Yo ho, quand sonne l’heure Hissons nos couleurs. Hissez haut, l’âme des pirates Jamais ne mourra…
Raven, l’âme des pirates
Yo ho, quand sonne l’heure Hissons nos couleurs. Hissez haut, l’âme des pirates Jamais ne mourra…
Que ce soit à la télé, dans les magazines, ou les réseaux sociaux, vous n’y échapperez pas : vous aurez une rétrospective de ce qui a marqué la décennie 2010. Hé bien, nous avons beau être libraires, nous sommes humains, nous aussi. Voici donc un petit florilège des 10 années écoulées et cela tombe bien puisque, peu ou prou, cela correspond aux années d’activités de la librairie !
Alors coupons court à la polémique. Oui, la prochaine décennie ne démarre qu’en 2021, mais tant pis ! Fusionnons nos 10 années civiles et les 10’s !
Enfin, rendons à César ce qui est à César. J’emprunte le concept global de ce best-of au magazine Première dont le hors-série a eu la bonne idée de mêler palmarès, box-office et coups de cœur. Donc moi aussi !
Vous trouverez donc le Grand Prix du Festival d’Angoulême (décerné fin janvier), le Prix de la Meilleure BD des Utopiales (décerné fin octobre), le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (décerné début décembre), notre meilleure vente à la MLN (en nombre d’exemplaires jusqu’au 31 décembre) et mon coup de cœur subjectif de l’année écoulée.
2019
Grand Prix du Festival d’Angoulême :
Moi ce que j’aime, c’est les monstres / E.Ferris / Monsieur Toussaint Louverture
Et boum ! Deuxième couronnement pour cet album atypique. Ce coup de projecteur angoumoisin a permis à cet album atypique d’acquérir une notoriété supplémentaire. Vivement la suite…
Prix de la Meilleure BD des Utopiales :
Un Gentil Orc Sauvage / T.Grosjean / Delcourt
Les Utopiales nous surprennent une fois de plus en primant un ouvrage qui jusque-là était resté dans l’anonymat, notamment chez nous. Album d’heroïc fantasy tout public prenant à contre-pied les stéréotypes du genre, ce récit complet annonce un début de carrière que l’on espère fécond.
Grand Prix de la Critique de l’ACBD :
Préférence Système / U.Bienvenu / Denoël Graphic
Lorsqu’un album interroge sur notre société, ses travers, sa véhémence, ses quêtes ontologiques avec efficacité et pragmatisme, et en plus n’occulte pas intrigues et péripéties, il mérite un classement A++. Pour le plus d’années possibles espérons-le.
Les Indes Fourbes / A.Ayroles & J.Guarnido / Delcourt
Lorsque le talentueux scénariste de De Cape et de crocs rencontre l’extraordinaire dessinateur de Blacksad, l’harmonie se fait bande dessinée ! Un album si truculent, si primesautier, si burlesque, si généreux, si coloré, si… ne pouvait qu’être le cadeau incontournable de Noël 2019.
Un Destin de Trouveur / Gess / Delcourt
Les contes de la pieuvre se sont dotées d’un nouveau chapitre palpitant. En mariant dans un équilibre parfait fantastique (ces gens dotés de pouvoir), enquête (le kidnapping d’une famille), histoire (les retombées de 1870) et faits des société (l’émergence des luttes de classes), Gess nous a offert un excellent album.
Que ce soit à la télé, dans les magazines, ou les réseaux sociaux, vous n’y échapperez pas : vous aurez une rétrospective de ce qui a marqué la décennie 2010. Hé bien, nous avons beau être libraires, nous sommes humains, nous aussi. Voici donc un petit florilège des 10 années écoulées et cela tombe bien puisque, peu ou prou, cela correspond aux années d’activités de la librairie !
Alors coupons court à la polémique. Oui, la prochaine décennie ne démarre qu’en 2021, mais tant pis ! Fusionnons nos 10 années civiles et les 10’s !
Enfin, rendons à César ce qui est à César. J’emprunte le concept global de ce best-of au magazine Première dont le hors-série a eu la bonne idée de mêler palmarès, box-office et coups de cœur. Donc moi aussi !
