Amis lecteurs, bonjour. Cette sélection sera riche en diversité cette fois, du mythe à la réalité, de la première réalisation à l’auteur chevronné, il en faut pour tous les goûts.
Mathieu Bablet n’en est pas à son premier essai, mais il reste encore assez méconnu du grand public, avant de participé à l’album collectif Doggy Bags n°2 il nous avait proposé son premier ouvrage La belle mort, récit de science-fiction mettant en scène quelques survivants errant sur notre Terre, dévastée et aux prises avec des insectes extra-terrestres. Pour son nouvel album, l’auteur reste fidèle au Label 619 ou tout du moins à l’éditeur Ankama et s’attaque cette fois au mythe.
Adrastée est une histoire en deux parties où un immortel va traverser la Grèce antique et ses personnages mythologiques. L’Hyperborée, le royaume dont il était le roi, était la région appelée par les grecs située au nord de leur contrée, elle englobait tous les territoires recouverts de glaces ainsi que ceux inexplorés et pourtant riche de légendes. L’une d’entre-elles était celle de ce royaume de personne à la peau pâle à la tête de laquelle régnait un être immortel. Il a pu connaître le désespoir de voir disparaître celle qu’il aimait ainsi que tout son royaume qui tomba en ruine, après une période de mille ans, il décide de partir vers le mont Olympe afin de chercher réponse auprès des dieux. Pour cela il va devoir traverser maintes régions riches en personnages légendaires comme le Sphinx, gardien des frontières, les Harpies ces oiseaux à la tête de femme et dont la férocité est sans égal ou encore Talos, géant mécanique défenseur du royaume du roi Minos, Polyphème le cyclope, fils de Poséidon, célèbre pour son intervention dans l’histoire d’Ulysse. C’est pourtant dans les cités des hommes que l’attendent ses plus grandes surprises, il est lui-même une légende, et si les hommes ignorent qui il est, son immortalité est sujet de toutes les convoitises.
Mathieu Bablet fait preuve une nouvelle fois d’une richesse graphique et narrative qui fait de son album une petite exception dans la production actuelle.
Yokozuna, voici le premier album aussi bien pour le scénariste Jérôme Hamon que pour le dessinateur Marc Van Straceele qui se sont lancés dans cette collaboration pour présenter un récit consacré à Chad Rowan, un Hawaïen qui a réussi à décrocher le titre le plus honorifique qu’un sumotori puisse atteindre: être un Yokozuna.
Cette biographie est une libre adaptation du parcours de cet homme qui est connu au Japon sous le nom d’Akebono, l’aube, en rapport avec son physique de plus de deux mètres, lorsqu’il se redresse, le mouvement prend autant de majestuosité que le soleil se levant sur l’horizon. Il ne fut pas le premier originaire de son île a se lancer dans cette carrière et à être consacré champion, mais le statut de Sumotori reste emblématique au Japon et il n’est pas bien perçu que des étrangers osent toucher à ce symbole.
C’est sans grande conviction qu’il fit le voyage, car c’est son frère qui était sollicité au départ, sa taille et sa corpulence étant de prime abord considérée comme un handicap. Il va découvrir un sport, un état d’esprit, une philosophie qu’il était à mille lieues d’imaginer auparavant et pourtant il va surmonter les difficultés liées à sa méconnaissance de la langue, du rapport de hiérarchie qui prédomine dans tous les domaines au Japon lorsque l’on est novice ainsi que la réserve dont il faut savoir faire preuve y compris dans le cadre du dépassement de soi.
Ce récit est publié par Kana dans sa collection Made In, ce label nous a proposé déjà des petites perles comme Une vie chinoise, Bicycle 3000, quelques titres de jiro Taniguchi et d’autres créations encore, et c’est non sans fierté que les auteurs apprécient d’avoir été catalogués eux aussi dans cette collection au vu de la qualité de leur travail. Vivement le deuxième tome qui clôturera cette histoire et souhaitons leur une belle carrière.
Un autre récit inspiré d’une histoire vraie, Camargue Rouge de Michel Faure, d’après un conte de Jean Vilane, et publié par les éditions Glénat. Voici le genre d’album qui vous raconte une belle histoire d’amitié, de rencontre culturelle et qui relate une histoire simple sans que l’auteur est besoin d’y mettre du suspens ou une intrigue qui serait sensée aiguiser l’attente du lecteur.
