Et oui, il est toujours attendu comme le loup blanc, Marc-Antoine Mathieu revient avec un nouvel album, certes, mais avec une nouvelle aventure de Julius Quentin Acquefacques, cette série hypnotique et jubilatoire. Le décalage, Delcourt éditions.
Après Dieu en personne et 3 secondes qui l’ont peut-être aidé à se faire connaître du Grand Public, Marc-Antoine Mathieu reprend au grand plaisir de ses fans aux aventures du rêveur qui bouscule la normalité et la narration. C’est toujours une mise en abîme que d’ouvrir un de ces albums créatifs où les personnages errent à travers les délires de l’auteur.
Pour cette fois, l’auteur aura même réussi à se faire arracher les cheveux de l’imprimeur, car allez faire comprendre à un artisan consencieux du travail bien fait, que Oui! les pages déchirées, c’est normal. Oui! c’est bien la page 7 à la place de la couv’. Oui! c’est mon état naturel, je n’ai pas pris de produits bizarres et illicites avant de prendre mon crayon…
Les personnages secondaires sont bien embêtés, le personnage principal a disparu, et du coup qu’en est-il de l’histoire ? Sans héros, pas d’histoire, sans histoire pas de fil conducteur ni de fil temporel, sans temps: pas de lieu ni d’espace. Avec toutes ces réflexions en tête, ils vont donc chercher à retrouver le héros, qui lui assiste à la scène sans trop savoir s’il rêve une nouvelle fois, ou si la réalité est, qu’il n’a plus de réalité ou toute autre idéesspirituelle du même ordre qui vous donnera des insomnies, mais bon ça c’est dans le cas où vous ne rêviez pas, sinon cela veut dire que vous dormez et du coup… En bref, un nouvel album dans la bibliographie de Marc-Antoine Mathieu, reste toujours un phénomène attendu.
Pour ceux qui suivent, ce ne sera que du comics, du pamphlet libertaire à l’Héroic-fantasy, en passant par l’espionnage post seconde guerre mondiale et un petit créneau par la grande saga familiale Américaine (genre Dallas, quoi!).
Nan, je déconne, si le titre de cette nouvelle série est bien Saga, et que l’on retrouve bien l’histoire d’une famille, Brian K. Vaughan et Fiona Staples nous livrent plutôt une histoire comme pour Tristan & Yseult, Orphée & Eurydice, Roméo & Juliette… celle d’un amour impossible, un classique mais si bien écrit, toujours efficace. Ce titre fait parti de la nouvelle collection d’urban Comics: Indies.
Notre narratrice se nomme Hazel et elle nous raconte l’histoire de ses parents, comment ils se sont rencontrés et comment ils se sont aimés. Ils sont issus de deux peuples que tout oppose, à commencer par une guerre, mais aussi par les croyances. Alana va pourtant aider à faire s’échapper Marko et tous deux vont s’attirer les foudres de leurs deux peuples, les ordres sont clairs: éliminer les fugitifs et récupérer leur progéniture, vivante.
Alana vient d’un monde où la technologie, la hiérarchie, l’ordre et la rigueur sont de mise; Marko vient quant à lui d’une éthnie en contact avec la nature, la magie, mais également susceptible d’être submergée par les instincts bestiaux qu’ils recellent au fond d’eux. Ils vont devoir fuir sans cesse devant les autorités, mais également se méfier des mercenaires autonomes engagés à leurs trousses, un récit palpitant d’aventure et de rebondissements.
Pour la partie espionnage, deux titres s’offrent à vous avec tous deux un petit arrière goût de guerre froide. Black Widow, ce qu’ils disent d’elle de Morgan, Phillips & Sienkiewicz, une histoire en un seul volume qui permet de retrouvernatalya « natasha » Romanov, ancienne agent du K.G.B. ainsi que du S.H.I.E.L.D. membre active des vengeurs, elle est également une espionne/tueuse indépendante des plus redoutables, et lorsqu’elle se laisse portée par ses émotions, chaque promesse devra être tenue. Si le mur de Berlin a chuté il y à déjà quelques années, certains rapports ou certaines idéologies n’ont pas disparu et l’implantation de bases comme Guantanamo à proximité de Cuba ne sont pas pour faicilité des situations déjà délicates.
