Coups de coeur

Duel au soleil pour Xavier Dorison

Undertaker

Xavier Dorison est LE scénariste de Janvier. Avec 2 gros lancements de séries : Undertaker et Ulysse 1781. Alors le papa de Long John Silver, Sentinelles, Sanctuaire ou encore Le complexe du Chimpanzé (et j’en oublie plein d’autres) revient en force en 2015.

Je commence avec mon chouchou :

undertaker2Undertaker (Dargaud) : Xavier Dorison fait a nouveau équipe avec l’excellent Ralph Meyer qui est au top de sa forme. Après nous avoir embarqué dans un récit viking avec Asgard que je vous recommande, le duo nous emmène cette fois sous le soleil du désert américain. Ambiance western spaghetti garantie… Donc tout commence quand Jonas Crow, notre croque mort (undertaker), se fait appeler par l’un des plus grands chercheurs d’or qui a un contrat à lui proposer. Mais un contrat bien spécial… L’homme en question va lui demander de conduire la dépouille de son corps dans un lieu qui devra rester secret de tous,dès le lendemain et seule la fille de ce dernier saura où se trouve le fameux lieu. Comme notre héros n’est pas un homme de parole mais d’action, il va accepter le contrat contre un forte somme que lui remettra la fille de son commanditaire une fois le travail accompli. Une fois le contrat signé le chercheur d’or s’offre un dernier festin princier et ingurgite  toutes ses pépites d’or avant de se donner la mort. C’est à ce moment que commence vraiment l’aventure…

0OM0TITiKTJq9vuwUg5cJ2ztqG5PVGqL-page6-1200Xavier Dorison signe là un scénario très classique qui puise toute sa force et son originalité dans la construction de son personnage principal, mais aussi dans les seconds rôles qui sont très bien écrits, à l’exemple du personnage de la gouvernante chinoise un personnage haut en couleurs. Côté dessin Ralph Meyer, reste le meilleur argument de cet album. La qualité de ses 56 pages justifie à elle seule le fait que cet album doit trouver sa place dans toutes les bonnes bibliothèques de BD. Digne héritier de Jean Giraud (Blueberry) Ralph Meyer impose son style tout en marchant dans les pas des grands de la BD. Donc ne soyez pas étonnés de trouver ce récit classique, non on ne révolutionne rien avec Undertaker on nous rappelle  juste ce qui fait la marque des grandes BD. Espérons que notre croque-mort ait encore de long jours devant lui…

Ulysse

Je vous parlais de duel au soleil et pour avoir un duel il faut être 2 et la deuxième série de Xavier Dorison c’est :

UlyssecouvUlysse 1781 (Decourt) : Nous sommes toujours sur le territoire américain, mais période guerre d’indépendance. Ulysse McHendricks vient d’ailleurs de sortir victorieux de cette guerre et alors qu’il fête dignement sa victoire avec ces soldats, son fils débarque venant lui dire que le village et la femme qu’il a laissé pour partir à la guerre ont besoin de lui puisqu’ils sont tombés entre les mains d’un ignoble anglais (ce ne serait pas un pléonasme ça ? le grand libraire) . Alors que notre héros vient de finir une guerre et qu’il se voit mal reprendre une vie normale, la venue de son fils va précipiter les choses et avec ses anciens compagnons ils vont prendre la route de la maison. Mais  tout comme son homonyme grec, Ulysse aura du mal à retrouver sa route et son parcours sera semé d’embûches, dans l’ouest sauvage où mystère et chamanisme vont faire perdre le nord à notre héros et ses équipiés.

Pour cet album Xavier Dorison confit son récit au crayon de Eric Hérenguel. Le dessin nous plonge directement dans un univers très riche et dense. On pardonne même une certaine rapidité au dessinateur ou certains traits de travers tant on prend du plaisir. Le duo signe un très bon début de diptyque, qui fera plaisir aux amateurs de BD simple et efficace. Vous ne vous prendrez pas la claque de votre vie mais un bon moment de lecture c’est sûr.

Le plus gros défaut que peuvent avoir ces deux séries  est certainement la sur-médiatisation qui a été faite autour de leur sortie, à tellement vous dire que c’est génial que vous serez déçus du résultat. Donc n’en attendez pas trop mais laissez vous séduire par ces bonnes BD.

Et puisque j’ai commencé en parlant d’un duel, il faut forcement un gagnant. Donc si Jonas Crow devait rencontrer Ulysse et bien je miserais sur Jonas Crow notre Undertaker pour son coté gâchette facile et mystérieux face à un Ulysse qui mise tout sur sa force brute.

Syndrome

C’est article aurait pu se terminer là mais 2015 est vraiment l’année Dorison puisqu’il vient de sortir la suite que l’on attendait plus :

Syndrome1Le Syndrome d’Abel (Glénat) : Certaines personnes dont je fait partie avaient découvert le premier tome en 2008, puis depuis on nous a annoncé à plusieurs reprises son retour à chaque fois reporté jusqu’à ce début 2015 ou le tome 2 et 3 sont sortis en même temps (ne me demandez pas pourquoi, je ne comprends pas). Maintenant que ces petit détails éditoriaux sont réglés nous pouvons nous plonger dans ce récit complet en 3 volumes.

