Coups de coeur

Asgard, un vent épique et nordique souffle sur nos rayons BD

Un vent épique et nordique souffle sur la BD en ce début Mars avec le premier tome du diptyque Asgard.

Le mois de février a eu de nombreuses actualités et principalement autour du comics comme en témoigne la plupart de nos articles…

Mais le mois de Mars commence avec deux énormes pointures de la Bande dessinée moderne à savoir : Xavier Dorison et Ralph Meyer.

Xavier Dorison est le scénariste de génie a qui l’on doit déjà « Long John Silver », « Le Troisième Testament », « Sanctuaire », « W.E.S.T » et bien d’autres…

Ralph Meyer, quant à lui, a su imposer son univers graphique grâce à la trilogie « Berceuse Assassine », si ce dessinateur excelle dans le polar, il ne fait pas de doute qu’il a plusieurs cordes à son arc et pour preuve il a illustré la tétralogie « Ian », une histoire résolument SF (Science-Fiction).

Mais nos deux compères ne sont pas à leur première collaboration. Ils ont déjà signé ensemble le premier spin-off de XIII, « XIII Mystery » : la mangouste (si il n’y en avait qu’un à lire dans la collection je vous recommande celui-là).

Maintenant que les présentations sont faites, intéressons-nous à l’histoire :

Chez les Vikings les traditions sont sacrées, si un enfant nait avec une malformation, il s’agit forcement d’une malédiction des dieux. Afin de leur éviter une vie de misère, la tradition impose le sacrifice de l’enfant. Mais le père d’Asgard notre héros n’a pas eu le cœur de tuer son fils. On le retrouve 40 ans plus tard. Il vit comme un mercenaire et son passé est pour le moins trouble. Il a du faire face seul à la dureté de la vie et est devenu un chasseur hors pair. Il vit en louant ses services au plus offrant. Et le hasard fait qu’en ce moment un monstre marin terrorise les villageois et les seigneurs de guerre, qui ne peuvent plus envoyer de vaisseaux conquérir les océans. Ces derniers vont devoir faire appel à Asgard pour régler leur problème. Mais ce monstre marin ressemble à un énorme serpent de mer, ce qui n’est pas sans rappeler « le serpent-monde » qui annonce la fin du monde dans les légendes Vikings. Asgard aura-t-il raison des traditions et des légendes ou est-ce simplement le début de ce que les Vikings appellent: Ragnarök… ?

Et voilà l’aventure est lancée. Si par certains aspects cette histoire peut faire penser à Thorgal ou à Moby Dick, on se fait littéralement embarquer dans cette fresque épique grâce au dessin de Ralph Meyer. Les récits d’aventure et de fantasy sont aujourd’hui marqués par deux grands noms de la Bande dessinée moderne à savoir Alex Alice (Troisième testament, Siegfried…) et Mathieu Lauffray (Long John Silver). S’ ils inspirent tous les deux de nombreux jeunes dessinateurs, qui copient avec plus ou moins de succès, leur mise en page et leur trait, et bien ce n’est pas du tout le cas de Ralph Meyer qui a sa propre mise en scène et ne cherche pas à ressembler aux autres. Des cases magnifiques et un récit qui laissent place au talent du dessinateur. Voilà un petit chef d’œuvre du neuvième art qui je l’espère restera dans les mémoires.

Enfin, bref, si vous aussi vous voulez vous prendre la claque BD du mois de Mars, sautez sur cet album.

A noter également la ressortie pour l’occasion de l’intégrale de « Ian » la saga SF de Ralph Meyer et Fabien Vehlmann. La première intégrale était en petit format et en noir et blanc, cette fois il s’agit d’un grand format couleurs qui met en avant une très bonne saga SF injustement méconnue du grand public. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je vous invite à regarder cette intégrale, qui pique un peu les yeux en termes de couleurs mais qui plaira à tous les amateurs de SF et d’intelligence artificielle.

