Coups de coeur

blabla manga

pieds bandecouvBonjour, bonjour les hirondelles !!

Quoi de neuf sous ce ciel printanier ? Comme d’habitude les éditeurs rivalisent dans la présentation de nouveaux titres, et si plusieurs d’entre eux nous plaisent, on ne peut décemment pas tout chroniquer, sinon les coups de coeur vont être aussi surchargés que nos rayons. Donc pour cette fois, je ne parlerai que du manga.

Avez-vous lu Une vie chinoise de Li Kunwu ? C’est un récit autobiographique qui permet de découvrir la chine depuis la prise de pouvoir de Mao Zedong par quelqu’un qui a vécu, suivi, retranscrit et cru dans les changements qui ont bouleversé son pays sans pour autant essayer de vous convaincre de la légitimité du discours Maoiste, seulement de faire comprendre l’engouement de ceux qui ont vécu ce moment important de l’histoire de la Chine. La spécificité de l’auteur est qu’il est également un des rares auteurs de BD chinois à pratiquer le 9e art depuis une trentaine d’années.

Avec Les pieds bandés, l’auteur vient une nouvelle fois sur la période de bouleversements sociaux et culturels qu’a traversé la Chine mais en passant cette fois par la rupture avec toutes les anciennes traditions propres à l’empire. Les pieds bandés comme l’excision ou autre rituel similaire pouvait être considérés comme « barbares ». Les jeunes filles se voyaient, entre l’âge de 6/10 ans, recroqueviller les orteils sous la paume du pied, afin, disait-on, de les rendre plus jolis. C’était l’occasion pour une jeune fille, même de basse extraction, d’être remarquée et de trouver un époux fortuné. Chunxiu (la beauté du printemps) va passer à contrecoeur par ce rite douloureux, et si dans les années qui suivent, ses « pieds de lotus », la forme la plus parfaite de ce rituel, lui confèrent les résultats et l’attention escomptés, la douleur morale va être pire encore lorsque les révolutionnaires vont interdire cette pratique. N’allez pas croire que c’est pour éviter à ces jeunes filles de subir cette pratique ignominieuse qu’une telle décision est prise, non c’est pour son symbôle, au même titre que les hommes devront se couper la natte. Chunxiu refusera qu’on lui déplie ses orteils (oui, « l’opération » est plus douloureuse que l’épreuve subie plus jeune) et elle devra traverser les années suivantes en catimini ou dans la honte du jugement collectif. Il y à plein d’autres choses à découvrir dans cet album, rassurez vous, je ne vous ai pas tout dévoilé.

cerisiercouvTout comme l’album précédent, Les cerisiers fleurissent malgré tout est publié par Kana dans sa collection Made in. Cette histoire de Keiko Ichiguchi va aborder plusieurs sujets: connaissez-vous l’importance de la floraison des cerisiers au printemps pour les japonais ? l’auteur est mariée à un européen, vit en Italie et voit l’opportunité de montrer pour la première fois à son compagnon cet évènement se présenter au prochain printemps, celui de 2011. Rappelez vous, c’est en Mars 2011 qu’a eu lieu le tsunami qui a également provoqué le désastre de Fukushima. Ceci va bouleversé les projets de Itsuko, notre narratrice.

Autre sujet traité dans ce volume, Itsuko a grandi avec une maladie qui la tenue a distance des activités que tous les enfants de son âge ont pour habitude de pratiquer, y compris le sport. C’est dans un état de doute et d’appréhension de la mort qu’elle a vécu son enfance jusqu’à la rencontre d’une professeur qui lui a donné confiance en elle. On trouve également dans cet ouvrage le rapport maître/élève et la reconnaissance de cette relation. Un bien bel album aussi bien teinté d’angoisse, d’amertume, de bonheur et de sensibilité.

Continuons avec Mokke de Takatoshi Kumakura aux éditions Pika, les aventures de deux soeurs, Mizuki et Shizuru, deux jeunes filles un peu particulières: les membres de leur famille ont une affinité avec les Yôkai, ces êtres fantastiques de la cultures Nippone.

mokke couvShizuru, l’ainée peut voir ces créatures étranges, Mizuki quant à elle, a la malchance de les attirer.

