Coups de coeur

3 Auteurs, 3 Noms, 3 Albums indispensables…

Dans nos articles nous vous parlons souvent des auteurs, ces hommes de l’ombre qui donnent vie aux histoires. Aujourd’hui je voulais vous en présenter trois que vous connaissez sûrement, de part leur nom ou leurs personnages voire leurs albums. Et si jamais vous ne les connaissez pas, voilà une bonne occasion de les découvrir.

Mon premier résume à lui seul la BD Franco-Belge, mon second a été à l’initiative d’une nouvelle vague de BD et mon troisième utilise la BD pour communiquer sur des thèmes forts, bref mon tout est trois auteurs qui ont chacun oeuvré pour faire de la BD ce qu’elle est aujourd’hui : variée et complète.

André Franquin :

Il est l’auteur de BD Franco-belge par excellence. Il s’est fait connaître en reprenant le personnage de Spirou après Rob Vel et Jijé. Mais Franquin est un créateur de génie et reprendre les aventures du groom ne le satisfera pas longtemps. Il crée alors Gaston Lagaffe dans les pages du magazine Spirou. Il crée également un autre emblême de la BD : le marsupilami. Et il ne s’arrêtera pas là puisque viendront ensuite les Idées Noires. Chaque album et personnage qu’il fait devient un trésor  de la BD.

Aujourd »hui les éditions Dupuis rééditent dans un tout nouveau format « Bravo les brothers », initialement paru à la fin de l’album « Panade à Champignac », il fait l’objet d’un livre unique reprennant l’intégralité de cette histoire courte et un supplément très détaillé sur l’histoire et la vie du magazine Spirou. Le supplément est accompagné des planches originales de Franquin en fac-similé noir et blanc. Un vrai trésor sorti tout droit des coffres secrets de chez Dupuis. Bref, une version indispensable pour cette histoire qui regroupe la plupart des personnages de Franquin, Gaston Lagaffe, Le Marsupilami et Spirou…

Lewis Trondheim :

Il fait partie de la nouvelle vague BD. Avec Joann Sfar et Manu Larcenet, il symbolise un nouveau genre de BD. Un dessin simplifié, qui n’est pas là pour en mettre plein la vue mais pour servir l’histoire. On pourrait croire que ces auteurs ne sont pas bon en dessin mais détrompez-vous. Ils ont cassé les codes pour ouvrir des portes à la nouvelle génération. Si le dessin n’est pas tape-à-l’oeil, la narration et le découpage sont de grande qualité ce qui donne cette agréable sensation à la lecture. Pour finir, Lewis Trondheim c’est : Approximativement, Lapinot et les Carottes de Patagonie, Les Petits riens de…, Donjon, Les aventures de Lapinot, Les aventures sans Lapinot et bien d’autres…

Aujourd’hui, c’est avec Ralph Azham qu’il nous revient, toujours aussi fort, toujours aussi drôle et toujours aussi rapide trois albums en un an. Avec cette série, il revient sur l’univers fantastique qu’il affectionne et qu’il avait développé avec Joann Sfar, mais ce dernier n’a pas trop de temps pour la BD en ce moment avec tous ses projets cinéma. Alors faute de pouvoir continuer de nous faire marrer dans Donjon, il créé un univers similaire avec de la magie, des châteaux, des jeunes héros maladroits et un humour désopilant. Bref si comme moi, vous êtes frustré de ne pas pouvoir lire de nouveau Donjon, sautez sur Ralph Azham. En plus ce 3° opus met fin au premier cycle, mais on peut compter sur Lewis pour nous régaler à nouveau très bientôt avec un nouveau cycle des aventures de cet apprenti mage héros malgré lui…

Philippe Squarzoni :

