Coups de coeur

Yoshitoshi Abe, le génial créateur de Serial Experiment Lain, Haibane Renmei, Texhnolyze… des séries d’animations Japonaises que je vous recommande chaudement, Yoshitoshi Abe, donc, a également réalisé des séries « papier », une histoire fut déjà publiée en France dans la série « Robot » de chez Glénat, récit « fantastique/horreur » à ne pas mettre entre toutes les mains.

Cette fois ce sont les éditions Ki-oon qui nous proposent un nouveau titre de ce dessinateur au trait si reconnaissable: Lucika, Lucika.

Lucika est une adorable petite fille, espiègle, curieuse, aussi naïve que créative, et Yoshitoshi Abe nous invite à voir le monde au travers de ses yeux à elle. Les mini récits qui composent ce volume sont les aventures du quotidien d’un enfant de 5/6 ans qui observe et découvre son entourage lorsqu’il lui passe dans son champ de vision. Une paire de sandales laissées négligemment au milieu du jardin donnent naissance à un géant invisible. Comment expliquer à une enfant de cet âge, que lorsque l’on observe un objet placé devant soi, si l’on ferme un œil et puis l’autre, on a l’impression que ce n’est pas tout à fait le même, voire peut-être qu’il y a effectivement deux objets posés l’un à côté de l’autre, mais alors quand on ouvre les deux yeux, si il n’en reste plus qu’un, c’est lequel des deux qui est parti ? et où ? Et puis les mathématiques version Lucika, houlala, ça rigole pas, le « plus » de l’addition se transforme en Shuriken, les « 1 » n’ont qu’à bien se tenir.

 

Quand j’étais petit, je suis rentré un jour de l’école où quelqu’un a du parler de religion, de dieu ou d’un truc du genre, et j’ai demandé à mon père de m’expliquer un peu. Ce qu’il fit en m’expliquant qu’il y avait un bouquin qui expliquait tout ça, que je ne le trouverai pas à la maison mais qu’il pouvait m’en citer un passage que je vous fait partager aujourd’hui: « Et Jésus dit à Mathieu, descends du train et vas gonfler les pneus ». Il avait un autre couplet en réserve, mais celui-là je me le garde en réserve.

Tout ça pour vous dire, que nous l’avons attendu comme le messie, et OUI, IL est de retour parmi nous, il y’en a même qui l’aurait croisé aux Utopiales, Winshluss est parmi nous mes frères, le pas très sain d’esprit lance les hostilités contre le seul adversaire un tant soit peu digne de lui: Dieu.

In God We Trust, après Pinocchio, Les Requins Marteaux continuent à présenter le travail de Winshluss sous la forme de beaux ouvrages, on regretterait presque que pour le coup que ce nouveau titre ne se présente pas sous la forme d’un missel, cela aurait rajouté du charme à ce projet.

Dieu a -t’il de l’humour ? Pourquoi Moïse s’est-il isolé en haut de la montagne pour recueillir la parole de dieu ? Quel est le secret de la résurrection du Christ ? Avez vu la suite de Conan le Sumérien ? Conan l’Israélite ? Faut-il redouter la colère de dieu ? Jésus a-t’il fait sa crise d’adolescence ? Toutes les réponses aux questions que vous ne vous êtes jamais posées trouveront leur réponse dans In God We trust.

Si vous avez lu Championzé de Eddy Vaccaro et Aurélien Ducoudray, l’ histoire du premier champion du monde de boxe catégorie poids-lourd d’origine africaine qui se vit retirer son titre pour la simple raison qu’à l’époque on estimait qu’un noir avait des os et des muscles trop résistants pour que le match soit égal et valide. Et bien le même duo revient avec un nouveau boxeur, cette fois c’est l’histoire de Victor Young Perez, le plus jeune champion du monde catégorie poids mouche, et qui finit ses jours à Auschwitz.

