Coups de coeur

qui dit coup de coeur, ne dit pas spécialement facile à conseiller

Lorna, heaven is here, le Brüno nouveau est arrivé!

Je dois dire que je l’envie non seulement d’avoir le droit à une préface de Jean-Pierre Dionnet, mais d’avoir eu la chance de passer un moment avec Mr Cinéma de Quartier à qui on doit notamment de connaître les films de Takeshi Kitano. Et si l’un des pionniers de l’époque de Métal Hurlant se donne la peine de glisser un mot dans l’ouvrage, c’est parce que c’est un hommage à ces films de genre qui ne passent généralement que tard dans la nuit ou dans des cinémas indépendants. Pelle-mêle, on y trouve une actrice porno, des savants fous, des mutants, une géante extra-terrestre, des militaires, un pingouin…

Au programme : de l’aventure, du morbide, du graveleux, de l’humour, des références en veux-tu en voilà… il en a la couleur, cet album est vraiment de l’or en barre !

 » J’arrive Max « , ce petit running gag est le petit détail en plus qui vous fera sourire au fil des pages, cela ne fait que quelques jours à peine que l’album des éditions Treize étrange est sorti, et les personnes que je croise dans la rue ou en faisant mes courses, qui l’ont acheté et lu ne m’en dise que du bien, voire même les incite à relire les albums précédents de l’auteur pour lesquels ils étaient parfois mitigés.

N’attendez plus, vous aussi précipitez-vous sur cet ovni.

De l’humour toujours, de l’humour noir encore, en noir & blanc pour Les aventures extraordinaires de LIO, le bonheur est un céphalopode visqueux qui a déjà obtenu le prix de la meilleure BD de presse, publiée par Hors-collection.

Lio est un petit garçon qui déborde d’imagination, aussi bien pour échapper aux monstres qui se cachent sous son lit que pour se constituer une armée d’adorables petits lapins mécaniques. Il préfère se vautrer dans le canapé et se goinfrer de cochonneries plutôt que de faire ses devoirs, il faut dire qu’il vient de voir les 4 cavaliers  de l’apocalypse passer devant la maison, alors à quoi bon ?!

Mark Tatulli se lâche, pour ceux qui connaissent la bande dessinée Lenore ou encore I luv Halloween, c’est du même mauvais goût dont je suis toujours friand, l’innocence et la perversité de l’enfance dans toute sa splendeur (si si, je vous assure un gamin peut rivaliser avec les maîtres de l’horreur, l’imagination sans fin de ces petits bouts de chou peut être des plus étonnantes).

Lio a même trouver une solution très ingénieuse de se débarrasser de sa petite peste de voisine qui passe tous les jours en vélo devant chez lui en lui tirant la langue.

 

Les éditions Mosquito font partie de cette catégorie de maison d’éditions qui ont choisi de publier des auteurs au graphisme souvent très particulier et la plus part du temps en noir & blanc, dans leurs auteurs phares, on retrouve Toppi, Battaglia, etc. mais dans ces grands noms, un de mes préférés reste Zezelj, et cette fois encore il m’a mis une grande claque dans la g….e !

Industriel est une histoire sans paroles qui parle de classes sociales, de révolte, mais aussi d’amour et de musique. A son habitude, il n’est pas rare d’avoir une grande part onirique dans l’oeuvre de Zezelj, il ne faut donc pas s’étonné d’avoir une baleine volant au-dessus de la ville, ni qu’un personnage soit jûché sur le dos d’un tigre énorme comme sur la couverture ou bien encore qu’un homme joue du piano sur des touches peintes sur le mur.

Quand vous mettez les pieds en librairie, vous devez bien vous rendre compte du grand nombre d’auteurs publiés et de la diversité de talents, mais combien, même parmi les plus doués sont capables de gérer la narration seulement par le dessin, les mouvements comme les moments de contemplations, les idées que l’auteur veut transmettre et la liberté d’interprétation du lecteur… Non seulement Zezelj fait parti de ceux-là mais en plus c’est à l’encre et au pinceau que ce maître s’exprime et il ne faut nullement être un puriste pour pouvoir apprécier son travail, c’est vraiment un réel bonheur de plonger une nouvelle fois dans un de ses récits, à noter qu’il a participé à l’actuel projet de J.P. Dionnet: Des dieux et des hommes (le t3).