Sans papier, sans héros, sans espoir…

… mais avec de très beaux albums !

il y a quelques temps, Romain vous avait fait découvrir Les Âmes Nomades (éd.Grand Angle) qui s’attache à la vie en clandestinité de sans-papiers. Aurélien Ducoudray, puisant dans son expérience journalistique qui l’avait amené directement sur le terrain, aborde lui aussi cette réalité lourde, pesante, souvent dramatique, mais ô combien humaine.

Bilel, plein d’espoirs et d’attentes, a quitté le bled pour rejoindre son frère qui s’est « installé » en France une année auparavant. Bien sûr, l’un comme l’autre sont rentrés illégalement sur le territoire. Ballotté par des passeurs peu scrupuleux de containers en squats sordides, le jeune garçon garde intacte cette flamme si particulière qui le pousse en avant malgré les très nombreuses déconvenues. Et c’est notamment par le foot (et Beckham, d’où le titre) qu’il ne sombre pas. Mais attention, je vous arrête tout de suite, on n’est pas à Hollywood, il ne va pas miraculeusement devenir une star du ballon rond et s’évader d’un but de ce monde miséreux… Non, loin de là.

Jeff Pourquié (qui a fait quelques adaptations du Poulpe entre autres) avec un dessin très nerveux et anguleux, par un jeu de couleurs où la rouille, le béton, la saleté font ressortir une réalité difficile, apporte une efficacité étonnante à cet album. Les regards remplissent les silences de Bilel…

Après le déroutant « La Faute aux Chinois » et le percutant « The Grocery« , « Békame » (éd.Futuropolis) prouve qu’il y a encore un scénariste à surveiller de très très près !

Samedi prochain, Rémi Gourrierec viendra dédicacer le premier tome de « Big Crunch » (éd.Delcourt). Hé bien cet album est un véritable Big Bang (uhuhu….) ! Allez, soyons honnêtes, j’ai failli passer à côté de ce très bon album. Discret, c’est un petit format comme tous les albums de la collection Shampooing ; inclassable, il emprunte à tous les genres (comics, franco-belge) et à tous les styles ; intrigant, par une couverture peu explicite, il a été victime du délit de « faciès » que connaît malheureusement un grand nombre d’albums (et oui, nous sommes perfectibles). Heureusement, alléluia, le destin m’a tendu cette BD en me disant « Va et lis ». Et donc je suis allé lire…

En France, pour faire face à l’apparition des émergences – des transformations monstrueuses et aléatoires de quidams provoquant de nombreux incidents – et à leur multiplications, les autorités… n’ont rien fait ! Pourquoi faire ? Cosmos, super justicier mystérieux se charge de tout ! Pour trois frangins habitant Paris, Cosmos est leur quotidien et à leurs âges respectifs (ado, pré-ado et enfant), ils ont bien d’autres préoccupations. Dont sortir avec une fille… Mais tout va basculer dans leur… cuisine.

C’est beau, c’est bon, c’est bien, venez Samedi !

 

 

 

Pour finir, on ne peut que se féliciter des promesses non tenues. Quelques années auparavant, Guillaume Sorel avait déclaré souhaiter s’éloigner de la BD. Paroles en l’air ou véritable volonté, nous ne le serons jamais et tant mieux car il  nous offre toujours des albums de très grande qualité. Laurent Seksik adapte son propre roman en bande dessinée pour un Guillaume Sorel au meilleur de sa forme.

