’inverse de Superman, ne faisant confiance à personne, il cherche toujours à avoir un coup d’avance sur les autres, les espionne. Mais ses défauts font également ses qualités. Batman est le reflet de notre imperfection. C’est pour cela que beaucoup plus de personnes s’identifie plus facilement à Batman : un homme imparfait mais qui lutte à sa manière aux cotés des plus grands. Il a le courage et l’audace que nous voudrons tous avoir pour tenir tête aux autres.

Ni plus ni moins que le Ying et Yang de Dc Comics, Batman et Superman sont deux pièces d’un même puzzle. Rien de plus normal que les faire s’affronter. Un rêve de gosses, qui se chamaillent dans la cours de récré pour savoir qui de Superman ou Batman gagnera. En 1986 Frank Miller rend ce rêve accessible dans les pages de The Dark Knight Returns. Une oeuvre majeure qui laissera à jamais son empreinte dans l’histoire du Comics.

batman miller

Round 1 :

batman-the-dark-knight-returns-dvdBatman The Dark Knight Returns : le premier véritable affrontement entre Superman et Batman. Pour avoir plus de liberté d’écriture et d’opinion Frank Miller décide de nous projeter un dans une futur chaotique où Batman a raccroché les gants depuis quelques années. Et malgré les années d’intervention de Batman, Gotham est un ville qui reste pourrie de l’intérieur où la terreur règne en maître. Certains défendent encore les idées du chevalier noir. Mais Bruce Wayne est et restera à jamais le Batman et fera donc sont grand retour à Gotham malgré son âge. Frank Miller offre une version très sombre du Batman. Rongé et détruit par la mort de ses parents, il est depuis pris dans un vendetta infernale et sans fin, où Bruce Wayne ne peux plus exister sans Batman.  Frank Miller exploite également à merveille la relation conflictuelle entre les deux opposés que sont Batman et Superman. Faisant dans ce futur de Superman un toutou à la solde du gouvernement, Miller crit sont amour pour le Batman et libère sa part d’ombre. Nous offrant un final à couper le souffle avec ce duel mythique entre Superman et Batman, pour la première fois Batman semble crédible face à Superman, l’homme face au dieu. Largement repris dans le nouveau film « Batman v Superman », Batman porte la même armure que dans la BD pour affronter le dernier fils de krypton. Ne vous méprenez pas : le film ne raconte pas la même histoire mais s’imprègne de l’atmosphère de Miller. The Dark Knight Returns a posé les pierres d’un nouveau Batman, celui que l’on connait aujourd’hui plus sombre et plus controversé. Et cet album reste l’un des plus beaux chefs-d’oeuvre de Frank Miller, tant du point de vu graphique que scénaristique. Un indispensable car c’est de cet album et de Year one du même Frank Miller que le Batman de Tim Burton a vu le jour au cinéma et que la série animée des années 90 a explosé sur nos petits écrans.

Bilan (Attention Spoiler de la BD) : Superman c’est pris une sacré raclée, mais gagne quand même le combat, même si dans l’esprit de tout lecteur le grand gagnant est Batman. (Avantage pour Superman).

A découvrir également la suite de ce récit : Batman Strike Again et Batman Master Race (Suite beaucoup plus discutable, mais vous pouvez vous faire votre avis)

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Round 2 :

batman-silenceBatman Silence : voilà un autre album qui voit Batman affronter Superman. Alors que Batman enquête sur le mystérieux Silence, Superman va se mettre sur sa route. Envoûter par Poison Ivy, Superman va devenir un garde du corps pour la belle plante. Un duel mémorable, sous de crayon de Jim Lee l’un des meilleurs dessinateur de notre époque au sommet de sa forme. Batman va se servir pour la première fois de l’anneau de Kryptonite que lui a confié son ami Clark Kent.