Et pour finir en Beauté, mon énorme coup de coeur sera pour Anjin San de George Akiyama aux éditions du Lézard Noir. Pour ceux qui connaissent un peu la maison d’édition, il est vrai qu’ils publient parfois, voire souvent des titres pas très grand public, car assez trash, mais là c’est une oeuvre pleine de tendresse, de poésie et d’humanisme qui s’offre à vous.

Anjin est un petit bonhomme aux allures de poupon ou bien de bonze qui se définit comme quelqu’un de banal et passe son temps à se balader et aller à la rencontre des gens: il vient en aide à une geisha rencontrée dans la rue, attend avec une petite fille le retour de ses parents qui travaillent à l’usine et esquive avec brio les questions de ce jeune homme qui va partager notre moment de lecture et qui souhaite savoir pourquoi Anjin est ce qu’il est et qu’est-ce qu’il recherche, à toutes les questions du jeune homme, Ki-chan, il lui répondra qu’il est banal et qu’il n’y à rien de plus banal que de marcher à travers le pays, sans but précis.

Tous ces petits moments de vies et ces portraits sont des saynètes qui rappellent l’oeuvre d’Osamu Tezuka, par ces regards sur l’humanité, ces moments de vies simples, de petits bonheurs et de relations humaines.

Anjin San a tout pour vous faire passer un agréable moment de lecture, à bon entendeur…

Bonne lecture.

 

Ce que l'Amerique nous offre de mieux …

Les comics envahissent nos librairies de jour en jour. Heureusement pour faire du tri vous pouvez compter sur vos mystérieux libraires.

Avec cette selection de 3 albums qui ont pour point commun les USA. Avec 2 comics et une BD Franco-belge

Le film Avengers étant arrivé sur nos écrans, nous avons donc le droit au plein de comics marvel. On oublie pas non plus Urban comics qui fait un excellent travail d’édition en nous proposant une très bonne sélection de l’univers DC et Vertigo. A noter que le tome 2 (suite et fin) de Batman : Sombre reflet est sorti. Un titre à découvrir absolument pour tous les amateurs du  Chevalier noir.

Mais les comics, ce sont aussi de plus petits labels, qui cachent de grands trésors :

Turf – 2 tomes parus (histoire finie), chez Emmanuel Proust :

Les éditions Emmanuel Proust faisaient déjà du comics avant la vague 2012, la force de cette maison d’édition est d’aller chercher dans les plus petits labels US. Avec « The last day of american crimes » Emmanuel Proust prouvent qu’il a le flair pour nous ramener les petites perles oubliées d’outre-atlantique. Dernièrement ils ont publié le reboot de « La planète des singes », une bonne surprise. Chaque album est l’ocassion d’un très bon travail éditorial.

J’arrive enfin à « Turf », la vrai surprise comics du mois. Imaginez une série autour des  gangs de New York dans les années 20. Ajoutez-y des vampires et des extra-terrestres. Comment-ça je commence à vous faire peur ??? Je vous rappelle que la plus grande série comics est une histoire de Zombies. Alors maintenant plus rien ne me fait peur. pour vous rassurer, j’avoue que le concept gangs vs vampire vs E.T m’effrayait un peu. Résultat la surprise est totale. L’histoire est sombre, elle explore les travers humains et leur perversion, le pouvoir, l’argent, le trafique, la fin de l’humanité. Le tout servi avec une sympathique journaliste un peu fouineuse.

Bref, un vrai bluff que de parier sur ce meltingpot d’univers (Vampire vs Gangs vs E.T). Ce qui fait également la réussite de cet album est le dessin de Tommy Lee Edward, auteur trop peu connu en France. Ce virtuose du dessin a contribué au cinéma en créant les bibles graphiques de Men in Black 2, Superman Returns, Batman Begins, Indiana Jones IV… également connu pour ses illustrations de Star Wars, Tommy Lee Edward prend parfois le temps de signer quelques merveilleuses planches en BD. On y retrouve toute la magie de son dessin et de son trait gras qui apporte une atmosphère angoissante à chaque cases. Que se soit pour l’album en lui même ou juste pour le dessin il ne faut pas manquer cette petite pépite.