L’histoire est assez simple un homme qui avait plutôt bien réussi dans la vie va tout perdre lorsque sa fille va tomber malade,en l’espace de très peu de temps il va perdre sa fille, sa femme qui ne veut plus vivre avec lui et se retrouve avec une dialyse sur le dos. Et cerise sur le gâteau il va être victime d’un accident de voiture. Et c’est à ce moment que l’intrigue commence puisque notre personnage ce réveil 7 ans plus tard sans savoir ce qui lui est arrivé et lorsqu’il va chercher à reprendre contact avec des gens, ses anciens amis vont le fuir sans même être étonnés qu’il ne soit pas mort…

Si vous aimez le récit d’ambiance, vous ne serez pas déçus, tout comme dans le Protocole Pélican ou Génétiks, Marazano sait mener l’intrigue et cette fois c’est lui au crayon. dans le premier tome il nous livre un coup de crayon plein de fougue et d’énergie, puis dans le tome 2 et 3 il se rapproche plus du style de son complice de toujours Ponzio (complexe chimpanzé, Protocole Pélican…)

Si vous voulez en savoir un peu plus, attention au « spoilers » qui vont suivre. comme je vous le disais, tout est dans l’ambiance et les découvertes que l’on va faire petit à petit. Mais si vous aimez les histoire des hommes démesurément riches, qui paient des scientifiques pour mener des expérience sur l’au-delà vous allez être servis. Car si je vous disais que le sacrifice d’un homme pourrait nous permettre de savoir ce qui il y a après la mort, seriez vous prêts à sacrifier une vie, voire sacrifier la votre …

Bref si vous avez déjà aimé les autres albums de Marazano, pas de soucis foncez.

Les belles surprises de ce début 2015

 

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L’enchantement se fait sentir parfois dès le premier coup d’oeil, et lorsque Zidrou est au plus grand de sa forme, cela donne des ouvrages comme, Les 3 fruits aux éditions Dargaud, le duo d’auteurs de La peau de l’ours, Zidrou & Oriol est de retour pour un nouveau One-shot, une histoire respectant les codes du conte traditionnel.

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La peau de l’ours était déjà l’un de nos coups de coeur, et était un récit contemporain qui se déroulait sur une petite île Italienne, un « Parrain » aveugle et vieillissant racontait au jeune homme qui vient lui faire la lecture chaque jour, l’histoire de sa vie. Une ambiance assez proche du film Le facteur, de Michael Radford avec Philippe Noiret, tant pour le lieu où se passait l’histoire que pour l’échange qu’il y a entre les deux hommes dans les deux situations. Là, pour le coup nous changeons radicalement d’ambiance, et Oriol change de style graphique, et je dois bien avouer que dans cet album, son dessin, sa colorisation et la mise en scène, portent aux nues ce conte.

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Il était un royaume, où tout allait pour le mieux, Le roi a amené son peuple dans une période de paix et de prospérité, il a épousé celle qu’il aimait, plutôt que de faire un mariage de raison, et tous deux sont les parents de 4 magnifiques enfants, 3 garçons et une fille, cumulant à eux 4, les plus grandes qualités et vertus que leurs parents pouvaient espérer.

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Mais l’homme restera toujours un éternel insatisfait, et, le roi sentant l’étreinte de la vieillesse et de la mort de plus en plus pressante, il se lance en quête du secret de l’immortalité. Il s’adresse tout d’abord à ses 3 mages détenant chacun les secrets de l’histoire des hommes, des secrets de l’univers et des mystères de la matière; connaissance occulte ou non, tous trois donnèrent la même réponse au vieux , c’est là chose impossible que vous nous demandez messire, le sort de chacun est inéluctable… la mort! Ivre de colère, c’est bien la mort que le roi offrit à ses savants, mais la venue d’un étranger, au courant de la quête du monarque, va tout bouleverser, il détient le secret que le roi convoite, mais c’est contre la main de sa fille, que le roi pourra obtenir ses réponses, et ce sera au plus brave de ses fils que reviendra l’élément essentiel à la quête du père. Tous 3 devront donc partir chacun de leur côté, relever le défi qui prouvera sa valeur et sa bravoure, avant de revenir au château… Je vous laisse pantois et vous invite chaudement à découvrir la suite et la fin de l’histoire dans: Les 3 fruits de Zidrou & Oriol aux éditions Dargaud, une histoire en 1 tome.

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monstres2Avec Un océan d’amour, de Lupano & Panaccione chez Delcourt, beaucoup sont ceux qui ont découvert q’un récit sans paroles pouvaient les surprendre et les séduire. Avec Monstres, de Gustavo Duarte aux éditions Paquet, je ne vous propose pas le même OVNI qui chamboulera votre vie, mais un sympathique voyage burlesque, abordable par les petits comme les grands, des monstres méchamment rigolos.

Cela commence avec le genre de gag classique mais toujours efficace, du pêcheur qui brave les intempéries, et qui, après un âpre combat effréné, sort fièrement de l’eau au bout de sa ligne, un majestueux poisson qui fera la joie de ses proches à son retour, ainsi qu’un bon festin. Et c’est dans ces moments là, que la tête de l’individu fait un quart de tour, et se rend compte qu’il est lui même le prochain repas d’un tout autre poisson, bien plus grand et beaucoup plus féroce.

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S’en suit la fatale invasion sur la côte, de toutes sortes de monstres, s’inspirant de la pieuvre à la tortue, Gustavo Duarte va bousculer les habitudes de celles et ceux qui profitaient de la plage, qui travaillent aux docks ou bien au musée. Lorsque c’est un enfant qui en réfère à un adulte, celui-ci le regarde d’un air amusé, et estime que ces enfants, avec tout ce qu’on leur montre à la télévision, ont décidément une imagination débordante. Heureusement le vieux Pinô veille au grain et va reprendre les choses en main. C’est fluide, c’est drôle, c’est beau… et même si l’album fait 78 pages, cela reste un peu court.

