Deux biographies pour deux destinées de noirs américains, l’une fictive et l’autre d’un personnage qui marqua la musique de façon indélébile, deux albums publiés par les éditions Glénat qui propose deux récits en Noir & Blanc pour les amateurs du genre.
Frantz Duchazeau a déjà rendu hommage au Blues au travers de différents albums et avec Meteor Slim, une biographie d’un guitariste, qui retraçait de manière judicieuse le parcours de celui-ci: quel était le phénomène déclencheur pour qu’il se tourne vers cette destinée, quel était son quotidien et les opportunités de subvenir à ses besoins au jour le jour, jusqu’au bout de ses pérégrinations. Cette biographie fictive s’inspirait des vies et des parcours de plusieurs Bluesmen ayant existés, et notamment d’un des plus célèbres, que Meteor Slim croisait à plusieurs reprises dans l’album: Robert Johnson !
Love in vain(c’est le titre de l’album mais aussi de l’un des titres de chansons de Robert Johnson) est un album composé par Mezzo (la moitié de Pirus, habituellement) et J.M. Dupont, un travail admirable qui vous permet de (re)découvrir le guitariste/chanteur au parcours fulgurant, il est mort à l’âge de 27 ans.
Originaire du Mississipi, Robert Johnson est issu d’une famille pauvre qui connu comme tant d’autres la discrimination, mais très jeune son intérêt se porte vers la musique et plus précisément le Blues, cette musique du Diable. Alors qu’il ne faisait pas spécialement preuve de talent, c’est à peine en l’espace d’un an qu’il se révèlera un joueur talentueux, et c’est de là que viendra la légende, que c’est une nuit, à un carrefour, que le Diable se saisit de sa guitare et lui insuffla une ingéniosité et une originalité qu’il protègera jalousement jusqu’à la fin.
Il sillonnera une partie de l’Amérique, des Bouis Bouis malfamés jusqu’aux grandes villes qui réservent un meilleur accueil à ces musiciens en vogue, c’et d’ailleurs là qu’il réalisera ses enregistrements, à San Antonio dans une chambre d’hôtel. Il multipliera les conquêtes féminines, les soirées alcoolisées, les rixes occasionnelles qui l’amèneront à terminer ses nuits en prison. A force de tirer sur la corde, il y laissera sa santé d’où sa fin prématurée. L’album offre un petit supplément, quelques chansons se trouvent à la fin de l’ouvrage, les paroles sont en Anglais et traduites en Français, chacune est accompagnée d’une illustration sur la page qui lui fait face, et vous avez également une bibliographie consacrée à Robert Johnson, au Blues, au vaudou ainsi qu’une petite sélection de filmographie, le must quoi.
En terme de biographie de boxeur, je dois avouer que j’ai une préférence pour les 2 titres que notre ami Aurélien Ducoudray avait sorti chez Futuropolis: Championze (l’histoire de Battling Siki) et Young(Young Perez), deux parcours hors du commun de deux champions du monde. Pascal Bresson et René Follet ont écrit Plus fort que la haineet sont publiés aux éditions Glénat, mais cette fois c’est une fiction qui met surtout en avant la condition d’un noir du sud des Etats-Unis dans les années 30′.
Doug Winson, lui et son père travaillent pour « le vieux » Sanders, propriétaire d’une scierie à Kentwood en Louisiane, Doug est remarquablement bien battit et fait plus que son quota de travaille, soulageant parfois les autres ouvriers de leur charge. Cela lui attire l’inimitié de son patron et du chef de chantier qui prennent la décision de l’user et de l’exploiter à outrance, la revendication de son père pour que son travail soit rémunéré en conséquence va provoquer leur révocation.
La vie reprend son cours pour les deux hommes, mais le poids et l’influence de leur ancien employeur fait qu’ils n’arrivent pas à trouver un nouveau travail, en dehors de menus interventions pour Sam Gregory, un fermier, blanc également, mais qui n’a cure des consignes de Sanders.
Sanders a pourtant une autre corde à son arc pour nuire à la famille Winson, il est le chef de file du Ku Klux Klan et va s’en servir pour mettre la pression. De son côté Sam Gregory sortira un autre atout de sa manche afin d’aider Doug a canaliser sa haine et son désir de vengeance, il va proposer au jeune homme de se tourner vers la boxe et lui donne un ancien contact à la Nouvelle Orléans, la boxe permettant en toute légalité de rééquilibrer l’inégalité régnant en maitre à cette époque.
Pour ceux qui ne connaissent pas René Follet et son trait si particulier, voici l’opportunité de découvrir son travail, et peut-être de vous laisser séduire pour découvrir ses autres créations. Quant au récit en lui même, voici une belle histoire qui regroupe différentes thématiques et qui délivre une fin humaniste.
Noir ! ce n’est pas seulement une couleur de peau, c’est aussi un genre, une ambiance, et voici à l’œuvre un auteur qui pour son précédent ouvrage a suscité un intérêt tout particulier, enchainant les articles et les récompenses: Antonio Altarriba pour L’art de voleraux éditions Denoël Graphic. Le voici donc de retour en collaboration avec Keko, chez le même éditeur: Moi, Assassin.
Son nom est Rodriguez Ramirez, enseignant et conférencier sur l’art baroque et la renaissance et plus précisément sur l’Art et la cruauté. Il a une autre activité et passion qu’il développe et pratique depuis de nombreuses années: le meurtre. Tout comme la série Le tueur, c’est un véritable manuel de mise en pratique lorsque Rodriguez décrit son activité, avec une application minutieuse ce qui explique qu’il n’a jamais été suspecté de quoi que ce soit.
On s’intéresse également à son statut de professeur, dans un contexte spécial étant donné qu’il est d’origine Espagnole et enseigne dans un établissement situé au Pays Basque, ce qui va engendrer quelques tensions avec son directeur qui continue a revendiquer l’indépendance de la région et garde une antipathie pour les Espagnols. Son travail et son ambition est en balance également avec d’autres conférenciers qui tentent de se placer au niveau national et international en tant que référents, mais le monde de l’art est petit surtout dans leur spécialité.
Nous nous attarderons aussi sur sa vie de couple, qui bat de l’aile, ses lubies accaparant toute son attention, ses aventures extra conjugales n’arrangeant rien, sa relation avec une étudiante envenime les relations avec ses collègues également.
Un ouvrage majestueux, d’une densité d’informations rare, on en apprend sur l’art, on revisite les peintres et leurs œuvres, on évolue au travers des courants artistiques, c’est le genre d’ouvrage que j’apprécie particulièrement. le rythme narratif est prenant comme ce n’est pas permis, le dessin est hypnotisant, un chef d’œuvre tout simplement. C’est tellement bien que je vais en rester là pour aujourd’hui, alors que j’avais prévu de présenter un ou deux autres ouvrages, dont la sortie de la deuxième et dernière partie de Pericode Philippe Berthet & Régis Hautière, mais ce n’est que partie remise.
Depuis la série télé Walking Deadadaptée du comics de Robert Kirkman, l’engouement pour nos amis les morts vivants ne cesse de croitre, on en mange à toutes les sauces et côté cuisson la prédilection se porte plutôt vers le saignant. Du coup les auteurs sont nombreux à vouloir profiter du vent en poupe du genre, et il y en a pour tous les goûts et de plus ou moins bonne qualité, seulement voilà que l’un des maîtres du genre pointe son nez et donne une leçon à tout le monde: George A. Romero, le réalisateur de La nuit des morts vivants(1968) vient de produire en collaboration avec Alex Maleev une histoire inédite pour son bestiaire: Empire of the dead, l’édition française est publiée par Panini Comics.