Superior – 1 – Le vœu magique :

Simon Pooni est un jeune garçon cloué dans un fauteuil roulant depuis l’apparition d’une sclérose en plaques. Il se raccroche à la vie grâce aux super-héros et à leur monde imaginaire. Mais sa vie va basculer lorsqu’il va devenir le héros qu’il adorait.

Mark Millar est l’un des plus grands scénaristes de sa génération, on lui doit entre autre : Ultimate-X-men, Ultimates, Civil War (la plus grande saga Marvel de tous les temps), Marvel knight spider-man, Wolverine Old man logan ou encore Superman RedSon (Le Superman communiste). Mais  tous ça n’est pas encore assez pour Mark Millar, désabusé par ses collaborations avec de gros labels, il souhaite avoir ses personnages. C’est à ce moment qu’il créé Millar World.  Il ce met à écrire ses propres histoires avec « wanted »: succès immédiat, puis arrive Kick-ass, énorme révolution et dernièrement Némésis. Avec Supérior il revisite à sa façon l’univers de Superman et de ces héros « boy-scout ». Il rend ses lettres de noblesses aux héros de l’âge d’or, à l’image irréprochable et au look invressemblable. Superior a d’ailleur les même pouvoirs que l’homme d’acier. Les points communs entre Supérior et Superman sont nombreux, des pouvoirs, aux relations qu’entretient le héros avec une jeune et jolie journaliste. En décortiquant tous les thèmes phares de l’époque le bien, le mal, l’équilibre… Un récit réussi pour tous ceux qui préfèrent Cyclope à Wolverine ou Superman à Batman et qui veulent retrouver de vrais héros « gentils », fini la mode des Bad boy (Batman, Iron-man…) et retour aux vraies valeurs. Coté dessin on retrouve Leinil Yu qui a illustré de nombreuses histoires Marvel. Mais pour ce récit il s’est surpassé. Seul petit bémole, l’édition en deux volumes, que propose Panini au lieu d’un seul.

O’boys -3- Midnight Crossroad :

Huck Finn est un jeune garçon qui a fuit sa maison pour échapper à un père violent. Dans son voyage il a emmené avec lui Charley Williams un noir,qui à une relation étrange avec sa guitare et un certain Lucius… Leur chemin sera long et périlleux…

Les auteurs n’ont pas pris le parti de nous raconter une belle histoire avec une fin heureuse. Mais une histoire forte remplie de réalité. Nos héros vont devenir de véritables Hobos et nous faire traverser les Etats-Unis, sur les routes désertiques, où, clandestinement ils avanceront de wagons en wagons, en quête d’un monde meilleur. Les BD ne parlent pas mais pourtant, dans cet album émane une chaleur et une musique, le dessin devient son. Steve Cuzor (Blackjack, Quintett) nous offre un grand moment de BD. En donnant vie à ses personnages il nous plonge en plein dans l’histoire avec un grand H. Ce 3eme tome marque la fin du premier cylce. Une excellente BD à mettre entre toutes les mains tant pour son fond que sa forme et ce n’est pas de 3 eme opus qui me fera mentir.

Au menu, pastèque, poivre & sel, une tasse de thé et une petite ballade digestive

Il fait l’unanimité pour nous trois, non pas que nous désespérions, mais voici enfin l’album de la collection 7 de chez Delcourt, 2° saison, qui nous satisfait: 7 détectives de Hérik Hanna et Eric Canete. Voici un album très beau graphiquement, qui dénote des standards habituels mais qui saura séduire un très large public et, comme tous les albums de la collection, rend un hommage à un genre narratif en en respectant  ses codes.

7 détectives, une histoire policière donc, où vous pourrez vous amuser à y rechercher ne serait-ce que les détectives auxquels les auteurs font référence, un soupçon so-british, mais également une touche amerloque, un brin de franchouillardise et une larme de rigueur helvète. Ce sont tous des personnages qui vous rappelleront des classiques littéraires, concernant les meurtres, que ce soit les victimes, les modes opératoires, la façon d’élucider l’affaire ou de démasquer le(s) meurtrier(s), vous vous y amuserez autant que si vous jouiez une partie de Cluedo.