Il s’agit peut être du moins connu des trois. Et pourtant il fait partie de ces auteurs qui se servent de la BD pour faire passer des messages forts. On pourrait presque parler de journaliste BD. Il s’attaque à des thèmatiques très complexes. Comme la politique, l’écologie, les conflits dans le monde. Il n’est pas l’inventeur de ce procédé mais il y apporte sa touche. Pour chaque album, il devient incollable sur le sujet qu’il traite, il rencontre des gens pour lui expliquer ou en lisant le maximum de sources possibles. L’excercice n’est pas facile, comme expliquer dans un format BD des choses aussi torturées que la politique et l’écologie ??? Il fait un travail de vulgarisation. Pour le lecteur, l’album doit rester un plaisir, mais lorsque ce dernier lira la dernière page, il devra avoir compris tous les tenants et les aboutissants de l’oeuvre. On pourrait le comparer à Etienne Davodeau ou Joe Sacco, mais non…

Aujourd’hui il revient chez Delcourt avec Saison Brune. Sans être une suite, c’est néanmoins le prolongement de Dol, son album qui analysait les deux mandats de Jacques Chirac. En finisant Dol, il avait remarqué que l’écologie n’avait pas pris une place importante dans le mandat de cet ex-président, mais que le sujet devenait un point crucial de notre avenir et que les médias s’emparaient de plus en plus du sujet. Squarzoni n’est pas un bien pensant qui fait la morale à tout le monde, ni quelquun qui impose ses idées. C’est juste un homme curieux, qui veut partager sa curiosité et nous rendre curieux sur des thèmes qu’on entend tous les jours dans les médias mais dont notre seule connaissance se limite à ce que nous disent  les infos. Cet album dresse donc un bilan, sur l’écologie. Si vous aimez les histoires positives et les fins heureuses, ne lisez pas cet album. Si vous en avez marre de ne pas avoir d’avis sur les choses et de voir au-delà des médias, alors allez-y, foncez!

(photos : nous n’avons pas trouvé à qui les créditer, qu’ils se manifestent)

Un peu de sobriété

Je vous aurais volontier présenté 3 mangas:

1-Red Eyes t12, que j’ai dévoré en un rien de temps, mais malheureusement l’éditeur ne réimprimant pas les tomes 8 & 9, j’ai retiré la série des rayons car même dans le réseau d’occasions, cela m’étonnerait fort que vous puissiez mettre la main dessus et pourtant, avec un personnage que l’on appelle « Génocide », un beau poème s’offrait à vous.

2-Rainbow t21, seulement je n’ai toujours pas réussi à convaincre mes 2 zigottos de camarades à placer la série dans nos rayons, à croire que l’histoire de pauvres orphelins dans le Japon de l’après guerre ne les émeut pas, « sans-coeur » va.

3-The Arms Peddler t2, mais celui-ci je lui ai déjà consacré un article il y a peu à l’occasion de la sortie du tome 1.

Tous trois ont l’avantage de faire partie de mes lectures de chevet et de m’apporter grande satisfaction, tant graphique que narrative. Non pour l’heure, mon article portera sur trois récits qui ont suscité tout mon intérêt, deux d’entre-eux plutôt historiques, ce qui n’est pas toujours ma tasse de thé, l’autre tout simplement parce que c’est le tout nouveau Schuiten, et ô combien j’aime son travail.

Ce nouvel album est un récit complet et l’on y retrouve le même genre de récit que l’on est habitué à lire dans la série Les Cités Obscures, bien que celui-ci n’en fasse pas partie: La douce (12). Ed° Casterman.

Comme à chaque fois, le dessin  de François Schuiten témoigne d’un amour pour son sujet, en l’occurence une locomotive qui appartient au patrimoine historique des chemins de fer Belge, mais également pour son personnage principal, un cheminot qui a consacré sa vie pour sa belle : la Type 12.

Nous sommes à un moment crucial de leur avenir à tous deux, le pays a besoin de métaux afin de reconstruire le pays.

Le public soucieux de sa sécurité et de la prestation que l’on peut lui proposer commence à être séduit par ce nouveau transport: le Téléphérique. Et face à la baisse de travail, certains quittent la « famille » du rail pour ces nouveaux postes bien moins fatigants.

Léon Van Bel est le genre d’homme simple, le travail doit être bien fait, la locomotive doit être nickel, les hommes doivent être droits. Et c’est une rencontre avec cette jeune femme qui chaparde des pièces de métal qui vont l’amener à se dépasser et à se donner à cette Folie Douce. François nous offre du rêve dans une chronique humaine et sociale.

