Avant de vous présenter les nouveautés pour le public jeune, arrêtons nous si vous le voulez bien sur la sortie du dernier volume de L’habitant de l’infini, commencée en 1993, ce 30e et ultime tome clôt cette série épique de samurai au XIXe siècle. L’auteur, Hiroaki Samura a développé l’histoire de Manji & Lin, ces deux jeunes gens dans le Japon en proie aux bouleversements dus à l’ouverture du pays aux étrangers et à de nouvelles mœurs.
On dit bien « L’art du Samurai », car effectivement il y a plusieurs règles a respecter, tant vis à vis du rapport maître/vassal que dans les traditions établies dans les combats, un combat n’engage que deux adversaires, on utilise le sabre traditionnel Japonais, on n’utilise pas d’artifices supplémentaires d’attaque ou de défense. Voici qu’avec l’ouverture au monde occidental et aux échanges commerciaux, apparait un jeune groupe de guerriers qui viennent mettre à sac l’esprit noble qu’anime chaque maitre d’école de sabre. Lin est la fille de l’un d’entre-eux, et au cours d’une nuit le groupe de dissidents s’est introduit dans l’enceinte de leur résidence dans le seul but de les éliminer. Pour ce nouveau type de combattant, seul la victoire compte, ils font donc appel à des armes de tout type, sabre, épée courte/longue/double, arme de jet, masse… Lin va être la seule rescapée de ce massacre, et dans la plus pure tradition des récits épiques Japonais, ne cherchera plus qu’à se venger des assassins de ses parents.
Cela va donc l’amener à engager un mercenaire, quelqu’un qui puisse l’accompagner dans son voyage à travers le pays, la protéger mais aussi l’aider à préparer sa vengeance, l’homme en question, c’est Manji, mais doit-on ou peut-on encore l’appeler Homme ? La vieille femme qui met les deux personnages en relation, est une vieille connaissance de Manji, elle lui fit cadeau d’un bien curieux présent, c’est ainsi que notre homme est devenu immortel, des vers parcourent son corps et lui permettent de se régénérer quasi instantanément de n’importe qu’elle blessure. Cette particularité lui a déjà été forte utile dans ce genre de mission, à la poursuite de dangereux criminels.
Nous voyageons à travers le pays, nous assistons à un défilé de combats au fur et à mesure que nos deux héros débusquent leurs adversaires, on suit également quelques bouleversements politiques de l’époque, les changements de mentalités. Hiroaki Samura affectionne la surenchère de traits, de détails, ses noirs & blancs sont à couper le souffle, avec L’habitant de l’infini (Sakka) et Vagabond (Tonkam) nous touchons des sommets dans le récits de samurais.
Toujours dans le Manga historique, celui qui a tout pour plaire, c’est: « Le chef de Nobunaga » de Mitsuru Nishimura & Takuro Kajikawa aux éditions Komikku.
L’histoire se déroule au XVIe siècle à Kyoto, on va donc pouvoir suivre d’un côté une époque troublée par de nombreux évènements politiques et guerriers du Japon médiéval au travers de la destinée de Oda Nobunaga, le tout vu par le regard d’un homme, Ken, qui ne semble pas être à sa place. Nous le découvrons poursuivi par des soldats qui éliminent l’ami qui l’accompagne; Ken a une blessure à la tête qui justifie son amnésie, si il ne se rappelle pas d’où il vient ainsi que son identité, il garde en mémoire l’histoire passée de son pays, les grands noms des chefs de guerre de l’époque Sankogu… Car OUI, tout ce qui se déroule sous ses yeux n’est autre que le Passé. Un autre élément reste en mémoire de notre homme, son passé de cuisinier, et au vu du niveau de réalisation, on peut facilement imaginer Chef-cuisinier.
