Le manga en freestyle !

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Après le rush de fin d’année qui commence pour nous courant novembre et se termine fin janvier, on se rend compte que l’on vous a délaissé tout ce temps, en fait on est navré de ne pas avoir le temps de s’offrir le petit moment de détente que l’on vous consacre habituellement pour partager nos coups de coeur. Et pourtant, il y’en a eu des choses bien entre temps et seuls ceux qui ont eu l’opportunité de venir en magasin ont pu bénéficier de nos conseils avisés.

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Encore une fois je reviens à la charge avec quelques mangas, il y’en aura pour tout le monde, les petits et les grands, les sensibles et les adeptes de curiosités. En premier lieu, deux nouveautés: la première est une série en 4 tomes, Averses turquoises de Kou Yaginuma aux éditions Clair de Lune. Souvent vous nous demandez des séries abordables dès le plus jeune âge si possible courtes, nouvelles et déjà finies, ce qui fait 3 choses à la fois, et dans ces cas là on aurait tendance à vous conseiller un oeuf Kinder… Les 4 tomes sont parus en ce début d’année, et je vous la conseillerais pour un public à partir de 8/9 ans. C’est mignon comme tout, l’histoire se déroule au moyen-âge au Japon, nous nous intéressons à 3 enfants: Rintarô, jeune orphelin recueilli au sein d’une famille de Samouraï et qui a sur les épaules la lourde réputation de son père qui serait mort comme un lâche au cours d’une des dernières batailles; Fusuke, arrivé depuis peu dans la région, son côté impassible a tendance à agacer mais il devient très vite l’ami de Rintarô et l’aide à améliorer ses talents de bretteur, le garçon s’attire pourtant l’intérêt de notre troisième protagoniste, Ito, jeune fille de la famille la plus noble du village, elle détient un tempérament tempétueux et n’aspire qu’à une chose, être la plus grande combattante au maniement du sabre. Elle passe donc son temps à défier tous les garçons aux alentours, et l’arrivée de Fusuke lui offre un défi enfin à la hauteur de ses espérances mais le jeune homme ne cesse de reporter leur rencontre. C’est une histoire riche en éléments culturels, abordable pour tout public, bourrée d’humour et de divers centres d’intérêts, une petite perle de rosée en ce début d’année.

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Les éditions Komikku ne sont pas en reste pour nous surprendre agréablement, Le nouveau Tom Sawyer,Le chef de Nobunaga, L’île infernale… et avec Minuscule de Takuto Kashiki, ils font mouche et tout pareil que Averses turquoises, on s’adresse à un public jeunesse mais également aux adultes qui cultive leur âme d’enfant. Contrairement à son habitude, l’éditeur n’a pas mentionné en combien de tomes cette série va se déclinée mais pour ma part je suis preneur quelques soit sa longueur.

hakumei1Hakumei & Mikochi sont nos deux héroïnes de Minuscule, minuscule car elles le sont, pour celles et ceux qui ont connu les Minipouss ou qui ont eu l’occasion de lire Nanja Monja, vous avez saisi le principe de voir des êtres minuscules face au monde à l’échelle que nous connaissons, mais dans le cadre de notre histoire il n’est pas question (pour le moment du moins) de la présence d’humains (peut-être cela viendra-t’il plus tard). Il n’empêche que l’o retrouve des habitations et des objets de la vie de tous les jours, on accepte le fait qu’elles soient capables comme les autres habitants qu’elles puissent converser avec les animaux ou que ceux-ci puissent être meuniers, marchands…

Elles vivent au milieu de la forêt, Hakumei est bricoleuse et est capable de tout réparer, elle est tellement douée qu’elle est un petit peu désoeuvrée car ses réparations tiennent longtemps. Mikochi a quant à elle de nombreux talents, bonne cuisinière, capable de confectionner de magnifiques pièces d’étoffes, elle sait également séduire de sa voie cristalline  (et oui, ça vous épate pas un peu de savoir que l’on devine sa voix par le biais d’un manga) son auditoire, y compris s’il s’agit des esprits des objets anciens.

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Honnêtement, (ne l’ai jamais été avec vous ?) c’est du bonheur en barre, ou en livre pour l’occasion, de la tendresse, de la douceur, tant dans l’histoire que dans le dessin, la petite bouffée d’ oxigène qui fait du bien et qui détend. On s’attache rapidement à elles, on prend plaisir à partager leurs aventures et leurs rencontres. Une touche d’espièglerie, ce n’est pas la vie de Candy mais celle d’ Halumei & Mikochi, vivement la sortie du tome 2 pour replonger dans leur univers.

Bon, maintenant on va élever le niveau de lecture, mais rester toutefois dans des choses abordables pour tout public, pour adolescents et adultes, le grand retour de l’un des plus grands maîtres du manga indépendant, Taiyou Matsumoto (Amer béton, Number five, Le samouraï bambou…) avec Sunny aux éditions Kana, et Les naufragés de Min-Ho Choi, l’auteur de Moi, jardinier citadin, son titre précédent et celui-ci sont sortis aux éditions Akata.

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sunny1Taiyou Matsumoto a toujours reconnu avoir été profondément inspiré par des auteurs comme Moebius ou Katsuhiro Otomo, et comme ces deux maîtres, ses oeuvres sont très atypiques de ce que l’on peut lire habituellement, et c’est pour ça, qu’à travers le monde entier son talent est reconnu et encensé.

Sa dernière série en date, débutée au Japon depuis 2010 parait seulement maintenant en France dans la collection Big Kana: Sunny.