Bilan (Attention Spoiler de la BD) : Une fois  de plus Batman ne peut rivaliser au corps à corps avec Superman. Pas même avec un anneau de kryptonite. Mais Batman va quand même gagner ce duel par la ruse. Il va demander à Catwoman de menacer Lois Lane et de la jeter dans le vide. Face au choix cornéliens de laisser mourir Lois Lane ou d’affronter Batman, Superman va reprendre ses esprits. (Avantage pour Batman)

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Round 3 :

justice-league-tome-1Justice league : En 2012, Dc Comics relance tout son catalogue de Super-héros avec les « News 52 » (rebaptisé en France « Renaissance »). L’occasion pour tout lecteur néophyte de plonger dans cette univers riche, sans rien connaitre de nos héros. Certaines séries suivent leurs cours comme le Batman de Snyder et Capulo qui ne revient pas aux origines du héros et d’autres comme Justice League qui sous le trait d’un dessinateur super star (Jim Lee) et d’un faiseur de miracle (Geoff Johns, scénariste qui a relancé Green Lantern et fait les beaux jours de DC Comics  avant les News 52), qui vont ré-écrire complètement sous un nouvelle angle radicalement plus moderne la « Justice League ». Cette ré-écriture est donc l’occasion de nous montrer la première rencontre entre Batman et Superman. Batman enquête avec Green Lantern sur l’apparition de monstres étranges et la piste va les mener à Métropolis. Je vous laisse imaginer la suite. Batman étant à cette époque considéré comme un hors-la-loi et Superman comme une forte tête, la rencontre sera des plus explosives, nous offrant au passage une bonne petit scène d’affrontement dont Jim Lee a le secret.

Bilan :  (Attention Spoiler de la BD) Vous l’avez deviné bien sûr, ils vont vite faire la paix et faire équipe pour sauver le monde. (Avantage à Superman qui se ballade face à Batman, Green Lantern, Flash et rappelle qui est le taulier)

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Round 4 :

batman-tome-7-300x460Batman – 7 – Mascarade (Scott Snyder et Greg Capullo) : après Poison Ivy, c’est au tour du Joker de posséder Superman dans la saga End game (fin de partie). Le Joker va mettre à se botte toute la Justice League pour plonger Gotham à feu et a sang. Et Batman reste notre dernier rempart. Heureusement que notre parano de service a une longueur d’avance sur ses camarades. Et c’est Greg Capullo qui nous livre un combat titanesque entre un Superman au sourire flippant et un Batman vêtue d’une armure chauve-souris.

Bilan : Victoire de Batman (Nous sommes dans un comics qui porte son nom) mais pas sans mal. (Avantage à Batman)

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Round 5 :

superman-red-sonSuperman Red Son (Mark Millar et Dave Johnson) : Quand Mark Millar le créateur de Kick Ass, joue avec Superman vous imaginez bien que vous n’allez pas lire du Superman classique. Toute l’idée de Millar étant de dire « et si Superman était tombé en Russie au lieux de l’Amérique ? » Une idée géniale ! Oubliez les Superman pro-américain patriote, mais imaginez un Superman communiste… Un Wath if… (Et si…) incroyablement bien réussi où tous les personnages de l’univers DC Comics vont voir leur vie changer. Surtout Batman qui deviendra le leader du mouvent anti-superman chez les Russes. L’occasion d’un nouvel affrontement entre les deux personnages.

Bilan : Après de nombreuses stratégie Batman s’incline face à Superman. Mais pas sans un départ explosif (Avantage à Superman)

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Round 6 :

injustice-tome-2Injustice (Tom Taylor et Jheremy Raapack) : si on m’avait dit que j’aimerais un scénario issu d’un jeu vidéo ! Injustice utilise un concept simple : Superman perd Lois Lane et décide de faire régner sa justice sur la monde sans respecter les règles des humains, en imposant une paix et ne laissant plus de seconde chance à ceux qui ne le méritent pas selon lui. Un récit qui va voir le monde divisé en deux. D’un côté, la team Superman et de l’autre team Batman. Derrière ce scénario qui est un énorme prétexte pour voir s’affronter tous les héros de l’univers DC, Tom Taylor développe une incroyable histoire de l’univers DC Comics. En modifiant les idées de chaque personnage, il crée ainsi une nouvelle ligne temporelle et un nouveau mythe. Et contrairement aux apparences, un magnifique récit riche et construit. Petite déception, Urban Comics l’éditeur français surfant sur le succès du jeu vidéo a décidé de faire des couvertures avec des visuels du jeu vidéo pour les 2 tomes, ce qui n’est pas très beau.