Né en 1911 à Tunis et d’origine Juive, c’est à peine âgé de 7 ans qu’il découvre à l’occasion du retour des Tunisiens qui sont partis soutenir les français pendant la guerre, l’exacerbation de l’antisémitisme au sein même du quartier où il a grandi. Cela ne va pas l’empêcher de grandir comme tout enfant de son âge et de se trouver des occupations et principalement: La Boxe. Son parcours va aller crescendo jusqu’à la consécration de son titre mondial. Il réside à paris, écume les soirées et va rencontrer l’amour de sa vie, une actrice qui a le vent en poupe et qui tournera entre autre avec Gabin.

Il débarquera en Allemagne pour y disputer un match, le lendemain de « La nuit de cristal », il verra donc de ses yeux les actions menées contre les juifs. Il se retrouvera à Auschwitz et ne devra son répit au simple fait qu’un officier l’ai reconnu et attende de lui qu’il organise des matchs de boxe afin de distraire les soldats. Encore un récit fort de la part d’Aurélien Ducoudray mis en image par Eddy Vaccaro.

Autre récit tiré d’une histoire vraie, le nouveau roman graphique de Li Kunwu, l’auteur d’Une vie chinoise: La voie ferrée au-dessus des nuages, dans la collection Made In de Kana.

Le reporter dessinateur Li Kunwu présente une enquête bien particulière qu’il a effectué à l’occasion de la découverte d’un cimetière où reposerait des étrangers depuis le début du XXe siècle dans la région du Yunnan.

Toute trace de leur passage et les témoins qui auraient pu les côtoyer ou connaître leur histoire ont disparues, ce ne fut donc pas une mince affaire de reconstituer le parcours des français qui aidèrent les chinois à construire l’une des trois plus haute voie de chemin de fer du monde, qui reste à nos jours la plus ancienne et toujours en activité.

Grâce aux photos prises à l’époque par le contre-maître et sa famille, on peut voir les conditions de travail et d’acheminement du matériel, la plus part du temps en provenance de la France, mais également les conditions de vie de l’époque. Comme pour les pieds bandés, l’histoire publiée plus tôt dans l’année, l’auteur allie le récit historique au patrimoine culturel.

 

 

 

Parmi toutes les nouveautés, le public jeunesse n’est pas oublié, et même pour eux les éditeurs font preuve d’originalité. Pour preuve, voici déjà le deuxième tome d’une série débutée cette année et qui comprendra trois volumes en tout: Kairos de Ulysse Malassagne aux éditions Ankama.

Nills et Anaëlle s’accordent quelques jours tranquilles à la campagne, dans une maison appartenant à la famille de celle-ci, loin de tout. C’est l’endroit idéal pour passer un moment en amoureux, à la lueur et la chaleur d’un feu de cheminée, car il n’y a pas d’électricité dans ce petit nid douillet. C’est l’opportunité pour Nills d’en apprendre un peu plus sur les parents d’Anaëlle… peut-être un peu trop !

Au cours de leur première nuit, un phénomène extraordinaire va se produire, imaginez vous bien tranquille chez vous, lorsque soudain surgissent de l’âtre de la cheminée une armée de dragons, et qui se permettent de kidnapper votre être le plus cher à votre cœur, que feriez vous?

Et bien Nills, lui, n’écoutant que ses sentiments, décide de se lancer à leur trousses afin de sauver sa dulcinée, c’est beau, non ?

En parallèle, vous avez la possibilité de découvrir une version animée, pour en savoir plus, rendez-vous sur le site des éditions Ankama.

Toujours envie d’aventures ?

Zita, la fille de l’espace de Ben Hatke, chez les nouveaux venus, Rue de Sèvres éditions.

Zita, un peu canaille, vient de chaparder le cahier de Joseph, son camarade de jeu qui est un peu plus jeune qu’elle. Il courent la campagne qu’ils connaissent comme leurs poches. Toutefois, il tombent sur un trou en plein milieu d’un champ, qui n’était pas là la veille, le trou, pas le champ.

