Les plus attentifs d’entre vous auront certainement remarqué que de nouvelles têtes se chargent de vous distiller de petites doses de plaisir bédéphilique sur nos réseaux sociaux.
Les voici ici relayés afin de leur proposer un nouvel écrin.
Voici donc les dernières recommandations de François.
Peindre avec les lions / F.Grolleau & A.Conzatti / Dargaud
Peindre avec les lions est un lent voyage dans le temps, doux et contemplatif, une histoire avant l’Histoire, 35 000 ans dans le passé. En ces temps
immémoriaux où n’existait qu’une très fine frontière entre l’Homme et la Nature, une jeune fille fera l’apprentissage de la vie et de ses mystères…
Rarement nous vient à l’idée que le quotidien de nos lointains ancêtres ait pu être fait de quiétude et de petits bonheurs, de tendresse et de moments partagés. C’est pourtant à cet exercice inédit que nous invitent les auteurs, dans un album remarquablement équilibré, qui se savoure avec finesse: Fabien Grolleau nous charme avec la délicate pudeur de son récit, Anna Conzatti nous envoûte avec des illustrations candides et poétiques. Art pariétal et chamanisme s’unissent dans un souffle romanesque, tout au long de la vie d’une femme modeste, qui pourtant laissera sa trace pour des milliers d’années…
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Limbo Hôtel / E.Fernandez / Spaceman Project
Kein, taciturne propriétaire du Limbo Hotel, se morfond depuis la mort de sa femme : déterminé à ressasser chaque jour, obstinément, sa tristesse et son morne quotidien, saura-t-il voir que l’arrivée du jeune Hayden lui permettrait
de faire son deuil ?
Lourd d’amertume mais léger comme l’espoir, cette BD pudique et fantasque à la fois fait preuve d’une audace inédite pour aborder un thème douloureux : ludique sur la forme, mélancolique sur le fond, le récit avance avec fantaisie et délicatesse, mélange inédit entre Tim Burton et Raymond Queneau,
avançant doucement, à petits pas et silencieusement. Poétique, déroutant, envoûtant surtout, cet album d’Enrique Fernandez nous montre comment un deuil cruel peut changer un homme et emporter, peut-être, son entourage…
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Poppoya, Love Letters / J.Asada & T.Nagayasu / Koten
Peu connu du grand public, Takami Nagayasu est un dessinateur qui devrait éveiller la curiosité de quiconque apprécie les œuvres de Taniguchi (l’auteur de « Quartier lointain »): son trait, tout aussi élégant et sobre, a en outre une énergie toute particulière, que vous pourrez découvrir dans ce recueil de deux histoires rééditées.
Adaptation de nouvelles écrites en 1997 par Jirô Asada, « Poppoya » et « Love Letters » sont des petites merveilles de mélancolie, empreintes d’une pudeur et d’une dignité émouvantes : ici, rien de superflu, place à la douceur et la fragilité, aux souvenirs joyeux, aux regrets cruels. Chacune de ces nouvelles aborde les conséquences d’un choix de vie, pour le meilleur et pour le pire : dignité, intégrité, culpabilité aussi, au fil des pages se dessine une poésie humaine amère et poignante, qui fait toute la beauté de cet album…