Vous trouverez donc le Grand Prix du Festival d’Angoulême (décerné fin janvier), le Prix de la Meilleure BD des Utopiales (décerné fin octobre), le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (décerné début décembre), notre meilleure vente à la MLN (en nombre d’exemplaires jusqu’au 31 décembre) et mon coup de cœur subjectif de l’année écoulée.
2018
Grand Prix du Festival d’Angoulême :
La Saga de Grimmr / J.Moreau / Delcourt
Depuis Le Singe de Hartlepool, J.Moreau a su s’emparer de ses propres histoires et déployer tout son talent de narrateur. Avec des silences et des personnages tout en réflexion, il propose des récits qui amènent à penser le cours de la vie. Si ce n’était pas déjà le cas, surveillez cet artiste.
Prix de la Meilleure BD des Utopiales :
Alt-Life / T.Cadène & Falzon / Le Lombard
Cet album m’a laissé dubitatif ou tout au moins partagé : que faire dans un nouveau monde virtuel où tout, ou presque est possible ? Jouer à Dieu, pousser les limites de la connaissance, de la perception ? Oui, mais non, vous allez voir… Plein de bonnes idées, des choix cohérents mais…
Grand Prix de la Critique de l’ACBD :
Moi ce que j’aime, c’est les monstres / E.Ferris / Monsieur Toussaint Louverture
Pavé exigeant mais enthousiasmant, cet album a surpris tout le monde à son arrivée. L’intrigue de cet album (qui n’est qu’un tome 1) est tout aussi intéressante que l’histoire de sa création. Tout le monde pressentait qu’il allait rafler un prix. Gagné ! Et qu’un seul ? Attendez un peu…
Batman Métal T.1 / S.Snyder et autres / Urban Comics
On dit merci au Hellfest qui nous a permis de hisser un comics en tête de nos meilleures ventes de l’année. Headbanging pour tout le monde !
Il faut flinguer Ramirez / N.Petrimaux / Glénat
Pourquoi ? C’est fun ! C’est bien scénarisé ! C’est bien dessiné ! C’est extrêmement bien rythmé ! C’est doté d’un humour décapant ! C’est ultraréférencé ! Et c’est généreux ! Que demander de plus ? A part la suite…
The weather man, Jody Leheup, Nathan Fox, Dave Stewart, éditions Urban Indies.
Les éditions Urban continuent leur opération de prix de lancement pour le premier tome de leurs nouvelles séries de la collection Indies, et le dernier arrivé est The Weather Man.
Un monsieur météo comme les autres à ceci près qu’il bosse sur… Mars, pas une chaîne de télé, non, non, la planète. L’humanité a évolué et s’est bel et bien implantée sur la planète mythique. Une société ultra moderne, de consommation, d’exploitation de l’espace libre et de vie bien rythmée.
Nathan Bright est le parfait exemple de cette société moderne, mais avec un petit truc en plus: un ego surdimensionné qui en fait une personne imbuvable surtout pour ses collègues de boulot, mais adulée du grand public.
Après avoir une nouvelle fois jouer les divas, arriver à la bourre et fait son show, il reprend sa vie de débauche. il a rencard avec sa nouvelle copine du moment, et alors qu’ils sont à table, le voilà victime d’une tentative d’assassinat.
Nathan va découvrir très rapidement qu’il se retrouve accusé de l’éradication de l’humanité encore présente sur terre à ce moment là. Une organisation terroriste à lancé une attaque ayant coûté la vie de 18 milliards de personnes, une sacrée responsabilité à endosser, voire à ne pas assumer du tout, l’idée même est inconcevable pour l’esprit humain, d’autant plus si on en a aucun souvenir. Comment est-il possible de ne pas se remémorer une telle responsabilité ?
Toujours est-il que tous les humains encore en vie, en très grande partie en tout cas, va vouloir la mort de Nathan, et seule une agent du gouvernement, Amanda Cross pourra faire obstacle de son corps pour tenter de le maintenir en vie. Je dis bien « pourra » et non pas « voudra », car elle aussi aimerait bien voir le gars morfler, et pas qu’un peu.