Alex Maleev a souvent travaillé avec Brian Michael Bendis, notamment sur Daredevil, et son trait se prête très bien pour les histoires urbaines et les ambiances sombres, pour cette histoire tout va se dérouler à New-York, on y coupera pas, pour leur scénario « catastrophe », les auteurs américains aiment bien être le centre du monde ou bien y jouer les sauveurs, mais bon…
Nous plongeons directement dans l’action, New-York est sans dessus dessous, certaines zones sont protégées, d’autres infestées de morts vivants, la nourriture se fait rare, mais les habitants arrivent tout de même a trouver des mets de substitution. Comme on est pas là pour se morfondre, ils ont également trouvé le moyen de se distraire et comme dans la Rome Antique, quoi de mieux que des combats en arène pour captiver la foule, et ainsi organiser également des paris.
C’est dans ce contexte que nous découvrons Penny Jones, une scientifique de l’université de Columbia qui arrive afin d’étudier les zombies et, peut-être, découvrir que certains d’entre-eux sont encore suffisamment doués d’intelligence pour permettre une cohabitation, et accessoirement améliorer la qualité des jeux du cirque, car pour obtenir ce privilège il a fallu faire des concessions pour que les maîtres de la ville tolère son expérience. Elle rencontre le meilleur fournisseur de l’arène qui sillonne les rues de la ville, encadré par une équipe du SWAT chargée de sa sécurité, aimablement fournis par le maire. L’un des membres de son équipe, une femme, a disparue il y a quelques temps avant de revenir sous son apparence « zombièsque », et faisant preuve des qualités que Penny Jones recherche, le choix se porte donc sur elle.
Regardez avec attention le cou de notre zombie sur la couverture, vous ne remarquez rien ? un petit détail, ou plutôt deux auréolés de blanc ? Une morsure de vampire ! Eh oui, il y a du vampire là-dessous, et en règle générale, ils font partie des espèces dominantes, et vicelardes par la même occasion. Je ne vous dévoilerai pas la place qu’ils occupent dans notre histoire, à vous de le découvrir si vous franchissez le pas, mais si vous y laissez un orteil, un pied, une jambe ou un bras dans l’histoire, je n’y suis pour rien, la consolation c’est que ce ne sera pas perdu pour tout le monde: bon appétit.
Et en parlant vampire, le tome 6 d’American Vampire, Une virée en enfer, de Scott Snyder & Rafael Albuquerque vient de paraître aux éditions Urban Comics, un récit peut-être un peu court aux yeux de certains, mais suivi de plusieurs histoires courtes de 6-12 pages maximum, mais qui regroupent une belle collection d’auteurs.
Urban Comics s’en donne à cœur joie sur les œuvres de Jonathan Hickman, nous avons le droit en ce moment à East of West, son uchronie fantastique post guerre de sécession agrémentée de la présence des 4 cavaliers de l’Apocalypse, d’autres titres arrivent encore d’ici début 2015, mais il y a quelques temps j’avais pu apprécier Pax Romana, une œuvre complexe et très dense autour de la religion, scénario de Science-Fiction et de voyage dans le temps avec une réflexion sur le pouvoir.
En cette rentrée éditoriale, voici le récit qui semble t’il l’a révélé aux Etats-Unis: Nightly News. Il existe dans notre société moderne d’autres formes de « religions » et de pouvoir, à savoir en l’occurrence: les médias. Il n’y a pas si longtemps je vous ai chroniqué La machine à influencer, une histoire des médiasde Brooke Gladstone & Josh Neufeld aux éditions Cà & Là, un regard pertinent et très pointu sur l’histoire et l’évolution du journalisme (à mettre entre toutes les mains). Avec Nightly News, nous sommes dans la droite lignée de ce titre étant donné le côté pointu des informations dont se sert Jonathan Hickman pour la base de son récit, et pour la pertinence de la critique qu’il met en place.
Le pouvoir politique et les médias sont étroitement liés et se rendent des services mutuels, ce n’est pas une nouveauté, mais quitte à vouloir critiquer, quelle solution apporter ?
Voici comment débute notre histoire, un groupuscule terroriste entre en scène et fait un carton médiatique dans les deux sen du terme: Leur intervention ne passe pas inaperçue et est relayée sur toutes les chaînes d’informations, et pour cause, trois tireurs embusqués abattent les correspondants des journaux télévisés en direct à la télé, ainsi que quelques membres de leurs équipes, caméraman, perchistes… C’est le drame parmi les grandes maisons de productions, comment ose t’on s’en prendre à ces « combattants » de l’information qui couvrent au péril de leur vie les conflits aux 4 coins du monde, mais dans le cas présent loin de toute guerre, c’est sur le territoire américain qu’ils tombent comme des mouches et dans un contexte où nulle mise en péril n’était prévue.
Le montage du récit est particulier, on jongle avec les évènements avec beaucoup de sauts chronologiques, on passe d’un évènement à un autre en alternant avec les rouages qui lient les médias aux politiques, et en découvrant le fonctionnement très particulier de l’organisation de La première Eglise de la Fraternité de la Voix, comment elle fonctionne, comment elle recrute ses membres, à savoir qu’aucun membre n’a de contacts avec la tête pensante de l’organisation. La construction graphique de l’album (la même que pour Pax Romana) peut-être déconcertante pour beaucoup mais va de pair avec le contenu et le nombre considérable d’informations et de documentations que l’auteur donne à ses lecteurs, on a qu’une seule envie, de recouper les éléments afin de savoir qu’elle est la part véridique des données. A n’en pas douter, on passe un très long moment de lecture à décortiquer cet ouvrage comme on peut le prendre comme un simple moment d’immersion dans un scénario de politique fiction.
Si au lieu de ça, ou en plus, vous souhaitez plus de « légèreté », passez à Solode Oscar Martin aux éditions Delcourt, un habile mélange de récit plus proche de l’Héroic Fantasy à la sauce Mad Max, avec en guest star un rat (beeuuaarrkkk).
Solo est un rat, il se tient sur ses pattes arrières, est équipé aussi bien d’arc et de flèches, d’armes blanches que de flingues, avec son père, ils chassent afin de subvenir aux besoins de leur famille qui vit recluse dans un endroit isolé, seule la loi du plus fort permet de survivre dans ce monde dévasté. La pénurie de nourriture ramène une tradition pour la survie de leur famille, le fils ainé est maintenant obligé de quitter le nid pour que les autres puissent survivre des maigres rations qu’ils arrivent à dénicher. Solo est maintenant assez fort et habile pour prendre la route et se débrouiller seul, la chose ne sera pas facile et la fourberie occasionnelle des rencontres hasardeuse fait qu’il devra se méfier à chaque instant. Mais même avec la plus grande vigilance, il ne pourra échapper à son destin et se retrouver prisonnier dans une des nombreuses arènes disséminées aux 4 coins du pays. Ses facultés de combattants seront ses seuls atouts pour survivre à la dure loi du combat, mais s’il survit, il pourra peut-être regagner sa liberté.