Ce volume regroupe six histoires de leurs expériences, ce qui vous permet de découvrir six Yôkai et leur singularité. Tous ces monstres ne sont pas mauvais, si certains font effectivement du mal aux humains, d’autres ne cherchent qu’un peu de compagnie, ou encore, sont parfois les représentations de l’état d’âme de celui qu’ils accaparent.

Nous allons donc suivre ces deux enfants dans leurs péripéties, découvrir que leur quotidien n’est pas de tout repos et qu’il ne faut pas juger trop vite une situation de peur de faire une bêtise. Beaucoup d’humour dans cette série qui débute, le deuxième tome sera publiée dans trois mois. Cette série permet de découvrir un autre aspect de la culture Nippone et rappeler aux enfants qu’il ne faut pas avoir peur des monstres.

cesarecouvLes éditeurs ne sont jamais en reste pour surfer sur les phénomènes de mode, et Borgia oblige, Ki-oon publie les deux premiers tomes d’une nouvelle série: Cesare, il creatore che ha distrulto de Fuyumi Soryo. A noter également que l’oeuvre est supervisée par Motoaki Hara, universitaire enseignant à l’université des arts libéraux de Tokyo et traducteur de la nouvelle édition Japonaise de La divine comédie de Dante.

cesare extraitUn manga très sérieux donc, qui va vous permettre de découvrir Cesare Borgia lors de son adolescence et que son père l’envoya en étude à Pise afin de devenir Cardinal.

L’Histoire vu à travers le regard de Angelo da Canossa, jeune homme issu d’une famille modeste dont le grand-père sculpteur à travaillé pour la famille Médicis, il s’est donc vu privilégié par ceux-ci pour intégrer l’université de Pise. Il va découvrir les rapports entre les différents élèves qui viennent des quatre coins de l’europe et assujetis également au parcours de leur famille (marchands, nobles, religieux…) ce qui implique une certaine hiérarchie et « étiquette » à respecter, son côté « naïf » l’amènera à quelques boulettes qui risquent de perturber tout çà. Pour en finr avec Cesare, Il creatore che ha distrulto je ne sais si la série continuera dans le même ton, mais étonnamment il n’y a aucune scène choquante de ce qui fait une des spécificités des Borgia, à savoir leur liberté de moeurs.

master keaton couvEn guise de conclusion, je vous propose la publication de Master Keaton du maître Naoki Urasawa co-scénarisé avec Takashi Nagasaki ( celui qui partage également la création de Pluto & Billy Bat ) et Hokusei Katsushika, chez Kana éditions.

billy bat aextraitTaichi Hiraga Keaton, homme aux multiples fonctions, ancien membre des S.A.S., diplômé d’Oxford, archéologue renommé et professeur d’université est également enquêteur pour une compagnie d’assurance. Son côté multi-carte va l’amener à vivre de palpitantes aventures à travers le monde, le premier volume comprend 12 récits qui le touchent aussi bien professionnellement que personnellement. Cette série qui comprend 12 volumes, date un petit peu, elle se situe avant la chute du mur de Berlin, d’où certaines références ou allusions dans le parcours du personnage ou des autres protagonistes, et Naoki Urasawa compte reprendre cette série prochainement. une série riche en éléments d’intrigues, historiques, culturels… que nous vous conseillons tous trois (comme chacune des séries de l’auteur) au même titre que Billy Bat, dont le 6e volume vient de paraître, et qu’il est bien.

A bientôt pour de nouvelles aventures mon cher milou.

 

 

 

 

 

 

 

 

1, 2, 3… C’est déjà fini… Alors ne passez pas à côté

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Vous êtes nombreux à vouloir lire des histoires complètes ou finies, et bien les éditeurs vous ont entendu…

Deux séries sont sorties en début 2013 et ont déjà trouvé une fin 3 mois plus tard alors ne les ratez pas :

-Abymes :

Avec 3 tomes en 3 mois Abymes s’incrit dans les grandes attentes de ce début 2013. Au scénario, on retrouve Valérie Mangin qui a quitté soleil et Casterman pour signer sa trilogie, dans l’une des plus préstigieuses, voire la plus prestigieuse collection Bd: « Aire libre ». Mais si on en croit le tome 3 tout était écrit… Alors avant de vous parlez de ces albums petite définition du mots Abymes : « La mise en abyme — également orthographiée mise en abysme ou plus rarement mise en abîme est un procédé consistant à représenter une œuvre dans une œuvre du même type, par exemple en incrustant une en elle-même. »