En fait, c’est une météorite qui est tombée qui est à l’origine de ce cratère. La curiosité l’emportant, Zita glisse jusqu’au fond et découvre au cœur de la roche qui y repose, un étrange module muni d’un GRRRROOOS bouton rouge bien voyant. Devinez quoi, ils décident d’appuyer dessus, et comme il ne se passe rien au premier coup, ils insistent grandement. Leur curiosité va être satisfaite au delà de leurs espérances, il se passe effectivement un truc: Une espèce de machin tentaculaire apparait dans une espèce de brèche, attrape Joseph et repart d’où il est venu.

Zita est responsable de son jeune ami, et il faut à tout pris qu’il puisse rentrer chez lui sinon elle risque d’être punie, elle décide donc de ré-appuyer sur le bouton afin que le passage d’où est sortie la créature se ré-ouvre. Elle se précipite à leur poursuite et atterri au milieu d’une foule de créatures toutes plus étranges les unes que les autres. Elle va très vite apprendre qu’un astéroïde doit tomber d’ici trois jours, ce qui lui impose un compte à rebours pour retrouver Joseph et rentrer tous les deux à la maison.

En chemin, elle rencontrera, telle Dorothée dans Le Magicien d’Oz, différents acolytes qui l’aideront dans sa quête, très souvent en contrepartie de leur rendre un service ou bien les aider à résoudre une question existentielle.

Après Bêtes de somme t1, Mal de chiens, les éditions Delcourt présentent un nouveau titre de Jill Thompson: Scary Godmother t1, Une terrifiante marraine.

Jill Thompson s’est notamment fait connaître avec son style originale lorsqu’elle a collaboré avec Neil Gaiman pour les histoires consacrées à Death & Delirium dans l’univers de Sandman, une approche délurée des sœurs du maître des rêves. Cette fois elle s’attaque à un sujet cher au cœur des américains: Halloween ! Eh oui, dans une semaine c’est la fête des morts chers lecteurs.

Scary Godmother est un recueil de plusieurs histoires courtes où l’on retrouvera Hanna Marie, un petit bout-de chou adorable, son antipathique cousin Jimmy, et sa Terrifiante marraine.

Le premier récit présente bien évidemment tout le monde, c’est la première fois qu’Hanna Marie a le droit de sortir le soir d’Halloween pour faire la tournée des maisons, avec les « grands ». Son papa et sa maman décident donc de la confier aux bons soins de Jimmy, son cousin, en lui faisant promettre de la ramener pour 20h00. Cela ne le réjouit pas trop, car comme Hanna Marie est encore petite, elle a du mal à les suivre, lui et les autres enfants, ce qui les retarde et est synonyme d’une moins bonne récolte de bonbons. Il décide donc de lui jouer un mauvais tour en essayant de lui faire une grande frayeur, ce qui inciterait Hanna Marie a demander à rentrer plus tôt chez-elle, et ainsi à se débarrasser d’un « poids-mort ». Bien entendu, tout ne va pas se dérouler selon le plan prévu…

On continue à se faire peur ?

Alisik t1, Automne de Hubertus Rufledt & Helge Vogt, une série prévue en 4 tomes aux éditions du Lombard.

un univers graphique qui vous fera chavirer d’admiration tout comme End de Barbara Canepa & Anna Merli a su le faire l’année dernière.

Alisik a l’air d’une jeune fille somme toute assez banale, ses nouveaux voisins sont charmants, amicaux quoique un peu originaux, et pour cause, Alisik est morte et ses nouveaux camarades sont des fantômes tout comme elle.

Un brin mélancolique, elle croise parfois les jeunes de son âge qui trainent du côté du cimetière, et cela lui rappelle les instants et les relations à côté desquelles elle passe à présent, car bien que fantôme, elle reste une adolescente, et pour son malheur, aucun être vivant ne la voit ni ne la perçoit. Toutefois, un jour, elle va croiser Ruben, un jeune homme qui va la remarquer. Comment diable peut-il l’apercevoir ? Comment va évoluer cette relation ? Je vous laisse le découvrir par vous même. Sachez tout de même que tout n’est pas sombre dans cette histoire, il y aura des couleurs et des rires et d’autres histoires qui vous dépayseront.

