Vous croyez tout connaître de la Bande Dessinée mondiale ? bien sûr que non étant donné qu’il en sort toutes les semaines et partout dans le monde. Mais même sans parler de BD récentes, il faut parfois un travail éditorial pour voir et découvrir des titres qui font partie du patrimoine mondial du 9e art.
Cette fois, c’est aux éditions Fei, spécialisées dans la Bande dessinée chinoise, qui nous ont déjà proposés Le juge Bao, La balade de Yaya ainsi que les deux magnifiques coffrets Au bord de l’eau et Les trois royaumes, de nous présenter San Mao, le petit vagabond de Zhang Leping. Ce titre a vu le jour au cours des années 30 et a perduré quelques temps jusqu’à ce que l’auteur subisse la » grande révolution culturelle prolétarienne ». L’auteur ne pour produire de 1966 à 1976 et songera même à mettre fin à ses jours au cours de cette période vu qu’il pensait vraiment avoir contribué jusque là à la création culturelle de son pays. Tout comme les comics que l’on trouvait en dernière pages des quotidiens du début du vingtième siècle au Etats-unis, les aventures de San mao sont des Strips sans paroles qui relatent l’histoire de ce jeune vagabond qui va traverser son pays et côtoyer les différentes classes sociales. On retrouve également pas mal de propagande contre l’occupation japonaise que Hergé évoquait déjà dans son Tintin, le Lotus bleu. Si vous êtes avide de curiosité et que vous souhaité découvrir la manière de communiquer de Zhang Leping, c’est aussi un bon complément à celles et ceux qui ont lu Une vie chinoise de Li KunWu, la trilogie parue aux éditions Kana dans la collection made In.
Après vous avoir entrainer loin vers la chine, pourquoi ne pas profiter d’être dans la région pour faire un détour par la Corée avec un titre qui s’exportera facilement à travers le monde vu le sujet très actuel: Moi, jardinier citadin de Min-ho Choi aux éditions Akata.
Min-ho Choi a décidé de louer un de ces jardins potagers situés en ville afin de produire une partie de ses aliments lui-même. Ce système revient de plus en plus à la mode un peu partout y compris en France, une autre alternative avec les commandes que l’on peut passer directement chez les petits producteurs locaux, mais dans ce cas, c’est vous qui mettez les mains dans la terre. C’est une découverte pour l’auteur, la sélection des graines et des plantes qu’il décidera de faire pousser, la préparation de la terre, faire face aux intempéries et aux précautions à prendre pour le bon entretien de sa parcelle de jardin. Un album frais et instructif, entrecoupé de pages de présentations des plantes. Après avoir eu Silver Spoon, la cuilère d’argent de Hiromu Arakawa (l’auteur de FullMetal Alchemist), l’histoire d’un jeune homme qui intègre une école agroalimentaire et découvre la vie de la ferme et qui s’adressait à un public jeune et moins jeune également, voici un bon complément pour se rapprocher de la nature.
Elle était tant attendue cette réédition, Transmétropolitan de Warren Ellis et Darick Robertson est de nouveau disponible dans toutes les bonnes librairies (les moins bonnes devraient pouvoir le commander), merci Urban Comics.
Si je vous demande de me citer un Comic racontant l’histoire d’un journaliste, il y a de fortes chances que vous me citiez en premier, Clark Kent alias Superman reporter au Daily Planet, ou bien Peter Parker alias Spider Man photographe au Daily Buggle. Mais voilà, les deux cités précédemment peuvent aller se rhabiller, Spider Jérusalem est dans la place: Le Journaliste qui dit Toute La Vérité est de retour… bon un petit peu forcé, mais bon, il faut bien qu’il s’y fasse. Voilà 5 années qu’il s’est retiré loin du monde civilisé, après avoir pondu l’article du siècle qui a fait chanceler le président, la gloire, la notoriété, tout lui était acquit, seulement voilà, le monde est pourri, tout le monde est corrompu et son nouveau statut, il n’en veut pas. Il s’est donc refugier au plus profond de la nature, loin de tout; il se défonce à tout se qui lui tombe sous la main, et vit à poil (on peut même dire à poils, y compris à des endroits auxquels il n’aurait même pas pensé).
Son éditeur va quand même réussir à le faire revenir dans le monde civilisé, étant donné que Spider lui doit encore deux bouquins pour lesquels il a touché de copieuses sommes d’argent. C’est à coup de lance-roquette et de langage grossier qu’il remet les pieds dans cette cité où tout le débecte, mais il faut aussi qu’il gagne sa vie et décide de recontacter son vieil ami Mitchell Royce, rédacteur en chef de The World, car croyez le ou non, Spider Jérusalem a besoin de cracher son fiel à la gueule des gens, pour les bousculer, leur faire ouvrir les yeux sur le monde pourri qui les entoure et qu’ils refusent de voir et acceptent tels des moutons (cela me rappelle quelque chose…). Et le pire dans tout cela, c’est qu’il est doué le bougre.
je vous laisse découvrir par vous même ce bijou, je vous préviens c’est du Trash, mais du bon, voire du très bon. Warren Ellis vous sert là une de ses meilleures séries (Planetary, The Autority…) et est servi d’un accompagnateur hors pair qui par son dessin met vraiment en valeur le monde dans lequel Spider Jérusalem déambule. Cette réédition sera en 5 volumes, le deuxième tome paraitra en Juillet prochain. Chaque recueil regroupe différents chapitres qui correspondent plus ou moins au différents articles que le personnages va couvrir. Maintenant on attend la réédition d’un autre incontournable irrévérencieux: The Preacher de Garth Ennis, on patiente en attendant d’avoir des news de ce côté là.
Et pour finir, direction La Havane avec Philippe Berthet et Régis Hautière: Perico, aux éditions Dargaud.
Premier tome pour une histoire en deux parties, un polar qui se déroule dans les années 50′. Si vous avez vu Le parrain, cela vous rappellera le deuxième film, celui où l’on voit les mafieux qui s’étaient implantés à Cuba, avaient développé leurs casinos et en profitaient pour blanchir leur argent.
Deux personnages principaux vont se retrouver au cœur de la tourmente révolutionnaire, Joaquin, un jeune homme, serveur dans l’un des cabarets appartenant à la mafia, où vient d’arriver la sublime Elena, une chanteuse ensorcelante qui est en plein cœur des négociations occultes avec le gouvernement. Tout commence par un assassinat, les engrenages se mettent en branle, et le destin va se jouer de ses deux personnages un tantinet « naïfs », mais c’est l’âge qui veut ça, n’est-ce pas ?
Cela fait des années que Berthet m’a conquit dans ce genre d’histoire (L’œil du chasseur, Le privé d’Hollywood…) et son dessin colle tout à fait pour l’ambiance et pour l’époque. Hautière quant à lui sait nous allécher sur ce premier volume, on sait que beaucoup d’auteurs sont bridés actuellement et n’arrivent pas forcément à gérer un récit, y compris en 2 tomes, mais ce n’est absolument pas le cas dans le cas présent. Je pense que d’hors et déjà, Perico va rentrer dans les grands classiques de cette année 2014. Bonne lecture à tous et à bientôt.