Un nouveau petit bijou pour les éditions Les Arènes avec La Pieuvre -14 ans de lutte contre la Mafia– de Manfredi Giffone, Fabrizio Longo et Alessandro Parodi. De la fin des années 70′ aux débuts des 90′, voici l’histoire de la mafia Sicilienne, de celle où les familles se déchirent, où les juges sont assassinés et le pays tremble face au pouvoir tentaculaire de l’organisation.

L’album relate toute une succession de faits déterminants dans l’histoire italienne et joue sur les effets narratifs.

Ils utilisent tout un bestiaire animalier pour tirer les portraits des protagonistes.

Le narrateur, Mimmo Cuticchio est un professionnel du théâtre historique Italien et joue du côté traditionnel du théâtre populaire pour nous amener l’histoire, pour sensibiliser les adultes sans pour autant effrayer les plus jeunes.

Le trombinoscope rajouté en fin d’album vous complète les informations d’une bonne partie des personnages que l’on croise au court du récit, ce qui en fait un réel objet d’investigations.

 

Parmi les films qui m’ont marqué enfant, il y avait Sacco & Vanzetti de Giulano Montaldo (1971) avec la fameuse interprétation de la musique du film par Joan Baez écrite par Ennio Moricone. Du coup, j’ai toujours été curieux d’en apprendre de temps à autres plus sur l’histoire de ces deux hommes qui sensibilisa le public à travers le monde et qui fut utilisée de bien des manières par bon nombre de mouvements, d’associations, de politiques…

Florent Calvez nous propose American Tragedy, l’histoire de Sacco & Vanzetti, chez Delcourt dans la collection Mirages.

Un après-midi d’un 27 Août, un grand-père joue aux dames avec son petit fils dans un parc de New-York. C’est la date anniversaire de la mort des deux italiens, et notre vieux bonhomme a croisé l’un d’eux étant enfant. C’est l’histoire d’une communauté, d’un contexte, d’engagements politiques et d’une Amérique pas si idéale que çà.

Florent Calvez a prit un parti pour construire son récit et s’en explique dans sa post-face, tout comme Alan Moore en avait choisit un lorsqu’il écrivit From Hell.

L’oeuvre réalisée a déjà le mérite du travail de mémoire.

 

y’a pas de raison

bien évidement je vais vous parler de nouveautés mais pas que. la production est telle que l’on a toujours le choix de la diversité, ce qui permet de satisfaire ses envies mais aussi de découvrir encore et toujours plein de choses surprenantes, et parfois on se rend compte que l’on a sur une étagère un ouvrage que l’on avait manqué.

C’est le cas de Yumenosoko, de Hisae Iwaoka publié par Kana dans sa collection made in. C’est l’auteur d’une série que j’aime beaucoup: La cité saturne, récit de science fiction plein de charmes; Avec ce « one shot », nous restons dans l’onirisme, une petite fille vient de s’endormir et se retrouve projetée au plus profond des rêves. Ses pas la conduise vers cette petite superette où les livreurs de rêves viennent se réapprovisionner avant de redescendre sur terre.

Elle y croise également un camarade qui suite à un accident de voiture est plongé dans le coma, il sait que sa famille attend qu’il se réveille mais une légère mélancolie le pousse à s’attarder dans ce non-monde.

C’est avec un dessin d’une finesse charmante que l’auteur nous fait rêver, il joue toute en délicatesse sur le côté éthéré de ce microcosme.

Vous pouvez retrouver son charme avec la cité saturne, tant dans le dessin que dans le contexte: l’histoire d’un jeune garçon qui débute sa carrière de laveur de carreaux d’une cité située dans la stratosphère de notre planète. Une succession de petites histoires dépeignant les portraits de ses résidents.

On change d’ambiance, toujours avec du manga, mais avec une histoire vraie cette fois:

L’affaire Sugaya, l’hisoire vraie d’un homme accusé à tort! Hiroshi Takano et Kenichi Tachibana ont réalisé une oeuvre très intéressante sur le travail de l’équipe d’enquête du programme « Action » de Nippon Television Network Corporation.