Stefan Zweig, illustre romancier, grand intellectuel, a quitté les affres de la guerre avec sa seconde épouse, Lotte. Néanmoins, il a laissé derrière lui la mort et la guerre, des fantômes de proches qui le hantent, une société qu’il sait à jamais perdue. Et surtout une menace qui gronde, sourde, implacable, qui s’insinue dans les pensées de l’écrivain. On ne s’affranchit pas de toute cette souffrance, de ce deuil, de la perte de tout espoir par quelques rayons de soleil et un exil que l’on veut confortable. Et pourtant, c’est au Brésil que le couple tente de se reconstruire…

Pardonnez la comparaison, mais on se retrouve dans la même position que lorsqu’on regarde « Titanic » ou « Apollo XII », on sait pertinemment ce qui va se passer. On n’en est pas moins dans l’expectative d’une issue autre… Découvrez donc les « Derniers Jours de Stefan Zweig » de Sorel et Seksik, éditions Casterman.

Il fait un temps de comics

Cela a parfois du bon un peu de changement, et avec les petits chamboulements éditoriaux de ce début 2012, les éditeurs mettent le paquet sur les nouveautés mais également en ce qui concerne les rééditions. Pour cette fois, je vous parlerai d’une nouveauté, dans le genre polar urbain sur fond de crise de la société moderne, et de deux récits réédités : du super héros mais version Alan Moore, et de l’aventure sur fond de guerre de cessession .

Accueillons tous ensemble la nouvelle dans la classe, elle se nomme Scarlet, comme m’am scarlet dans Autant en emporte le vent, mais avec quelques décennies de combats des mouvements féministes de différence. Brian Michaël Bendis & Alex Maleev, un duo d’enfer pour des récits urbains, vous entrainent dans les rues les plus sombres, vous présentent les ripoux du quartier, les dealers, les proxénètes… mais également ceux qui vivent dans ces quartiers et dont tout ce voisinage est le quotidien.

Scarlet est une de ces résidentes, indignée!

Indignée, et avide de vengeance, le monde fait mal, est complètement injuste, et ce n’est pas son petit-ami qui s’est mangé une balle dans la tête par un flic en pleine crise de manque qui lui dira le contraire. Comme dans Kill Bill, l’héroïne s’adresse à celui ou celle qui suit son histoire, seulement Scarlet vous incite à être réactif. Vous devez comprendre son parcours, comment une jeune femme ordinaire en est arrivée à brandir un flingue surmonté d’une lunette de visée, juchée en haut d’un building en plein Portland.

B. M. Bendis est vraiment doué pour ce genre de récit et A. Maleev possède une patte graphique qui donne vraiment du corps aux oeuvres aux quelles ils ont collaboré: Daredevil, Alias (rien à voir avec la série télévisée), Halo

Scarlet: une série qu’elle est bien!

Parue chez Panini.

Avant de parler des rééditions, avez-vous lu? ou pour le plus grand public, vu? Les Watchmen, FromHell, V pour Vendetta, La ligue des gentlemen Extraordinaires???? je ne vous demande pas si vous connaissez les deux versions et ce que vous pensez des adaptations, mais dans chacun des cas, les idées d’Alan Moore ont tout de même été abordées à chaque fois.

 Oui, c’est ce sympathique et jovial jeune homme, LE Alan Moore, celui qui a écrit les histoires que je vous ai citées jusye avant, et pour notre plus grand bonheur, tant d’autres choses.

Les éditions Soleil rééditent d’ailleurs ses récits courts, anciens, science-fiction, fantastique, horreur… Les archives vous sont ouvertes.

Dans toute sa production, et je ne parle que des bandes dessinées, Alan Moore s’est amusé à redéfinir les codes du récit super-héroïque avec des séries comme Suprême (une relecture de Superman comprenant l’évolution graphique du personnage au fur et à mesure des générations), Prométhéa, une jeune étudiante enquète sur un personnage énigmatique apparu à différentes époques et dans différents contextes, le principe du récit pour vous donner juste la base: le simple fait d’enquêter, de parler, de véhiculer l’idée d’une super-héroïne, déesse… lui donne corps, du coup notre étudiante devient la nouvelle incarnation de Prométhéa. Tom Strong, est un savoureux mélange de pastiche de Batman et Superman, le super-héros, sa compagne, son enfant, son chien, son majordome (singe bionique bien sûr), vous y retrouvez tous les classiques du genre: le super-héros moyen que toute mère aimerait comme gendre, tellement il est poli, tellement il est propre sous les bras.