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ile5La collection 1000 feuilles de Glénat propose des choses curieuses, des récits atypiques avec bien souvent des dessins peu conventionnels. L’un de mes tous premiers coups de coeur de cette année est allé pour L’île aux femmes de Zanzim.

Céleste Bompard, céleste le bien nommé puisqu’il est pilote/voltigeur/as de la pirouette; nous sommes en 1913 lorsque Céleste fait démonstration de ses talents de pilote au manche de son aéroplane, les risques qu’il prend fait chavirer le coeur des belles et lui permettent d’enchaîner les conquêtes. Mais voilà que la guerre est déclarée, et lorsque l’on a les talents et l’adresse de Céleste, on est obligé de les mettre au service de la nation.

Le voilà donc, 2 ans plus tard, toujours à bord de son aéronef, survolant cette fois un tout autre danger que les risques encourus lors de ses voltiges, cette fois ce sont les obus ainsi que les balles crachées depuis le sol qui manquent de mettre sa vie en péril. En découvrant qu’il prend des risques insensés pou permettre au courrier des Poilus de parvenir jusqu’à leur belle, Céleste est outré, ses talents pourraient être bien mieux utilisés que pour de telles futilités.

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Chose curieuse, en fait l’histoire commence chronologiquement, un tout petit peu plus tard, Céleste est échoué sur une île, déserte ? Paradisiaque ? Cela il ne le sait pas encore. Les premiers temps il faut d’abord penser à survivre, se nourrir, ne pas se laisser gagner par le sentiment de solitude et d’isolement, ne pas basculer dans la folie et faire fi de ces illusions qui viennent vous perturber l’esprit. Au fil du temps et de maintes explorations, il s’avère que Céleste va découvrir qu’il n’est effectivement pas seul sur cette île, et que ses rêves les plus fous viennent peut-être de se concrétiser.

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La situation ne semble pas être idyllique pour autant, et sa posture, peut-être pas aussi envieuse qu’il pourrait nous paraître. Que va t’il advenir de Céleste au milieu de toutes ces créatures « célestes » ? Zanzim vous invite à un périple qui vous émoustillera tout autant qu’il vous amusera. Une histoire en un seul volume.

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Dans cette sélection, tout ne pouvait pas être rose, Le divin, de Asaf Hanuka, Tomer Hanuka & Boaz Lavie aux éditions Dargaud fait pourtant partie de ma sélection. En ouvrant l’album la première fois, je reste très partagé, si certains éléments captent mon attention, j’ai la très nette impression qu’il y a quelque chose qui me fait tiquer, sans savoir l’expliquer.

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 Le projet est né de la réaction et les sentiments qu’ont inspiré aux auteurs une photo, celle de 2 enfants, les jumeaux qui menèrent la « God’s army« , une insurrection en Birmanie, alors que la légende vous indique que ces deux enfants ne sont alors âgés que de 12 ans, l’expression que vous pouvez lire sur leur visage reste choquante et troublante, on ne souhaite ne jamais croisé tel regard, que ce soit en face de vous ou bien dans une glace.

La volonté des auteurs est d’aborder les ingérences des pays occidentaux dans des pays en conflit où il est facile de s’immiscer et de faire du business avec des plans plus que louches. Mais ils souhaitent également traiter des enfants soldats, et c’est avec intelligence qu’ils réutilisent les légendes qui entourainet ces deux jumeaux de la « God’s Army », il ne faudra donc pas être choqué par la tournure fantastique que pourra prendre le récit.divin1 Un titre surprenant et qui au final porte brillamment son sujet avec tout l’impact que les auteurs souhaitaient certainement mettre en place.

Le manga en freestyle !

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Après le rush de fin d’année qui commence pour nous courant novembre et se termine fin janvier, on se rend compte que l’on vous a délaissé tout ce temps, en fait on est navré de ne pas avoir le temps de s’offrir le petit moment de détente que l’on vous consacre habituellement pour partager nos coups de coeur. Et pourtant, il y’en a eu des choses bien entre temps et seuls ceux qui ont eu l’opportunité de venir en magasin ont pu bénéficier de nos conseils avisés.

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Encore une fois je reviens à la charge avec quelques mangas, il y’en aura pour tout le monde, les petits et les grands, les sensibles et les adeptes de curiosités. En premier lieu, deux nouveautés: la première est une série en 4 tomes, Averses turquoises de Kou Yaginuma aux éditions Clair de Lune. Souvent vous nous demandez des séries abordables dès le plus jeune âge si possible courtes, nouvelles et déjà finies, ce qui fait 3 choses à la fois, et dans ces cas là on aurait tendance à vous conseiller un oeuf Kinder… Les 4 tomes sont parus en ce début d’année, et je vous la conseillerais pour un public à partir de 8/9 ans. C’est mignon comme tout, l’histoire se déroule au moyen-âge au Japon, nous nous intéressons à 3 enfants: Rintarô, jeune orphelin recueilli au sein d’une famille de Samouraï et qui a sur les épaules la lourde réputation de son père qui serait mort comme un lâche au cours d’une des dernières batailles; Fusuke, arrivé depuis peu dans la région, son côté impassible a tendance à agacer mais il devient très vite l’ami de Rintarô et l’aide à améliorer ses talents de bretteur, le garçon s’attire pourtant l’intérêt de notre troisième protagoniste, Ito, jeune fille de la famille la plus noble du village, elle détient un tempérament tempétueux et n’aspire qu’à une chose, être la plus grande combattante au maniement du sabre. Elle passe donc son temps à défier tous les garçons aux alentours, et l’arrivée de Fusuke lui offre un défi enfin à la hauteur de ses espérances mais le jeune homme ne cesse de reporter leur rencontre. C’est une histoire riche en éléments culturels, abordable pour tout public, bourrée d’humour et de divers centres d’intérêts, une petite perle de rosée en ce début d’année.

