Gen d’Hiroshima n’est pas à vraiment dire une nouveauté, mais bénéficie en cette rentrée d’une nouvelle édition par la maison Vertige Graphic. Hadashi no Gen ou Gen d’Hiroshima en français est l’oeuvre de Keiji Nakazawa, publiée entre 1973 et 1985 au Japon, et peut s’enorgueillir d’être, avec Maus d’Art Spiegelman, un des très rares ouvrages à bénéficier d’une aura et d’une reconnaissance mondiale.
Donc si vous n’avez jamais lu Gen d’Hiroshima, cette série que l’on trouvait jusqu’à aujourd’hui sous la forme de 10 tomes au format roman graphique, ou bien pendant un temps en format Manga plus classique, cette réédition regroupera les albums par 2 nous allons donc avoir une nouvelle présentation de 5 volumes dont le premier vient tout juste de paraître, le suivant sortira fin octobre. Keiji Nakazawa avait 6 ans lorsque la bombe « Little Boy » est tombée sur sa ville natale d’Hiroshima et avec cette histoire il souhaitait témoigner de ce dont il fut témoin, mais également raconter « l’après » catastrophe nucléaire, ce qu’il est advenu des survivants, de comment les Américains et le gouvernement Japonais ont contrôlé l’information mais également comment les Japonais ont repris le cours de leur vie.
L’histoire commence au printemps 45, peu de temps avant l’explosion, on y découvre Gen d’Hiroshima, vivant avec sa famille, les Nakaoka, ses deux parents et son petits frère et sa petite soeur. On apprend comment s’organisent les comités de défense par quartier avec les exercices obligatoires, le père de Gen refuse d’ailleurs d’y participer car il est contre la guerre, ce qui à l’époque est un acte répréhensible, allant contre l’empereur qui a décidé de l’entrée en guerre du Japon et qui est encore à ce moment là considéré comme un dieu vivant. Il inculque à ses enfants un principe de vie de respect et d’entre aide, et que fasse à l’adversité il faut être comme le blé qui se couche face à la tempête mais est capable de se redresser. Dans les exceptions familiale, ils font parti des rares Japonais à se comporter humainement avec les citoyens Coréens comme leur voisin Mr Pak, ceux-ci furent contraints par la force de venir travailler et vivre au Japon, mais étaient traités tels des esclaves et dont la vie ne valait pas grand-chose.
A peine nous sommes nous habitués au quotidien de Gen que le cataclysme arrive, et c’est là que le style de dessin propre au manga peut aider à la lecture, car Keiji Nakazawa fait le choix de tout montrer, car c’est dès le premier volume que l’on voit les effets de la bombe: l’explosion, le souffle, l’incendie et les premières victimes. Comment pourrions nous supporter la succession d’images comme cette femme et ces enfants qui se sont réfugiés dans les bassins anti-incendie et qui ont littéralement cuits sous l’effet de la chaleur. Certains survivants voient leur peau se liquéfiée, les corps explosent et déversent les organes internes alors que leur propriétaire est encore vivant, tout cela l’auteur l’a vécu, l’a vu, tout comme il a vu brûler son père et son frère et sa soeur cadets pris sous les décombres de leur maison.
C’est pendant les 8 années qui vont suivre que nous accompagnons Gen d’Hiroshima, nous verrons son parcours, sa survie. Il sera confronté à la présence des Américains qui tout se temps tiennent dans le silence absolu les conséquences de leur nouveau jouet, pratiquent des tests sur les survivants, abreuvent le marché noir et contrôle ce pays vaincu.
Je vous invite à découvrir cette oeuvre majeur de l’histoire de la Bande-Dessinée et qui relate l’un des faits les plus importants de l’histoire de l’Humanité, cette série est assurément un incontournable de la bédéthèque idéale. Et pour les fainéants, vous pouvez voir le film s’animation qui a été réalisé, et pour le coup je vous conseille également un autre film d’animation excellent sur la même période, le tombeau des lucioles.
J’ai vu un très bon doc juste cet aprem qui parlait de cette bd :
http://boutique.arte.tv/f5114-la_bd_s_en_va_t_en_guerre
Du coup c’est en tête de ma liste de lectures ^^