Akileos par-ci, Akileos par là, tralala, tout le monde devrait lire ça!
C’est bien sûr pour la rime, et un petit peu pour la frime, que je mets en avant cette firme, avec une brève histoire d’infirme. Enfin, infirme, avoir le foie malade implique une certaine infirmité, un teint malade et une jaunisse avancée, et avant d’avoir une mobilité réduite, il faut tout de même continuer d’abuser des grosses cuites.
Qu’est-ce qui m’arrive ? je rentre de vacances, m’aperçois que le monde éditorial ne s’est pas pour autant arrêté et que j’ai 3 semaines de parutions à rattraper, et v’là t’y pas que les éditions Akileos remettent ça.
Vous avez déjà pu apprécier le fait que nous aimons cette maison d’éditions au point d’organiser avec eux quelques rencontres au sein de notre librairie: Edouard Cour, deux fois déjà pour Herakles, et qui vient par ailleurs de sortir une nouvelle histoire, Ô Senseï.
Je comptais bien vous le présenter mais comme l’album est momentanément indisponible, je vous tiens au moins informé de sa parution et vous conseille ardemment de suivre sa nouvelle disponibilité, c’est une biographie, du moins de moments choisis, du maître qui inventa l’Aïkido: Moriheï Ueshiba.
Edouard nous surprend une nouvelle fois avec un album qui va se décliner avec trois styles graphiques correspondant chacun à une période précise de la vie de Moriheï Ueshiba, des moments révélateurs.
Cet album est une volonté de l’auteur d’aborder un art martial qui l’a profondément touché, de dévoiler au public les bases de réflexions de ce qu’est réellement un art martial, pas seulement un sport de combat spectaculaire, mais une réelle recherche de dépassement de soi, d’harmonie avec l’univers et être capable de développer son art jusqu’à être capable de remporter son combat sans même avoir à se battre. Jiro Taniguchi avait lui aussi abordé cette thématique dans Kaze No Sho: le livre du vent.
Cet album est une histoire complète à savourer à l’ombre d’un saule, au pied d’une chute d’eau, dans un fauteuil avec un chat sur ses genoux, bref dans un moment de complète béatitude.
Cette année, nous avons reçu Ronan Toulhoat pour la sortie du tome 2 de la série, Le Roy des Ribauds écrit avec son collaborateur Vincent Brugeas. Les deux auteurs sont déjà les instigateurs de deux autres séries chez Akileos, Block 109, une histoire d’Uchronie, qui bénéficie d’une actualité puisque le nouvel opus, Maruta avec Ryan Lovelock au dessin vient de paraître. Et l’autre titre est Chaos Team, récit de Science-Fiction.
Pour montrer que nous sommes une librairie tournée vers l’international, parmi les différents auteurs étrangers que nous avons reçus chez nous, Akileos nous a permis d’accueillir des auteurs venus d’outre-Atlantique pour deux Comics, Ed Brisson (scénariste) & Johnnie Christmas (dessinateur), qui ont réalisé ensemble Sheltered, et par la même occasion Akileos avait publié Cluster du même scénariste.
Sheltered, un récit pré-apocalyptique, où comment une bande d’individus, américains moyens, et qui admettons le ont une éducation limitée, décident d’anticiper, de par le climat ambiant, un conflit nucléaire, et construisent sous leurs mobil-homes tout un réseau d’abris anti-atomiques. La promiscuité n’aidant pas, vous avez le droit à un scénario catastrophe des plus surprenant. Cluster quant à lui, est un récit où l’on découvre une planète que l’humanité tente de terraformer, et étant donné les conditions hostiles, on y envoie les condamnés y purger leur peine contre la promesse d’une remise en liberté au terme de leur contrat. L’arrivée de la fille d’un sénateur risque de bouleverser cette organisation si bien huilée. Personnellement, c’est cette histoire que j’ai préféré.
Dans l’actualité du moment, outre Maruta, Ô Senseï, et Poussières de Michaël Ribaltchenko, un récit d’Heroïc-Fantasy en Noir & Blanc, une production digne de l’Akileos que j’apprécie, voici donc le titre qui m’a mis une bonne paire de baffes: Pear Cider & Cigarettes de Robert Valley.
Pourquoi un tel album ne me laisse pas indifférent ? Déjà parce que dès l’ouverture et en feuilletant à la va-vite, j’y vois un dynamisme et une mise en scène des plus originales, et pour cause, en faisant des recherches avant de me lancer dans ce nouvel article, et grâce à certains de nos fidèles visiteurs à la librairie, je découvre que Robert Valley n’est autre que l’animateur des clips de Gorillaz dont Jamie Hewlett était le character designer.
D’ors et déjà, merci Akileos pour cette découverte, non seulement la technique narrative au dessin est géniale, mais l’originalité de l’histoire l’est tout autant.
L’histoire commence, le narrateur est chez lui, lorsque l’on sonne à la porte… Sur le pallier, alors q’une voiture s’éloigne, il trouve sur le paillasson, une lettre contenant un chèque de 1000 Dollars et un mot de son ami d’enfance Techno Stypes, lui annonçant que s’il lit ces lignes… c’est qu’il est mort, et le chèque… c’est pour le dédommager pour ses services rendus.
Tout le récit ne va être autre que les souvenirs du narrateur, qui va raconter comment son pote d’enfance, ce mec qui était doué pour le sport; qui courrait si vite qu’il aurait du s’envoler; qui relevait n’importe quel défi sans jamais trembler ni baisser les yeux a sombrer dans la drogue et l’alcool, au point d’avoir trahi quasiment tous ses amis et d’avoir été rejeté par la même occasion, et de n’avoir qu’une seule issue qui se présente à lui afin de ne pas mourir: subir une transplantation d’un nouveau foie.
Pourquoi faire les choses simples quand on peut les faire compliquées ?
L’opération devra se dérouler en chine, dans des conditions pas très légales, mais qu’importe, Techno Stypes va découvrir que son ami sera présent jusqu’au bout, et que c’est vraiment dans les pires moment que se font les plus grandes révélations.
Cette histoire est une perle… noire, donc des plus rares.