Première partie

Abymescouv1On a donc découvert en Janvier une première mise en Abymes avec Honoré de Balzac. On y découvre un Honoré de Balzac tourmenté par des publication sur sa vie personnelle dans un journal lu par le Tout Paris. Honoré qui s’était éloigné de Paname pour écrire, va devoir faire des allers/retours entre son petit chateau et la ville lumière, afin de trouver le coupable. Mais plus le temps passe plus l’auteur s’enferme dans une folie, excluant un à un les personnes de son entourage. Ces révélations fracassantes vont nous faire découvrir l’homme et ses travers. Si l’histoire est plutôt efficace tout le génie de cet album réside dans le dessin de Griffo. Griffo est un grand dessinateur qui sait adapter son trait à l’histoire que lui livre le scénariste. Avec cet album, il renoue avec le graphisme rond qu’il utilise pour « Monsieur noir » et « Le petit miracle ». Quel plaisir de se replonger dans la magie de ce trait si particulier.

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Deuxième partie :

Pour le second volume on découvre le réalisateur Henri Georges Cluzot, qui est sur sa nouvelle réalisation. Il porte à l’écran la déscente au enfer de Honoré de Balzac dans une grosse production française. Mais la vie de Henri Georges Cluzot va prendre le même tournant que Balzac quand la caméra de Cluzot va filmer hors plateau des scènes de colère et de violence où l’on découvre un Henri Georges Cluzot sombre et inquiétant. Une grosse déception, côté scénario on a exactement le même processus scénaristique que sur le premier, les mêmes ficelles. Et ce n’est pas le dessin de Malnati qui relève le niveau. Il utilise une technique spéciale sur son encrage qui donne à tout ses traits le sentiment de tremblement, voire une image mal pixellisée. Si cet effet se voulait certainement donner un côté ancien je trouve le parti-pris raté.

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Troisième partie :

Abymescouv3Après un deuxième tome, sur lequel je reste perplexe, il reste donc cet ultime opus sur Valérie Mangin « herself ». Et qui mieux pour le dessiner que son compagnon Denis Bajram (Universal War One). La jeune Valérie Mangin, alors étudiante, va tomber par hasard sur son album en librairie en 1993 soit 20 ans avant sa véritable sortie. Dès lors elle cherchera à retrouver ce mystérieux album que personne ne connait et qui n’est pas paru. Pas toujours facile de se mettre en scène soit même, ni son dessinateur. Et bien pour moi le pari est relevé. L’histoire change un peu des deux autres, même si on reste sur une mise en abymes de l’artiste. Cet album relance ma conviction en cette trilogie avec un final époustouflant que je trouve génial. Mais je suis sûr que cet avis ne sera pas partagé par tout le monde. Certains verront dans l’auto-mise en abymes une certaine mégalomanie. Moi je trouve ça ambitieux et surprenant. Le lecteur ne manquera pas de se demander où est la part de réalité et où est la fiction. Mais cet ultime opus en surprendra plus d’un. Pour l’amateur de librairies BD, on retrouve « Fantasmagorie », « Album » et « Brusel ». Côté Guest, on retrouve les fameux libraires de ces librairies, et certains noms d’auteurs tels que: Matthieu Lauffray, Arleston… Et que dire du dessin de Denis Bajram ??? Et bien rien!! C’est parfait!! Ni dans le style de UW1, ni dans le style de 3 Christs, mais dans un 3eme style, celui d’Abymes. Pas de doute Denis Bajram fait parti des grands dessinateurs de notre époque. On retrouvera d’ailleurs Denis Bajram sur UW2 la suite de UW1 qui reste à ce jour la plus grande saga SF BD a mon goût (j’irai même jusqu’à dire devant L’incal, c’est vous dire), donc rendez-vous en Septembre au éditions Casterman.

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En bref Abymes crée bien la surprise, que l’on aime ou pas, cette série ne laissera personne indifférent. De par le classicisme du premier volume et la révolution de l’histoire du 3eme cette série mérite sa place dans votre bibliothèque. Malgré mes critiques il ne s’agit pas d’un demi « oui », mais bien d’un « oui » franc et massif pour vous faire découvrir cette trilogie de l’étrange.