Vos 7 personnages sont magistralement introduits l’un après l’autre, dès le début de l’album, sur une pleine page, donnant l’ambiance du cadre et de la personnalité de chacun. Tous les 7 viennent d’être requis de par leur présence, en la demeure de Ernest Patisson. Le Capitaine MacGill, accompagné du Lieutenant Ocklay va leur présenter l’affaire peu orthodoxe qui les réunit, car si ce n’est l’impasse dans laquelle la police s’enlise, il n’en demeure pas moins que tous figuraient sur la liste laissée sur les lieux du crime par l’assassin lui-même : défi ou manipulation, les talents de chacun vont devoir être à la hauteur car d’autres victimes suivent et le mystère s’épaissit.

Vous êtes aussi mis à contribution, si vous le souhaitez bien évidement. Saurez-vous déjouer les embûches et autres traquenards tendus pour rendre l’enquête plus complexe encore ? Un indice tout de même, si vous connaissez vos classiques, Agatha Christie, Conan Doyle… (je tais les autres noms pour ne pas trop vous aider) cela vous aidera grandement dans votre enquête, détectivement-vôtre.

« Changement de rythme, changement de style », comme dirait l’autre, Les derniers corsaires de Jocelyn Houde et Marc Richard aux éditions de La (Paf)Pastèque.

Une histoire de sous-mariniers, et pour une des rares fois, pas des allemands, pas une histoire fantastique avec des phénomènes paranormaux… Non, une histoire qui se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale et qui s’intéresse en particulier à Walter Woolf, disparu en 1945. Qu’a donc de singulier ce second qui a attiré l’attention des auteurs : un petit dossier complémentaire à la fin de l’album répondra à vos questions; mais déjà ce qui est intéressant dans ce récit, c’est le microcosme des sous-mariniers ainsi que notre personnage principal, ambitieux, il ne rêve que du jour où il se verra confier le capitanât d’un sous-marin. Seulement cet homme a beau se targuer d’une expérience de navigation, il n’en reste pas moins un homme qui se trompe régulièrement, sur des prises de décisions mais également sur les valeurs humaines. Là où il voit de la chance, il faut en réalité voir une forte expérience et une solide connaissance des deux capitaines dont il était le second, et lorsque le premier d’entre-eux endosse l’une de ses erreurs qui a coûté le navire, rien que ça, il n’y voit que de l’orgueil mal placé.

Tout comme Immergés de Junker chez Glénat, Les derniers corsaires est un récit humain et historique qui comblera les spécialistes et les novices de ce genre d’aventure.

Je ne souhaite rien dévoiler du complément situé à la fin de l’album, mais sachez que le contenu en aurait été censuré, non on sait bien que la censure n’existe pas cela a juste été retiré d’internet dans les jours qui ont suivi sa mise en ligne, ce qui j’espère vous rendra un peu plus curieux de son contenu.

Un peu plus de légèreté et de rêverie en lisant le premier tome de En attendant l’aube, les lumières de la ville aux éditions Poivre & Sel (Massala) de Frederic Chabaud et Julien Monier.

Tom habite en ville, il est étudiant le jour et rêveur la nuit, enfin ses nuits d’insomnie il contemple la vie nocturne qui s’offre à lui depuis la fenêtre de sa chambre, son imagination prend ses aises lorsque son voisin, régulier comme un pendule, s’adonne à ses exercices, il l’imagine tel Batman se préparant avant une virée nocturne. Cette mystérieuse fille aperçue sur les toits, est-ce une vision ? Est-elle réelle ?