Bonjour à vous amis lecteurs, me revoilà à la charge avec une sélection de Mangas. Je sais que ce n’est pas trop votre tasse de thé, c’est pourquoi mon travail n’est pas de vous en imposer, mais de vous donner l’eau à la bouche pour vous tourner vers ce média, toujours aussi distrayant et surprenant.

The Hunt for Energy, H.E la nouvelle série de Boichi (Hotel, Sanctum, Sun Ken Rock) aux éditions Tonkam. ON VA TOUS MOURRIR !!! bon, dis comme ça, cela fait un petit peu pessimiste ou alarmiste, mais surtout j’anticipe ce qui découle du sujet qui nous intéresse.

Dans H.E, nous rencontrons Hiro Narushima, ce jeune homme aux lunettes customisées se cache justement derrières celles-ci afin de ne pas être trop choqué par notre Environnement. Entendez par là que ce jeune homme à la faculté de distinguer, à travers les flux d’énergie qui composent et parcourent notre monde, l’état de santé de notre planète, et sans ses lunettes, l’agression est permanente. La petite image sur le côté, c’est ce qu’il a perçu le jour du drame de Fukushima, cela peut paraître joli de prime abord, mais je vous promet que dans le manga, cela parait beaucoup plus agressif. Hiro travaille pour une entreprise d’exploitation pétrolière qui vient de décider de marquer un grand coup dans la recherche d’une nouvelle énergie qui supplanterait toutes les autres et qui serait La solution qui ne détériorerait pas notre planète. La particularité de Hiro de distinguer les flux d’énergie serait donc un atout afin de la dénicher, mais tout le travail reste à faire étant donné que c’est une nouvelle énergie que l’on recherche.

Deux personnes sont également de la partie, deux employés de la même entreprise:

Nobuki Sakuragi, 23 ans, employé totalement incompétent que l’on ne cesse de reléguer aux tâches les plus inutiles, surtout pour ne pas l’avoir dans ses pattes, à savoir que, comme Amélie Nothomb pouvait en parler dans son roman Stupeur & tremblements, au Japon, lorsque vous êtes incompétent, on ne vous licencie pas obligatoirement, on vous donne les tâches les plus ingrates et les plus dégradantes, ce qui est beaucoup plus humiliant (d’où le taux de suicide).

Miyuki Hirosue, jeune femme aux formes plantureuses et aux vêtements plutôt courts et serrés, voire trop justes pour elle (on reconnais bien là Boichi).

Ce qui est très intéressant dans cette histoire, c’est la somme de détails explicatifs concernant les différentes sources d’énergie afin de comprendre l’intérêt que l’on peut trouver à en exploiter une plutôt qu’une autre, et de montrer les limites d’applications et de rendements. Si cela vous parait rébarbatif, l’imbécilité de Nobuki ou les plans suggestifs où l’on trouve Miyuki, sauront dynamiser votre lecture.

Deux nouvelles séries consacrées à la médecine, nous n’avions rien eu de nouveau depuis Black jack d’Osamu Tezuka et Say hello to Black Jack de Syuho Sato.

Ce mois-ci sort le deuxième tome de La main droite de Lucifer de Naoki Serisawa aux éditions Ki-oon. L’histoire de Yû Katsumi, jeune homme que l’on découvre dans un état d’ébriété très avancée dans un quartier chaud de Yokohama. Yû revient d’une expérience très particulière, bénévole pour une ONG, il était parti en Afrique, dans un pays où la guerre faisait rage, au cours de sa mission, il fut retenu en otage par les rebelles et obligé de soigner leur blessés. Je vous laisse découvrir par vous même ce qui s’est passé avant son retour au pays. Toujours est-il, qu’il a décidé de ne plus exercer, mais bien entendu, pour l’histoire de ce manga, il va se retrouver confronté à l’inévitable, devoir intervenir afin de sauver une personne agonisante à ses pieds. Ce qui l’amènera à découvrir la clinique du Dr Minatono, un établissement situé dans ce quartier chaud et qui ne bénéficie d’aucune aide financière et qui se consacre quasi essentiellement qu’aux personnes démunies.