Pour l’heure, merci à Urban Comics de représenter au grand public Top 10, une collaboration entre Alan Moore et Gene Ha, publiée aux « States » par ABC Comics, collection de Wildstorm, filiale de DC, la maison d’éditions qui nous a proposé: 100 bullets, D.M.Z., Y le dernier homme, Constantine (hellblazer), Sandman, Preacher

Quelle est l’idée qui a germé dans le cerveau de notre génie de service?

Face au phénomène de société des séries télés, et du côté des américains, l’attachement du grand public pour une série, un groupe d’acteurs, tout phénomène qui aboutit au même résultat: des séries qui traversent les générations, mais pas au travers des rediffusions, tout simplement parce que la série ne s’est pas arrêtée entre temps. Et quelle série marche le mieux? La série policière! Alors une histoire de flics de quartier, c’est le carton.

Et le côté super-héros? Où est-il? C’est le plus beau, dans Top 10, tout le monde est doté de pouvoirs, et pour les questions du quotidien, vous pouvez règler le problème d’invasion de souris galactiques dans l’appartement de mamie, par l’intervention de votre chat inter-stellaire.

Alan Moore a ceci de commun avec Neil Gaiman, Terry Gilliam, avec une idée de base toute simple, ils vous bouleversent avec des récits incroyables.

 

Pour finir, la deuxième réédition que je souhaitais vous présenter: Rose et Isabel, de Ted Mathot aux éditions Akileos.

Rose et Isabel, ou comment rétablir la « vérité », les plus grands guerriers de tous les temps ont, à 99%, été des femmes, et comme l’égo de certains en prendrait un sérieux coup, on a préféré taire ce petit état de fait. Une petite préface au début de l’album vous en touchera deux mots.

Notre histoire se déroule pendant la guerre de sécession aux états (par-encore-)unis d’amérique, nos deux héroïnes voient leurs frères s’engager dans l’armée et partir au combat. Seulement, elles savent que depuis toutes petites, elles ont toujours eu plus d’assurance et toujours le dessus dans les jeux de bagarre. En gros, elles n’ont aucune confiance dans le fait qu’ils rentreront tous indemnes, Rose, au caractère plus trempé, tient tête à ses parents, et entraîne au milieu de la nuit sa soeur à la poursuite des jeunes recrues.

Encore une fois, je n’ose en dire de trop sur un ouvrage qui mérite une certaine ignorance, de l’histoire, mais aussi des idées traitées et sous quelle forme.

Akiléos est une maison d’éditions qui nous a proposé beaucoup de comics alternatifs, principalement en noir & blanc, du polar au fantastique, et parfois des histoires à l’humour déjanté. Voici une belle occasion pour ceux qui l’ignorent, de découvrir leurs publications.

En direct du plus beau coin du monde, à vous les studios.

 

 

Urban Comics le retour en force de DC (Superman, Batman, Wonder Woman…)

Walking Dead a changé la vision de beaucoup sur le comics,  exit le stéréotype des super-héros en slip rouge et bonjour les vraies histoires avec du fond et de la psychologie. Il n’y a plus de méchants tout noir et de gentils tout blanc, mais des nuances de gris. Ces nuances ont fait les comics d’aujourd’hui.

Je vous en avait déjà parlé auparavant, Panini a perdu la licence DC/Vertigo et laisse place à un nouvel éditeur: Urban Comics. Leur objectif, remettre sur le devant de la scène les super-héros de l’univers DC à savoir Batman, Superman, Green Lantern, Wonder Woman… et les séries Vertigo qui sont pour la plupart aussi réussies que Walking Dead (100 Bullets, Y le dernier homme, Fables, DMZ…)

Vous croyez que DC comics a attendu Walking dead pour faire du vrai comics comme on les aime aujourd’hui! Et bien détrompez-vous, le comics qui a changé à jamais l’univers des super héros est  « Watchmen ». Voilà pourquoi Urban comics l’a réédité en Janvier, dans sa traduction d’origine (la meilleure selon tous les puristes et les personnes qui ont lu les deux traductions).