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Les éditions Komikku ne sont pas en reste pour nous surprendre agréablement, Le nouveau Tom Sawyer,Le chef de Nobunaga, L’île infernale… et avec Minuscule de Takuto Kashiki, ils font mouche et tout pareil que Averses turquoises, on s’adresse à un public jeunesse mais également aux adultes qui cultive leur âme d’enfant. Contrairement à son habitude, l’éditeur n’a pas mentionné en combien de tomes cette série va se déclinée mais pour ma part je suis preneur quelques soit sa longueur.

hakumei1Hakumei & Mikochi sont nos deux héroïnes de Minuscule, minuscule car elles le sont, pour celles et ceux qui ont connu les Minipouss ou qui ont eu l’occasion de lire Nanja Monja, vous avez saisi le principe de voir des êtres minuscules face au monde à l’échelle que nous connaissons, mais dans le cadre de notre histoire il n’est pas question (pour le moment du moins) de la présence d’humains (peut-être cela viendra-t’il plus tard). Il n’empêche que l’o retrouve des habitations et des objets de la vie de tous les jours, on accepte le fait qu’elles soient capables comme les autres habitants qu’elles puissent converser avec les animaux ou que ceux-ci puissent être meuniers, marchands…

Elles vivent au milieu de la forêt, Hakumei est bricoleuse et est capable de tout réparer, elle est tellement douée qu’elle est un petit peu désoeuvrée car ses réparations tiennent longtemps. Mikochi a quant à elle de nombreux talents, bonne cuisinière, capable de confectionner de magnifiques pièces d’étoffes, elle sait également séduire de sa voie cristalline  (et oui, ça vous épate pas un peu de savoir que l’on devine sa voix par le biais d’un manga) son auditoire, y compris s’il s’agit des esprits des objets anciens.

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Honnêtement, (ne l’ai jamais été avec vous ?) c’est du bonheur en barre, ou en livre pour l’occasion, de la tendresse, de la douceur, tant dans l’histoire que dans le dessin, la petite bouffée d’ oxigène qui fait du bien et qui détend. On s’attache rapidement à elles, on prend plaisir à partager leurs aventures et leurs rencontres. Une touche d’espièglerie, ce n’est pas la vie de Candy mais celle d’ Halumei & Mikochi, vivement la sortie du tome 2 pour replonger dans leur univers.

Bon, maintenant on va élever le niveau de lecture, mais rester toutefois dans des choses abordables pour tout public, pour adolescents et adultes, le grand retour de l’un des plus grands maîtres du manga indépendant, Taiyou Matsumoto (Amer béton, Number five, Le samouraï bambou…) avec Sunny aux éditions Kana, et Les naufragés de Min-Ho Choi, l’auteur de Moi, jardinier citadin, son titre précédent et celui-ci sont sortis aux éditions Akata.

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sunny1Taiyou Matsumoto a toujours reconnu avoir été profondément inspiré par des auteurs comme Moebius ou Katsuhiro Otomo, et comme ces deux maîtres, ses oeuvres sont très atypiques de ce que l’on peut lire habituellement, et c’est pour ça, qu’à travers le monde entier son talent est reconnu et encensé.

Sa dernière série en date, débutée au Japon depuis 2010 parait seulement maintenant en France dans la collection Big Kana: Sunny.

Sunny, c’est le nom du modèle de la carcasse de voiture qui repose dans le jardin de cette maison qui accueille ces jeunes en difficultés, certains sont orphelins, d’autres sont placés là en attendant que leur parents règles certains problèmes judiciaire, conjugaux… Sunny, un ensoleillement dans la vie de ces enfants qui peuvent rêver qu’au volant de ce bolide s’offre à eux une virée à l’autre bout du pays, des courses poursuites palpitantes, un rendez-vous amoureux…

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Dans ce premier tome vous ferez la rencontre des enfants qui résident ici, de ceux qui les aident au quotidien, 6 nouvelles intimistes et surprenantes. Si vous ne connaissez pas Taiyou Matsumoto, c’est une belle occasion de découvrir le travail de cet artiste au trait si particulier, bien loin des idées stéréotypées que vous pourriez avoir sur le manga, on ne retrouve pas la folie que pouvaient contenir certaines de ses oeuvres mais néanmoins, celle-ci garde la richesse imaginative qui caractérise l’auteur. Un incontournable de la bédéthèque idéale.

naufragescouvBon c’est pas du Manga mais du Manwha, entendez par là que c’est de la bande dessinée Coréenne, Min-Ho Choi a déjà été publié précédemment par les éditions Akata avec, Moi, jardinier citadin, une histoire en 2 parties où l’auteur parlait de son expérience où il a découvert les joies du jardinage dans les espaces que l’on peut louer en ville et (re-)découvrir le plaisir de faire pousser et récolter ce qui va garnir son assiette.

