Hello, outre ce petit clin d’oeil à ce truculent film de Terry Gilliam, aujourd’hui je vous propose de revoir votre vision des bandits, car si leurs actes pouvaient être condamnables, il faut également tenir compte du parcours qui les a amener à ce choix de vie, si on peut parler de choix, ce qui bien évidemment n’excuse pas tout.
Claire Fauvel nous propose le portrait de Phoolan Devi, reine des bandits aux éditions Casterman. Cette femme était déjà présentée dans le tome 2 de Culottées de Pénélope Bagieu qui reste pour moi une très bonne base de sources avec ses différents portraits pour se tourner ensuite vers des oeuvres plus importantes consacrées à ces femmes.
L’album de Claire Fauvel en est un parfait exemple. Dans celui-ci, outre le parcours de Phoolan Devi, de son enfance à sa libération de prison et son élection au parlement indien, on découvre (? selon votre culture personnelle) le système de caste, la condition de la femme en Inde, la place des musulmans dans le pays…
Elle est mariée à 11 ans, voit comment sa famille est dépossédée du peu qu’elle a, est rabrouée tout au long de sa vie de part sa condition sociale et de son statut de femme, subira plusieurs viols tout au long de sa vie. On comprend la haine qu’elle aura face à ses êtres sans scrupules et sa volonté de leur faire payer.
C’est un parcours qui blessera le lecteur mais jamais à la hauteur de ce qu’elle a subi. La réalisation graphique et narrative de Claire Fauvel est faite avec brio, il n’y a aucune remarque négative que je pourrai lui faire tant j’ai été happé par son histoire, bravo, tout simplement.
L’autre personnage mis en avant à l’occasion de cette rentrée n’est autre que Jules Bonnot dans l’album La bande à Bonnot de Pierce, Moravn, Vogel & Futari aux éditions Glénat.
Ces attaques et ses actions sont célèbres de par les différentes adaptations à l’écran, et c’est surtout ses actes de violence qui étaient mis en avant. Mais aujourd’hui l’accent est mis sur les conditions particulières qui ont amené Jules Bonnot à se tourner vers le grand banditisme, voire même à en donner une définition de ce qui sera le procédé: braquage à main armée + fuite en voiture.
La volonté des auteurs est également de rétablir les faits et cause du mouvement anarchiste du début du siècle, trop souvent associé à la violence et aux attentats, de montrer qu’il était intimement lié au milieu ouvrier et à l’exploitation de ceux-ci. on découvre toute la machination mise en place par la police pour provoquer les anarchistes à passer à l’acte de violence, les mettre sur le reculoir et décrédibiliser leur combat auprès du grand public.
Là encore, les auteurs ont réussi leur pari, le dessin donne une très chouette ambiance flirtant avec les meilleurs récits policiers. Il y a eu d’autres bons albums dans ces 2 premières semaines de sorties et n’en doutez pas, il va y en avoir plein d’autres à venir. Bonne lecture.