Peut-être êtes-vous en train de vous dire mais quels liens peut-il bien y avoir entre Batman et Notre Dame? Et bien aucun… ce sont juste mes deux coups de cœur de la semaine :
Commençons avec Notre Dame d’après Victor Hugo de Robin Reicht et Jean Bastide.
Que dire sur Notre Dame, le thème a déjà été traité dans tous les formats, comédie musicale (Garou, Ségara, Fiori…), films (1923 en noir et blanc, 1956 en couleur, 1999 réadapté avec Timsit et Richard Berry dans Quasimodo Del Paris) et je n’oublie pas l’un des plus mémorables: la version de Walt Disney en 1996.
Les livres quant à eux ont vu défiler de nombreux illustrateurs, tous plus talentueux les uns que les autres. On garde en mémoire une belle édition de Benjamin Carré chez Tourbillon. Plus récemment, c’est Benjamin Lacombe qui l’a adapté en 2 parties avec le texte intégrale, aux éditions Soleil dans la collection Métamorphose.
Mais, intéressons nous à cette nouvelle version BD. Si les auteurs prennent quelques libertés avec les origines de nos héros, dans l’ensemble ils restent très fidèles à l’œuvre et ses valeurs. Vous l’aurez donc compris, vous ne vous ferez pas surprendre par le récit, mais par l’incroyable duo de choc qui met en scène cette histoire. Tout comme dans une pièce de théâtre ou dans un film, il faut mettre en scène ses personnages, leurs donner vie. C’est là toute l’ambition d’un réalisateur ou dans le cas présent d’un Story-Boarder, en la personne de Robin Reicht. Il a découpé l’histoire de Victor Hugo case par case et plan par plan. Et le résultat est là puisque l’album est un véritable plaisir à lire. On nous entraine au fil des cases et des bulles dans cet univers festif, bruyant, tantôt beau, tantôt laid et par moment inquiétant. Vous l’aurez compris on plonge en plein cœur de l’intrigue. Mais ces plans et ces mises en scène ne seraient rien sans le dessin enivrant de Jean Bastide. Il nous dévoile la beauté et la laideur de la ville de Paris et ses habitants. Si les personnages principaux sont très réussis, les personnages de second plan sont également très présents. Si ces derniers n’interfèrent pas dans l’histoire, ils en sont quand même acteurs et Jean Bastide leur offre une vie et des sentiments que l’on peut lire sur chaque visage. C’est là un vrai plaisir de voire vivre l’espace d’une seconde ces personnages de l’ombre. Enfin, si vous vous attardez un peu sur l’une des cases ou Esméralda danse, vous pourrez peut-être entendre la musique endiablée qui rythme ses pas.
Pour conclure, je ne suis pas un grand fan des adaptations et j’aime à découvrir des histoires originales, mais pour cette fois je vous invite à vous laissez tenter, vous en prendrez plein la vue.
Changement d’univers et de registre avec l’ambiance des ruelles sombres de Gotham city.
Je vous en avait déjà parlé… mais quand c’est bien y a pas de mal à le dire ! Urban Comics fait un travail éditorial de premier ordre avec les titres de l’univers DC. Après DC comics anthologie, Batman : sombre reflet, Batman : La nouvelle aube, c’est au tour de Batman : Amère Victoire de Jeph Loeb et Tim Sale, de venir compléter la collection.
Cette histoire fait sans conteste partie de mon top 5 des indispensables de Batman à avoir lu au moins une fois dans sa vie. L’histoire fait suite à « un long halloween » du même duo qui était paru chez Panini. Dans la ligne direct de Batman year one de Frank Miller et David Mazzucchelli.
Jeph Loeb nous plonge dans un Gotham sombre et réaliste un an après l’arrestation du mystérieux tueur Holiday. Harvey Dent n’est plus et Double face a fait sont apparition. Batman fait équipe avec le commissaire Gordon pour mettre fin définitivement à la main mise des familles qui dirigent Gotham. Mais c’est sans conter sur l’arrivé d’un nouveau procureur qui voit d’un mauvais œil la collaboration de la police avec Batman…
Bien loin des clichés de Batman, cette aventure nous plonge en plein cœur d’une intrigue très réaliste. On y retrouve le chevalier noire que l’on aime. Pour ceux qui on comme référence les films de Nolan, (qui sont de très bons films) il faut savoir que « Un long halloween » et Amère victoire furent les livres de chevet de Nolan quand il a réalisé ces deux films. On retrouve des thèmes tels que le changement de Harvey Dent et le contrôle de la ville par les familles de Gotham, la difficulté qu’ont les magistrat à rendre justice et le rôle de Batman de faire ce que les autres ne peuvent pas faire, quitte à devenir l’ennemi public. Le dessin de Tim Sale est quant à lui des plus réussi. Avec ses masses de noir il fait ressortir toute la détresse de la ville de Gotham et d’un Batman qui doit rendre justice sans jamais dépasser la ligne infranchissable. On note également l’arrivé de Robin (mais pas le jeune faire-valoir de Batman au sens de l’humour désopilant, mais une version plus réaliste et plus torturée).
Un véritable bijoux. Et cette version d’Urban comics est très réussie. Si je vous invite à lire en premier « un long halloween », Urban a tout fait pour que vous ne soyez jamais perdu et la qualité du papier choisie met en valeur les dessins du grand maitre Tim Sale.