Fury, d’une guerre à l’autre de Garth Ennis et Goran Parlov. Maître dans l’intringue et les complots, que cela soit aussi bien pour les mettres en place que pour les déjouer, Nick Fury est connu pour son rôle de directeur du S.H.I.E.L.D., ces shériffs hyper armés et équipés de technologie extra-terrestre qui gèrent la sécurité du territoire Américain, voire du monde. Mais on l’aime également pour sa constance: cet ancien soldat qui a combattu les nazis, a connu tous les conflits dans lesquels les U.S.A. ont pris part officiellement ou non. Un gars immoral, prêt à s’offrir du bon temps, mais gardant presque toujours les pieds sur terre, un gars que l’on éviterait bien d’avoir comme adversaire pour une partie d’échecs tant et si bien que vous l’avez déjà perdu au moment même où l’idée a été évoquée. La collection Max de Marvel satisfait en règle générale les amateur de récits noirs, aux personnages ambigus qui flirtent avec leur santé mentale et physique.
Dans les grands classiques qui ressurgissent alléatoirement au rythme des générations, que ce soit par le biais des romans, des comics ou du petit/grand écran, vous l’aimer pour son humour, sa finesse d’esprit, ses goûts simples et sa joie de vivre… revoici l’idôle des tout-petits: Conan le barbare, la reine de la côte noire.
Brian Wood, Becky Cloonan, James Harren nous proposent également une belle histoire d’amour entre le Cimmérien et la belle et sanguinaire pirate, Bêlit. Une romance où les crânes se séparent souvent des corps qui les portent, où les combats succèdent aux altercations armées et aux batailles rangées.
N’oublions pas la part de Zola qui sommeille au fond de COsetteNAN, lui aussi s’est retrouvé seul au cours de son enfance. Lui aussi est allé pieds-nus au coeur de l’hiver chercher du bois et de l’eau, et comme la petite Cosette, il a pulérisé la gueule de ce p****n d’ours ou de cet autre enf***é de loup à grands coups de lattes. Oui vous aussi chez-vous vous pouvez revisiter les grands classiques en les télescopant avec n’importe quel autre type d’histoire, si ce n’est pas toujours de bon goût, on en tire toutefois de bonnes poilades. Bon revenons à notre mouton, La reine de la côte noire est un récit des plus conventionnels dans le genre: aventure, trahison, soumission, séduction, barbarie… tous les ingrédients sont présents et savoureux.
Si vous avez aimé Zorro, Robin des Bois, V pour Vendetta, Scarlett… voici la nouvelle venue dans l’univers de ceux qui se lèvent face à l’autorité despotique, une ode à la révolution et à l’insurrection: Orchid de Morello, Hepburn & Jackson.
Il faut un symbôle, une marque d’espoir ou tout du moins un élément qui galvanise les foules et qui leur rappelle que tant que l’on est debout, il faut se battre. Là, c’est le masque de l’ancien général qui se rebella contre le dictateur qui est cet étendard, mais ne peut pas le porter qui veut, les conséquences sont mortelles pour ceux qui n’y sont pas aptes. Nos héros ne sont pas des foudres de guerre, mais ils font biens partis de ceux qui ont peut-être peu à perdre, mais ce qu’ils ont, ils y tiennent et ils seront capables de surpasser leurs limites. Orchid, elle, part de bien bas, obligée de jouer de ses charmes afin de subvenir aux besoins de sa mère et de son petit frère, ses deux tatouages lui rappellent sans cesse qu’elle est la propriété d’autrui et qu’elle doit toujours se rappeller qu’elle est sa place ! Le destin se jouera bien évdemment d’elle et l’amènera bien au-delà des ses espèrances.