Michel Faure n’est pas un petit jeune dans l’univers de la Bande-dessinée et cela se voit peut-être dans son dessin, mais on voit que lui en tout cas n’utilise pas d’ordinateur, ce qui à tout pour me plaire. C’est un western un peu particulier qu’il nous propose étant donné qu’il va se dérouler en Camargue, le pays des taureaux noirs et des chevaux blancs.
Buffalo Bill n’est pas seulement célèbre pour son rôle de massacreur de bison mais également pour son fameux cirque qui fit le tour de la planète afin de faire découvrir les légendes de l’ouest américain. Au cours de sa tournée, un incident dans le port de Marseille reteint une partie de la troupe quelques temps en France et ce fut l’occasion pour le marquis de Baroncelli, admiratif devant le peuple indien, de les invités à venir passer quelques jours sur ses terres. Cela va être l’occasion de partager leur passion et d’échanger leur culture, c’est également le moment ou le peuple gitan se donne rendez-vous aux Saintes Maries, ce qui donnera une rencontre humaine des plus riche pour chacun.
il n’y a pas si longtemps, je vous faisais la promotion de Kongo chez Futuropolis, une histoire de Joseph Conrad qui donnerait naissance à son chef d’œuvre: Au cœur des ténèbres. Le scénariste Christian Perrissin revient pour un récit consacré à l’homme face aux démesures de la nature avec Eric Buche au dessin, et cette fois, c’est dans le cadre de l’histoire de l’aéropostale que se déroule ce récit: Le vent des cimes.
Jack Rouault fait parti de ces pilotes bravant les intempéries pour amener en temps et en heure le courrier à l’autre bout de la planète. Nous n’en sommes qu’au balbutiement de l’aéropostale et toutes les preuves sont à faire, du coup le patron de la compagnie demande à ses pilotes de défier tous les dangers, que ce soit ceux des intempéries mais aussi du vol de nuit. Après avoir connu les traversées Sahariennes, c’est aux Andes que jack est arrivé, et cette fois, il a une bonne raison d’être pressé d’arriver, sa fiancée, Rachel Wiezman, pilote elle aussi mais de voltiges, l’attend afin de célébrer leur union.
Il arrive qu’il puisse il y avoir du retard, mais l’absence de message, la tempête qui vient de se lever ne font qu’augmenter l’inquiétude de Rachel, et au risque de compromettre la carrière de leur ami Antoine qui les fit se rencontrer, elle décide de prendre les airs à ses côtés et de partir à la recherche de jack.
Des scènes de cabarets argentins aux sommets enneigés, de la luminosité des ciels dégagés de haute altitude aux méandres des tempêtes de neige et de glace, Eric buche sait mettre en valeur ce récit d’aventure humaine comme Christian Perrissin sait si bien nous offrir, c’est aussi lui qui nous proposa Martha Jane Canary, l’adaptation des lettres que Calamity Jane écrivit à sa fille.
Une touche de récit délirant pour finir ma chronique: Le chercheur fantôme de Robin Cousin chez Flblb éditions.
Tout commence avec la prise de fonction d’un directeur d’un centre de recherches qui apparemment vient de subir un remaniement en grandes pompes. Pour l’aider dans sa gestion des locaux, il a à sa disposition les vidéos que son prédécesseur lui a laissé, journal chronologique de l’évolution du projet d’études. Ensuite nous nous intéressons à un biologiste qui découvre ce centre riche en promesses pour l’aider dans ses recherches: un local spacieux, des moyens quasi illimités… Il va s’intéresser à ses nouveaux collègues qui chacun dans leur domaine, ont tendance à rester reclus dans leur laboratoire. Mais c’est l’une de ses voisines qui va mettre le doigt sur un mystère: alors que tout le monde connait tout le monde, il semblerait qu’il y ait un chercheur dont on ignore tout et que personne n’aurait vu.
Vous découvrirez que cette situation fait partie du projet lui-même, que vous venez de mettre le doigt dans les engrenages de la théorie du chaos et qu’il est dangereux de vouloir connaître l’avenir. pour les amateurs d’absurdités savamment élaborées et loufoques à souhait.
A bientôt pour de prochaines aventures et d’ici-là bonnes lectures.