C’est un tome 1 mais vous avez néanmoins une histoire complète qui aurait déjà très bien pu se suffire à elle même tant l’histoire est complète, très bien écrite, le rythme est génial et les personnages très bien développés. De plus l’auteur nous propose en supplément à la fin de l’album, une documentation fournie de détails supplémentaires concernant les différentes races que l’on croise dans l’album afin de s’immerger un peu plus dans son univers.
Franchement belle surprise et gros coup de cœur pour moi et le jeune libraire pour Solo.
Quand on vous dit que Urban Comics a un rythme soutenu dans ses publications, en voici un nouvel exemple avec Human Targetde Peter Milligan, Edvin Biukovic, Cliff Chiang, Javier Pulido & Cameron Stewart, ou comment remettre au goût du jour à la fin des années 90′ un personnage des années 50′. Cette série inspira même deux séries télé par la suite: Le caméléon& Human Target. Je vous parle d’un rythme soutenu car nous avons eu les tomes qui composent cette série en moins d’un mois, chaque volume regroupant plusieurs récits.
Christopher Chance n’est pas un homme ordinaire et n’exerce pas un métier ordinaire. Il a la particularité d’être en mesure de modifier son aspect physique à l’aide d’artifice, maquillage, perruque, prothèse… mais à un point bluffant de vérité, mais son talent va bien au-delà d’une simple apparence, il est capable de se doter d’une personnalité qui n’est pas la sienne et qui bluffe aussi bien la personne dont il copie l’apparence que leur entourage.
Quel est l’intérêt d’une telle capacité ? Christopher Chance gagne sa vie en vendant ses services à des personnes qui ont besoin d’une doublure, le plus souvent parce qu’elles sont la cible de tentative d’assassinat, mais cela lui permet également de mener des enquêtes à leur place ou encore de louer ses services en tant que tueur à gage.
L’idée de base est déjà intéressante et peut être exploitée de différentes manières, remplacer un prêtre qui officie dans un quartier où les gangs produisent du crack et régissent la vie des habitants par la terreur, son combat peut l’amener à se retrouver la cible d’un contrat, un acteur d’Hollywood victime de chantage… Mais les auteurs n’en sont pas restés là, et au fur et à mesure des histoires c’est le changement répété et la profondeur d’immersion qui influent sur la personnalité de Christopher Chance au point de se perdre, ils ont même étés encore plus loin, mais pour le coup je suis obligé de me taire pour laisser la surprise au lecteur.
Cette série tient du polar, de la critique de la société, de la psychanalyse, de quoi en surprendre plus d’un par la richesse du fond comme de la forme. et étant donné l’épaisseur de chaque volume de quoi vous offrir de longs moments de lectures immersives.
Et pour finir, que dire d’autre que le tome 2 de Northlanders, le livre Islandaisde Brian Wood, est sorti et que c’est l’un des titres que nous attendions le plus tous les trois à la librairie.
A chaque rentrée c’est pareille, on n’a pas envie de se lever le matin, on traine des pieds pour retarder au maximum le moment où l’on va se rendre à l’école, ou au boulot, et pourtant, une fois arrivé sur place, on se laisse gagner par l’émotion, des visages connus à peine perdus de vue, d’autres qui surgissent du passé et qui s’étaient fait oublier, et des petits nouveaux qui risquent de se faire remarquer. Cela fait déjà 3 semaines que la reprise éditoriale a eu lieu et l’on ne sait déjà plus où donner de la tête, et non content d’avoir plein de nouveautés à vous présenter, je vais même vous remettre en avant un VIEUX titre qui à AU MOINS 1 AN, y’en a parmi vous qui étaient même pas nés…
Pour celles et ceux qui l’ignorent encore, 2014 est l’année du centenaire de ce qui s’est passé en 1914, il ne faut pas chercher à comprendre, c’est comme ça vous n’y pouvez rien. Et pendant les 4 années à venir vous n’avez pas fini de voir un paquet de livres, d’ouvrages de toutes sortes, de Bandes Dessinées, de magazines, de reportages, d’émissions de radio, télé… consacrés à la 1ère guerre mondiale. Pour beaucoup de cas, vous verrez des sujets précis, des personnages historiques, des moments clés, mais ceux qui m’intéressent sont plus subtiles, je profite donc de l’occasion de la sortie de La patrouille des invisiblesd’Olivier Supiot aux éditions Glénat et du premier tome de Le chant du cygnede Babouche, Dorison et Herzet aux éditions du Lombard dans leur collection Signé, pour remettre en avant Les folies Bergèresde Porcel & Zidrou qui sortit courant 2012 aux éditions Dargaud.
Pourquoi mettre en avant ces 3 récits ? Ben, parce qu’ils sont diantrement bons mon bon ami. Mais pourquoi ces 3 là, précisément ? Ben, parce que narrativement et graphiquement ils sont bigrement terribles mon cher ami. Et que pourriez vous m’en dire pour me convaincre de choisir ces 3 là plutôt que d’autres que vous avez parfois encensés, comme Notre mère la guerrede Kris & Maël chez Futuropolis, par exemple ? Ben parce que c’est ma chronique, donc mon choix, et que si tu tiens a ce que l’on reste ami, tu vas arrêter de poser des questions et lire la suite. Dans le cas des Folies Bergères, peut-être que la couverture de l’album paraissait agressive, mais elle n’en demeurait pas moins efficace et réaliste, ils furent nombreux ceux qui y laissèrent leurs os blanchirent au fin fond des tranchées. Son titre, comme le dit si bien l’un des soldats, « Les folies Bergères, ça sonne mieux que la 17e compagnie d’infanterie, pas vrai ? »; et il n’a pas tout à fait tort. Dans cette histoire on suivait quelques membres d’un bataillon, chacun y apportait sa propre histoire, ses propres pensées, et pendant qu’ils se retrouvent isolés sur le front, une part de leur vie continuait sans eux son petit bonhomme de chemin. (petite parenthèse pour expliquer qu’en écrivant « petit bonhomme de chemin », je me fais marrer tout seul parce que je parle de l’album de Mathieu Bonhomme un peu plus loin dans l’article, qui, soit dit en passant au moment où j’écris ces mots, la partie consacrée à son titre n’existe que dans ma tête au milieu de tout un tas d’autres choses qui forment un bien beau foutoir). Le jeune frère de l’un des soldats casse les pieds de Monet afin qu’il mette ne serait-ce qu’une grenouille sur ses nénuphars, ou alors c’est parce qu’il ne sait pas les dessiner, pffff le nul. L’un des nombreux condamnés à mort exécutés au cours du conflit par son propre camp, pour une modeste histoire d’insubordination ou une futile histoire quelconque qui pouvait amener un gradé à vouloir passer par les armes n’importe quel trouffion qui passait à portée d’un peloton d’exécution, seulement voilà, on a beau lui tirer dessus, il ne veut pas mourir ce c**. Tout un tableau, que l’on admire, dans le drame qui se prépare, on se surprend à rire, les touches de couleurs qui apparaissent sporadiquement dans l’album sont comme les bulles de savon qui captent l’attention le temps d’un moment éphémère.
