L’été c’est toujours le moment où l’on a le moins de nouveautés et aussi le moins de passage, tout le monde doit profiter de la plage certainement ??? Et bien dans cette période de trêve estivale j’avais envie de revenir sur les immanquables de ce début d’année. Car je suis sûr qu’avec le rythme de folie de nouveautés que nous avons par semaine vous êtes peut être passé à coté d’une petite merveille.
Le pouvoir des livres…
1- Pacifique (Casterman) : Mon petit chouchou. Une réussite complète tant sur le dessin et la mise en page que sur l’histoire: un régal. On plonge avec un jeune homme à peine formé dans un U-boot durant la seconde guerre mondiale. Cette plongée au cœur de l’équipage et de l’oppression dû au confinement sous l’eau est accentué par une mise en couleur toujours très réfléchie. Notre histoire va prendre un tournant inattendu lorsque le jeune homme qui est rentré dans le bateau va sortir un livre de son sac. Petit rappel historique Hitler censurer et bruler un grand nombre de livres sur places publiques. Alors quand un livre fait son apparition dans le sous-marin l’équipage et le capitaine voudront le passer par dessus bord. Mais le livre ne compte pas disparaitre comme çà… Cette aventure cache une toute petite part de fantastique et nous dévoile une fin que chacun pourra interpréter à sa façon. Une immersion dans la dureté dans la vie d’un sous-marin durant la seconde guerre accompagnée de poésie et de rêverie…
Atom l’OVNI de l’année…
2- Souvenir de l’empire de l’atome (Dargaud) : L’OVNI de ce début d’année. Hommage à la science fiction des années 50. Cet album ne ressemble à rien que vous ayez pu déjà lire. Paul alors jeune écrivain se passionne depuis tout petit pour le monde qui l’entoure et ses différentes formes de vie. Par chance la vie à l’ére de l’atome période on nous vivons une véritable révolution et où toute théorie semble possible. D’autant plus lorsqu’il va rencontrer Gibbon Zelbub consultant pour le Pentagone. Un one-shot comme on les aime drôle original et complètement dingue. Le tout servi par le dessin très stylisé de Alexandre Clérisse.
1770 l’odyssée de l’Australie…
3– Terra Australis (Glénat) : Le pavé de l’année chaque année le nouveau jeu des éditeurs est de nous proposer des albums toujours plus gros avec toujours plus de pages. Terra Australis remporte haut la main la palme cette année avec ses 512 pages. Une « Odyssée » voilà le terme parfait pour décrire cet album. L’histoire vraie de l’Australie vue par différents protagonistes qui ont tous des visions bien différentes des colons aux aborigènes cette aventure retrace la traversée des colons et le destin des peuples et de ce nouveau pays qui émerge. On y retrouve tout les grands hommes qui ont fait l’histoire ainsi que les débuts de la ville de Sidney. Une œuvre complète par excellence. Vivez un moment de l’histoire avec cet album.
PS : Si l’œuvre vous a plu vous pourrez venir rencontrer le dessinateur Philippe Nicloux le Vendredi 6 Septembre à la librairie.
A la découverte d’un nouveau talent de la BD…
4- Jade (Glénat) : Cette histoire démarre à deux cent à l’heure, nos deux héros sont en bien facheuse posture et un peu comme dans un James Bond ils vont devoir commencer par fuir dans le décor du Tibet. Puis nos héros vont reprendre leur quête, ils recherchent Jade on découvre tout au long de l’aventure les raisons qui les poussent à chercher ce mystérieux personnage. L’un de nos deux compères est un occidental plein de préjugés, il apprendra beaucoup de ses erreurs. Un récit intelligent et dynamique qui nous transporte en plein cœur du conflit Tibétain, de ses décors à couper le souffle et du mysticisme religieux que dégage le Tibet. Cet album est dans la collection Tchô l’aventure de chez Glénat et si les premières pages ne nous font pas penser à un récit pour enfant le petit cahier technique à destination des plus jeunes à la fin leur permet de comprendre un peu mieux le conflit que vit depuis des années le Tibet. Ullysse Malassagne, La découverte auteur de ce début d’année avec cet album aussi avec un Kairos également sorti en début d’année chez Ankama. Avec son trait et son écriture il insuffle un dynamisme rare à ses BD. Auteur à suivre.
La guerre et après…
5- Iron, la guerre d’après (Cambourakis) : Iron c’est avant tout un dessin, qui dégage une grande sensibilité, beaucoup d’émotion et de poésie. La douceur et la beauté de son trait nous font rentrer dans une histoire étrange qui commence après une grande guerre avec la mort de Hardin qui au péril de sa vie c’est emparé de documents compromettants. Ses enfants vont hériter de ce dur secret sans vraiment le comprendre. Une histoire animalière où chaque personnage et chaque animal qu’il représente à un rôle bien particulier découvrez donc le destin de ces 3 enfants dans un monde qui se dévoile au fur et mesure de la lecture. Un petit bijou d’esthétisme.