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C’est avec un autre récit en 2 tomes qu’il revient, Les naufragés; cette fois moins autobiographique mais toujours dans un état d’esprit calme et contemplatif. Vous allez découvrir un jeune homme qui revient dans la maison de son enfance et qui compte y installer une boutique qui proposera des poissons pour aquarium. Outre les éléments techniques et explicatifs au sujet des différentes variétés, de comment entretenir un aquarium, le décorer… on suivra également la relation qui se met en place entre le jeune homme à la chevelure blonde et très fournie et sa toute première cliente qui travaille dans son quartier, je ne peux vous révéler dans quel secteur d’activité.

Outre le sujet, ce qui peut interpeller le lecteur, c’est le style graphique original de l’auteur qui peut séduire, très coloré au tons très clairs, ses personnages sont surprenant avec de bonnes bouilles qui accentuent le côté humoristique du récit.

sarucouv Je gardais le meilleur pour la fin, le plus surprenant par la même occasion, deux titres surprenants, deux one-shot.

Le retour aux éditions Sarbacane de Daisuke Igarashi, l’auteur de la somptueuse série, « Les enfants de la mer« , terminée en 5 tomes, récit poétique et écologique. Aujourd’hui il nous propose un récit de Science-Fiction: Saru.

saru3C‘est une course poursuite à travers le monde et qui prend sa source depuis l’aube de l’humanité, des phénomènes inexpliqués qui ont marqués la mémoire des hommes: un tremblement de terre au XVIIe siècle qui ravagea Pékin, l’ événement de Toungounska de 1908… Et une prédiction de Nostradamus prévoit le retour la Bête pour 1997 à Angoulême (rien que ça, comme-ci ils ne frôlaient pas déjà la catastrophe avec la présence chaque début d’année, de tous ces auteurs de bandes dessinées). Nous allons suivre plusieurs personnages qui tentent d’élucider tous ces mystères et prémunir la terre d’une fin catastrophique. En recoupant des légendes de différentes cultures disposées un peu partout à travers le monde, ils vont avancer petit à petit, mais rappelez vous que l’heure tourne et le dénouement semble inéluctable.

Là encore le dessin surprendra plus d’un, nous sommes loin des mangas classiques, un dessin très dense et riche en coups de crayons. Un énorme pavé qui vous prendra un petit moment de votre temps pour le finir.

midgamecouvEt le top du top, s’il ne vous faut en choisir qu’un seul, Le coup de coeur du grand libraire, qui l’a attendu longtemps, TRES longtemps: Mindgame, de Robin Nishi publié aux éditions Imho. C’est le même genre d’ovni qu’Amer béton, un récit plein de folie, de stupidité, de rocambolesque… plein de plein.

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Robin Nishi, c’est l’auteur, mais c’est aussi le personnage principal de cette histoire, un jeune homme qui souhaiterait faire des manga mais qui végète un peu en ce moment. Il croise dans le train une vieille connaissance à lui: son amour d’enfance, Myon. Ils se sont perdu de vue depuis un moment, la faute en revient au père de Myon, qui a tendance a s’attirer les ennuis, et principalement avec des usuriers ou des mafieux, lui et sa famille ont donc été obligés de disparaître dans la nature. Ils tiennent maintenant une petite gargote, tout du moins Myon et sa soeur Yan se retrouvent en charge du restaurant de brochettes que leur père a ouvert, mais ce dragueur impénitent délaisse son établissement. Les frasques du père vont une nouvelle fois leur apporter des ennuis, et c’est Nishi qui va en faire les frais, c’est dès le début de l’histoire que notre narrateur va se prendre une balle (dans le trou prévu à cet effet, si vous voyez ce que je veux dire…) qui finira son chemin pour lui exploser le crâne. Et c’est ainsi que Nishi va rencontrer Dieu !

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mind3Vous l’aurez compris, si je ne m’arrête pas maintenant, je suis bien parti pour vous raconter toute l’histoire, mais sachez ceci, il existe également une version en film d’animation qui a la particularité d’allier toutes les techniques possibles et imaginables d’illustrations, d’animations et de mises en mouvement. Accessible pour un très large public, vous n’aurez pas fini d’être surpris et de vous amuser avec cet ovni.

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Bonne lecture et à la prochaine.

Fins de séries

bluecouvBonjour amis lecteurs, il est parfois bon de se dire qu’une série se termine, même si l’on peut avoir un pincement au cœur de dire au revoir à des personnages auxquels on s’est attaché, mais fort heureusement on peut toujours relire leurs aventures et apprécier une nouvelle fois l’invitation au voyage. Certaines séries paraissent trop courtes ou trop longues, on a un goût de trop peu lorsque l’on a pu les dévorer rapidement ou bien certaines séries ont commencé il y a tellement de temps que l’on y croyait plus ou bien que l’on a oublié que le dernier tome pourrait paraître un jour, parfois c’est aussi à force de changement d’éditeurs.

bluecouv1La tuerie absolue, (est-ce que j’exagère ?), ce fut Blue Note de Mariolle & Bourgouin aux éditions Dargaud, un premier tome paru en septembre 2013 et le deuxième, et fin de l’histoire en ce début octobre 2014, deux albums, deux histoires individuelles mais qui se déroulent en même temps au même endroit, deux personnages qui vont se croiser ou avoir à faire aux même interlocuteurs, l’un est boxeur, l’autre bluesman, tous deux ont vu leurs pas les conduire vers New York à 30 jours de la fin de la prohibition, une période propice à de multiples changements et affaires louches.