La patrouille des invisibles, C’est le retour d’un artiste que nous aimons beaucoup tout les trois, nous avions eu le privilège de recevoir Olivier Supiot à l’occasion de la sortie de Marmelade(chez Glénat également) et je saisi ma chance cette fois là pour lui dire tout le bien que je pense de son travail. Et voilà qu’il remet ça le saligaud de Supiot. Ce suppôt du 9e art revient avec un récit de poilus, l’introduction se fait par le biais de Hubert Lessac, pilote de l’aviation Française au cours de la 1ère guerre mondiale, ce combattant affiche déjà 19 victoires à son actif, un fait d’armes qui lui permet de faire la une des médias qui attisent la propagande afin de soutenir l’effort national. Seulement Hubert, lui, ne souhaite qu’une chose: mourir. L’envie ce n’est pas tout, la force de volonté pour passer à l’acte, il ne l’a pas, et nul adversaire n’a encore été en mesure de satisfaire ses attentes et lui faire mordre la poussière. Sa route va être amenée à croiser celle de Milo, du Gros Pierrot, du François ou encore de Titouan Kerzadec.
Ces hommes sont l’exemple le plus classique de camarades qui s’unissent à la vie, à la mort grâce à une amitié qui prend sa source dans une situation désespérée, une union qui renforce leurs liens, mais c’est aussi la confiance accordée à ceux en qui ils ont confiance afin de se sortir de ce bourbier et si possible en un seul morceau. Et ce sont des gars comme Titouan qui vous consolide un groupe pareil, un personnage charismatique, hors norme, une légende qui tétanise les adversaires: « Il était un homme de boue et de ferraille… Un pourvoyeur de mort. »
Tous ensemble, ils vont être amener à faire un bout de chemin, sous les bombardements et la mitraille, certains regards porteront bien au delà de ce qu’ils ont pu côtoyer au cours de cette expérience. Olivier n’a pas son pareil, on pourrait d’abord croire que son style graphique ne serait pas le mieux adapté pour le genre de récit qu’il choisi de mettre sur papier, et à chaque fois cela marche. C’est fou, ses albums sont comme le bonhomme (bon cela fait deux fois déjà), il ne faut jamais se fier aux apparences, La patrouille des invisiblesest un grand album, n’en doutez pas.
Le chant du cygne, une première partie pour ce récit en 2 tomes, de Babouche, Dorison et Herzet, dans la collection Signé du Lombard. Comme les deux titres précédents, l’originalité du graphisme pour ce genre de récit capte mon attention, il y a du mouvement, des effets de style, un côté brut… avec des moments d’apaisement. Ce que je viens d’écrire peu ne rien vouloir dire comme cela peut tout bonnement résumer le charme et le génie de l’album, j’en suis bien conscient.
C’est la guerre, c’est moche, cette désolation tout autour de vous, c’est l’unique vestige de la luxuriance des bois et de la nature qui pullulait autrefois, maintenant tout est uniformément gris, marron, terne… Les tranchées se succèdent avec leurs lots de trous d’obus sporadiquement épars tout autour du cantonnement qui nous intéresse. Le Chemin des Dames est de nos jours célèbres par son lot de morts accumulés lors de ce conflit, des morts inutiles et idiotes, où l’on envoyait à l’abattoir les hommes par milliers. Et en ce jour, rien de nouveau, les hommes qui se faisaient une joie de leur permission qui leur était accordée, se voient obligés de s’assoir dessus, la boucherie est de nouveau au rendez-vous, et c’est au cul des chars que les régiments vont de nouveau monter en première ligne, exposés aux bombardements, aux gaz, à l’horreur.
Comme la goutte d’eau qui pourrait faire déborder un océan, c’est un simple bout de papier qui vient bouleverser la vie des combattants, si leurs supérieurs apprennent la présence de ces feuillets au sein de la compagnie, il y en a qui risquent de finir collés au mur.
Aussi saugrenu que cela puisse paraître, une pétition regroupant le nom de milliers de soldats circule, une pétition afin de se rebeller contre les décisions imbéciles qui envoient à l’abattoir les hommes chaque jour, des ordres stupides que tous ne peuvent plus supporter, las de voir leurs amis s’écrouler à leur côté et garnir d’une nouvelle fleur ensanglantée le champ de bataille. Ce brulot, il faut qu’il fasse le tour des compagnies afin que sous le poids du nombre les politiques plient à leur exigences, le document doit donc être amener jusqu’à l’assemblée nationale quitte à ce que les porteurs soient de plus considérés comme déserteurs. Voici donc ma première sélection consacrée à la première guerre mondiale, nous avons encore quatre belles années de commémorations qui risquent de nous offrir encore d’autres titres sur le sujet et, espérons le, aussi bons que ceux là.
Allez faisons place à un peu plus de légèreté avec le titre suivant, le deuxième opus de Texas Cowboy, The Best Wild West Stories Published, Mathieu Bonhomme et Lewis Trondheim récidivent avec le genre Western aux éditions Dupuis.
Harvey Drinkwater, un nom parfais pour ce qu’il convient d’appeler « Un pied tendre », un journaleux de la côte Est, est gentiment convié par son patron pour couvrir un reportage que l’un de ses collègues n’est pas en mesure d’assurer, oh rien de bien méchant, se rendre à Fort Worth pour concocter des articles sur les légendes et les stéréotypes du grand ouest sauvage, le genre de littérature publiée de façon épisodique qui émoustille celles et ceux, qui, réfugiés dans leurs grandes villes, s’enorgueillissent de faire partie d’un pays où la sauvagerie est encore existante. Comme le dit si bien son patron: « Hell’s Half Acre à Fort Worth, le pire de toute la racaille des ploucs de l’ouest rassemblé sur un espace grand comme le cul d’une mouche« ; peut-être cela donnera des idées de destination de vacances pour certains parmi vous.
Les deux albums sont découpés en chapitres, comme si vous lisiez les fameux articles de Drinkwater, on le suit pas à pas, tout en découvrant les différents portraits qu’il dépeint à chaque fois. Ainsi, au même endroit, chacun vit sa petite histoire qui parfois peuvent avoir une incidence sur la vie d’un autre. Un choix judicieux des auteurs pour composer leur récit.
Dans ce deuxième album, Harvey Drinkwater est rappelé par Forest, l’homme qui lui servit en partie de guide et d’ange gardien lors de son premier périple. Pourquoi ? Oh rien de moins que la présence de Wyatt Earp à Fort Worth, pardi ! Bon Harvey découvrira qu’il y a une autre raison à cet appel, et qui est en lien direct avec ce qui lui était arrivé dans le premier album. Encore cette fois, différents personnages vont se croiser, on voit également la même scène observée par plusieurs angles, petit à petit le dénouement final se met en place. De nouveaux personnages charismatiques entrent en œuvre, comme Butch, « Je suis pas un Hors-la-loi comme Sam Bass, mais je suis plutôt pas mal connu dans l’coin« . Sophia et Mme Cooper, deux Cowgirls qui doivent toujours faire leurs preuves dans ce monde où la force brute l’emporte facilement, ce qui privilégie plutôt les hommes. Ou encore ce manchot, qui contre un verre ou deux, raconte à qui le souhait, dans quelles circonstances il a perdu son bras, une intervention récurrente qui, je l’espère, comme moi, ne vous laissera pas indifférents.
Depuis quelques temps, les séries « concept » arrivent à tirer leur épingle du jeu: 7, Le casse, La grande évasion, Jour J, L’homme de l’année, Oracle, Elfes… Et bien dans les dernières en date, c’est 7 merveillesaux éditions Delcourt, qui m’a bien plu. Sept albums consacrés chacun d’entre-eux à l’un des monuments les plus majestueux de l’histoire de l’Humanité. En cette rentrée, c’est le 3e tome de la série qui vient de paraître: Le phare d’Alexandrie (254 AV. J.C), de Luca Blengino au scénario, Tommaso Bennato au dessin et Cyril Saint-Blanca à la couleur, le projet étant supervisé par David Chauvel.
