Batman et Superman, les deux grandes vedettes de DC Comics s’opposent depuis la nuit des temps.
L’un représente la lumière et l’espoir et l’autre nos peurs et nos parts d’ombres.
Superman veut croire en l’humanité, il veut croire que nous avons tous une part de nous qui veut faire le bien. Il représente la droiture, la force infaillible et notre foi en la justice. Derrière ses lunettes, Clark Kent représente tous les gens que l’on juge au premier regard. Tous ces gens qui croient aux lendemains meilleurs. Superman lui est la représentation moderne du Messie. Très souvent critiqué pour son côté naïf, il devient un sujet casse-tête pour tous les scénaristes qui veulent le confronter à un Némésis à sa auteur. Mais ceux qui aiment Superman savent que ce n’est pas l’être surpuissant qui compte chez lui mais sa vulnérabilité humaine. Et sa foi inéluctable en l’espèce humaine, à qui il veut appartenir malgré ses origines. Plus que Superman, Clark Kent est le bon copain pas excellence.
Batman lui représentent tout notre part d’ombre, nos peurs des uns et des autres. Mais également notre vulnérabilité et notre mortalité. Sous l’image du Batman se cache finalement rien de plus qu’un homme. Un homme riche, rusé et d’une grande intelligence, mais ni plus ni moins qu’un homme derrière un masque avec tous les défaut de l’humanité. Il est l’inverse de Superman, ne faisant confiance à personne, il cherche toujours à avoir un coup d’avance sur les autres, les espionne. Mais ses défauts font également ses qualités. Batman est le reflet de notre imperfection. C’est pour cela que beaucoup plus de personnes s’identifie plus facilement à Batman : un homme imparfait mais qui lutte à sa manière aux cotés des plus grands. Il a le courage et l’audace que nous voudrons tous avoir pour tenir tête aux autres.
Ni plus ni moins que le Ying et Yang de Dc Comics, Batman et Superman sont deux pièces d’un même puzzle. Rien de plus normal que les faire s’affronter. Un rêve de gosses, qui se chamaillent dans la cours de récré pour savoir qui de Superman ou Batman gagnera. En 1986 Frank Miller rend ce rêve accessible dans les pages de The Dark Knight Returns. Une oeuvre majeure qui laissera à jamais son empreinte dans l’histoire du Comics.
Round 1 :
Batman The Dark Knight Returns : le premier véritable affrontement entre Superman et Batman. Pour avoir plus de liberté d’écriture et d’opinion Frank Miller décide de nous projeter un dans une futur chaotique où Batman a raccroché les gants depuis quelques années. Et malgré les années d’intervention de Batman, Gotham est un ville qui reste pourrie de l’intérieur où la terreur règne en maître. Certains défendent encore les idées du chevalier noir. Mais Bruce Wayne est et restera à jamais le Batman et fera donc sont grand retour à Gotham malgré son âge. Frank Miller offre une version très sombre du Batman. Rongé et détruit par la mort de ses parents, il est depuis pris dans un vendetta infernale et sans fin, où Bruce Wayne ne peux plus exister sans Batman. Frank Miller exploite également à merveille la relation conflictuelle entre les deux opposés que sont Batman et Superman. Faisant dans ce futur de Superman un toutou à la solde du gouvernement, Miller crit sont amour pour le Batman et libère sa part d’ombre. Nous offrant un final à couper le souffle avec ce duel mythique entre Superman et Batman, pour la première fois Batman semble crédible face à Superman, l’homme face au dieu. Largement repris dans le nouveau film « Batman v Superman », Batman porte la même armure que dans la BD pour affronter le dernier fils de krypton. Ne vous méprenez pas : le film ne raconte pas la même histoire mais s’imprègne de l’atmosphère de Miller. The Dark Knight Returns a posé les pierres d’un nouveau Batman, celui que l’on connait aujourd’hui plus sombre et plus controversé. Et cet album reste l’un des plus beaux chefs-d’oeuvre de Frank Miller, tant du point de vu graphique que scénaristique. Un indispensable car c’est de cet album et de Year one du même Frank Miller que le Batman de Tim Burton a vu le jour au cinéma et que la série animée des années 90 a explosé sur nos petits écrans.
Bilan (Attention Spoiler de la BD) : Superman c’est pris une sacré raclée, mais gagne quand même le combat, même si dans l’esprit de tout lecteur le grand gagnant est Batman. (Avantage pour Superman).
A découvrir également la suite de ce récit : Batman Strike Again et Batman Master Race (Suite beaucoup plus discutable, mais vous pouvez vous faire votre avis)
Round 2 :
Batman Silence : voilà un autre album qui voit Batman affronter Superman. Alors que Batman enquête sur le mystérieux Silence, Superman va se mettre sur sa route. Envoûter par Poison Ivy, Superman va devenir un garde du corps pour la belle plante. Un duel mémorable, sous de crayon de Jim Lee l’un des meilleurs dessinateur de notre époque au sommet de sa forme. Batman va se servir pour la première fois de l’anneau de Kryptonite que lui a confié son ami Clark Kent.