Jack Doyle, issu des bas quartiers de la ville, il a su se hisser aux sommets dans le milieu de la boxe, adulé par la foule et surtout les gens simples qui voyait en lui un héros de leurs quartiers, il a pourtant fait une croix sur la gloire en réalisant combien ce milieu pouvait être pourri. Il vit dorénavant de combats clandestins, touchant un maigre cachet qui lui permet de vivre au jour le jour, c’est alors que resurgit de son passé Egan, celui qui se faisait du beurre sur son dos et ses combats, un homme fourbe mais malin qui sait comment piquer au vif ses interlocuteurs. Si Jack a gagné son dernier combat avant de tout quitter, il sait que le match était truqué, et voici que son vieil « ami » lui propose de le rejouer mais sans magouille cette fois.

blue1Ray Jameson, lui, vient du sud des Etats-Unis, de ces provinces où les noirs sont considérés comme des moins que rien, il est guitariste et passe ses nuits dans les bouges insalubres où l’on joue toute la nuit, sa chance, s’il souhaite la saisir, c’est dans les grandes villes qu’il devra la tenter. Il débarque à New-York, la guitare à la main avec pour seule possession son costume miteux et le dernier conseil qu’un vieil homme lui a confier avant de partir: trouver le Dante’s Lodge, le plus beau club « à c’qu’on dit ». Alors que l’indifférence des citadins le laisse perdu au milieu de la cohue, c’est en suivant un chat errant que ses pas le mèneront devant le fameux club. Il est talentueux, ça oui, et il arrive à séduire, après une épreuve d’entrée, le patron qui accepte de lui donner sa chance.

blue2Ray sait y faire pour mettre le public en transe et va rapidement susciter des jalousies, mais tout le talent d’interprétation n’est rien si l’on a pas la créativité et l’originalité qui permet d’atteindre les sommets de la gloire et la consécration. Seul le dépassement de lui même lui permettrait de pouvoir enregistrer un jour ses propres morceaux et ainsi partager sa musique avec le plus grand nombre et rentrer dans la légende.

blue3Comme vous pouvez le constater avec cette mise en place, c’est une magnifique histoire que les auteurs ont écrit là, et que dire de la mise en image qui est à couper le souffle, y compris aux lecteurs les plus exigeants, rien à dire si ce n’est une apothéose que cette histoire en tomes qui vient de rentrer dans la catégorie des plus grands titres de l’histoire de la BD, et je n’exagère pas, croyez moi.

orcouvL’or et le sang t4- Khalil, de Bedouel, Merwan, Defrance et Nury, voici un récit qui se sera fait attendre mais la faute n’est pas à imputer aux auteurs, la série à débuté aux éditions 12Bis et prend fin chez Glénat qui aura repris une grande partie du catalogue.

or1C’est une belle histoire d’amitié qui commença dans les tranchées au cours de la première guerre mondiale autour d’un hérisson… d’un hérisson ? Oui mais alcoolique de surcroit ! Voilà comment s’attacher un petit animal en lui créant une dépendance éthylique, mais qui s’avère être le meilleur système de prévention contre les attaques au gaz moutarde des allemands lorsque l’on est coincé dans les tranchées. Léon Matilo est d’origine Corse, issu du milieu populaire, il a l’art de la débrouille et de la survie dans la peau, le lieutenant Calixte Frampéand, lui, vient d’une famille aisée, bien Française et propriétaire d’une entreprise à qui la guerre a bien profiter.

Les horreurs de la guerre ont souder cette amitié, et le retour à la vie civile réserve son lot de désillusions et ne permet pas toujours de se réintégrer dans un mode de vie, qui vous le découvrez, ne vous correspond pas. C’est alors que votre ancien compagnon d’arme resurgit avec des idées bien tentatrices, d’aventure et de risque qui vous redonne le goût de vivre. Léon rejoint Calixte et lui propose de marcher des les traces d’un ancien pirate qui écumait la Méditerranée et qui enchanta son imagination d’enfant, nous sommes à la sortie de la première guerre mondiale, il y a un tas d’armes en circulation et les Berbères du Rif sont en pleines insurrection, il y aurait un bon coup à jouer en leur fournissant les moyens de se débarrasser de l’occupant espagnol.

or&sangL’or et le sang, un récit d’aventure comme rarement on a l’habitude d’en lire ces dernières années, le talent incontesté de Nury (Il était une fois en France, La mort de Staline, Silas Corey, W.E.S.T. …) a mettre en place ses histoires dans des contextes historiques, associé aux talents graphiques de Merwan & Bedouel et leur ambiance si particulière. Un récit en 4 tomes qui rentre également dans les grands incontournables de la bibliothèque idéale.

altercouvEh oui, celle là aussi se termine, le 11ème volume de Alter Ego est sorti, le premier cycle se composait de 6 tomes à prendre dans n’importe quel ordre puis un 7ème volume donnait une première conclusion, le second cycle reprenait le même procédé sur 3 tomes et Verdict conclue définitivement le récit.

alter2Un phénomène mondial vu par 6 protagonistes, touchés chacun de différente manière à chaque fois et qui permettait une vue d’ensemble de l’affaire et ce quelque soit leur implication. Une histoire qui touchait d’une part un côté scientifique, de l’autre un polar politique et qui rendait pour le tout une hypothèse anticipative de l’évolution sociétale, la saison 2 étant une projection des répercutions des révélations de Ultimatum qui concluait la saison 1.

