Xavier Dorison est LE scénariste de Janvier. Avec 2 gros lancements de séries : Undertaker et Ulysse 1781. Alors le papa de Long John Silver, Sentinelles, Sanctuaire ou encore Le complexe du Chimpanzé (et j’en oublie plein d’autres) revient en force en 2015.
Je commence avec mon chouchou :
Undertaker (Dargaud) : Xavier Dorison fait a nouveau équipe avec l’excellent Ralph Meyer qui est au top de sa forme. Après nous avoir embarqué dans un récit viking avec Asgard que je vous recommande, le duo nous emmène cette fois sous le soleil du désert américain. Ambiance western spaghetti garantie… Donc tout commence quand Jonas Crow, notre croque mort (undertaker), se fait appeler par l’un des plus grands chercheurs d’or qui a un contrat à lui proposer. Mais un contrat bien spécial… L’homme en question va lui demander de conduire la dépouille de son corps dans un lieu qui devra rester secret de tous,dès le lendemain et seule la fille de ce dernier saura où se trouve le fameux lieu. Comme notre héros n’est pas un homme de parole mais d’action, il va accepter le contrat contre un forte somme que lui remettra la fille de son commanditaire une fois le travail accompli. Une fois le contrat signé le chercheur d’or s’offre un dernier festin princier et ingurgite toutes ses pépites d’or avant de se donner la mort. C’est à ce moment que commence vraiment l’aventure…
Xavier Dorison signe là un scénario très classique qui puise toute sa force et son originalité dans la construction de son personnage principal, mais aussi dans les seconds rôles qui sont très bien écrits, à l’exemple du personnage de la gouvernante chinoise un personnage haut en couleurs. Côté dessin Ralph Meyer, reste le meilleur argument de cet album. La qualité de ses 56 pages justifie à elle seule le fait que cet album doit trouver sa place dans toutes les bonnes bibliothèques de BD. Digne héritier de Jean Giraud (Blueberry) Ralph Meyer impose son style tout en marchant dans les pas des grands de la BD. Donc ne soyez pas étonnés de trouver ce récit classique, non on ne révolutionne rien avec Undertaker on nous rappelle juste ce qui fait la marque des grandes BD. Espérons que notre croque-mort ait encore de long jours devant lui…
Je vous parlais de duel au soleil et pour avoir un duel il faut être 2 et la deuxième série de Xavier Dorison c’est :
Ulysse 1781 (Decourt) : Nous sommes toujours sur le territoire américain, mais période guerre d’indépendance. Ulysse McHendricks vient d’ailleurs de sortir victorieux de cette guerre et alors qu’il fête dignement sa victoire avec ces soldats, son fils débarque venant lui dire que le village et la femme qu’il a laissé pour partir à la guerre ont besoin de lui puisqu’ils sont tombés entre les mains d’un ignoble anglais (ce ne serait pas un pléonasme ça ? le grand libraire) . Alors que notre héros vient de finir une guerre et qu’il se voit mal reprendre une vie normale, la venue de son fils va précipiter les choses et avec ses anciens compagnons ils vont prendre la route de la maison. Mais tout comme son homonyme grec, Ulysse aura du mal à retrouver sa route et son parcours sera semé d’embûches, dans l’ouest sauvage où mystère et chamanisme vont faire perdre le nord à notre héros et ses équipiés.
Pour cet album Xavier Dorison confit son récit au crayon de Eric Hérenguel. Le dessin nous plonge directement dans un univers très riche et dense. On pardonne même une certaine rapidité au dessinateur ou certains traits de travers tant on prend du plaisir. Le duo signe un très bon début de diptyque, qui fera plaisir aux amateurs de BD simple et efficace. Vous ne vous prendrez pas la claque de votre vie mais un bon moment de lecture c’est sûr.
Le plus gros défaut que peuvent avoir ces deux séries est certainement la sur-médiatisation qui a été faite autour de leur sortie, à tellement vous dire que c’est génial que vous serez déçus du résultat. Donc n’en attendez pas trop mais laissez vous séduire par ces bonnes BD.
Et puisque j’ai commencé en parlant d’un duel, il faut forcement un gagnant. Donc si Jonas Crow devait rencontrer Ulysse et bien je miserais sur Jonas Crow notre Undertaker pour son coté gâchette facile et mystérieux face à un Ulysse qui mise tout sur sa force brute.
C’est article aurait pu se terminer là mais 2015 est vraiment l’année Dorison puisqu’il vient de sortir la suite que l’on attendait plus :
Le Syndrome d’Abel (Glénat) : Certaines personnes dont je fait partie avaient découvert le premier tome en 2008, puis depuis on nous a annoncé à plusieurs reprises son retour à chaque fois reporté jusqu’à ce début 2015 ou le tome 2 et 3 sont sortis en même temps (ne me demandez pas pourquoi, je ne comprends pas). Maintenant que ces petit détails éditoriaux sont réglés nous pouvons nous plonger dans ce récit complet en 3 volumes.
L’histoire est assez simple un homme qui avait plutôt bien réussi dans la vie va tout perdre lorsque sa fille va tomber malade,en l’espace de très peu de temps il va perdre sa fille, sa femme qui ne veut plus vivre avec lui et se retrouve avec une dialyse sur le dos. Et cerise sur le gâteau il va être victime d’un accident de voiture. Et c’est à ce moment que l’intrigue commence puisque notre personnage ce réveil 7 ans plus tard sans savoir ce qui lui est arrivé et lorsqu’il va chercher à reprendre contact avec des gens, ses anciens amis vont le fuir sans même être étonnés qu’il ne soit pas mort…
Si vous aimez le récit d’ambiance, vous ne serez pas déçus, tout comme dans le Protocole Pélican ou Génétiks, Marazano sait mener l’intrigue et cette fois c’est lui au crayon. dans le premier tome il nous livre un coup de crayon plein de fougue et d’énergie, puis dans le tome 2 et 3 il se rapproche plus du style de son complice de toujours Ponzio (complexe chimpanzé, Protocole Pélican…)
Si vous voulez en savoir un peu plus, attention au « spoilers » qui vont suivre. comme je vous le disais, tout est dans l’ambiance et les découvertes que l’on va faire petit à petit. Mais si vous aimez les histoire des hommes démesurément riches, qui paient des scientifiques pour mener des expérience sur l’au-delà vous allez être servis. Car si je vous disais que le sacrifice d’un homme pourrait nous permettre de savoir ce qui il y a après la mort, seriez vous prêts à sacrifier une vie, voire sacrifier la votre …
Bref si vous avez déjà aimé les autres albums de Marazano, pas de soucis foncez.