Ce sont des histoires qui se déroulent à une période contemporaine de chacun des édifices, le but n’étant pas de vous révéler tous les secrets qu’ils ont pu receler mais de mettre en avant un évènement, des personnages dans le giron des constructions. Dans le premier tome, cela se passait à Olympie, lors des jeux Olympiques, plusieurs personnages se croisaient, un athlète participant pour la dernière fois aux jeux et tiens à profiter de l’occasion pour une recherche personnelle, un jeune garçon à la recherche de son père, plus une affaire « d’espionnage » liée à la rivalité entre Olympie et Athènes. Dans le deuxième volume, nous faisions une escale dans les jardins de Babylone, une histoire de potager antique en quelques sortes, non plus sérieusement, c’était l’histoire d’un esclave juif qui voit grâce à ses talents de jardinier, une opportunité d’échapper à sa condition d’esclave, mais certains exploits vous mettent un petit peu trop en avant, et lorsque le roi s’intéresse à vous et vous lance un ultimatum, votre intérêt est d’assurer encore une fois, et même un peu plus.
Et cette fois, nous voici lancés dans une histoire policière, avec des courses poursuites de voitures, des échanges de tirs à balles réelles… ou peut-être pas en fait, je ne suis même pas sûr qu’il y ait des échanges avec la ville de Tyr. Le phare d’Alexandrie, la lumière de la civilisation, salvatrice pour tous les marins qui circulent en mer Méditerranéenne, cet endroit est gardé par un nombre réduit de soldats, mais même eux n’ont pas accès au sommet du phare, seul Andronykos le gardien détient tous les secrets de l’édifice. En cette nuit, Andronykos n’est plus, tel Icare, le gardien a chu du haut du phare, une torche humaine vient de glacer d’effroi les soldats dispersés au pied du bâtiment, les conditions mystérieuses entourant sa mort incite Ptolémée II à lancer une enquête qu’il confie à l’un de ses généraux: Kiostrates. L’homme va faire appel à un jeune érudit, mathématicien de génie mais pas assez conformiste pour ses professeurs. Secrets, mystères, mathématiques, architecture et savoir, voici une partie des ingrédients de ce succulent repas, pour le moment chaque album a rempli sa part de qualité d’écriture, d’histoire et de dessin et à n’en pas douter, cela risque de continuer.
Philippe Squarzoni est également de la partie pour cette rentrée, l’homme est généralement connu pour ses reportages en bandes dessinées: DOL, Garduno en temps de paix, Zapata en temps de guerre, Torture blanche, Saison brune… j’en passe mais la liste de ses œuvres est déjà longue et de qualité.
Avec Mongo est un troll, Philippe Squarzoni présente dans la collection Mirages de Delcourt un récit atypique, une histoire de moyen-âge ? d’Héroïc fantasy ? Ce serait trop simple pour notre auteur de faire une histoire que l’on pourrait cataloguer si facilement, nous allons prendre la route avec Duane et Cameron, comme chaque année à la période des beaux jours, les fêtes de villages vont reprendre leurs droits, l’occasion pour les camelots, autres vendeurs itinérants, saltimbanques ou guérisseurs de venir vendre leur marchandise et leur talent auprès du public. Le pourquoi de leur intérêt pour cette période de l’année n’est pas l’empressement qui les gagne à faire des emplettes, non, Cameron est à la recherche de sa mère, une guérisseuse itinérante qui a disparue depuis pas mal d’années, donc chaque été, ils prennent la route à sa recherche. Ils vont rencontrer en chemin Claire, jeune brune énigmatique (c’est moins drôle sinon), probablement une « magicienne de l’ancien temps » qui va les accompagner, tantôt disparaître, que pour mieux survenir au moment opportun.
Comme le titre l’indique, vous trouverez des trolls ainsi que d’autres bestioles que vous souhaiterez ne pas croiser sur votre route, des bars où vous désaltérer et faire encore d’autres rencontres improbables. Mais à mon gout, ce qui fait que j’ai vraiment aimé cet album, c’est parce que ce récit est le genre d’histoire où l’on ne va pas vous prémâcher le travail, on se contente de prendre la route avec nos deux amis, on s’immisce dans un moment de leur vie, l’auteur laisse une grande part d’interprétation et de réflexion au lecteur, et çà j’adore!
Une série se termine, deux autres commencent et une dernière se termine aussi vite qu’elle a commencé, c’est le cycle de la librairie, et fort heureusement on peut se faire plaisir en découvrant de nouveaux camarades sans pour autant culpabiliser parce que l’on dit adieu à d’autres.
Parmi les nouveautés, une série qui se terminera en 3 tomes: Le nouveau Tom Sawyerde Ume, takahiro Ozawa & Asako Seo, aux éditions Komikku. Au début de l’année 2013, j’ai découvert une nouvelle série qui m’a séduit directement: Silver Spoonde Hiromu Arakawa, l’auteure de FullMetal Alchemist a réussi le tour de force d’imposer à son éditeur l’histoire qui lui faisait plaisir, un étudiant part poursuivre ses études dans un lycée agricole, lui offrant ainsi l’opportunité de découvrir la vie à la campagne, l’élevage ainsi que l’agriculture et le rythme de vie effrénée que mènent ceux qui travaillent la terre et vivent au fil des saisons.
Et bien en ce qui concerne Le nouveau Tom Sawyer, même spontanéité dans le plaisir et l’originalité de l’œuvre: voici l’histoire de Chiharu Kanô, un jeune homme parti suivre ses études sur Hatena-Jima, l’île la plus isolée de l’archipel Nippon. Cette île est située à 500 Km environ au Sud-Ouest d’Okinawa, il vous faudra d’abord prendre l’avion pour vous y rendre, jusqu’à l’île d’Ishigaki, puis de là, vous prendrez le bateau pour encore 1h15 de route maritime. En Japonais Hatena-Jima signifie « l’île des Antipodes », et si elle est si isolée que çà, il en est de même avec certaines spécificités de sa culture qui la distinguent du reste du Japon. Entre 1965 & 1975, la population avait atteint 1200 âmes sur l’île, avec les différentes crises qui se sont succédées dans le monde et au japon en particulier, la plupart des habitants ont cessé de vivre là pour trouver du travail dans le reste du pays, délaissant aux quelques 80 personnes qui sont restées sur place le travail de la canne à sucre et de son traitement, ainsi que l’accueil des touristes qui viennent en visite, car oui, pour pallier à ce manque d’activité, l’île s’est ouverte au tourisme qui devient dorénavant une des ressources de revenus pour les habitants, et c’est là qu’arrive une des spécificités de ce manga: c’est un véritable guide touristique avec toutes ses annotations qui s’alternent à la fin de chaque chapitre.
Chiharu Kanô débarque donc sur Hatena-Jima, c’est suite à une promesse faite à sa mère de toujours se dépasser et d’aller toujours plus loin que quiconque que notre jeune garçon a pris la décision de se rendre sur cette île si éloignée. Ils ne sont que 2 garçons du même âge sur l’île et devront partager la salle de cour avec les élèves des autres tranches d’âge, Chiharu a déjà aperçu son prochain camarade lors de la traversée, il surpris dans son champ de vision une apparition surréelle, un jeune homme chevauchant une Manta géante émergeants de l’écume. Rindo Ganaha a tout de l’iconographie que l’on se fait de Huckleberry Finn, le garçon désinvolte qui préfère passer son temps en solitaire et qui connait tout un tas de trucs et d’astuces que détiennent ceux qui vivent au plus proche de la nature.