Autre nouveauté, le premier tome de Dr DMAT, Disaster Medical Assistance Team, de Hiroshi Takano au scénario et Akio Kikuchi au dessin, chez Kazé éditions. Hibiki Yakumo est médecin généraliste dans un hôpital de Tokyo, son travail lui plait énormément et l’attention qu’il porte à ses patients est très appréciée, seul petit « HIC », il se trouve que Hibiki a une peur panique à la vue du sang. Si au cours de son travail actuel, il arrive à gérer sa phobie, sa nouvelle affectation va être une toute autre expérience: le directeur de l’hôpital vient de l’affecter à la DMAT, une brigade d’intervention d’urgence chargée d’intervenir sur le lieu de l’accident. Cette toute nouvelle formule de soins est sensée pallier aux pertes humaines ou dégradations de santé liées au transport des blessés ou au retard d’intervention chirurgicale. Une expérience nouvelle pour ce jeune homme qui doit prendre des décisions rapides et précises dans des conditions parfois extrêmes, comme sa première expérience sur le terrain, un carambolage  dans un tunnel, et ce, sous le regard aiguisé des pompiers expérimentés (mais pas médecins) et de sa supérieure qui vont voir en lui, un homme aux capacités exceptionnelles d’adaptation et d’analyse, mais je vous rappelle qu’il a tout de même un sérieux handicap qui risque de le rattraper tôt ou tard. Avis aux amateurs de diagnostics, de langage technique et d’émotions fortes, encore une fois la rigourosité des japonais à vouloir traiter un sujet avec la plus grande précision est démontrée avec ces deux histoires.

Toujours pas lassés de termes techniques, alors cette fois-ci, direction la conquête spatiale avec Space Brother de Chûya Koyama aux éditions Pika.

Mutta et Hibito, deux frères, et peut-être une même destinée. Chacun voit dans la vie les signes qu’il veut, Mutta Namba, lui, pense que l’histoire de sa famille est intrinsèquement liée à l’histoire du Japon, entendez par là, des évènements anecdotiques à vos yeux mais qui ont marqués l’esprit des japonais… mais dans le milieu du sport. Mutta est né lors d’une défaite au football, des japonais contre l’Irak le 28 octobre 1993, son frère quant à lui est né le 17 septembre 1996, le jour où un joueur japonais évoluant dans la ligue de baseball américaine, a réussi Le match parfais, ne laissant l’équipe adverse ne marquer aucun point. Le fameux « coup de boule » de Zidane coïncide à un jour crucial dans la vie de ces deux jeunes gens, celui où ils virent un OVNI.

Tous deux, depuis leur plus tendre enfance sont passionnés par l’astronomie, et ce fameux soir, alors qu’une bonne partie de la planète se recueille devant son poste de télévision, ils passèrent leur nuit à observer le ciel et firent cette étrange rencontre.

C’est ce qui a lancé la carrière de Hibito que l’on retrouve dans l’équipage qui va partir d’ici peu dans l’espace afin de lancer la première station sur le sol lunaire. Il apprend que son frère dans le même temps vient de perdre son travail, et il le recontacte afin que lui aussi se souvienne de la promesse qu’ils se firent cette nuit là, qu’il se reprenne en mains et qu’il participe à la sélection qui va avoir lieu pour sélectionner 3 futurs astronautes japonais qui feraient parties de l’expédition qui partira à la conquête de Mars.

Là encore, beaucoup d’humour, mélangé avec subtilité, avec des détails techniques liés à la conquête spatiale et autres petits bonzhommes verts.

Goggles de Tetsuya Toyoda aux éditions Ki-oon dans leur collection Latitudes.

En ce moment les éditeurs qui souhaitent faire la promotion d’un nouveau manga sensé toucher un lectorat adulte et pas spécialement adepte de ce média, ne peuvent s’empêcher de le doter d’un petit mot de Jiro Taniguchi histoire d’aiguiser la curiosité du lectorat potentiel. Toujours est-il que je partage l’avis de l’auteur japonais sur la qualité de Goggles.

