Six mois ! Six mois que je n’ai pas écrit de chroniques pour notre si beau site, vous laissant orphelins de mes enthousiastes conseils. Non pas que mon coeur soit resté de pierre devant toutes ces nouveautés. Bien au contraire, nombreux sont les titres que j’ai essayé de vous mettre entre les mains avec ferveur et sincérité, dans la vraie vie. Citons entre autres Le Nao de Brown (Akileos), JLA Crise d’Identité (Urban), La Survie de l’Espèce (Futuropolis), Gatsby Le Magnifique (Gallimard), Johnny Jungle (Glénat), Zéro pour l’Eternité (Delcourt), Souvenirs de l’Empire de l’Atome (Dargaud) ou Le Beau Voyage (Dargaud)… et j’en oublie bien sûr. Il n’y a que dans ce monde virtuel que j’ai été absent.
Hé bien, il est plus que temps de reprendre la plume !
Et nous embarquons immédiatement pour les terres puniques où deux mercenaires, un numide et un gaulois, vont se retrouver impliqués bien malgré eux dans ce qui pourrait être le casse du siècle ! Alors que l’armée romaine s’apprète à raser l’orgueilleuse Carthage, Tara de la guilde des voleurs va attiser la convoitise de Berkan et Horodamus pour qu’ils l’aident à dérober les trésors et les joyaux du temple de Tanit avec quelques complicités locales.
Il n’est plus besoin d’évoquer les talents respectifs d’Appollo (La Grippe Coloniale, L’Île Bourbon,…) et d’Hervé Tanquerelle (Les Faux Visages, La Communauté,…) qui ici encore touchent juste. Ils nous gratifient d’une opération que les gars d’Ocean (eleven) n’auraient pas reniée, le tout saupoudré d’un humour savoureux. En cette journée de la femme mentionnons également l’excellent travail d’Isabelle Merlet, accentuant par ses couleurs la touffeur des nuits carthaginoises. Un premier tome sur deux à découvrir d’urgence : Les Voleurs de Carthage (éd.Dargaud).
Les Dormants de Jonathan Munoz (éd.Cléopas) a fait une approche discrète sur nos tables. L’auteur avait déjà réalisé Un Léger Bruit Dans le Moteur (éd.Physalis), autant dire qu’il se devait de faire ses preuves. Malgré une couverture peu expressive et un prix légèrement rédhibitoire (19€85), ce one-shot a réussi haut la main toute ma batterie de tests. J’ai été captivé, j’ai été touché, j’ai même ri… L’humour noir ou parfois absurde emporte le lecteur dans un univers onirique qui n’est pas dénué d’émotions. Un insomniaque en quête de repos, touché également par une amnésie sélective, arrive dans une île improbable où la bêtise crasse se mêle à l’incompétence. Sauf que sur cette île se trouve une jeune fille qui endort inéluctablement tous ceux qui l’entourent, la contraignant à un triste isolement. Alors, un couple parfait ?
De bifides langues perfides pourraient dire de L’Ombre Blanche (éd.Soleil) que les auteurs lorgnent du côté des intrigues de cours du Trône de Fer. Pourtant, G.Martin n’a rien inventé et l’histoire comme les oeuvres de fiction regorgent depuis des siècles de trahisons, alliances, rébellion, meurtres, intrigues et autres mots qui finissent en « -cides ». D’autant que cette calomnieuse affirmation ne tient pas la route, les auteurs réussissant à surprendre. Le seul héritier du roi Benedek a été enlevé et sans doute égorgé par une créature légendaire. Tout au moins, voilà ce qui a été rapporté après le massacre de l’escorte royale. Tous les autres prétendants au trône, famille proche ou lointains cousins, frétillent à l’idée de s’emparer du pouvoir des mains de ce roi diminué par un empoisonnement. Benedek décide alors de tous les rassembler pour retirer le bon grain de l’ivraie… Antoine Ozanam en quelques pages brosse un royaume où il ne fait pas bon montrer sa faiblesse. Il retrouve Antoine Carrion au dessin avec qui il avait réalisé le Chant des Sabres, ce dernier signant le pseudonyme de Tentacle Eye. Son dessin fin et précis se démarque de ses oeuvres précédentes offrant encore plus de maîtrise. Voilà une série à surveiller !
Pour finir, quelques mots sur le comics Qui est Jake Ellis ? de Edmonson et Zonjic (éd.Panini) qui malgré la rapidité avec laquelle on le lit, nous propose un joli thriller extrêmement dynamique. On attend avec impatience le deuxième tome pour comprendre dans quelle machination Jon Moore s’est empêtré et pourquoi Ellis lui parle dans sa tête.
Allez à dans 6 mois !
L’ombre blanche m’inspire bien. A voir selon le dessin.
Ca fait plaisir ce retour aux commentaires 🙂