Comme dans Silver Spoon, notre personnage principal va découvrir qu’il n’est pas bon de s’attacher trop rapidement aux animaux que l’on croise sur l’île, car ils ont tôt fait de se retrouver dans notre assiette, mais après un petit travail de préparation auquel aucun habitant de l’île n’échappera un jour ou l’autre. Que ce soit la pêche, l’agriculture, rien de la vie du quotidien ne va échapper à l’attention de Chiharu, mais grâce à son nouveau camarade et aux autres rencontres qu’il fera, il découvrira les traditions ancestrales toujours respectées dans cette petite communauté, les spécificités géologiques et climatiques, en bref, une magnifique initiation pour le jeune homme.
Donc ça c’était pour l’un des nouveaux démarrages, et encore on est parti pour une série en 3 tomes seulement, Parmi les « départs » nous comptons Green Bloodde Masasumi kakizaki aux éditions Ki-oon. Cet auteur au trait si sombre se fit remarquer avec son admirable série Rainbow, une histoire d’orphelins dans le Japon de l’après seconde guerre mondiale en 22 tomes (terminée), nous découvrîmes ensuite un One-Shot, Hideout, un thriller hommage à l’œuvre de Stephen King, angoissant à souhait.
Green Bloodest un Western qui vient de se terminer avec son cinquième volume, cette histoire débutait sur l’île de Manhattan à la fin du XIXe siècle, nous découvrons deux frères vivants dans les bas quartiers près des docks, le quartier de Five Points. Si vous avez vu le film de M. Scorsese, Gangs of New-York, vous avez une bonne image du décor où tout va se dérouler pour commencer.
Deux frères, deux caractères très différents, Luke est le plus jeune, il semble être l’homme le plus droit que l’on puisse rêver de croiser, l’honnêteté faite homme, c’est un jeune homme débrouillard et volontaire qui passe son temps sur les docks à travailler pour un salaire de misère afin que son frère et lui puissent se loger et se nourrir.
On pourrait alors croire que le frère ainé, Brad, est une vraie loque, il passe son temps à fainéanter, à vivre aux crochets de son frère, à ne pas se soucier de leurs lendemains… En apparence tout du moins.
Le quartier de Five Points est livré au bon vouloir de la pègre, les quartiers regroupent au même endroit les immigrés de même nationalité, leur donnant ainsi l’illusion d’une certaine appartenance, mais la contrepartie est lourde a régler, la violence, la mort sont le quotidien de chacun et la loi est établie par les 20 gangs qui composent l’image du quartier. Un gang plus que tout autre tient le haut du pavé, les Grave Diggers, et Brad dans le plus grand anonymat est leur homme de main, leur exécuteur, un homme froid et efficace qui inspire la peur chez tous les opposants de ses supérieurs: le Grim Reaper.
Le destin des deux hommes va s’assombrir, en même temps que celui de tous les habitants du quartier avec le retour en ville de celui qui fondit le gang des Grave Diggers, Edward King, cet homme est un monstre dans tous les sens du terme, et la crainte qu’il développe autour de lui est amplement méritée. Cette relation va les entrainer dans la voie du flingue, dans les tourments de ce monde aux mœurs agonisantes, dans un pays sauvage et magnifique, et les ambiances graphiques de l’auteur portent aux nues ce récit magnifique.
Certains d’entre vous sont ils allez voir le dernier film avec Tom Cruise ? Et bien il ne fallait pas. En tout cas pas avant d’avoir lu l’histoire originale tout du moins. All You Need Is Killest un manga mais également un roman de Hiroshi Sakurazaka. Les deux traductions sont disponibles aux éditions Kaze: All You Need Is Kill, en 2 tomes (histoire finie) avec Yoshitoshi Abe au design des personnages, Ryosuke Takeuchi au storyboard et Takeshi Obata (Death Note) au dessin; Edge of Tomorrow(comme le film) en 1 seul volume.
Comme dans tout « bon », ou « mauvais » cela marche également, scénario catastrophe, ON VA TOUS MOURIR, tout du moins c’est bien parti pour. Une nouvelle menace est apparue depuis l’espace et menace toute vie sur Terre, une race extraterrestre est arrivée et éradique tout sur son passage, l’alliance des hommes serait-elle l’unique rempart face à ce fléau ?
Keiji Kiriya fait parti des contingents Japonais qui luttent contre l’envahisseur, et c’est actuellement sur l’île de Kotoiushi que se dresse l’alliance Sino-Américaine et qui défend la dernière ligne de production d’armes de défenses. Keiji vient de se réveiller avec une étrange impression de « Déjà Vu », que ce soit le passage qu’il vient de lire dans son livre, la discussion que son voisin de chambrée vient d’entamer, tout lui semble familier, et ce dernier cauchemar était si réel, SI REEL, mais pourtant il y mourrait…
Voilà le quotidien de keiji, à compter d’aujourd’hui, il revivra la même journée, celle où il doit mourir, et ce , quel que soit les choix qu’il fera, les opportunités qui se présenteront à lui n’empêcheront en rien sa funeste destinée, du moins, c’est ainsi que se présentent les choses. Mais il s’avère qu’il ne l’entend pas de cette oreille et va tout faire pour changer cet état de fait. L’entrainement, la réflexion, l’anticipation, c’est avec un soucis acharné du détail que Keiji passe au crible chaque journée, prenant son mal en patience, jusqu’à sortir de cette boucle infernale. Rita Vrataski, l’autre héroïne qui nous intéresse, est l’arme de prédilection des Américains, combattante hors pair, elle domine sans commune mesure tous les champs de batailles, et c’est de elle que Keiji va s’inspirer pour s’aider à progresser mais surtout survivre.
Une série d’Etorouji Shiono, l’auteur de Ubel Blatt, commence: Zelphy, chez Doki Doki.
Deux tomes parus en même temps pour ce nouveau périple qui vous entraine dans un récit de Science-Fiction, avec des robots, des vaisseaux, des pirates et puis des pirates de l’espace et pis des méchants et pis des encore plus méchants et pis des gentils aussi et d’autres on sait même pas si ils sont méchants ou gentils, et pis le père noël, mais on le distingue pas très bien car il est au fond de l’espace et puis qu’il fait nuit. Ce récit est bon, riche, varié et tellement drôle que c’était un bon moment de divertissement.
Bon c’est pas tout ça, mais la trêve éditoriale pour la période estivale se termine et dès la semaine prochaine, l’avalanche de nouveautés reprend ses droits.
Jouer à « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… » avec un viking, peut s’avérer très vite devenir dangereux pour sa santé. Cela semble une évidence, mais il y a fort à parier que la plupart des lecteurs de Bandes Dessinées connaissent Thorgal Aegirsson, les aventures de ce Viking ont déjà couvert quelques générations et elles continuent de paraître encore aujourd’hui.