Si comme beaucoup de personnes, l’univers des super héros vous intrigue, mais que vous ne savez pas par où commencer??? Cet album de 288 pages ( à seulement 22,50€) est pour vous :

DC Comics Anthologie : Point de départ idéal pour entrer dans le monde des super héros de DC. Voilà déjà plus de 70 ans que les super-héros DC Comics ont envahi les kiosques américains. En France, le parcours de Batman et Superman est beaucoup plus chaotique. Des changements constants d’éditeurs et de mauvais choix éditoriaux ont rendu l’univers DC difficile à suivre. Il faut savoir que dans l’univers des super-héros il y a une chronologie qui existe depuis leur origine. Donc, pas facile de rentrer dans les histoires de Batman si l’on ne sait pas ce qui s’est passé durant les 70 premières années. Impossible de rattraper toutes ces années mais dans cet ouvrage, vous trouverez toutes les clés pour ne plus être perdu. A mi-chemin entre une encyclopédie et une intégrale, Urban s’est amusé à compiler plusieurs mini-histoires importantes et symboliques de chaque grande période du comics (Age d’or, Argent, Bronze, Moderne et Renaissance…). Chacune de ces histoires est entrecoupée de pages explicatives extrêmement complètes.

Alors que ce soit pour parfaire votre connaissance ou par pure curiosité, laissez-vous tenter par cet excellent ouvrage. Le petit bonus, le premier épisode de « La ligue de justice » de Jim Lee et Geoff Johns qui marque le commencement d’une nouvelle ère pour tous les personnages de l’univers.

 

Batman – Sombre Reflet 1/2 : Tout le monde croit savoir qui est Batman, il s’agit de Bruce Wayne le milliardaire, et bien non, sous le costume de Batman il s’agit de Dick Grayson, le 1er a avoir endossé le costume de Robin. Encore une fois, les éditions Urban comics vous guident à merveille avec des fiches explicatives avant lecture. Une fois ce petit rappel fait, vous pouvez vous plonger dans ce super polar. Oui j’ai bien dit polar car il ne faut pas oublier que Batman est avant tout un détective. Dans cette histoire il partage la vedette avec le commissaire Jim Gordon. Extrêmement sombre de par le récit et le dessin, cet album va vite devenir un incontournable. Batman fait face à une société secrète qui revend des objets ayant appartenu aux super-héros.

Cet album marque également les débuts de Scott Snyder au scénario de Batman. Car ce dernier a repris les commandes de la série « Batman » dans « La renaissance » qui démarre en France en mai prochain. Alors en attendant, faites-vous plaisir avec cet album.


Flashpoint 1/3  : Depuis le début de cet article, je ne vous parle que de différentes époques : Age d’or, d’argent, bronze, moderne et renaissance. Depuis 1986, nous sommes dans la période moderne mais depuis septembre 2012, aux Etats Unis la période renaissance (Relaunch en VO) vient de commencer. La plupart des super-héros vont connaitre un nouveau départ et de nouvelles origines. Un must pour tous ceux qui veulent lire des histoires actuelles sans se soucier des histoires passées. Mais un univers ne change pas sans raison ??? Toutes les réponses à cette question se trouvent dans ce fascicule qui sera en 3 tomes et reprend la saga qui changera à jamais le monde tel que l’ont connu jusqu’alors Batman, Superman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern…

Si certaines séries marquent le cour de l’histoire celle-là en fait partie sans conteste.