Tout a commencé avec le désir de la chaine de revaloriser le travail d’investigation du journalisme: l’idée est d’attribuer des sujets à différentes équipes qui auront une année pour présenter l’évolution d’une enquète susceptible d’intéresser le public, avec des questions d’actualité mais aussi avec des sujets un petit peu plus « brûlants ».

C’est dans cette optique que le dernier arrivé dans la rédaction, Kiyoshi Shimizu, va, à la grande surprise de ses pairs, s’intéresser au cas de Toshizaku Sugaya. Cet homme a été incarcéré pour le meurtre d’une jeune fille, mais il n’a de cesse de clamer son innocence, or d’autre cas similaires intriguent le journaliste surtout que certains ont eu lieu après la condamnation de Toshizaku.

Il va donc constitué une équipe sur laquelle il pourra compter pour s’investir à fond, des personnes compétentes certes, mais qui croiront en son sixième sens, certains de ses supérieurs ne croyant pas toujours dans la pertinence de son reportage, sauf celui qui l’a fait intégré la rédaction.

Cet ouvrage fait partie de ses exemples de détermination qui ont chamboulé d’une façon ou d’une autre le système, tout comme Say hello to Blackjack avait remodelé l’univers hospitalier japonnais et poussé à la démission plusieurs membres du gouvernement de l’époque.

Un grand merci aux éditions Delcourt pour nous présenter un tel récit.

Pour la diversité, quoi de plus varié qu’un collectif, Les requins marteaux nous proposent Rayon Frais, une anthologie de la bande dessinée suédoise.

Un petit florilège d’auteurs et d’histoires variées, de styles graphiques différents, vous avez le droit à tout: du rire, des larmes, du sexe, du sang…

Saviez-vous que certains chef de cabine dans les cinémas avaient trouvé une solution (finale) pour tous ces indésirables qui nous pourissent les salles de cinéma avec leur portables?

Et n’en déplaise à certains, on vous révèle que c’est le diable lui-même qui a créé l’univers.

Et puis pour mon petit plaisir personnel, Forest boy me rappelle agréablement le travail des frères Guedin: « Salut gérald ».

La situation s’améliore pour les requins, mais il faut continuer à soutenir cette maison d’éditions.

Pour finir, je vous présente un ouvrage qui vous incitera peut-être à vous plonger dans la série de romans du même auteur: Orcs de Stan Nicholls.

Tout comme Mignolia et d’autres auteurs, Stan souhaitait décliner son univers dans un support différent et c’est avec Joe Flood qu’il a travaillé non pas à une adaptation, mais à un récit qui s’inscrit dans son univers.

Orcs, forgés pour la guerre, publié par Gallimard dans la collection Bayou est l’histoire d’un groupe d’élite de ces petites bébêtes. L’auteur part du principe que ce sont les humains les méchants de l’histoire. Ce n’est pas nouveau que l’on raconte qu’avec leur venue, ce sont d’anciennes croyances et d’anciens peuples qui sont menacés de disparaître. Lidwine noous avit proposé un magnifique prologue à une histoire qui ne vera malheureusement jamais le jour qui allait dans ce sens: Le dernier loup d’oz.

Pour l’heure, nous suivons ce contingent qui s’est allié avec les hommes qui ont gardé une partie de leur croyances et s’opposent à ceux qui pronent l’existence d’un dieu unique.

On y retrouve le même rapport que les indiens d’Amérique qui s’allièrent avec les anglais ou les français lors de la colonisation de leur territoire.

C’est un récit complet qui peut se suffire à lui-même, mais les romans vous prolongeront votre bonheur si vous le souhaitez.

Bonne lecture.

 

 

Le voyage extraordinaire, une mystérieuse BD pour une mystérieuse librairie

Bonjour à vous amis verniens.

Vous avez certainement cliqué sur cet article parce que la couverture vous a donné envie. Et bien moi aussi, en voyant cette couverture je me suis rué dessus. Vous connaissez notre goût à la librairie, pour l’univers de Jules Vernes, notre logo est l’un de nos plus beau porte parole.