Darius, Camille, Jonas, Noah, Fouad, Park, Delia, Teehu & Gail, ils sont le fruit de la collaboration des auteurs suivants: Renders, Lapière, Zuga, Erbetta, Reynès, Bénéteau, Efa & Elias, une fine équipe qui a vu leur projet paraître aux éditions Dupuis, un concept original d’approche de l’œuvre, en effet lorsque vous tenez l’un des 6 premiers tomes entre les mains et que vous regardez la 4ème de couverture, on vous le présentait comme étant le premier de la série, même récidive avec les 3 tomes du deuxième cycle.

alter1Alors que jusqu’à présent la science restait impuissante face au SIDA, voilà qu’une personne ayant des moyens financiers quais illimités a jouer les mécènes, du coup, les médecins ont pu développer de nouvelles recherches: s’ils ne peuvent soigner les malades actuels, ils ont tout de même trouver un vaccin qui fait que plus personne ne tomberait malade. Mais le plus important, en tout cas aux yeux des puissants de ce monde, ils ont découverts une nouvelle de taille: il existerait un lien qui unirait des personnes à travers le monde et l’état de santé des uns influencerait celui des autres. On propose aux personnes riches, aux chefs d’états, à toute personne ayant des moyens et quelque chose à protéger ou à perdre d’investir dans une organisation qui protégerait leurs intérêts et ce, aux détriments d’autres personnes à travers le monde.

Une série originale et sympathique avec un graphisme qui arrive à se distinguer des séries actuelles.

voleurscouv Très, très attendu, le second tomes des aventures des Voleurs de Carthage de Appollo & Tanquerelle, La nuit de Baal-Moloch aux éditions Dargaud est sorti également. Deux aventuriers, un Carthaginois et un Gaulois tentent de faire main basse sur les trésors de la ville, alors que Rome et ses armées, menées par Scipion, approchent pour réduire à néant sa plus redoutable ennemie. Hervé Tanquerelle nous étonne une nouvelle fois avec son dessin, les images sont intenses, on est captivé par les scènes de sacrifice, les mouvements de foule et la razzia que les soldats romains font sur la ville. On a un pincement au cœur a quitter nos deux compères et leurs compagnons d’infortune, sincèrement j’aurai bien voulu avoir l’opportunité d’attendre encore une année supplémentaire afin de me plonger une nouvelle fois dans ce récit donc pour ma peine je sais déjà que je les relirai, Appollo étant un scénariste que j’affectionne particulièrement (L’île bourbon 1730, Biotope, Commando colonial…).

voleurs2Nous avons également sur le podium, La fin de l’histoire de Bourgeon, Le cycle de Cyann t6, Les aubes douces d’Aldalarann et cette fois c’est chez Delcourt.

Chez le même éditeur, une série qui prend fin dix ans après son lancement: Le régulateur t6, NYX, de Corbeyran & the Moreno family.

Et la semaine prochaine, vous êtes très nombreux à l’attendre: Magasin Général t9, le dernier tome!!!!!!!!!!!!!!!!

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Et les enfants dans tout ça ?

harlemcouvC’est bien beau de vous proposer plein de belles choses à lire, mais c’est bien vrai, il ne faut pas oublier nos charmantes petites têtes blondes, leur donner le goût de la lecture, titiller leur imaginaire, les surprendre et les faire rire. Et pour commencer, vous souvenez vous de Passages secrets dans la collection KSTR de Casterman, un album que nous vous avons souvent conseillé ? Oui ? Non ? Qu’importe, sachez toutefois que les auteurs, Goum & Boriau sont des retour avec une nouvelle curiosité: Harlem, sur la route du diable, aux éditions Physalis cette fois.

harlem1Alors je vous ai conseillé la dernière fois Love in vain de Mezzo & Dupont, la biographie de Robert Johnson, voici que le célèbre Bluesman est de retour, tout du moins d’une certaine façon. Harlem est un jeune New-Yorkais des années 70′, il vit avec sa mère et ses frères et sœurs dans un hôtel miteux de Harlem (tient donc), le propriétaire, un homme sans scrupule vient tout juste de leur donner son préavis afin qu’ils libèrent leur appartement, parce qu’ils ont du mal à payer leur loyer. L’échéance n’est que de 24 heures, mais ils leur reste un espoir, le frère aîné de Harlem, Jazon alias Jazz, est en pleine séance d’enregistrement pour un producteur de musique, le cachet permettrait de ne plus se soucier des menaces du propriétaire, mais apparemment, son petit cœur a peu de chance d’y être sensible. Dans cette délicate situation, Harlem a tout de même une bouffée d’oxygène, comme son frère, il est fan de musique et Jazon vient de lui offrir la guitare que le producteur venait de lui céder.

harlem2L’enfant commence a jouer quelques notes et subitement une drôle de réaction s’en suit, le fantôme de Robert Johnson en jailli et lui parle. Seule une personne capable d’en jouer avec âme et passion est susceptible de rentrer en communion avec le bluesman. Mais ainsi que va le révéler le guitariste, le cadeau qui vient d’être fait par le PDG de Crossroads Records n’est pas sans conséquences pour le jeune homme et sa famille. Le fil de l’histoire revient sur une partie des légendes qui tournent autour de Robert Johnson et de cette musique « pernicieuse ».

L’originalité du choix graphique des auteurs continue a charmer et à donner à l’album une petite touche de fantaisie proche des films d’animations, ce qui facilite d’une certaine façon l’immersion pour les jeunes lecteurs qui n’ont pas encore l’habitude de la lecture.

talismancouvOn continue avec une histoire surprenante et qui touche le goût pour la lecture, ET l’écriture, Le talisman des Midolcans, Geneviève Tomate, de Jean-Blaise Djian au scénario, Sébastien Corbet & Adélaïde Camp au dessin, aux éditions Vagabondages.

