Séverine Gauthier ? vous ne la connaissez pas encore ? Et pourtant…
Cette scénariste officie notamment dans la collection jeunesse des éditions Delcourt, et c’est à l’occasion de la sortie de 2 nouveaux albums que j’ai décidé de vous représenter certains de ses titres.
Une première nouveauté, L’homme montagne, qui nous donne une nouvelle fois l’occasion d’apprécier le travail au dessin d’Amélie Fléchais (Chemin perdu, Le petit loup rouge). C’est l’histoire d’un enfant qui vit au côté de son grand-père, son aïeul l’a initié à la curiosité de la vie, au goût de la découverte et du voyage, mais voilà que le poids de l’âge se fait sentir, et pour grand-père, il semblerait que l’ultime voyage soit pour bientôt. C’est un périple qu’il compte faire seul, car cette fois il ne reviendra pas, il lui faut donc expliquer à son petit fils cette séparation, mais celui-ci est bien décidé à l’accompagner. Ce n’est pas une famille ordinaire puisque ce sont des hommes montagnes, et c’est le poids de celles-ci, qui pèsent sur le dos de grand-père, il a du mal à se déplacer et il pressent que cet ultime voyage sera pénible pour lui.
L’enfant a une idée ! Pourquoi ne pas faire appel au vent ? Un vent capable de soulever des montagnes !! Ce n’est pas n’importe lequel des vents qui est en mesure d’accomplir un tel exploit, seul le plus puissant pourrait les aider, mais voilà, il réside sur la plus haute des montagnes, bien loin de chez eux. Il faut donc parcourir un long voyage pour pouvoir lui demander de l’aide, et le petit garçon devra faire ce voyage seul, son grand-père ne pouvant se déplacer.
En chemin, il rencontrera: un arbre, qui lui parlera de l’importance d’avoir des racines; des cailloux, qui profitent de la joie de se laisser rouler jusqu’au bas de la pente, des bouquetins aux pieds sûrs qui le guideront dans son ascension… Autant de rencontrent qui l’aideront dans sa progression à la rencontre du plus puissant des vents. Un voyage initiatique qui réserve des surprises et qui tisse des liens, un très beau conte !
Haïda, l’immortelle baleine, au dessin cette fois, c’est Yann Dégruel qui s’y colle.
Nous nous rapprochons du style du conte ethnique, inspiré de la culture amérindienne, le mélange de l’histoire des esprits animaliers qui donnèrent naissance au monde des hommes.
Nizhoni & Taan sont 2 enfants d’Haïda Gwaii, le monde qui repose sur le dos de Kùn l’immortelle baleine, c’est grâce à grand-père Ts’ang que les enfants connaissent l’histoire de Kùn, le vieil homme est détenteur des histoires des esprits totems de leur culture. Grand-père enchaîne les récits et incite même les enfants à lui dénicher des récits qu’il ne connaîtrait pas.
Mais que se passe t’il ? Les chasseurs ne peuvent partir car la mer est trop haute, et c’est le même phénomène qui sépara autrefois les villages de leurs ancêtres, va t’il se reproduire la même chose, le village est-l en danger ?
Taan vaque à ses occupations et ses pas le mènent au bord de l’eau, et là, il va rencontrer une femme peu ordinaire, étrangère au village, elle semble prostrée sur la plage et fuit les vagues qui montent jusqu’à elle, murée dans le silence. Taan va chercher Nizhoni et tous deux retournent sur place, ils retrouvent la femme mystérieuse (qui n’a rien à voir avec notre librairie) à la même place, et pour eux, la suite des événements va les entraîner dans une bien curieuse aventure.
4 autres titres au catalogue de Delcourt pour Séverine Gauthier, deux collaborations, l’une avec Jérémie Almanza qui dessinait Aristide broie du noir et Coeur de pierre.
Aristide broie du noir, où comment dédramatiser la peur du noir chez l’enfant. Aristide, petit garçon, très intelligent (trop ?) à tel point que même la maîtresse est obligée de le laisser travailler tout seul dans son coin. Mais Aristide a peur du noir, il passe ses nuits a tromper sa mère par tous les subterfuges possibles pour ne pas se retrouver dans les ténèbres qui recèlent tant de mystères qui le font trembler de peur…
Coeur de pierre, un petit garçon (encore) naît au mois de Décembre, dans une maison austère, au grand malheur de ses parents, les médecins leur annonce que son coeur ne bât pas car il a un coeur de pierre. Il n’éprouvera donc aucun sentiment, n’éprouvera ni joie ni peine et vivra dans une morosité permanente et ne saura partager avec quiconque d’émotions.
Au même instant, très précisément, naît également une petite fille qui elle, sourit à la vie, à son entourage, les battements de son coeur sont un enchantement: elle a un coeur d’artichaut. Chacun grandit de son côté jusqu’au moment où ils viennent à se croiser…
Garance: Léopold, comme chaque été part avec ses parents en vacances à la mer, et comme chaque année, c’est pour lui l’occasion de retrouver Garance, son amie avec qui il passe tout son temps à s’amuser et profiter de la vie.
Cette année, Garance a décidé de partager son secret avec Léopold, son père ne serait autre que l’homme qui depuis le large de la côte produirait les vagues, et ils partent tous deux en barque à sa rencontre…
Mon arbre: Laurine est une jeune fille qui a grandi à la campagne, elle passe le plus clair de son temps en compagnie d’un arbre auprès duquel elle apprend à observer le monde, comprendre comment la vie fonctionne et se renouvelle, les joies simples du temps qui passe et d’apprécier chaque moment. Lorsqu’un jour elle arrive voir son ami, elle découvre que celui-ci a une croix peinte en rouge sur son écorce que des hommes lui ont peinte la veille…
Les scénarios de Séverine Gauthier ont ce petit truc en plus qui enchante aussi bien les enfants que leurs parents, qui sont fiers d’avoir l’impression de transmettre eux aussi de belles valeurs et de beaux sentiments à leurs bouts de choux. Vous aussi laissez vous séduire par ses belles histoires et peut-être arriverez vous à les lires avec la naïveté enfantine qui parfois quitte le coeur des hommes lorsqu’ils grandissent. FIN.