Sharkey, le chasseur de primes, Mark Millar, Simone Bianchi, éditions Panini comics/Netflix.
Mark Millar le créateur de Kick Ass et de tant d’autres succès est de retour après 3 mois d’absence, ça a été long. Après Prodigy, l’homme exceptionnellement intelligent qui est devenu milliardaire et fait bénéficier l’humanité de toutes ses idées et ressources pour améliorer le monde, et passe le temps comme il peut, voici Sharkey, le chasseur de prime, un récit de Science-Fiction illustré par le talentueux Simone Bianchi.
Sharkey est, on peut le dire un hommage à Lobo et à ce type de récit déjanté de chasseurs de primes intergalactiques.
Déjà, d’où un chasseur de primes écumerait l’espace à bord d’un van de vendeur de glaces ? Non mais franchement, quelle idée ? Si Han Solo se ballade dans une poubelle, là on se poser des questions sur la santé mentale du type en question.
Sharkey, avant de faire ce merveilleux métier déjà conspuer du temps de la grande époque du Far-West, était membre du Corps Solaire, une espèce de ranger au grand coeur, droit dans ses bottes et d’une intégrité à toute épreuve. Entendez par là que lorsqu’il donne sa parole, il la tient. Et c’est comme ça qu’il va se retrouver avec un passager dont il se serait bien passé, le neveu du dernier malfrat qu’il vient de boucler. Sharkey a 2 autres particularités: c’est un looser, qui s’attire tout un tas d’emmerdes, à tel point qu’il est endetté jusqu’à l’os. Mais, il a un don. Celui de toujours trouver ce qu’il recherche, et dans le cas d’un chasseur de primes, cela peut toujours servir. Et v’là t’y pas qu’on lui propose le plan ultime: le coup du siècle qui lui permettra de sortir de la mouise définitivement. Bien évidemment d’autres confrères moins scrupuleux vont chercher à l’entuber. Oh et puis pendant qu’on y est, on peut pas rajouter son ex-femme dans l’équation ? S’te plaît !? S’te plaît !? Bouarf, c’est bien parce que t’as été gentil, mais on s’arrête là hein ! Quoique…
Bone Parish, Cullen Bunn, Jonas Scharf, Alex Guimaraes, éditions Delcourt.
Autre ambiance. Les enfants: la drogue c’est mal ! C’est pas bien ! C’est caca ! Cela peut vous faire faire n’importe quoi et tester des trucs pas croyables, genre sniffer des cadavres.
Et oui. Voici le nouveau produit à la mode qui circule à la Nouvelle-Orléans, c’est du macchabée en poudre, et c’est quasi le trip ultime, mais avec un sacré retour de manivelle si vous en abusez.
C’est un petite affaire familiale qui vous propose en sniffant les cendres d’une personne de revivre une partie de sa vie. Imaginez vous en prenant une petite trace de Johnny, vous retrouver sur scène à sa place lors de l’un de ses concerts mythiques. Prendre une petite pincée d’une ex-star du porno et réaliser l’un de vos fantasmes les plus fous. Si le produit devient la coqueluche des junkies, cela va attirer la convoitise des plus gros poissons et qui comptent bien faire main basse sur l’affaire et de manière exclusive.
Old Boy, Garon Tsuchiya, Nobuaki Minegishi, éditions Naban.
Avant d’être un film à succès réalisé par le Coréen Park Chan-Wook, Old Boy est un manga, donc Japonais. Que ce soit l’une ou l’autre version, ce sont deux tueries et qui se distinguent l’un de l’autre par le choix narratif mis en avant.
Le film choisissait le côté de l’ultra-violence ainsi que le choc psychologique qui allait toucher le personnage central, dans le manga, on va s’attarder plus sur le jeu de manipulation et d’enquête qui va lier les deux protagonistes principaux. Cela fait maintenant quelques années que la version papier n’était plus disponible en France, à tel point que je me posais la question assez souvent: comment une telle oeuvre majeur, au même titre que Monster, 20th century Boy, Coq de combat, vagabond… n’était toujours pas reprise par un éditeur, toujours est-il qu’elle est de retour, pour votre bénéfice, car elle fait bien évidemment parti de ma collection personnelle et que je relis régulièrement.