Ne remettant en rien en cause les aventures de leur prédécesseur, il y a toujours l’opportunité de découvrir d’autres récits consacrés aux hommes du Nord, que cela soit en Franco-Belge mais également en Comics ou en Manga, nous avons eu le droit à quelques beaux récits qui renouvelaient le genre, dans de grandes sagas mais également dans des récits concis et intenses.
Si pour commencer, je devais vous conseiller un incontournable, sans aucune hésitation je vous invite à découvrir Northlanders de Brian Wood. Après une timide apparition aux éditions Panini pour la première traduction en France, où nous n’avions eu que les deux premiers épisodes d’un des récits qui constituent l’ensemble de cette œuvre, voici enfin l’occasion, grâce à Urban Comics, de lire l’intégrale de l’histoire.
Brian Wood a décidé d’écrire un récit considérable sur les vikings, une œuvre qui traverse les âges illustrée pour chaque histoire par un dessinateur différent. L’édition Française d’Urban Comics sera composée de 3 volumes car l’auteur a scindé son œuvre en 3 parties, la première parue en ce début 2014 était consacrée au livre Anglo-Saxon, le deuxième volume à paraître au mois de Septembre s’attardera au livre Islandais et le dernier clôturera par leurs incursions en Europe.
Pour l’heure, seul le premier tome est paru et l’on y retrouve au dessin: David Gianfelice, Dean Ormston, Danijel Zezelj, Ryan Kelly et Marian Churchland. Il y a peu, je suis tombé par hasard sur un épisode de la mythique série Il était une fois l’homme, et c’était justement sur l’histoire des Vikings, on y voyait chaque incursion, que ce soit dans les îles Anglo-Normandes, en Europe, en Amérique du Nord ou leur installation en Islande.
On oublie bien souvent qu’après avoir inspiré la plus grande crainte à travers le monde connu à l’époque, ce sont également les descendants des vikings qui furent les premiers guerriers à la tête des premières croisades à se battre pour l’église. C’est la richesse de leur histoire et de leurs légendes qui a inspirer un grand nombre d’auteurs américains et qui ont donné les bases, entre autre à l’univers Marvel où l’on retrouve Thor (dans le cas de DC Comics, c’est plutôt le panthéon grecque qui les a inspiré).
BrianWood a donc écrit ces récits en souhaitant rendre un hommage aux différentes époques de l’histoire des Vikings, avec des sujets variés, allant de la quête personnelle du fils d’un chef de clan qui revient après l’exil pour succéder à son père et récupérer ce qui lui est du; les croyances ancestrales qui donnent l’inspiration aux légendes et aux chimères; le quotidien des habitants dans leur vie de tous les jours, les guerres intestines et les razzias incessantes… Le changement d’auteur permet au lecteur de bien dissocier les différentes aventures et de s’immerger dans le style graphique spécifique de chacun, de quoi découvrir de nouvelles impressions.
Asgard de Ralph Meyer & Xavier Dorison aux éditions Dargaud, un diptyque d’aventure qui sent bon le sel marin.
Dans cette aventure, les auteurs racontent le récit d’un village traditionnel qui subsiste bien évidemment des butins que les hommes ramènent après chaque campagne, mais principalement de ce que la richesse de la mer peut leur fournir, les viking restent néanmoins des pêcheurs.
Il ne faut pas oublier les légendes qui agrémentent la culture nordique, et lorsque l’un des monstres les plus terrifiants du panthéon nordique, le Krökken, jette son dévolu sur leur village paisible, rien ne va plus et c’est leur survie qui est en jeu.
Tout allait bien jusque là, les hommes sont partis, chaque guerrier a été réquisitionné pour cette nouvelle mission qui les porte au delà des territoires scandinaves pour de nouvelles razzias, mais c’est alors que la moindre embarcation qui s’aventure dans les eaux poissonneuses du fjord est victime de l’attaque du monstre qui vient de s’établir sur place. Rares sont ceux qui arrivent à réchapper aux attaques et les navires sont détruits les uns après les autres. Seule une mission périlleuse constituée de solide gaillards, pourrait se lancer dans un duel face au titan. Mais voilà ! Il ne reste que femmes, enfants, vieillards et à peine une poignée d’hommes en mesure de brandir une épée ou une hache.
Il existe pourtant une solution: il existe des hommes que l’on nomme les Krökkentödters, les Chasseurs de monstres; des hommes qui ne vivent que pour une chose, être en mesure de renvoyer ces abominations dans l’enfer d’où elles sont issues. C’est ainsi que Asgard « pied de fer » fait son apparition. Cet homme est ce que l’on appelle un Skraëling, un homme rejeté par les viking, car il porte les stigmates qui le différencie du moindre d’entre eux. Un Skraëling, cela peut-être un étranger à leur culture, quelqu’un qui n’est pas Viking, mais aussi, et tout spécialement dans le cas d’Asgard, un homme défiguré, maudit et marqué dès sa naissance par les dieux, en punition d’une faute qu’il commettra un jour ou l’autre au cours de sa vie… Dans la culture viking, il n’y a pas pire malédiction.
Asgard sort donc de sa grotte pour proposer ses services au village, mais comme tout professionnel, ses talents il les loue, et à la somme exorbitante de 20 fois ce que le village était près à offrir. Pour certains c’est un véritable affront, à commencer par Gözlin, guerrier viking de la Hilde (garde rapprochée) du roi, d’un côté le prix est démesuré, de l’autre, il est hors de question que la gloire d’un tel exploit rejaillisse sur quelqu’un qui ne soit pas du village. On va donc constituer une petite équipe autour des deux hommes, qui sera chargé de mener à bien cette mission périlleuse, tout le monde monte à bord du drakkar et vogue la galère. Le petit plus de l’album: les auteurs ont rajouté un lexique pour tous les termes spécifiques employés.
Aslak, de Hub, Weytens, Michalak & Drac (un scénariste, un dialoguiste, un dessinateur & un coloriste: un travail d’équipe), une série en cours, 2 tomes de parus et un troisième en octobre 2014, aux éditions Delcourt.
Eh oui, ce n’est pas parce que l’on parle de Vikings, que l’on a pas le droit de rigoler un peu avec eux ou, plus précisément, d’eux.
les côtes septentrionales offrent parfois des décors magnifiques qui en feraient rêver plus d’un, leurs Fjords, des côtes masquées par un brouillard quasi surnaturel ou bien une luminosité que l’on ne trouve qu’au plus proche des pôles. Mais c’est aussi les hivers les plus rudes, où même les guerriers les plus farouches restent terrés dans leurs habitations, autour d’un feu, en mangeant, buvant (rotant) et piaillant, une bonne bande de bons vivants en somme, mais qui restent tout de même avides d’histoires: bienvenue à Midgard. Ce soir le roi appelle son Scalde, le barde détenteur des légendes et des récits épiques, et ce soir encore, il va devoir entonner un chant des exploits de l’un des héros de jadis.
« Alors, c’est l’histoire d’un mec… » Ah non, excusez moi je me trompe de barde.