Alors l’intérieur de cet album est-il aussi réussi que la couverture ?????

Histoire : Noémie et Émilien sont deux jeunes enfants qui ont passé la plupart de leur vie dans un pensionnat. Leurs parents étant toujours en voyages ou en affaire. Ils se sont créés une vie indépendante, tout en cultivant un goût certain pour la littérature de Science Fiction, telle que Jules Verne. En grandissant ils sont devenus de véritables génies de la mécanique et de la physique cantique. Ce qui leur a permis de réaliser toute sorte d’inventions tout droit sorties de romans fantastiques. Mais, les parents de Noémie vont soudainement faire leur apparition et sortir nos héros de leur pensionnat. Nos deux héros sont partagés sur le bien fait ou non de cette nouvelle situation. Et ce n’est pas la disparition du père d’Émilien qui va les rassurer…

Bilan : L’album tient toutes ses promesses. L’histoire ne manquera pas d’émerveiller les amoureux des machines à vapeur, des cabanes dans les arbres, des passages secrets et des grandes épopées verniennes. A la base écrit pour les enfants, les adultes ne manqueront pas de plaisir. Si l’histoire peut faire penser à « Steamboy » le film d’animation de Katsuhiro Otomo, le dessin de Silvio Camboni vous fera voyager dans un autre univers graphique. Avec son dessin maitrisé à la perfection, l’auteur n’hésite pas à glisser de magnifique « splash page » (pleine page) pour valoriser l’importance et la démesure des décors.

Si comme nous à la librairie vous aimez cet univers Steampunk, je ne peux que vous recommander les albums suivants.

-Les enfants du Capitaine Grant : Adaptation du Roman de Jules Verne, c’est un véritable bijoux. Même les pages de garde n’ont pas été laissées au hasards.

-Hauteville House : Des agents secrets dans un monde à vapeur. Découvrir Gavroche, une sorte de 007 qui ne conduit pas d’Aston Martin mais des Ballons dirigeables et a des gadgets dignes du Capitaine Némo. Dit comme ça, cela  peut paraitre un peu facile mais c’est une excellente série avec de véritables intrigues plongées dans une époque napoléonienne. A noter que le tome 8 vient de paraitre et qu’il y aura un tome 9 qui clôt le cycle, en fin d’année.

-Jour j -7- Vive l’empereur : Et si Napoléon n’avait pas perdu la guerre contre les prusses et que le règne des Napoléons n’avait jamais vu de fin. Au lieu d’une première guerre mondiale nous aurions droit au sacre de Napoléon 5. Et Tesla aurati été l’un des grands noms de l’histoire… On en avait déjà parlé puisque Gess était venu les dédicacer.

Avec ces quelques albums vous avez de quoi vous faire plaisir, mais si vous en voulez en savoir plus n’hésitez pas à venir à la librairie.

Notre Dame ou Batman : Amere victoire mon coeur balance

Peut-être êtes-vous en train de vous dire mais quels liens peut-il bien y avoir entre Batman et Notre Dame? Et bien aucun… ce sont juste mes deux coups de cœur de la semaine :

Commençons avec Notre Dame d’après Victor Hugo de Robin Reicht et Jean Bastide.

Que dire sur Notre Dame, le thème a déjà été traité dans tous les formats, comédie musicale (Garou, Ségara, Fiori…), films (1923 en noir et blanc, 1956 en couleur, 1999 réadapté avec Timsit et Richard Berry dans Quasimodo Del Paris) et je n’oublie pas l’un des plus mémorables: la version de Walt Disney en 1996.

Les livres quant à eux ont vu défiler de nombreux illustrateurs, tous plus talentueux les uns que les autres. On garde en mémoire une belle édition de Benjamin Carré chez Tourbillon. Plus récemment, c’est Benjamin Lacombe qui l’a adapté en 2 parties avec le texte intégrale, aux éditions Soleil dans la collection Métamorphose.