L’auteur présente dans son ouvrage six nouvelles qu’il a réalisé entre 2003 et 2012, des histoires du quotidien, tendres et drôles. Si apparemment il n’y a aucuns liens entres elles, on retrouve parfois un personnage en commun: un jeune garçon de la première histoire que l’on retrouve comme personnage secondaire dans une suivante après que quelques années soient passées; un membre d’une même famille, un lieu en commun…

Laissez moi vous présenter la première nouvelle:

Trois enfants jouent au Baseball dans un terrain vague, l’un d’entre eux, par excès de zèle commet un HomeRun qui envoie la balle se perdre dans la cour d’une maison délabrée du quartier. Alors qu’il cherchent à mettre la main sur la balle, il rencontrent, planqué dans le frigo, un papy qui prétend être le dieu de la misère. D’abord dubitatifs, ils ne vont pas pouvoir s’empêcher de vérifier ses dires, « si quelqu’un croise son regard, inévitablement le malheur va s’abattre sur lui ».

Une petite perle qui vous permettra de vous détendre, d’apprécier la narration et le dessin agréable de Tetsuya Toyoda, et comparativement à Jiro Taniguchi, de découvrir d’une nouvelle génération d’auteur plus jeune, avec une approche non pas plus naïve, mais plus moderne et dynamique que Jiro Taniguchi qui penche plutôt pour la contemplation et la réflexion. Pour ma part, dans cette sélection, c’est l’album que je vous recommande le plus.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

 

Au premier temps de la valse, je suis seul, mais je t’aperçois…

Et oui, lui aussi se croyait seul, ce bon gros nounours, et puis il les a perçu, revoici toute la clique de joyeux drilles de Jorn Riel, sous la plume de Gwen de Bonneval et le trait de Hervé Tanquerelle. 3e et dernier tome des adaptations des racontars de ces chasseurs livrés à eux même au fin fond du Groenland: Un petit détour et autres racontars, éditions Sarbacane.

Ces hommes coupés de tout se redéfinissent les codes de vies, les rapports aux autres… lorsque votre voisin le plus proche se trouve à quelques jours de traineaux, que les tempêtes prennent des airs de fin du monde, ou encore que votre prochaine nuit va durer un mois, on devine facilement qu’ils puissent « péter les plombs ».

C’est du délire jubilatoire de bout en bout, Hervé Tanquerelle a su trouver de sacrées trognes pour Valfred, William le Noir, Herbert… Ces racontars sont leurs moments de vie, si certains ne sont que de passages, les autres ont un je ne sais quoi d’attachant, ce qui fait que ces trois albums vous porteront, peut-être à vous tourner vers les romans de Jorn Riel qui sont disponibles en format de poche aux éditions 10/18.

Au deuxième temps de la valse, on est deux, tu es dans mes bras… comme Dora.

Une autre suite, celle de Dora de Ignacio Minaverry aux éditions de L’Agrume, ce dessinateur argentin a su séduire rapidement le public français, à la grande joie de cette petite maison d’éditions qui monte, et qui fait du bon boulot.

Dans le premier volume, nous découvrions Dora, jeune femme travaillant à Berlin Ouest, pour le gouvernement américain, alors en charge de trier tous les documents saisis à la fin de la guerre, avant de les restituer au gouvernement allemand. Dans cette logistique administrative, Dora constitue à des fins personnelles, un dossier concernant les personnes déportées, son père faisant partie du lot et dont toute trace a disparu. Ce qui l’amènera plus tard dans sa vie, a être contactée par des personnes au courant de ses recherches, et qui traquent « bénévolement », entendez par là qu’ils n’appartiennent à aucun groupe rattaché à un gouvernement…

On s’intéressait également à Dora en tant que femme, sa personnalité, ses relations amicales mais aussi ses questionnements existentiels ou plus simplement amoureux. Une jeune femme captivante, cultivée, curieuse… on en tomberait amoureux.