Silas

-Silas Corey :

Silas2C’est l’autre série de ce début d’année deux tomes parus en 3 mois, mais cette fois du même dessinateur. Silas Corey, c’est avant d’être une excellente BD, la rencontre de grands talents du 9eme art, à savoir Fabien Nury (Il était une fois en France et bien d’autres…)  qui fait parti de notre top 4 des scénaristes à suivre (avec : Zidrou, Brunschwig et Ducoudray) et Pierre Alary tout droit sorti des studio Disney France il nous à déjà régaler avec plusieurs séries (Belladone, Sinbad…). Il aura fallu que ces deux virtuoses se rencontrent pour nous entrainer dans les enquêtes de Silas Corey. Bien sûr Silas Corey vous semble familier, il vous fait penser à un certain Sherlock Holmes, et bien ça se peut, Silas1mais Silas lui à la classe « à la Française » et non « à l’anglaise ». Ce premier diptyque marque les débuts de ce qui je l’espère sera une longue et belle série d’enquêtes. Tout est là pour plaire: scénario aux petits oignons et dessin millimétré. Voilà de la belle et grande Bd comme on les aime. Pour tout les amateurs de BD conventionnelle. Oubliez Sherlock Holmes, bientôt l’enquêteur dont le monde parlera, sera Silas Corey.

Le petit plus dans les dessins d’Alary ce sont ses cases larges qui prennent la page et qui donnent l’impression de passer de l’écran 4/3 au 16/9eme. Un effet dont les auteurs n’hésitent pas à abuser pour notre plus grand plaisir. C’est donc parti pour l’aventure en grand angle…

Silas3Silas5Silas4

Où le grand libraire parle de "Classiques" avec des ouvrages qui ne le sont pas

decalage couvEt oui, il est toujours attendu comme le loup blanc, Marc-Antoine Mathieu revient avec un nouvel album, certes, mais avec une nouvelle aventure de Julius Quentin Acquefacques, cette série hypnotique et jubilatoire. Le décalageDelcourt éditions.

decalage extraitAprès Dieu en personne et 3 secondes qui l’ont peut-être aidé à se faire connaître du Grand Public, Marc-Antoine Mathieu reprend au grand plaisir de ses fans aux aventures du rêveur qui bouscule la normalité et la narration. C’est toujours une mise en abîme que d’ouvrir un de ces albums créatifs où les personnages errent à travers les délires de l’auteur.

Pour cette fois, l’auteur aura même réussi à se faire arracher les cheveux de l’imprimeur, car allez faire comprendre à un artisan consencieux du travail bien fait, que Oui! les pages déchirées, c’est normal. Oui! c’est bien la page 7 à la place de la couv’. Oui! c’est mon état naturel, je n’ai pas pris de produits bizarres et illicites avant de prendre mon crayon…

Les personnages secondaires sont bien embêtés, le personnage principal a disparu, et du coup qu’en est-il de l’histoire ? Sans héros, pas d’histoire, sans histoire pas de fil conducteur ni de fil temporel, sans temps: pas de lieu ni d’espace. Avec toutes ces réflexions en tête, ils vont donc chercher à retrouver le héros, qui lui assiste à la scène sans trop savoir s’il rêve une nouvelle fois, ou si la réalité est, qu’il n’a plus de réalité ou toute autre idéesspirituelle du même ordre qui vous donnera des insomnies, mais bon ça c’est dans le cas où vous ne rêviez pas, sinon cela veut dire que vous dormez et du coup… En bref, un nouvel album dans la bibliographie de Marc-Antoine Mathieu, reste toujours un phénomène attendu.