Geneviève Tomate est une charmante petite fille de 14 ans qui malheureusement a déjà connu un drame dans sa vie, en effet elle a perdu ses parents qui ont été victimes de balles perdues au cours d’un braquage dans les rues de Paris. Depuis, elle vit avec ses grands parents dans un quartier parisien où tout le monde se connait, a ses petites habitudes.

talisman2Sur les conseils judicieux de son libraire, sa grand-mère vient de lui offrir un livre merveilleux qui vient chambouler la vie de Geneviève: Le seigneur des anneaux ! Alors, c’est décidé, aux prochaines grandes vacances, la petite fille va devenir une adolescente qui souhaite couper court avec les jeux infantiles et se mettre à l’écriture. Elle commande tout le matériel nécessaire à sa grand-mère qui se rendra chez le papetier du quartier afin de s’y procurer, cahier, plumes, encres…

Au fin fond de la Normandie dans la maison familiale, elle va investir la cabane que son père fabriqua quand il était jeune, ce sera son refuge et lieu de création.

talisman1Ce sera l’histoire de Guenièvre, une orpheline qui fut recueillie par un pirate, avant que celui-ci ne se fasse arrêter par la marine royale, et pendu haut et court au plus haut mat de son navire laissé à la dérive, un symbole et un avertissement pour les autres frères de la côte. Guenièvre qui s’était cachée à bord reste donc une nouvelle fois seule à errer sur les mers, le courant et les vents vont la porter jusqu’à une île désolée où d’étranges créatures vont monter à son bord: Les Midolcans.

Il y a les bleus et les rouges, éternels ennemis, ils vont pourtant s’unir à la découverte de ce qui au début devait être leur prochain déjeuner, mais OH heureuse surprise, Guenièvre possède à son cou un talisman qui la prémuni de ce funeste destin. Ils la ramène donc dans leur village afin qu’elle rencontre leur sorcier, mais aucun ne parle la langue des humains, si ce n’est l’un des membres du troisième groupe des Midolcans, les violets, qui sont considérés comme des moins que rien et ont été bannis du village et se sont réfugiés au fin fond de la forêt… En avant pour l’aventure avec Geneviève et son alter ego Guenièvre.

fredcouvDeux histoires de chats, La fabuleuse vie secrète de Fred de Posy Simmonds aux éditions Sarbacane et Journal d’un chat assassin, de Véronique Deiss, d’après Anne Fine aux éditions Rue de Sèvres.

Posy Simmonds est l’auteure de Tamara Drew et Gemma Bovery, tous deux portés à l’écran, mais aussi de Literary Life, le tout aux éditions Denoël Graphic. Avec La fabuleuse vie secrète de Fred, voici une histoire truculente qui commence par un drame, Fred, le chat de la famille vient de mourir, on vient de l’enterrer dans le jardin et les enfants lui ont rendu un dernier hommage.

fred2C’est alors au cours de la nuit que Sophie et Nico vont être réveillés et surprendre un drôle de manège dans le jardin, il y a un chat avec un chapeau. UN CHAT AVEC UN CHAPEAU !! ils descendent et reconnaissent Rouquin, le chat roux de leur voisine, Mme Lalie. Ils vont découvrir une multitude de chats qui viennent rendre un dernier hommage à leur chat et apprendre que Fred était le chat le plus célèbre du monde. Alors qu’il ne connaissait qu’un chat qui ne faisait que se prélasser et dormir tout le long du jour, lorsque leur mère le mettait dehors pour la nuit, Fred montait sur scène et donnait des concerts de miaulements avec son groupe Les Chats Hurlants.

fred1Pour une nuit, Sophie et Nico vont partager la cérémonie d’adieu que les chats réservent à Fred, un concert suivi d’un gueuleton constituer des meilleurs mets trouvés dans les poubelles environnantes, une soirée mémorables qui laissera de curieuses traces pour les adultes qui seront restés dans les bras de Morphée tout le long de la nuit.

journalcouvTout aussi drôle, Journal d’un chat assassin. Tuffy est un chat, un chat tout ce qu’il y a de plus ordinaire, le genre qui fait tourner en bourrique ses maîtres lorsqu’il ramène ses trophées de chasse, qui une souris, qui un oiseau. Ne lui en voulez pas, ce n’est qu’un chat ! Ce n’est pas par simple cruauté, il ne fait qu’obéir à ses instincts, c’est un chat assassin !

Mais comment diable a t’il osé tuer Thumper, la lapin des voisins, le GROS lapin des voisins, et comment a t’il pu le ramener et lui faire passer la chatière ? Il va donc falloir effacer les traces de son forfait ce qui ne sera pas une mince affaire. Cette histoire fut publiée en épisodes illustrés aux éditions L’école des loisirs dans la collection Chut!

animauxcouvLes animaux des villes, de Nadia Budde aux éditions L’Agrume, l’auteure de Choisis quelques chose, mais dépêche toi ! qui fut primé au salon du livre de Montreuil en 2012.

Le saviez vous ? Il y aurait environ 10 000 singes dans les rues de New Delhi, 1 500 000 chauve-souris à Austin, Texas, entre 30 000 et 225 000 renard à Londres, 6 000 000 de rats à Paris…

animaux1Nadia Budde décrit en quelques pages les rencontres atypiques que l’on peut faire au coin de nos rues aux quatre coins du monde, le texte est drôle, compare les civilisations humaine et animales, vous donne des éléments de réponses lorsque vous vous baladez avec vos charmantes petites têtes blondes, et qu’ils se tournent vers vous en vous posant la fameuse série de questions des « Pourquoi ».

animaux2Un ouvrage coloré, drôle et frais ET éducatif.