Dans cette deuxième partie, qui n’est pas la fin de l’histoire, nous allons nous intéresser particulièrement à sa rencontre avec Geneviève, une gitane. Pour le décor, nous restons dans un contexte historique fort, étant donné que nous nous situons à Bobigny au début des années 60, c’est à dire à l’époque où Papon, Maurice de son prénom, est préfet de police à Paris, et s’occupe avec beaucoup de zèle du FLN. Une partie de l’histoire se déroule dans le bidonville de Bobigny.

Nous n’avons plus qu’une seule hâte, celle d’attendre la suite.

Au troisième temps de la valse, nous valsons enfin tous les trois, Romain Renard, Samuel Beauclair & Melvile.

Romain Renard, c’est l’auteur, j’avais déjà beaucoup aimé son adaptation de polar, Un hiver de glace, dans la collection Rivages/Casterman/Noir. Un auteur qui sait soigner ses ambiances, qui sait jouer sur les effets visuels. Ce n’est pas un auteur exceptionnel à mes yeux, seulement il sait me captiver le temps de ma lecture et me prendre au jeu, y compris avec des histoires policières, qui ne sont pas toujours ma tasse de thé.

Samuel Beauclair, c’est le personnage principal, jaune auteur ayant connu le succès avec son  premier livre mais dans une panne de création suite à quelques coups durs de la vie. De son père décédé, il a non seulement repris la carrière d’homme de plume, mais dans sa dépression sentimentale et très arrosée à l’alcool, il s’est également réfugié dans l’ancienne demeure de son père afin de s’y ressourcer et d’y retrouver l’inspiration. C’est sans compter sur les coups de fil de son éditeur et néanmoins ami qui tente vainement de garder contact et surtout s’informer de la progression de l’ouvrage en cours d’écriture.

 Melvile, c’est le nom du petit bourg où se situe cette maison familiale, dans une région boisée propice à la chasse, la pêche et les randonnées pédestre, cette ville est bien calme, les personnes s’y connaissent bien et en faisant le tour des commerces locaux, il n’est pas rare de croiser un membre de la famille de la personne que vous avez croisé précédemment. Samuel, en allant faire le plein de bière et de tabac va tomber sur une petite annonce de travaux d’entretiens pour une personne immobilisée des suites d’un accident. Cet homme vit avec sa sœur, et tous trois vont très vite bien s’entendre. Bienvenue à Melvile, pour ce petit aparté.

Et Paris qui bat la mesure, Paris qui mesure notre émoi… Bien qu’il soit effectivement passer par Paris, ce n’est pas La ville qui bat la mesure pour Robert Louis Stevenson, mais bien Long John Silver.

Rodolphe et Follet, un chouette duo pour ce one-shot dans la collection aire-libre de Dupuis consacré à Robert Louis Stevenson, une biographie intéressante qui permet de (re)découvrir la vie et l’œuvre littéraire du romancier, mais sous la forme originale de l’omni présence du pirate dans la vie de l’auteur. Comme tout enfant de son âge, le jeune Robert est fasciné par les aventures de pirates, mais ils faut savoir que dès sa plus tendre enfance, il est sujet à une maladie pulmonaire qu’il faudra bien des années à pouvoir cernée. Du coup, Stevenson a subi les séquelles de cette maladie au point que les délires de la fièvre ont fait germer dans son imaginaire déjà débordant, les pas du pirate boiteux qui résonnent à ses côtés. C’est la conséquence d’une rencontre avec un boiteux dans sa prime enfance au détour d’une ruelle, conjuguée avec le rythme saccadé de l’horloge familiale qui trône au salon qui donne naissance à cette présence qui accompagnera l’auteur jusqu’à la fin de ses jours.

Pour ceux qui ont connu Follet avec les Zingari ou ses autres aventures qui ont déjà traversé plusieurs générations de lecteurs, c’est toujours un bonheur de retrouver son trait si particulier.

Et juste pour le plaisir de vous l’annoncer, le tome 2 de Kililana Song est sorti !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Et il est très bien.