Pour ceux qui suivent, ce ne sera que du comics, du pamphlet libertaire à l’Héroic-fantasy, en passant par l’espionnage post seconde guerre mondiale et un petit créneau par la grande saga familiale Américaine (genre Dallas, quoi!).

saga couvNan, je déconne, si le titre de cette nouvelle série est bien Saga, et que l’on retrouve bien l’histoire d’une famille, Brian K. Vaughan et Fiona Staples nous livrent plutôt une histoire comme pour Tristan & Yseult, Orphée & Eurydice, Roméo & Juliette… celle d’un amour impossible, un classique mais si bien écrit, toujours efficace. Ce titre fait parti de la nouvelle collection d’urban Comics: Indies.

saga extraitNotre narratrice se nomme Hazel et elle nous raconte l’histoire de ses parents, comment ils se sont rencontrés et comment ils se sont aimés. Ils sont issus de deux peuples que tout oppose, à commencer par une guerre, mais aussi par les croyances. Alana va pourtant aider à faire s’échapper Marko et tous deux vont s’attirer les foudres de leurs deux peuples, les ordres sont clairs: éliminer les fugitifs et récupérer leur progéniture, vivante.

Alana vient d’un monde où la technologie, la hiérarchie, l’ordre et la rigueur sont de mise; Marko vient quant à lui d’une éthnie en contact avec la nature, la magie, mais également susceptible d’être submergée par les instincts bestiaux qu’ils recellent au fond d’eux. Ils vont devoir fuir sans cesse devant les autorités, mais également se méfier des mercenaires autonomes engagés à leurs trousses, un récit palpitant d’aventure et de rebondissements.

black widow couvPour la partie espionnage, deux titres s’offrent à vous avec tous deux un petit arrière goût de guerre froide. Black Widow, ce qu’ils disent d’elle de Morgan, Phillips & Sienkiewicz, une histoire en un seul volume qui permet de retrouvernatalya « natasha » Romanov, ancienne agent du K.G.B. ainsi que du S.H.I.E.L.D. membre active des vengeurs, elle est également une espionne/tueuse indépendante des plus redoutables, et lorsqu’elle se laisse portée par ses émotions, chaque promesse devra être tenue. Si le mur de Berlin a chuté il y à déjà quelques années, certains rapports ou certaines idéologies n’ont pas disparu et l’implantation de bases comme Guantanamo à proximité de Cuba ne sont pas pour faicilité des situations déjà délicates.

fury couvFury, d’une guerre à l’autre de Garth Ennis et Goran Parlov. Maître dans l’intringue et les complots, que cela soit aussi bien pour les mettres en place que pour les déjouer, Nick Fury est connu pour son rôle de directeur du S.H.I.E.L.D., ces shériffs hyper armés et équipés de technologie extra-terrestre qui gèrent la sécurité du territoire Américain, voire du monde. Mais on l’aime également pour sa constance: cet ancien soldat qui a combattu les nazis, a connu tous les conflits dans lesquels les U.S.A. ont pris part officiellement ou non. Un gars immoral, prêt à s’offrir du bon temps, mais gardant presque toujours les pieds sur terre, un gars que l’on éviterait bien d’avoir comme adversaire pour une partie d’échecs tant et si bien que vous l’avez déjà perdu au moment même où l’idée a été évoquée. La collection Max de Marvel satisfait en règle générale les amateur de récits noirs, aux personnages ambigus qui flirtent avec leur santé mentale et physique.

conan couvDans les grands classiques qui ressurgissent alléatoirement au rythme des générations, que ce soit par le biais des romans, des comics ou du petit/grand écran, vous l’aimer pour son humour, sa finesse d’esprit, ses goûts simples et sa joie de vivre… revoici l’idôle des tout-petits: Conan le barbare, la reine de la côte noire.

Brian Wood, Becky Cloonan, James Harren nous proposent également une belle histoire d’amour entre le Cimmérien et la belle et sanguinaire pirate, Bêlit. Une romance où les crânes se séparent souvent des corps qui les portent, où les combats succèdent aux altercations armées et aux batailles rangées.

N’oublions pas la part de Zola qui sommeille au fond de COsetteNAN, lui aussi s’est retrouvé seul au cours de son enfance. Lui aussi est allé pieds-nus au coeur de l’hiver chercher du bois et de l’eau, et comme la petite Cosette, il a pulérisé la gueule de ce p****n d’ours ou de cet autre enf***é de loup à grands coups de lattes. Oui vous aussi chez-vous vous pouvez revisiter les grands classiques en les télescopant avec n’importe quel autre type d’histoire, si ce n’est pas toujours de bon goût, on en tire toutefois de bonnes poilades. Bon revenons à notre mouton, La reine de la côte noire est un récit des plus conventionnels dans le genre: aventure, trahison, soumission, séduction, barbarie… tous les ingrédients sont présents et savoureux.

orchid couvSi vous avez aimé Zorro, Robin des Bois, V pour Vendetta, Scarlett… voici la nouvelle venue dans l’univers de ceux qui se lèvent face à l’autorité despotique, une ode à la révolution et à l’insurrection: Orchid de Morello, Hepburn & Jackson.