Après Les gouttes de Dieu, avec le vin, après Le gourmet solitaire voici un nouveau Manga qui va vous mettre l’eau à la bouche. Au fur et à mesure de l’histoire, ce sont les talents culinaires et la diversité des plats qu’il arrive a réaliser qui maintiennent en vie notre personnage principal. Il allie cuisine traditionnelle et spécificité occidentale pour surprendre le palais de son nouveau maître.
L’auteur n’oublie jamais de vous faire saliver en vous présentant non seulement la préparation, que le plat fini tel qu’il est servi, l’esthétique ayant une part importante dans la tradition. Peut-être cela vous donnera également l’occasion de vous laisser tenter de vous mettre au fourneaux et de tester vous même les recettes présentées.
Déjà deux tomes de parus pour le lancement de cette nouvelle série, cela fait de la matière à se mettre sous la dent et ne pas rester sur sa faim…
La série Cesare Il creatore che ha distrutto, continue son petit bonhomme de chemin, le huitième volume vient de sortir et continue dans l’excellence (sans exagérer), l’éditeur Ki-oon récidive avec un nouveau manga historique: Ad Astra, Scipion l’Africain & Hannibal Barca, de Mihachi Kagano.
Après Eurêka de Hitoshi Iwaaki aux éditions Komikku, un récit consacré au siège de Syracuse, ville de Sicile défendue par les machineries de l’ingénieux Archimède, un inventeur tout aussi en avance sur son temps que pourra l’être Léonard de Vinci à son époque. Cette bataille est un des évènements qui opposa Rome à Carthage au IIIe siècle avant J.C. , une guerre immortalisée dans nos mémoires par Hannibal et ses éléphants qui traversèrent les Alpes.
Ad Astra développe le sujet en proposant la rivalité qui existait entre deux rois de la stratégie à l’époque:
Scipion l’Africain qui se battait pour Rome.
Hannibal Barca du côté de Carthage.
Au soir de sa vie, un homme couche sur le papier ses souvenirs du temps où il côtoya ses deux grands hommes, il va nous narrer leur parcourt depuis leur enfance à leur ascension dans l’art de la stratégie et de leur place dans l’Histoire. Comme toujours dans ces récits, vous bénéficiez d’annotations et parfois de bibliographies si vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet.
Deux sorties pour les amateurs de récits fantastiques, attention, le premier est pour un public supportant l’hémoglobine et les images chocs: Reversible Man t 1 de Nakatani D. aux éditions Komikku.
Ce premier volume est néanmoins un récit complet et assez dense de surcroit, qui va permettre de mettre en place plusieurs parcours qui vont s’entremêler au fur et à mesure et tisser irrémédiablement un récit d’horreur digne de Takeshi Miike (Ichi the killer, Audition).
Les rumeurs urbaines vont bon train, et la série de meurtres perpétrés ces derniers temps dans la ville laisse la peur s’installer dans le cœur des habitants des quartiers concernés. L’horreur ressort de l’état dans lequel, les corps des victimes sont retrouvés: on dirait que, comme un vêtement que l’on s’apprêterait à laver, le corps a été entièrement retourné sur lui-même (d’où le titre, L’homme réversible). Est-ce une nouvelle maladie, une mise en scène pour masquer un trafic d’organes ou encore les victimes d’un tueur en série ? L’irruption d’une jeune fille dans les milieux les plus malfamés tenus par la mafia, dont le corps est couvert de cicatrices et qui apparemment en sait long sur les « retournés », voici l’élément qui va permettre à un jeune yakuza de découvrir toute l’horreur et l’ampleur du phénomène.
Deuxième récit fantastique, une histoire en deux tomes, terminée, de quoi ravir celles et ceux qui nous demandent des histoires courtes: Reversal, de Karakara Kemuri publié par Doki Doki.
Ayame est une jeune femme vivant dans le quartier de Gion à Kyoto, elle est apprentie geisha et vit avec sa mère et ses sœurs, mais sa grande passion, ce sont les super-héros et rêve qu’un jour elle protègera les innocents. C’est une rencontre fortuite entre Ayame, le chien de leur voisine, un homme d’âge mûr et un peu bourru ainsi qu’un jeune automobiliste de passage qui va bouleverser la vie de notre jeune ingénue.