-« Alors c’est l’histoire de Snoguld, le grand guerrier qui terrassa en combat singulier, le terrible Jiokl, le dragon à 8têtes, qui à chaque fois que l’on en tranche une, elle repousse… »
-« tu me l’as déjà raconté maintes et maintes fois ton histoire de Snoguld & Jiokl, le dragon à 8têtes. J’en deviens fou, si tu n’es pas fichu de m’en trouver une autre, j’ai de quoi résoudre ce problème de tête » dit le roi excédé avant de trancher la tête du Scalde, qui effectivement ne repoussa pas. Devant le destin funeste de son père, l’un des deux fils du barde intervient et propose à son tour une nouvelle histoire, espérant ainsi échapper au courroux du roi:
-« Alors, c’est l’histoire de Guildo & Morduk, deux jumeaux qui défièrent vaillamment Kjorl, l’affreuse Hydre à 16 têtes… »
-« J’ai la très nette impression que l’on se paye ma fiole et si je ne m’abuse je viens déjà de prouver de manière frappante, voire tranchante à ne pas me prendre pour une bille. Si vous n’avez pas mieux a me proposer, je vous sommes de partir à la recherche de nouvelles inspirations, toi et ton frère. Je vous donne un an pour revenir avec des histoires inédites, celui des deux qui saura faire preuve d’innovation aura la vie sauve, l’autre subira le même sort que son père, à savoir un rasage de près, ras du coup; Et pour vous motiver et vous éviter la tentation de ne pas revenir, je garde votre mère et votre petit frère en otages ».
C’est ainsi que débute les aventures de Skeggy & Sligand, tous deux à la recherche d’un conteur capable de renouveler le répertoire du prochain barde de Midgard, seul l’un d’entre-eux aura la vie sauve, donc c’est en rivaux qu’ils se lance à l’aventure. Skeggy va louer les services de Roald Le Borgne, qui tient du stéréotype de capitaine sanguinaire que je vous laisse imaginer. Sligand, quant à lui va confier son destin à l’intrépide capitaine de l’Aslak, Brynhild, le/la seul(e) capitaine féminin de ce royaume machiste, à la tête du pire drakkar que l’on puisse trouver le long de toute la côte: apparemment, ils ne partent pas avec des chances de réussite équitables tous les deux. Du mystère, de l’aventure, des monstres fantastiques et des légendes qui prennent vie, tous les ingrédients pour vous dépayser et vous faire rigoler comme des baleines, pas trop fort car il y a des chasseurs dans le coin.
Les Japonais aussi ont leur histoire de viking: Vinland Saga, une histoire de Makoto Yukimura aux éditions Kurokawa, déjà 12 tomes de traduits, un 13e à paraître en Novembre 2014, mais comme nous suivons le rythme de parution du Japon, il faut désormais patienter près d’un an entre chaque sorties.
C’est dans un soucis réaliste que nous allons suivre les aventures de Thorfinn, un jeune homme qui désire de se venger de l’assassin de son père. Il a réussi à se faire embarquer parmi l’équipage d’Asleladd, et c’est au plus proche de son ennemi qu’il cherche à devenir le guerrier en mesure de le battre.
Mais au fil des batailles et des années, son objectif semble toujours aussi inaccessible et Thorfinn se durcit au point de devenir un guerrier au cœur de glace qui s’isole peu à peu de ses congénères. Et pourtant il va continuer à suivre les plus grands moments de l’histoire de ce nouveau millénaire, les voyages qui le porteront de la Norvège vers l’Angleterre. Comme bien souvent, dans un soucis de réalisme et de précision, cet auteur japonais a très bien étudier son sujet et c’est avec délectation que l’on s’instruit en se distrayant.
Si après ce petit tour en mer, vous souhaitez prolonger votre séjour chez les hommes du grand Nord et vous aventurez un peu plus loin dans les terres, d’autres choix s’offrent à vous. Konungarde Runberg & Juzhen aux éditions Glénat. Une histoire terminée en trois tomes (déjà parus), où trahison et vengeance ne font pas bon ménage étant donné le contexte: Les Centaures que l’on croyaient vaincus et disparus à jamais sont de retour, et seule l’unité de tous les hommes avait permis de repousser leur précédent assaut. L’actuel roi a usurpé la place de son frère qui vit maintenant au fin fond de la forêt avec ses fidèles. Et le secret des Berzerkers étant perdu, qu’adviendra t’il du monde des hommes ?
Mjöllnirde Péru & Goux, une série en 2 tomes dans la collection Celtic, légendes nordiques de Soleil. il suffit parfois de juste baisser les yeux pour ce retrouver devant un « Grand » homme. Les nains sont des personnages emblématiques des histoires médiévales fantastiques, mais il est commun de voir que les autres personnages/races/créatures n’ont que du dédain pour eux. Ce n’est que lorsqu’il y trouve un intérêt que l’homme accepte de commercer avec eux et de les traiter sans « demi » mesure. L’histoire commence avec un groupe de nains retenus prisonniers et servant d’amusement pour le seigneur local dans son arène, leur frères d’armes se sont organisés en mission de sauvetage et interviennent en plein combat alors que toute l’attention des gardes est rivée sur le combat. Au cours des évènements, un nain va défier le seigneur dans un combat singulier, et c’est en brandissant son marteau qu’un phénomène bien étrange va se produire, le nain va manipuler les éclairs tel le dieu Thor. Sans le savoir, cet être vient de capter tous les regards du royaume sur son village et sa personne…
Sept missionairesde Alain Ayroles & Luigi Gritone aux éditions Delcourt. Alain Ayroles n’est autre que le mythique scénariste de la série emblématique De cape et de crocs, et comme d’autres auteurs, il s’est prêté au jeu de la collection 7. Il y a déjà deux saisons complètes de 7 albums chacune (il ne devrait n’ y en avoir que 3 en tout), à chaque fois, un duo d’auteurs est invité à raconter une histoire complète en un seul volume sur une thématique libre de leur choix mais avec la contrainte d’avoir 7 personnages principaux. On y trouve donc, aussi bien du western, de la Science-Fiction, de l’Héroic-Fantasy, du polar…
Dans le cas de Alain Ayroles & Luigi Critone, ils ont choisi une histoire du moyen-âge, nous sommes en Irlande au IXe siècle, les hordes incessantes de viking qui écument les côtes terrorisent les habitants et principalement les hommes d’église qui sont bien souvent les seuls à détenir des richesses susceptibles d’attirer la convoitise des barbares. Les supérieurs de l’ordre religieux ne voient que deux solutions à leur problème: soit ils s’opposent manu militari aux envahisseurs, soit il les évangélisent. Dans le premier cas, les vikings ont déjà prouvé maintes et maintes fois qu’ils étaient largement dominateurs dans ce domaine, dans le deuxième cas, tenter de les évangéliser, mais c’est un coup à envoyer à une mort certaines des moines qui ont décidé de vouer leur vie et leur âme à dieu. … Oui mais, il y a bien les 7 brebis galeuses, ces 7 moines qui ternissent l’image de l’ordre et que l’on a isolés dans le village voisin. C’est l’occasion de s’en débarrasser, en les envoyant au pays des vikings, soit ils réussissent leur mission et les attaques cesseront, soit ils se font massacrer, ce sera une piètre consolation mais ce sera toujours ça de gagné. De l’humour, de l’humour, de l’humour et… de l’humour.
Et pour finir, voici l’occasion de connaître en intégralité la légende de Boewulf, grâce à l’édition de Casterman: Beowulf par Garcia & Rubin. Trois parties: Le monstre, La mère, Un autre monstre. Une histoire épique de gloire, de droiture, de combat légendaire et de l’immortalité qui s’acquière dans la transmission orale et écrite des exploits des héros de jadis, avec le dessin très original de Rubin qui se prête à ce genre d’ambiance.
Voici la fin de ma sélection pour cette fois, en espérant vous avoir rendu curieux.
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