Il faut un symbôle, une marque d’espoir ou tout du moins un élément qui galvanise les foules et qui leur rappelle que tant que l’on est debout, il faut se battre. Là, c’est le masque de l’ancien général qui se rebella contre le dictateur qui est cet étendard, mais ne peut pas le porter qui veut, les conséquences sont mortelles pour ceux qui n’y sont pas aptes. Nos héros ne sont pas des foudres de guerre, mais ils font biens partis de ceux qui ont peut-être peu à perdre, mais ce qu’ils ont, ils y tiennent et ils seront capables de surpasser leurs limites. Orchid, elle, part de bien bas, obligée de jouer de ses charmes afin de subvenir aux besoins de sa mère et de son petit frère, ses deux tatouages lui rappellent sans cesse qu’elle est la propriété d’autrui et qu’elle doit toujours se rappeller qu’elle est sa place ! Le destin se jouera bien évdemment d’elle et l’amènera bien au-delà des ses espèrances.

orchid extraitBonne lecture.

 

Ceterum senseo, delenda est Carthago

Six mois ! Six mois que je n’ai pas écrit de chroniques pour notre si beau site, vous laissant orphelins de mes enthousiastes conseils. Non pas que mon coeur soit resté de pierre devant toutes ces nouveautés. Bien au contraire, nombreux sont les titres que j’ai essayé de vous mettre entre les mains avec ferveur et sincérité, dans la vraie vie. Citons entre autres Le Nao de Brown (Akileos), JLA Crise d’Identité (Urban), La Survie de l’Espèce (Futuropolis), Gatsby Le Magnifique (Gallimard), Johnny Jungle (Glénat), Zéro pour l’Eternité (Delcourt), Souvenirs de l’Empire de l’Atome (Dargaud) ou Le Beau Voyage (Dargaud)… et j’en oublie bien sûr. Il n’y a que dans ce monde virtuel que j’ai été absent.

Hé bien, il est plus que temps de reprendre la plume !

carthageEt nous embarquons immédiatement pour les terres puniques où deux mercenaires, un numide et un gaulois, vont se retrouver impliqués bien malgré eux dans ce qui pourrait être le casse du siècle ! Alors que l’armée romaine s’apprète à raser l’orgueilleuse Carthage, Tara de la guilde des voleurs va attiser la convoitise de Berkan et Horodamus pour qu’ils l’aident à dérober les trésors et les joyaux du temple de Tanit avec quelques complicités locales.

Il n’est plus besoin d’évoquer les talents respectifs d’Appollo (La Grippe Coloniale, L’Île Bourbon,…) et d’Hervé Tanquerelle (Les Faux Visages, La Communauté,…) qui ici encore touchent juste. Ils nous gratifient d’une opération que les gars d’Ocean (eleven) n’auraient pas reniée, le tout saupoudré d’un humour savoureux. En cette journée de la femme mentionnons également l’excellent travail d’Isabelle Merlet, accentuant par ses couleurs la touffeur des nuits carthaginoises. Un premier tome sur deux à découvrir d’urgence : Les Voleurs de Carthage (éd.Dargaud).

dormantsLes Dormants de Jonathan Munoz (éd.Cléopas) a fait une approche discrète sur nos tables. L’auteur avait déjà réalisé Un Léger Bruit Dans le Moteur (éd.Physalis), autant dire qu’il se devait de faire ses preuves. Malgré une couverture peu expressive et un prix légèrement rédhibitoire (19€85), ce one-shot a réussi haut la main toute ma batterie de tests. J’ai été captivé, j’ai été touché, j’ai même ri… L’humour noir ou parfois absurde emporte le lecteur dans un univers onirique qui n’est pas dénué d’émotions. Un insomniaque en quête de repos, touché également par une amnésie sélective, arrive dans une île improbable où la bêtise crasse se mêle à l’incompétence. Sauf que sur cette île se trouve une jeune fille qui endort inéluctablement tous ceux qui l’entourent, la contraignant à un triste isolement. Alors, un couple parfait ?