Une étrange console sur laquelle elle vient d’inscrire son nom, un jeu qu’elle ne connait pas encore mais qu’elle va rapidement regretter d’avoir connu. Un chant traditionnel se fait entendre à son oreille et la voilà qui bascule dans un kyoto dépeuplé, en apparence tout du moins, elle s’y retrouve avec les trois autres protagonistes et la console lance le compte à rebours pour une mission à remplir, éliminer les créatures malfaisantes qu’ils rencontreront, résoudre les énigmes au fur et à mesure et trouver la sortie qui les ramènera chez eux. Ayame ne l’entendra de pas de cette façon et se dressera face à cette violence imposée et qui lui fait horreur.
Cette chronique se doit de présenter de nouvelles séries pour le jeune public et la première est la plus folle: Animal Kingdom de Makoto Raiku, éditions Ki-oon. Déjà 3 tomes de parus, pour cette version hallucinée d’un enfant recueilli par des animaux, et dans ce cas bien précis, des ratons laveurs.
Un bébé abandonné qui va nécessiter toute l’attention d’une raton laveur (laveuse ?) qui se sentait délaissée au sein de sa communauté et qui en réveillant son instinct maternelle va revivre. Un petit bout d’homme qui en grandissant va se montrer capable d’apprendre les langues des différentes races qui l’entourent et ainsi leur permettre de communiquer entre-elles et de chasser certaines incompréhensions. De la dure loi du plus fort à l’humour le plus débridé, Animal Kingdom est vraiment à part, voire différent au même titre que Forrest Gump, ou Willow Ufgood (peck) pour les connaisseurs.
C’est parfois dur d’être le petit dernier, les grand frères, les cousins ou les oncles nous font connaître les séries et les histoires qu’ils ont aimé et qui ont marqué des générations: Dragon Ball, Naruto, One Piece, Fullmetal Alchemist ou encore Fairy Tail…
Et bien voici la nouvelle série qui devrait en ravir plus d’un et qu’une nouvelle génération de lecteurs va pouvoir s’approprier: Seven Deadly Sins (les 7 pêchés capitaux) de Nakaba Suzuki aux éditions Pika.
Un récit épique, mêlant Héroic Fantasy, magie dans l’Angleterre contemporaine d’un certain Arthur qui viendrait de retirer une certaine épée d’un certain rocher…
Les villageois sont affolés, depuis que l’élite de l’ordre des chevaliers, la troupe des 7 Deadly Sins auraient tenté de renverser le pouvoir et se sont retrouvés pourchassés par les chevaliers sacrés avant de disparaître dans la nature, rien ne va plus, à commencer par ce cavalier fantôme qui traine dans la campagne environnante.
Les messe-basses vont bon train, il faut dire que l’alcool distribué dans cette taverne est vraiment de bonne facture et tout le monde prend ses aises, même si à y bien réfléchir, c’est curieux mais il semble que cette auberge n’était pas là il y a quelques jours… Le fantôme en question n’est autre qu’une jeune fille coincée dans une armure rouillée, Elizabeth, qui cherche les 7 Deadly Sins pour démasquer les usurpateurs qui maintiennent le pays dans la torpeur et l’ont chassé de son royaume (car, oui ! c’est une belle princesse), les fameux chevaliers sacrés
L’aubergiste n’est pas un enfant comme il parait au premier coup d’œil mais bien Melodias, le chef de Deadly Sins, il incarne le pêché de la colère, et tous deux vont partir à travers le pays pour retrouver ses compagnons disparus, bon nombre d’épreuves surgiront sur leur parcours. De l’aventure, de l’humour, plein de rebondissements et d’intriguent attendent les lecteurs.
Cela fait peut-être beaucoup en une seule fois, mais sachez-le, je me suis retenu de vous en présenter d’autres. A la revoyure.