Sunny, c’est le nom du modèle de la carcasse de voiture qui repose dans le jardin de cette maison qui accueille ces jeunes en difficultés, certains sont orphelins, d’autres sont placés là en attendant que leur parents règles certains problèmes judiciaire, conjugaux… Sunny, un ensoleillement dans la vie de ces enfants qui peuvent rêver qu’au volant de ce bolide s’offre à eux une virée à l’autre bout du pays, des courses poursuites palpitantes, un rendez-vous amoureux…

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Dans ce premier tome vous ferez la rencontre des enfants qui résident ici, de ceux qui les aident au quotidien, 6 nouvelles intimistes et surprenantes. Si vous ne connaissez pas Taiyou Matsumoto, c’est une belle occasion de découvrir le travail de cet artiste au trait si particulier, bien loin des idées stéréotypées que vous pourriez avoir sur le manga, on ne retrouve pas la folie que pouvaient contenir certaines de ses oeuvres mais néanmoins, celle-ci garde la richesse imaginative qui caractérise l’auteur. Un incontournable de la bédéthèque idéale.

naufragescouvBon c’est pas du Manga mais du Manwha, entendez par là que c’est de la bande dessinée Coréenne, Min-Ho Choi a déjà été publié précédemment par les éditions Akata avec, Moi, jardinier citadin, une histoire en 2 parties où l’auteur parlait de son expérience où il a découvert les joies du jardinage dans les espaces que l’on peut louer en ville et (re-)découvrir le plaisir de faire pousser et récolter ce qui va garnir son assiette.

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C’est avec un autre récit en 2 tomes qu’il revient, Les naufragés; cette fois moins autobiographique mais toujours dans un état d’esprit calme et contemplatif. Vous allez découvrir un jeune homme qui revient dans la maison de son enfance et qui compte y installer une boutique qui proposera des poissons pour aquarium. Outre les éléments techniques et explicatifs au sujet des différentes variétés, de comment entretenir un aquarium, le décorer… on suivra également la relation qui se met en place entre le jeune homme à la chevelure blonde et très fournie et sa toute première cliente qui travaille dans son quartier, je ne peux vous révéler dans quel secteur d’activité.

Outre le sujet, ce qui peut interpeller le lecteur, c’est le style graphique original de l’auteur qui peut séduire, très coloré au tons très clairs, ses personnages sont surprenant avec de bonnes bouilles qui accentuent le côté humoristique du récit.

sarucouv Je gardais le meilleur pour la fin, le plus surprenant par la même occasion, deux titres surprenants, deux one-shot.

Le retour aux éditions Sarbacane de Daisuke Igarashi, l’auteur de la somptueuse série, « Les enfants de la mer« , terminée en 5 tomes, récit poétique et écologique. Aujourd’hui il nous propose un récit de Science-Fiction: Saru.

saru3C‘est une course poursuite à travers le monde et qui prend sa source depuis l’aube de l’humanité, des phénomènes inexpliqués qui ont marqués la mémoire des hommes: un tremblement de terre au XVIIe siècle qui ravagea Pékin, l’ événement de Toungounska de 1908… Et une prédiction de Nostradamus prévoit le retour la Bête pour 1997 à Angoulême (rien que ça, comme-ci ils ne frôlaient pas déjà la catastrophe avec la présence chaque début d’année, de tous ces auteurs de bandes dessinées). Nous allons suivre plusieurs personnages qui tentent d’élucider tous ces mystères et prémunir la terre d’une fin catastrophique. En recoupant des légendes de différentes cultures disposées un peu partout à travers le monde, ils vont avancer petit à petit, mais rappelez vous que l’heure tourne et le dénouement semble inéluctable.

Là encore le dessin surprendra plus d’un, nous sommes loin des mangas classiques, un dessin très dense et riche en coups de crayons. Un énorme pavé qui vous prendra un petit moment de votre temps pour le finir.

midgamecouvEt le top du top, s’il ne vous faut en choisir qu’un seul, Le coup de coeur du grand libraire, qui l’a attendu longtemps, TRES longtemps: Mindgame, de Robin Nishi publié aux éditions Imho. C’est le même genre d’ovni qu’Amer béton, un récit plein de folie, de stupidité, de rocambolesque… plein de plein.

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Robin Nishi, c’est l’auteur, mais c’est aussi le personnage principal de cette histoire, un jeune homme qui souhaiterait faire des manga mais qui végète un peu en ce moment. Il croise dans le train une vieille connaissance à lui: son amour d’enfance, Myon. Ils se sont perdu de vue depuis un moment, la faute en revient au père de Myon, qui a tendance a s’attirer les ennuis, et principalement avec des usuriers ou des mafieux, lui et sa famille ont donc été obligés de disparaître dans la nature. Ils tiennent maintenant une petite gargote, tout du moins Myon et sa soeur Yan se retrouvent en charge du restaurant de brochettes que leur père a ouvert, mais ce dragueur impénitent délaisse son établissement. Les frasques du père vont une nouvelle fois leur apporter des ennuis, et c’est Nishi qui va en faire les frais, c’est dès le début de l’histoire que notre narrateur va se prendre une balle (dans le trou prévu à cet effet, si vous voyez ce que je veux dire…) qui finira son chemin pour lui exploser le crâne. Et c’est ainsi que Nishi va rencontrer Dieu !

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mind3Vous l’aurez compris, si je ne m’arrête pas maintenant, je suis bien parti pour vous raconter toute l’histoire, mais sachez ceci, il existe également une version en film d’animation qui a la particularité d’allier toutes les techniques possibles et imaginables d’illustrations, d’animations et de mises en mouvement. Accessible pour un très large public, vous n’aurez pas fini d’être surpris et de vous amuser avec cet ovni.

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Bonne lecture et à la prochaine.