Petit bilan pour ces premières parutions DC par Urban comics : un très bon travail éditorial, avec des fiches explicatives sur le contexte et les personnages, plus une frise chronologique permettant de situer l’histoire dans le temps. Cela peut paraître tous simple mais est très utile. En tant qu’objets ces albums sont de bonne facture, bonne reliure et bonne qualité d’impression. On sent que l’équipe d’Urban n’a pas pris d’inspiration chez Panini mais plus tôt chez Delcourt.  Ils ont d’ailleurs le même format, ce qui est pratique pour ceux qui aiment avoir une jolie collection de BD bien alignée dans leur étagère.

Un premier bilan très positif. A suivre donc de près et, dès le moi de mai ruez-vous en librairie pour vivre une page de l’histoire de DC comics avec le lancement des séries « Renaissance ».

Par l’eau ou par l’épée

Il y a quelques mois, je vous avais dévoilé tout le bien que je pensais du « Viandier de Polpette » scénarisé par Olivier Milhaud. Ce dernier, en quelques pages, donnait corps à un univers cohérent, original et surtout attachant. Il semblerait que ce jeune (?) homme soit à classer dans la catégorie des récidivistes.

En effet, il nous propose ce mois-ci un premier tome d’une série extrêmement prometteuse : « Agito Cosmos » (éditions Glénat). Dans un futur indéterminé, la mer a recouvert une grande partie des surfaces habitables. La population humaine, largement diminuée, a dû faire face et s’adapter pour survivre. La société est à présent stabilisée (notamment grâce à une aide extérieure) et tente de retrouver le lustre d’antan.

Suivent alors trois lignes d’intrigue pour l’instant distinctes : une femme soldat qui supervise une équipe d’archéologues sous-marins qui remontent des vestiges de la civilisation de « jadis » ; un jeune garçon qui s’apprête à accomplir le rite de passage à l’âge adulte sur une petite île ; un détective privé qui tente de déjouer les machinations d’un génie du crime.

Pour cet album, Olivier Milhaud s’est adjoint les talents de Fabien Mense qui s’était déjà illustré sur la série « Les Tikitis » issue de l’univers de Lucha Libre (Humanoïdes Associés). C’est frais, c’est beau, c’est dynamique, on est porté, captivé par une histoire qui certes s’installe plus qu’elle ne se développe dans ce premier tome. Mais elle laisse entrevoir d’ores et déjà d’agréables moments de lecture. Par l’esthétisme des personnages, par leurs mimiques et même par l’approche de l’histoire, je n’ai pu m’empêcher de penser à deux dessins animés : « Nadia et le Secret de l’Eau Bleue » et surtout « Sherlock Holmes » de Miyazaki. Vous l’aurez compris : c’est un gros coup de cœur !

Sans transition aucune, je suis comblé par le retour d’Ubel Blatt de Etorōji Shiono (éditions Ki-Oon). Après presque deux ans d’absence, le tome 11 renoue avec la fougue et le panache propre à cette série. Là où d’autres mangas d’heroïc fantasy (et il n’y en a pas tant que ça) aurait pu tomber dans le piège d’un classicisme convenu (des castes de chevaliers, des monstres, des elfes,..) ou dans le piège d’une mécanique trop prévisible (le syndrome Seyiar / Maisons / Escaliers, variante du porte/monstre/trésor), Ubel Blatt surprend et rebondit dans une direction inattendue qui ravive l’intérêt d’une simple vengeance.

L’auteur aime son monde et cela se sent tant il prend soin à le décrire et à le rendre vivant. Peut-être d’ailleurs est-ce là où réside un des défauts de cette histoire. A vouloir rendre un univers foisonnant et crédible, on doit miser sur un lectorat attentif et scrupuleux. Et moi je dois admettre qu’au bout du premier paragraphe encyclopédique, je cède…

Mais qu’à cela ne tienne, je resterai novice dans la connaissance du continent d’Ubel Blatt et j’en retirerai toujours autant de plaisir !