ombreDe bifides langues perfides pourraient dire de L’Ombre Blanche (éd.Soleil) que les auteurs lorgnent du côté des intrigues de cours du Trône de Fer. Pourtant, G.Martin n’a rien inventé et l’histoire comme les oeuvres de fiction regorgent depuis des siècles de trahisons, alliances, rébellion, meurtres,  intrigues et autres mots qui finissent en « -cides ». D’autant que cette calomnieuse affirmation ne tient pas la route, les auteurs réussissant à surprendre. Le seul héritier du roi Benedek a été enlevé et sans doute égorgé par une créature légendaire. Tout au moins, voilà ce qui a été rapporté après le massacre de l’escorte royale. Tous les autres prétendants au trône, famille proche ou lointains cousins, frétillent à l’idée de s’emparer du pouvoir des mains de ce roi diminué par un empoisonnement. Benedek décide alors de tous les rassembler pour retirer le bon grain de l’ivraie… Antoine Ozanam en quelques pages brosse un royaume où il ne fait pas bon montrer sa faiblesse. Il retrouve Antoine Carrion au dessin avec qui il avait réalisé le Chant des Sabres, ce dernier signant le pseudonyme de Tentacle Eye. Son dessin fin et précis se démarque de ses oeuvres précédentes offrant encore plus de maîtrise. Voilà une série à surveiller !

jake ellisPour finir, quelques mots sur le comics Qui est Jake Ellis ? de Edmonson et Zonjic (éd.Panini) qui malgré la rapidité avec laquelle on le lit, nous propose un joli thriller extrêmement dynamique. On attend avec impatience le deuxième tome pour comprendre dans quelle machination Jon Moore s’est empêtré et pourquoi Ellis lui parle dans sa tête.

Allez à dans 6 mois !

Un album qui allume des petites flammes dans vos yeux.

couv train ouCe sont des flammes de plaisirs et de souvenirs enfantins qui illuminent le regard de plusieurs d’entre-vous lorsqu’il pénètrent au sein de la Mystèrieuse Librairie Nantaise depuis la fin de semaine dernière. Qu’elle merveilleuse surprise que de tomber le nez sur l’ultime voyage de Philémon, le seizième et dernier album des aventures du jeune homme imaginé par Fred et qui nous a invité au rêve depuis tant d’années.

photo fredAu même titre que Winsor McKay, Terry Gilliam, Tim Burton, Terry Pratchett ou tout autre auteur/réalisateur/imaginateur (oui ce mot n’existe pas) Fred a créer des univers où l’irréel et la déraison sont les piliers de toute chose. Il n’a pas que Philémon, nous retrouvons son père, toujours dubitatif quant à la santé mentale de son fils, son oncle Félicien, personnage mystérieux, détenteur d’un grand nombre de secrets et connaisseur de mille et unes légendes, le naufragé du A, Mr Barthélémy est toujours du voyage ainsi que l’âne Anatole, les compagnons de voyage du jeune homme.

Et pour cette aventure, si je vous laisse découvrir les autres éléments de cette ultime et courte aventure, sachez tout de même que vous allez faire la connaissance de la Lokoapattes, le train où vont les choses.

extrait train ouA l’occasion de la sortie de cette aventure, les éditions Dargaud rééditent également les intégrales en 3 volumes des 15 premiers albums. Voici donc l’occasion pour certains de replonger, et ce n’est rien de le dire, dans les aventures de Philémon, sinon de faire découvrir aux autres et surtout à une nouvelle génération de lecteurs ces récits qui nous ont porté avant eux jusqu’aux lettres de l’océan Atlantique.

Avec ce seizième et ultime album, Fred, ce vieux monsieur propose que les aventures de Philémon ne prennent pas réellement fin et vous réserve une dernière surprise pour que le voyage continu.

extrait philemonFranchement, c’est pas l’éclate son look ?! On sait où J.P. Gaultier a trouvé l’inspiration pour son petit pull « marine ». Et n’oubliez pas que Fred est également à l’origine du personnage du Corbac aux baskets et de quelques autres albums, alors n’oublions pas de rendre hommage à ce monsieur, de son vivant, tant que nous avons la chance de pouvoir lui dire merci.