A l’approche des éléctions, est-il bon de vous proposer des ouvrages qui traitent de révolution? Sans hésiter, oui. On a eu dernièrement le sublissime Scarlet de Bendis et Maleev, mais dans les toutes dernières parutions voici 2 ouvrages intéressants.
Un nouveau titre dans la collection Rivages/Casterman/Noir: Les amis de Pancho Villa de james Carlos Blake adapté par Léonard Chemineau et mis en couleur par Scarlett Smulkowski et sophie Dumas. Pourquoi tous les citer, alors que l’on vous parle rarement des coloristes? Peut-être par oubli habituellement, ou pour avoir moins de noms à mettre dans l’article très certainement. Pour l’heure, Viva Zapata, non je déconne, Viva Pancho Villa, ou Viva Villa comme le disait si bien Serge Gainsbourg. Rodolfo Fierro alias Le Boucher a été l’un des généraux de l’armée du Révolutionnaire Pancho Villa. Zapata au sud, lui au nord, ils vont isoler et destabiliser le gouvernemnt alors en place, mais leur allié d’hier Carranza devient l’ennemi de demain.
Voici l’histoire de la révolution méxicaine, de cette armée de paysans qui réussit à voler plusieurs trains gouvernementaux, leur permettant de se déplacer en nombre et rapidement. Rivalisant d’audace, ces révolutionnaires ne sont pas des héros sans tâche, on vous les montre braillards et ripailleurs, des hommes portés par la passionaria avec ses bons et ses mauvais côtés.
La mort est partout, par les victimes et les bourreaux, mais rappelons l’engouement de ce pays qui la fête si dignement, pour eux c’est une compagne qui reste à vos côtés, fidèle mais fatale.
Félicitations à Léonard Chemineau qui voit publié son premier album l’année de ses 30 ans.
Révolution toujours, en décembre 2010, il y avait l’évènement majeur à suivre. lequel?
Ceux qui répondent l’élection de Miss France, ou bien le Téléthon, sont priés de sortir et en silence je vous prie.
Ceux qui par-contre ont dit unanimement « L’ouverture de La Mystérieuse Librairie Nantaise », vous pouvez rester, mais je reconnais ma faiblesse devant la flatterie. Non ce n’est pas ça non-plus.
La bonne réponse misérable vermisseau, était la chute de Ben Ali, ce soulèvement tunisien précurseur des évènements à travers le Moyen-Orient. Tout n’est pas fini pour autant, la Tunisie, l’Egypte, la Lybie, la Syrie… Ils continuent tous à faire parler d’eux et pas pour nous envoyer une carte-postale pour nous dire que tout va bien et que les enfants s’amusent comme des petits fous.
Bref, Eric Borg et Alex Talamba, abordent l’évènement au travers du regard d’un jeune homme, le meilleur ami de celui qui a très certainement été un des éléments les plus déclencheurs: Mohamed Bouazizi, qui s’immola le 17 décembre et mourru de ses blessures à 26 ans le 4 janvier 2011.
Sidi Bouzid Kids, dans la collection KSTR de Casterman est l’histoire de notre société, de ces phénomènes qui se répètent à travers le monde, que ce soit dans une dictature ou bien une démocratie, la précarité et la misère pour le peuple, l’argent et le déni pour les puissants. Seulement pour ceux qui ont tout perdu ou bien n’ont aucun espoir de gagner quoique ce soit, plus rien ne les retient de dire ASSEZ!
Pour tout l’aspect descriptif de l’évènement, les auteurs nous donnent un petit dossier à la fin de l’ouvrage, sur les personnages mais également sur des éléments qui ont aidé à ce qu’il soit médiatisé et prenne cette ampleur.
Génération Révolution, je crois que c’était le titre d’une minute à la fin du journal d’ARTE fin d’année dernière qui revenait chaque jour sur l’un des pays du proche-orient qui avait vécu des bouleversements dans l’année écoulée. Et bien, j’y ai trouvé le même intérêt à lire cette histoire, qu’à regarder ces reportages.
Bon, dans toute bonne guerre, révolution, période de troubles…ou d’éléction présidentielle, il est toujours bon de garder le sens de l’humour et de se détendre un peu.
Connaissez-vous le terme Strip en bande-dessinée? c’est une histoire en quelques cases (3, 4, 6…) souvent humoristique, ce genre de narration n’est pas si évident qu’il en a l’air.
Qui n’a pas rêver de ces terres de légendes, avide de rêves et de conquêtes, qui n’a pas voulu voir ses pas, le guider vers le pays maya à la recherche et la découverte des mystérieuses… aventures de Christophe Colomb qui, comme le remercie Lénaic, l’auteur de sa biographie parue chez Le stylo bulle éditions, sans lui, ben oui, on n’aurait pas eu les mystérieuses cités d’or et son fameux condor tout en or.
Ce sympathique album de la collection Tire-ligne revisite en petites séquences le voyage du découvreur qui n’a pas donné son nom à l’Amérique.
Voici une bien singulière et sympathique vision de celui qui n’a pas donné son nom au continent de l’ouest, de son départ jusqu’à son retour « triomphale », en passant de la convivialité de la vie à bord aux premiers contacts avec les autochtones: c’est en tout point un choc de cultures.
C’est du très grand, très bon, je me suis vraiment marré avec Le bus de Paul Kirchner aux éditions Tanibis une simple idée, un homme qui prend son bus. Une infinie possibilité d’histoires s’offre à vous.
L’album est en noir & blanc, ce qui freine parfois certains lecteurs, mais pour la petite touche hypnotique que cela amène avec un décor répétitif qui devient vite familier, les gags s’en trouvent vraiment mis en valeur. Paul Kirchner fait preuve d’ingéniosité, il joue avec son personnage, son thème, son décor et avec l’idée.
Un petit air de Scènes de la vie de banlieue de Caza, un soupçon de Marc-Antoine Mathieu et une touche de Eisner. Bon c’est peut-être exagéré, mais c’est bon et ça détend.
Dans l’univers du strip, le chevelu et moi-même vénérons Franck Cho et son univers complètement alluciné de Liberty Meadows qui fut publié en France sous le nom de Psychopark par les éditions Vents d’Ouest. Nous espèrons toujours une éventuelle réédition pour le représenter en magasin.
Liberty Meadows est un asile pour animaux atteints de troubles psychiatriques plutôt typiquement humaines. Dean, un cochon ex-masquotte d’une équipe de football américain universitaire est là pour désintoxication d’alcool et de tabac, il a quelques problèmes également avec sa méthode de séduction. Leslie est une grenouille taureau mâle hypocondriaque. Ralph est un ours nain qui s’est échappé d’un cirque où il était ours-canon. L’ingénu Truman, canard de son état, accompagné de son fidéle Oscar, véritable saucisse à pattes. Sans oublier toute l’équipe soignante et l’auteur qui intervient pour les interludes (sous la forme d’un singe).
Oui, « le bus » est un magnifique travail. Il est vrai qu’on peut voir un lien avec le travail de Marc-Antoine Mathieu mais il faut préciser que les strips du « bus » ont été réalisés largement avant la série « Julius Corentin Acquefacques » puisqu’ils étaient publiés dans la revue « Heavy Metal » à partir de 1978.
Merci pour l’info, c’est peut-être pour cela que le trait me faisait penser à Caza, pour la patte de l’époque, le côté neutre du personnage me rappelant le « beauf » tout aussi ordinaire de « Scènes de la vie de banlieue ».