Bilan (Attention Spoiler de la BD) : Une fois de plus Batman ne peut rivaliser au corps à corps avec Superman. Pas même avec un anneau de kryptonite. Mais Batman va quand même gagner ce duel par la ruse. Il va demander à Catwoman de menacer Lois Lane et de la jeter dans le vide. Face au choix cornéliens de laisser mourir Lois Lane ou d’affronter Batman, Superman va reprendre ses esprits. (Avantage pour Batman)
Round 3 :
Justice league : En 2012, Dc Comics relance tout son catalogue de Super-héros avec les « News 52 » (rebaptisé en France « Renaissance »). L’occasion pour tout lecteur néophyte de plonger dans cette univers riche, sans rien connaitre de nos héros. Certaines séries suivent leurs cours comme le Batman de Snyder et Capulo qui ne revient pas aux origines du héros et d’autres comme Justice League qui sous le trait d’un dessinateur super star (Jim Lee) et d’un faiseur de miracle (Geoff Johns, scénariste qui a relancé Green Lantern et fait les beaux jours de DC Comics avant les News 52), qui vont ré-écrire complètement sous un nouvelle angle radicalement plus moderne la « Justice League ». Cette ré-écriture est donc l’occasion de nous montrer la première rencontre entre Batman et Superman. Batman enquête avec Green Lantern sur l’apparition de monstres étranges et la piste va les mener à Métropolis. Je vous laisse imaginer la suite. Batman étant à cette époque considéré comme un hors-la-loi et Superman comme une forte tête, la rencontre sera des plus explosives, nous offrant au passage une bonne petit scène d’affrontement dont Jim Lee a le secret.
Bilan : (Attention Spoiler de la BD) Vous l’avez deviné bien sûr, ils vont vite faire la paix et faire équipe pour sauver le monde. (Avantage à Superman qui se ballade face à Batman, Green Lantern, Flash et rappelle qui est le taulier)
Round 4 :
Batman – 7 – Mascarade (Scott Snyder et Greg Capullo) : après Poison Ivy, c’est au tour du Joker de posséder Superman dans la saga End game (fin de partie). Le Joker va mettre à se botte toute la Justice League pour plonger Gotham à feu et a sang. Et Batman reste notre dernier rempart. Heureusement que notre parano de service a une longueur d’avance sur ses camarades. Et c’est Greg Capullo qui nous livre un combat titanesque entre un Superman au sourire flippant et un Batman vêtue d’une armure chauve-souris.
Bilan : Victoire de Batman (Nous sommes dans un comics qui porte son nom) mais pas sans mal. (Avantage à Batman)
Round 5 :
Superman Red Son (Mark Millar et Dave Johnson) : Quand Mark Millar le créateur de Kick Ass, joue avec Superman vous imaginez bien que vous n’allez pas lire du Superman classique. Toute l’idée de Millar étant de dire « et si Superman était tombé en Russie au lieux de l’Amérique ? » Une idée géniale ! Oubliez les Superman pro-américain patriote, mais imaginez un Superman communiste… Un Wath if… (Et si…) incroyablement bien réussi où tous les personnages de l’univers DC Comics vont voir leur vie changer. Surtout Batman qui deviendra le leader du mouvent anti-superman chez les Russes. L’occasion d’un nouvel affrontement entre les deux personnages.
Bilan : Après de nombreuses stratégie Batman s’incline face à Superman. Mais pas sans un départ explosif (Avantage à Superman)
Round 6 :
Injustice (Tom Taylor et Jheremy Raapack) : si on m’avait dit que j’aimerais un scénario issu d’un jeu vidéo ! Injustice utilise un concept simple : Superman perd Lois Lane et décide de faire régner sa justice sur la monde sans respecter les règles des humains, en imposant une paix et ne laissant plus de seconde chance à ceux qui ne le méritent pas selon lui. Un récit qui va voir le monde divisé en deux. D’un côté, la team Superman et de l’autre team Batman. Derrière ce scénario qui est un énorme prétexte pour voir s’affronter tous les héros de l’univers DC, Tom Taylor développe une incroyable histoire de l’univers DC Comics. En modifiant les idées de chaque personnage, il crée ainsi une nouvelle ligne temporelle et un nouveau mythe. Et contrairement aux apparences, un magnifique récit riche et construit. Petite déception, Urban Comics l’éditeur français surfant sur le succès du jeu vidéo a décidé de faire des couvertures avec des visuels du jeu vidéo pour les 2 tomes, ce qui n’est pas très beau.
Bilan : Il était inévitable dans l’univers d’injustice que Batman se retrouve face à Superman. Pour le choc des titans, cette fois c’est la batcave qui sert de lieux de ring. Si Superman montre vite sa suprématie et sa surpuissance, ce sera finalement Alfred qui corrigera le dernier fils de Krypton (Avantage à la team Batman)
Pour conclure 3 avantages pour Superman et 3 avantages pour Batman. Match nul. Mais ces deux là non pas fini de se disputer. Alors choisissez votre camp !