Son grand-père déjà lui avait donné le goût de l’errance de l’imaginaire, en observant l’âtre de la cheminée, où chaque braise brille telle une lumière de la ville dans la nuit, révélant des formes insoupçonnées, les enfants se prêtent facilement à ce petit jeu, tout comme leur goût de l’aventure les entraînent parfois à prendre des risques insensés. Ce sont ces souvenirs qui vont le pousser à monter sur les toits, à la rencontre de ces originaux qui prennent possession des lieux : cet homme qui renomme les étoiles nuit après nuit- « Sibyline de mai, cela a quand même plus de panache que ces andouilles qui l’ont nommé Pulsar m13 », cette femme que l’on appelle la dame en rouge et qui promène chaque nuit ses chats qui portent tous le nom d’un révolutionnaire…

Laissez-vous aller à cette errance nocturne, la poésie ne s’étendant pas seulement à l’histoire mais également au dessin, du soleil qui se couche sur la ville aux ambiances intérieur/extérieur, l’auteur qui joue avec la matière (je ne sais pas si c’est de la carte à gratter) donne une réelle atmosphère à son album.

Du vent sous les pieds emporte mes pas, de Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert dans la collection Quadrants.

Une sympathique histoire qui commence à la campagne avec un navire échoué au milieu d’un champ et qui se termine… vous ne pensiez tout de même pas que j’allais vous spoiler ce récit ? Léon est un petit garçon comme les autres, du moins de ceux qui n’aiment pas l’école et préfère battre la campagne avec son ami Fernand et c’est au cours de l’une de leurs escapades qu’il va tomber nez à nez avec ce bateau posé au milieu d’un champ près d’une rivière. La curiosité l’emportant, il s’hasarde à l’intérieur et va découvrir les tableaux du propriétaire plutôt bourru, mais qui vont lui chambouler l’esprit.

A leur âge, les filles aussi vous font tourner la tête et Clémence a les faveurs des deux jeunes gens, ce qui n’aidera pas Léon lorsqu’un drame bousculera son microcosme. Voici une partie des éléments, épars, qui vous donne le début de cette histoire, de cette quête initiatique de la vie de ce jeune garçon qui connaîtra plus tard les horreurs de la première guerre mondiale avant de passer par Bruxelles et pour plus tard… (deuxième frayeur ???)

A noter un clin d’oeil à René Follet qui nous fait bien plaisirs au chevelu et à moi-même.

Bonne lecture à tous.

 

 

 

 

 

Et si la plus grande histoire du comics de tous les temps se dessinait sous vos yeux… Juste là, à la librairie !!!

Voilà un peu moins d’un an, deux nouvelles venaient bouleverser à jamais l’industrie du Comics, la première, venue des États Unis : DC comics annonce le redémarrage à 1 de toutes ses séries comics (chose jamais produite depuis 1938/39, date de la création de Superman dans Action Comics et Batman dans Détective Comics). La seconde nouvelle nous venait de France puisqu’on nous annonçait que Panini, l’éditeur de DC comics en France, allait passer le relais en Janvier 2012, à un nouvel éditeur Urban Comics. Voilà maintenant 5 mois qu’ils nous régalent de superbes éditions tant sur le contenu que sur la présentation.

Bref, l’événement de l’année, de la décennie, voire du siècle passé et à venir vient de commencer. Puisqu’Urban comics vient d’éditer les 3 premiers fascicules du nouvel univers DC comics.

Mais alors qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour vous lecteurs de comics ??? Tout repart au numéro 1, il s’agit donc d’un point de départ idéal pour vous lancer dans l’univers de Batman, Superman, Green Lantern, Flash, Wonder Woman… Donc pas besoin de connaître les 75 ans de publications pour savourer pleinement  ces petits bijoux.

J’en reviens donc au titre de mon article : « Et si la plus grande histoire du comics de tous les temps se dessinait sous vos yeux… Juste là, à la librairie !!! » seriez-vous assez fou pour louper un tel événement ? En 1938, quand le premier Action Comics est sorti, de bons libraires comme nous (enfin j’espère) ont recommandé à leurs clients de le lire, aujourd’hui on s’arrache ce premier numéro à prix d’or 1 million  306 dollars soit près de 952 510 €. C’est une chance, pour nous lecteurs d’aujourd’hui, de pouvoir vivre un tel événement. Car DC comics a mis le paquet pour nous surprendre et nous séduire avec des scénarios irréprochables (je pense notamment à Scott Snyder sur Batman) et des artistes incroyables au dessin (Jim Lee, Greg Capullo, Georges Perez…).