Bilan : Il était inévitable dans l’univers d’injustice que Batman se retrouve face à Superman. Pour le choc des titans, cette fois c’est la batcave qui sert de lieux de ring. Si Superman montre vite sa suprématie et sa surpuissance, ce sera finalement Alfred qui corrigera le dernier fils de Krypton (Avantage à la team Batman)

Pour conclure 3 avantages pour Superman et 3 avantages pour Batman. Match nul. Mais ces deux là non pas fini de se disputer. Alors choisissez votre camp !

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Harmony, la force tranquille…ou presque…

HarmonycouvHarmony est sans conteste l’un des albums forts de ce début d’année 2016.

Mathieu Reynes, dont vous avez déjà pu voir le talent dans des séries comme « Alter égo », « La peur géante » ou « La mémoire de l’eau », nous livre cette fois un album d' »Ambiance »…

Harmony 3Qui est Harmony ? Elle même voudrait bien le savoir. Lorsqu’elle se réveille amnésique dans une étrange cave, retenue par une brute au grand coeur, qui refuse de lui donner la moindre réponse à ses questions. Et si ce n’était que ça, outre ce tourment de questions, elle doit s’accommoder de nombreuses voix qui embrument son esprit et cerise sur la gâteau elle va vite découvrir qu’elle est douée de pouvoir télékinésique. Mais à qui faire confiance ? Ces geôliers lui veulent-ils véritablement du mal ? Pas facile de savoir où se trouve le bien du mal ? Pas facile de savoir où est la vérité et si elle est bonne a dire ? Pas facile de faire face à ses problèmes quand on est une ado en quête de réponse sur soit-même.

Harmony 4Derrière un scénario assez simple Mathieu Reynes nous livre une histoire digne des grands best-sellers pour ados de ces dernières années. Oubliez Hungers Games, Le labyrinthe ou Divergente et venez découvrir Harmony, le nouveau phénomène. Si cette histoire à tout des grands blockbusters américain, c’est surtout l’attachement aux personnages qui rend cette histoire plus forte que d’autre. Le personnage principal est bien entendu génial mais c’est surtout les personnages secondaires qui ont de bonnes gueules, un caractère fort et un grand charisme. A l’image de Mahopmaa et Nita. Qui brillent à chacune de leur apparition dans le récit.

Harmony 2Si vous attendez des réponses dans cet album, passez votre chemin. Nous vivons l’aventure du point de vue de l’héroïne et pour marquer une vraie ambiance nous découvrons le monde au même rythme que notre jeune amnésique. Et c’est là, toute la puissance de l’aventure. Marquer un rythme et une tension afin de créer une vraie connexion avec l’héroïne.

Et le dessin de Mathieu Reynes auteur complet (scénariste et dessinateur) sur cet album. Donne un côté dynamique et résolument moderne à l’histoire. Maîtrisant à la perfection son trait il joue avec les cases et ses cadrages pour amplifier certaines scènes et leur donner un aspect très cinématographique.

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Bref usant à merveille de nombreux codes empruntés au cinéma, aux séries télé ou aux romans ados. Mathieu nous montre tout son talent et sa maîtrise du 9eme art. Et nous livre une série palpitante à laquelle on devient vite addict. Et mon petit doigt me dit que ce tome 1 n’est qu’un début de ce que nous promet la série…

Heureusement vous n’aurez pas besoin d’attendre bien longtemps le tome 2 est prévu pour septembre 2016 et le tome 3 qui marquera la fin du 1er cycle sortira en Mai 2017. Mais le tome 2 devrait déjà apporter son lot de réponses.

Et petit plus, vous pouvez lire l’album avec en fond sonore la BO, de la BD. Vous pouvez trouvez ici : http://www.dupuis.com/harmony/ gratuitement afin d’être plongé de manière encore plus immersive dans l’histoire. Nul doute Harmony va devenir une série incontournable alors ne passez pas à côté.

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