C’est bien beau de vous proposer plein de belles choses à lire, mais c’est bien vrai, il ne faut pas oublier nos charmantes petites têtes blondes, leur donner le goût de la lecture, titiller leur imaginaire, les surprendre et les faire rire. Et pour commencer, vous souvenez vous de Passages secrets dans la collection KSTR de Casterman, un album que nous vous avons souvent conseillé ? Oui ? Non ? Qu’importe, sachez toutefois que les auteurs, Goum & Boriau sont des retour avec une nouvelle curiosité: Harlem, sur la route du diable, aux éditions Physalis cette fois.
Alors je vous ai conseillé la dernière fois Love in vain de Mezzo & Dupont, la biographie de Robert Johnson, voici que le célèbre Bluesman est de retour, tout du moins d’une certaine façon. Harlem est un jeune New-Yorkais des années 70′, il vit avec sa mère et ses frères et sœurs dans un hôtel miteux de Harlem (tient donc), le propriétaire, un homme sans scrupule vient tout juste de leur donner son préavis afin qu’ils libèrent leur appartement, parce qu’ils ont du mal à payer leur loyer. L’échéance n’est que de 24 heures, mais ils leur reste un espoir, le frère aîné de Harlem, Jazon alias Jazz, est en pleine séance d’enregistrement pour un producteur de musique, le cachet permettrait de ne plus se soucier des menaces du propriétaire, mais apparemment, son petit cœur a peu de chance d’y être sensible. Dans cette délicate situation, Harlem a tout de même une bouffée d’oxygène, comme son frère, il est fan de musique et Jazon vient de lui offrir la guitare que le producteur venait de lui céder.
L’enfant commence a jouer quelques notes et subitement une drôle de réaction s’en suit, le fantôme de Robert Johnson en jailli et lui parle. Seule une personne capable d’en jouer avec âme et passion est susceptible de rentrer en communion avec le bluesman. Mais ainsi que va le révéler le guitariste, le cadeau qui vient d’être fait par le PDG de Crossroads Records n’est pas sans conséquences pour le jeune homme et sa famille. Le fil de l’histoire revient sur une partie des légendes qui tournent autour de Robert Johnson et de cette musique « pernicieuse ».
L’originalité du choix graphique des auteurs continue a charmer et à donner à l’album une petite touche de fantaisie proche des films d’animations, ce qui facilite d’une certaine façon l’immersion pour les jeunes lecteurs qui n’ont pas encore l’habitude de la lecture.
On continue avec une histoire surprenante et qui touche le goût pour la lecture, ET l’écriture, Le talisman des Midolcans, Geneviève Tomate, de Jean-Blaise Djian au scénario, Sébastien Corbet & Adélaïde Camp au dessin, aux éditions Vagabondages.
Geneviève Tomate est une charmante petite fille de 14 ans qui malheureusement a déjà connu un drame dans sa vie, en effet elle a perdu ses parents qui ont été victimes de balles perdues au cours d’un braquage dans les rues de Paris. Depuis, elle vit avec ses grands parents dans un quartier parisien où tout le monde se connait, a ses petites habitudes.
Sur les conseils judicieux de son libraire, sa grand-mère vient de lui offrir un livre merveilleux qui vient chambouler la vie de Geneviève: Le seigneur des anneaux ! Alors, c’est décidé, aux prochaines grandes vacances, la petite fille va devenir une adolescente qui souhaite couper court avec les jeux infantiles et se mettre à l’écriture. Elle commande tout le matériel nécessaire à sa grand-mère qui se rendra chez le papetier du quartier afin de s’y procurer, cahier, plumes, encres…
Au fin fond de la Normandie dans la maison familiale, elle va investir la cabane que son père fabriqua quand il était jeune, ce sera son refuge et lieu de création.
Ce sera l’histoire de Guenièvre, une orpheline qui fut recueillie par un pirate, avant que celui-ci ne se fasse arrêter par la marine royale, et pendu haut et court au plus haut mat de son navire laissé à la dérive, un symbole et un avertissement pour les autres frères de la côte. Guenièvre qui s’était cachée à bord reste donc une nouvelle fois seule à errer sur les mers, le courant et les vents vont la porter jusqu’à une île désolée où d’étranges créatures vont monter à son bord: Les Midolcans.