Et pour ceux qui suivent depuis longtemps l’univers DC., n’ayez pas peur, les histoires ne nous racontent pas les origines des personnages, on passe directement dans de nouveaux récits palpitants. Mais il fallait quand même une exception pour confirmer la règle avec Justice Ligue qui lui, raconte la rencontre des héros. Enfin les fans purs et durs pourront au fur et à mesure voir les quelques éléments qui ont changé depuis la saga Flashpoint.

Donc récapitulatif des séries sorties :

DC Saga : Justice league #1 /Superman #1 / Flash #1 / Supergirl #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ? : L’histoire de Justice League dessinée par Jim Lee justifie à lui seul l’achat de ce fascicule et l’histoire de Superman de Georges Perez et Le Flash de Francis Manapul font de ce DC Saga un petit bijoux graphique. Et cerise sur la gâteau les histoires sont véritablement prenantes.

-Batman Saga : Batman #1 / Detective Comics #1 / Batman et Robin #1 / Batgirl #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ? : Le simple nom de Batman est gage de qualité depuis quelques temps. Et là, le chevalier noir s’apprête à vivre l’une des plus grandes histoires de son existence à ranger dans la catégorie chef-d’œuvre aux côtés de Batman Silence, de Batman un long halloween, Killing Joke ou L’asile d’Arkham. Detective comics et Batman & Robin apportent un plus indispensable que vous ne retrouverez pas dans la version reliée de Batman. Et pour Batgirl c’est la bonne surprise que l’on attendait pas forcement. Ah si j’oubliais, c’est Greg Capullo qui dessine les épisodes de Batman donc …

-Green Lantern Saga : Green Lantern #1 /Green Lantern Corps #1 / Green Lantern : Les nouveaux gardiens #1 / Red Lantern #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ?  Nous avons enfin droit en France à l’intégralité des comics Green Lantern. Bien meilleurs que le film, les comics de Green lantern ont révolutionné le monde de DC comics en relayant Superman en 3 ème vente après Batman et Green Lantern. Un coup de cœur personnel pour les nouveaux gardiens.

Bilan, Urban comics fait encore un superbe travail éditorial. Avec des choix intelligents et de bonne introduction. Et pour les fans, il n’oublie pas de sortir des variantes cover pour DC Saga et Batman Saga (petit bémol les variantes sont moins jolies que les classiques). Et si vous n’êtes pas fan de fascicules, les versions reliées et cartonnées de Batman (de Greg Cappullo), Justice league (de Jim Lee) et Green Lantern seront disponibles début Juin.

Et si jamais je peux vous convaincre de n’en prendre qu’un seul ce serait le Batman relié de Greg Capullo et Scott Snyder.

Rendez-vous en librairie pour en prendre plein les yeux.

un peu de sciences, un soupçon de sciences occultes et une larme de frissons.

Lorsque un auteur se met à écrire l’histoire d’un tueur en série, on peut douter de sa moralité, s’agit-il d’une apologie du « travail » de celui-ci, le désir de dénoncer ses actes ou encore une étude comportementale ? En l’occurence, pour Jeff Jensen, il a écrit l’histoire de Gary Leon Ridgway, le tueur de la Green River pour rendre un hommage à son père qui n’est autre que l’enquêteur qui a passé plus de vingt années de sa vie à la recherche du plus grand tueur en série que les états-unis ont pû connaître.

Tom Jensen est un homme qui tenait surtout à avoir une vie simple et sans trop de surprises et lorsque s’est présentée l’opportunité de reprendre cette enquête, il pensait que cela ne lui prendrait pas très longtemps vu le nombre d’enquêteurs et de moyens qui avaient déjà été déployés auparavant, seulement les victimes vont se succéder et ce, malgré l’aide de Ted Bundy qui participera aux réflexions et tentatives de pièges tendus au meurtrier.

L’enquête a duré tellement longtemps que les technologies ont évolué et c’est avec d’anciennes preuves qu’une analyse ADN a permis de trouver enfin une piste: Gary Leon Ridgway. Le nombre de victimes qui lui ont été attribuées s’élève à 49, mais cet homme a échappé à la chaise électrique en affirmant être l’auteur d’au moins 21 autres victimes. Dès lors, dans le plus grand secret, il a été entendu et amené sur les lieux supposés, pour mettre à jour les corps des disparues afin de prévenir les familles des victimes.