Un enfant, un destin…
6- Temudjin (Daniel Maghen) : Encore une fois mais de manière complètement différentes l’esthétisme est au cœur de l’histoire. Temudjin est l’histoire d’un jeune garçon qui à une énorme destinée. Mais cette destinée il va l’acquérir dans la souffrance. Il ne connaitra pas sa mère qui donnera sa vie pour le mettre au monde il grandira au coté d’un chaman qui lui apprendra tout ce qu’il doit savoir. Le garçon montrera des facultés hors norme dès son plus jeune âge. Antoine Carrion signe avec son complice Antoine Ozanam une histoire d’une rare intensité graphique, nous immergeant dans des décors somptueux. Mais cet album n’est pas leur première collaboration car ils ont déjà sorti ensemble plusieurs albums dont L’ombre blanche série fantastique sortie en début d’année chez Soleil.
Jacques à dit « voler le Maillé-Braisé… »
7- Jacques à dit (Sarbacane) : Un peux de chauvinisme ne fait pas de mal surtout quand la qualité est au rendez-vous. Fabien Grolleau et Thierry Bedouet nous livrent une rencontre entre deux personnages: Jacques vieux marin désœuvré, Stéphane jeune gars un peu paumé. Deux personnages perdus dont un monde où ils ne trouvent pas leur places. Un seul défi va leur donner un sens: voler le maillé-braisé, navire de guerre bien connu des Nantais. Une aventure désopilante pleine d’humour. Ce jouant des tristesses de la vie
Le témoignage d’un Père…
8- Exil (Vent d’ouest) : On continue avec un artiste qui vit à Nantes, Jean-Marie Minguez habitué des univers plus fantastiques (Les contes du Korrigan, Carabosse…) et également grand amateur de comics a changé radicalement d’univers pour raconter cette histoire qui lui tient à cœur. Certaines histoires doivent être écrites pour rester dans les mémoires, le papier est l’un des meilleur moyen de cultiver notre mémoire. Cette histoire c’est celle de Francisco un espagnol qui fut chassé par le putsch des nationalistes. Parti de son foyer il du quitter femme et enfants pour fuir sur les routes le cœur rempli de peur et de doute. Un vibrant hommage à ces hommes et femmes qui fuirent la guerre mais qui firent face à bien d’autres atrocités. La nature humaine dans toute sa splendeur et décadence. Un récit poignant et à faire partager et à connaitre.
Entretient avec vos voisins…
9- Hôtel particulier (Casterman) : Celui qui vous dira que le dessin n’a pas d’importance dans une BD se trompe. Et il se trompe d’autant plus si il s’agit d’un album de Guillaume Sorel, le dessinateur de la série Algernoon Woodcock (un autre indispensable) nous ravi une fois de plus avec son trait toujours plus joli de case en case. L’aventure s’ouvre quant à elle sur un drame: le suicide d’une jeune femme; à ce moment l’univers fantastique de Guillaume Sorel rentre en jeu puisque la jeune femme est devenue un fantôme. Et sur le conseil d’un étrange chat qui est le seul être avec qui elle peut communiquer elle va découvrir ses voisins qu’elle ne connaissait pas. Découvrez un entre deux mondes où la réalité et l’imaginaire se mélangent dans la couleur sépia de l’album…
Petit trafique entre amis…
10- Artigues & Prévert (La pastèque) : Cocorico !! Place une fois de plus à un auteur Nantais . L’Artigues et Prévert sont deux types pour le moins ordinaires dans un village ordinaire, enfin pas si ordinaire que çà, nos deux compères vont devoir fuirent, puisqu’ils arrondissent leur fin de mois avec de la contrebande… Benjamin Adam ne peux cacher ses influences tirées de la BD américaine Underground (Chris Ware, Crumb et bien d’autre…). Le découpage audacieux et chargé de l’auteur donne une dimension différente au récit. Avec pour ma part un énorme coup de cœur pour ses multiples gros plans sur des détails qui sont dans le décor ou sur le personnage. Avec ce procéder l’auteur nous invite à nous attarder sur le moindre détail que recèle chaque cases. Un livre à part à découvrir pour tous les curieux.
Pour ceux qui en demandent plus…
Il n’est pas toujours facile de se limiter à 10 albums alors qu’une liste de coups de cœur n’apparaisse pas dans cette sélection mais qui mérite votre attention : Clichés de Bosnie, Ardalen, Une vie à écrire, Le printemps des arabes, Camargue rouge, L’étranger, Le beau voyage, Le client, L’entrevue, Le journal d’un corps, Jack Jospeh le soudeur sous-marin, Blackface bandjo… Voilà une petite liste sympa en espérant ne rien oublier. Pour en savoir plus vous pouvez venir nous voir à la librairie nous pourrons en parler avec plus de détails.