Il y a les bleus et les rouges, éternels ennemis, ils vont pourtant s’unir à la découverte de ce qui au début devait être leur prochain déjeuner, mais OH heureuse surprise, Guenièvre possède à son cou un talisman qui la prémuni de ce funeste destin. Ils la ramène donc dans leur village afin qu’elle rencontre leur sorcier, mais aucun ne parle la langue des humains, si ce n’est l’un des membres du troisième groupe des Midolcans, les violets, qui sont considérés comme des moins que rien et ont été bannis du village et se sont réfugiés au fin fond de la forêt… En avant pour l’aventure avec Geneviève et son alter ego Guenièvre.
Deux histoires de chats, La fabuleuse vie secrète de Fred de Posy Simmonds aux éditions Sarbacane et Journal d’un chat assassin, de Véronique Deiss, d’après Anne Fine aux éditions Rue de Sèvres.
Posy Simmonds est l’auteure de Tamara Drew et Gemma Bovery, tous deux portés à l’écran, mais aussi de Literary Life, le tout aux éditions Denoël Graphic. Avec La fabuleuse vie secrète de Fred, voici une histoire truculente qui commence par un drame, Fred, le chat de la famille vient de mourir, on vient de l’enterrer dans le jardin et les enfants lui ont rendu un dernier hommage.
C’est alors au cours de la nuit que Sophie et Nico vont être réveillés et surprendre un drôle de manège dans le jardin, il y a un chat avec un chapeau. UN CHAT AVEC UN CHAPEAU !! ils descendent et reconnaissent Rouquin, le chat roux de leur voisine, Mme Lalie. Ils vont découvrir une multitude de chats qui viennent rendre un dernier hommage à leur chat et apprendre que Fred était le chat le plus célèbre du monde. Alors qu’il ne connaissait qu’un chat qui ne faisait que se prélasser et dormir tout le long du jour, lorsque leur mère le mettait dehors pour la nuit, Fred montait sur scène et donnait des concerts de miaulements avec son groupe Les Chats Hurlants.
Pour une nuit, Sophie et Nico vont partager la cérémonie d’adieu que les chats réservent à Fred, un concert suivi d’un gueuleton constituer des meilleurs mets trouvés dans les poubelles environnantes, une soirée mémorables qui laissera de curieuses traces pour les adultes qui seront restés dans les bras de Morphée tout le long de la nuit.
Tout aussi drôle, Journal d’un chat assassin. Tuffy est un chat, un chat tout ce qu’il y a de plus ordinaire, le genre qui fait tourner en bourrique ses maîtres lorsqu’il ramène ses trophées de chasse, qui une souris, qui un oiseau. Ne lui en voulez pas, ce n’est qu’un chat ! Ce n’est pas par simple cruauté, il ne fait qu’obéir à ses instincts, c’est un chat assassin !
Mais comment diable a t’il osé tuer Thumper, la lapin des voisins, le GROS lapin des voisins, et comment a t’il pu le ramener et lui faire passer la chatière ? Il va donc falloir effacer les traces de son forfait ce qui ne sera pas une mince affaire. Cette histoire fut publiée en épisodes illustrés aux éditions L’école des loisirs dans la collection Chut!
Les animaux des villes, de Nadia Budde aux éditions L’Agrume, l’auteure de Choisis quelques chose, mais dépêche toi ! qui fut primé au salon du livre de Montreuil en 2012.
Le saviez vous ? Il y aurait environ 10 000 singes dans les rues de New Delhi, 1 500 000 chauve-souris à Austin, Texas, entre 30 000 et 225 000 renard à Londres, 6 000 000 de rats à Paris…
Nadia Budde décrit en quelques pages les rencontres atypiques que l’on peut faire au coin de nos rues aux quatre coins du monde, le texte est drôle, compare les civilisations humaine et animales, vous donne des éléments de réponses lorsque vous vous baladez avec vos charmantes petites têtes blondes, et qu’ils se tournent vers vous en vous posant la fameuse série de questions des « Pourquoi ».
Un ouvrage coloré, drôle et frais ET éducatif.