Tout cette histoire est illustrée par Jonathan Case et bénéficie d’une introduction de Stéphane Bourgoin, spécialiste des serial killers, cette préface complète certains éléments de l’enquête et vous en apprend un peu plus sur les statistiques des prolfils des tueurs et de leurs victimes. Ankama éd°.

Si la science ( et l’abnégation des enquêteurs ) a permis d’arrêter cet individu, elle est parfois sujette à controverse, du genre: la théorie de l’évolution, le réchauffement climatique, l’homéopathie, l’homme a-t’il marché sur la lune…

C’est dans un soucis de clouer le bec aux détracteurs que Darryl Cunnigham aborde 7 de ces sujets qui ont parfois eu plus de retentissements dans les pays anglo-saxons. Et même si l’auteur a des arguments pour étayer ses dires, il vous donne toutes les clés de recherche pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion, que ce soit les noms des personnes concernées mais également les parutions spécialisées ou médiatisations auprès du grand public. Après Fables scientifiques, les éditions Cà et là publieront du même auteur Fables psychiatriques, Darryl Cunnigham ayant été aide-soignant dans ce domaine, album prévu pour 2013.

J’ai déjà abordé la science, et parlé du frisson, voici l’occasion de passer un cran au-dessus avec L’affaire Charles Dexter Ward, une nouvelle de Lovecraft mise en images par I.N.J. Culbard, l’auteur étant déjà publié par les éditions Akiléos pour des adaptations de Sherlock Holmes.

Tout comme E.A. Poe, Lovecraft était un spécialiste de ces textes capables de faire parcourir le corps et l’esprit de leurs contemporains de doutes et de frissons, et si encore aujourd’hui il inspire des films, des jeux de rôles et informatiques ou encore des auteurs comme Mike Mignolia, c’est qu’il arrive encore maintenant à destabiliser ses lecteurs. Dans L’affaire Dexter Ward, on s’intéresse à l’extraordinaire évasion de ce jeune homme, pensionnaire d’une maison de repos, pour ne pas dire asile de fous, et l’interrogatoire qui s’en suit de son médecin traitant. Le jeune homme a délaissé ses études suite à une découverte dans les archives de sa famille où l’on a tenté de faire disparaître la trace de l’un de ses aïeuls. Celui-ci véhiculait toutes sortes de rumeurs de sorcleries et autres mystères occultes et une très étrange longévité. Voici les ingrédients de cette nouvelle où vous ne manquerez pas de croiser des créatures propres à l’univers de Lovecraft. Pour tous-ceux qui souhaiteraient un album à la hauteur de l’écriture du maître, parmis toutes les adaptations, je ne saurais que trop vous conseiller Les mythes de Cthulhu par Breccia aux éditions Rackham.

And the last one, ne dit-on pas que l’on garde le meilleur pour la fin, Crime SuspenStories, chez Akileos également, l’éditeur nous propose un nouvel album qui met en avant des auteurs du patrimoine mondial de la Bande Dessinée. FrontLine Combat et Blazing Combat s’attardait sur les récits de guerre et d’aviations, dans cet opus c’est un florilège de récits des années 50′ qui sont regroupés.

Parmis les grands noms que vous retrouvez, vous avez: Frazetta, Wally Wood, Harvey Kurtzman, Jack Davis, Al Williamson… c’est bien logique si un grand nombre du grand public ignore leur noms, mais leur travail y est pour beaucoup pour ce qu’est devenue la Bande Dessinée aujourd’hui.

Ce n’est pas moins de 28 histoires que vous pouvez lire, des récits courts dans la même veine que les Alfred Hitchcock présente, où intrigue policière conjuge suspens et bizzarerie afin que les personnages perdent toute contenance devant les évènements.

C’est le genre d’ouvrage que je conseille à tous ceux qui aiment se faire des petites frayeurs, à lire le soir, seul, pendant que le vent fait bruisser les branches des arbres deriière la fenêtreet que les volêts grincent de façon lancinante, et soudain le silence vous fait sursauter car il vous parait tout à fait inhabituel. De belles soirées en perspective, bonne lecture.