Mais, intéressons nous à cette nouvelle version BD. Si les auteurs prennent quelques libertés avec les origines de nos héros, dans l’ensemble ils restent très fidèles à l’œuvre et ses valeurs. Vous l’aurez donc compris, vous ne vous ferez pas surprendre par le récit, mais par l’incroyable duo de choc qui met en scène cette histoire. Tout comme dans une pièce de théâtre ou dans un film, il faut mettre en scène ses personnages, leurs donner vie. C’est là toute l’ambition d’un réalisateur ou dans le cas présent d’un Story-Boarder, en la personne de Robin Reicht. Il a découpé l’histoire de Victor Hugo case par case et plan par plan. Et le résultat est là puisque l’album est un véritable plaisir à lire. On nous entraine au fil des cases et des bulles dans cet univers festif, bruyant, tantôt beau, tantôt laid et par moment inquiétant. Vous l’aurez compris on plonge en plein cœur de l’intrigue. Mais ces plans et ces mises en scène ne seraient rien sans le dessin enivrant de Jean Bastide. Il nous dévoile la beauté et la laideur de la ville de Paris et ses habitants. Si les personnages principaux sont très réussis, les personnages de second plan sont également très présents. Si ces derniers n’interfèrent pas dans l’histoire, ils en sont quand même acteurs et Jean Bastide leur offre une vie et des sentiments que l’on peut lire sur chaque visage. C’est là un vrai plaisir de voire vivre l’espace d’une seconde ces personnages de l’ombre. Enfin, si vous vous attardez un peu sur l’une des cases ou Esméralda danse, vous pourrez peut-être entendre la musique endiablée qui rythme ses pas.

Pour conclure, je ne suis pas un grand fan des adaptations et j’aime à découvrir des histoires originales, mais pour cette fois je vous invite à vous laissez tenter, vous en prendrez plein la vue.

Changement d’univers et de registre avec l’ambiance des ruelles sombres de Gotham city.

Je vous en avait déjà parlé… mais quand c’est bien y a pas de mal à le dire ! Urban Comics fait un travail éditorial de premier ordre avec les titres de l’univers DC. Après DC comics anthologie, Batman : sombre reflet, Batman : La nouvelle aube, c’est au tour de Batman : Amère Victoire de Jeph Loeb et Tim Sale, de venir compléter la collection.

Cette histoire fait sans conteste partie de mon top 5 des indispensables de Batman à avoir lu au moins une fois dans sa vie. L’histoire fait suite à « un long halloween » du même duo qui était paru chez Panini. Dans la ligne direct de Batman year one de Frank Miller et David Mazzucchelli.

Jeph Loeb nous plonge dans un Gotham sombre et réaliste un an après l’arrestation du mystérieux tueur Holiday. Harvey Dent n’est plus et Double face a fait sont apparition. Batman fait équipe avec le commissaire Gordon pour mettre fin définitivement à la main mise des familles qui dirigent Gotham. Mais c’est sans conter sur l’arrivé d’un nouveau procureur qui voit d’un mauvais œil la collaboration de la police avec Batman…

Bien loin des clichés de Batman, cette aventure nous plonge en plein cœur d’une intrigue très réaliste. On y retrouve le chevalier noire que l’on aime. Pour ceux qui on comme référence les films de Nolan, (qui sont de très bons films) il faut savoir que « Un long halloween » et Amère victoire furent les livres de chevet de Nolan quand il a réalisé ces deux films. On retrouve des thèmes tels que le changement de Harvey Dent et le contrôle de la ville par les familles de Gotham, la difficulté qu’ont les magistrat à rendre justice et le rôle de Batman de faire ce que les autres ne peuvent pas faire, quitte à devenir l’ennemi public. Le dessin de Tim Sale est quant à lui des plus réussi. Avec ses masses de noir il fait ressortir toute la détresse de la ville de Gotham et d’un Batman qui doit rendre justice sans jamais dépasser la ligne infranchissable. On note également l’arrivé de Robin (mais pas le jeune faire-valoir de Batman au sens de l’humour désopilant, mais une version plus réaliste et plus torturée).

Un véritable bijoux. Et cette version d’Urban comics est très réussie. Si je vous invite à lire en premier « un long halloween », Urban a tout fait pour que vous ne soyez jamais perdu et la qualité du papier choisie met en valeur les dessins du grand maitre Tim Sale.