Qu’arrive t’il à notre homme ? Vous vous réveillez un jour dans une pièce close, un appartement transformé en prison, plutôt confortable, mais une prison quand même. On vous apporte à manger, on prend soin de vous, mais vous n’avez aucun souvenir de votre vie passée, y compris votre nom. Aucune communication ni explication de la part de vos geôliers. Et ceci va durer 10 ans, jusqu’à ce qu’on libère sans aucune autre raison, bien habillé, un minimum d’argent dans les poches et livré à vous même. Une errance de courte durée, car on reviendra vers vous pour un petit jeu, sous un délai donné: la possibilité de déduire d’après des indices qui vous étiez ? Qui vous a fait ça ? Et pourquoi ? Si vous échouez vous mourrez ? Sympathique non ? De quoi égayer vos longues soirées d’hiver.
Que ce soit à la télé, dans les magazines, ou les réseaux sociaux, vous n’y échapperez pas : vous aurez une rétrospective de ce qui a marqué la décennie 2010. Hé bien, nous avons beau être libraires, nous sommes humains, nous aussi. Voici donc un petit florilège des 10 années écoulées et cela tombe bien puisque, peu ou prou, cela correspond aux années d’activités de la librairie !
Alors coupons court à la polémique. Oui, la prochaine décennie ne démarre qu’en 2021, mais tant pis ! Fusionnons nos 10 années civiles et les 10’s !
Enfin, rendons à César ce qui est à César. J’emprunte le concept global de ce best-of au magazine Première dont le hors-série a eu la bonne idée de mêler palmarès, box-office et coups de cœur. Donc moi aussi !
Vous trouverez donc le Grand Prix du Festival d’Angoulême (décerné fin janvier), le Prix de la Meilleure BD des Utopiales (décerné fin octobre), le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (décerné début décembre), notre meilleure vente à la MLN (en nombre d’exemplaires jusqu’au 31 décembre) et mon coup de cœur subjectif de l’année écoulée.
2017
Grand Prix du Festival d’Angoulême :
Paysage après la bataille / E.Lambe & P.de Pierpont / Actes Sud
Encore une fois, la franchise sera de rigueur : je n’ai pas lu cet album au moment de sa sortie. Et depuis guère plus… L’exigence du jury d’Angoulême et son ouverture d’esprit mérite d’être souligné mais n’a pas trouvé d’écho chez moi…
Prix de la Meilleure BD des Utopiales :
Terre des Fils / Gipi / Futuropolis
Gipi a toujours une place de choix dans mes lectures. Souvent l’amertume, la nostalgie ou la déprime pesaient sur ses œuvres autant qu’ils en faisaient leur beauté. Je me souviens d’avoir été transporté par « Vois comme ton ombre s’allonge » mais également « plombé » par celui-ci. Donc, lorsque celui-ci est arrivé…
Grand Prix de la Critique de l’ACBD :
Terre des Fils / Gipi / Futuropolis
… et que j’ai compris qu’il s’agissait de SF post-apo, je craignai pour mon moral. Hé quelle surprise, quel ouvrage, quelle satisfaction de voir lui cette micro étincelle d’espoir. Un cheminement notable qui mène jusqu’à l’excellent « Aldobrando ».
Les Vieux Fourneaux T.4 / W.Lupano & P.Cauuet / Dargaud
On ne stoppe pas les bulldozers, ils continuent leur route ratissant toute velléité d’affrontement lors de passage en caisse. Tout en conservant qualité et humour. Avec en prime un ancrage local zadiste.
Dans la combi de Thomas Pesquet / M.Montaigne / Dargaud
L’album événement ! Le parfait équilibre entre l’humour, le documentaire et la vulgarisation scientifique ! En mettant en images l’entraînement et le parcours de Thomas Pesquet (cocorico), Marion Montaigne nous brosse une fresque des héros de notre époque, tout en gardant les pieds sur terre (huhuh). Bon je n’ai pas le talent de dialoguiste de M.Montaigne, tant pis !