Tokyo vice ? Tokyo vice ? est-ce là un guide touristique pour pervers Tokyoïte que je me propose de vous présenter cette fois ? Non point ma mie (et je ne critique en rien les tricots de ma grand-mère). Tokyo vice est l’une de mes lectures du début de l’été que je souhaiterais partager avec vous.
La librairie est en effet un lieu pour l’échange (je reste dans le graveleux là), si nous prenons plaisir à vous présenter les titres que nous avons en magasin, et encore plus nos coups de coeur, nous apprécions tout autant ce que vous pouvez nous faire découvrir, et comme nous terminons l’été, que c’est encore un peu les vacances, voici trois conseils de lecture que vous m’avez faits et que j’ai grandement aimé. Ce ne sont pas des bandes dessinées, mais nous ne sommes pas sectaires, et je suis plutôt adepte de la philosophie de feu Terry Pratchett qui reliait toutes les bibliothèque entre-elles, alors pourquoi pas les librairies par la même occasion et vous inciter à vous rendre chez nos confrères.
Tokyo vice est le premier titre publié par une nouvelles maison d’éditions fondée par la famille Marchialy, c’est une oeuvre traduite de l’américain, écrite par Jake Adelstein.
Jake Adelstein a grandi en partie et a suivi ses études de journalisme sur place. A la sortie de celles-ci, il était et restera sûrement le seul Gaijin à avoir été embauché par le plus grand quotidien du japon, et se verra confier le suivi des affaires policières. Une spécificité (et vous découvrirez en lisant ce livre qu’il y en a un sacré paquet) de ce poste, c’est que vous êtes assignez à un quartier, et chacun à son propre commissariat, et à un type d’affaires, moeurs, traffic, prostitution (pour celle-ci, les particularités sont réellement surprenantes)… Le contenu de ce livre va vous amener à découvrir pourquoi et comment, au bout de plus d’une vingtaine d’année, Jake Adelstein n’a pas eu d’autre choix que de quitter son travail et de quitter le pays. Pour vous faire saliver un peu, l’histoire débute avec un entretien entre Jake Adelstein, accompagné de l’un de ses amis policiers en qualité de témoin et passablement de sauf-conduit, et deux membres de l’une des branche du plus grand gang de Yakuzas du Japon, une filière particulièrement violente à qui l’on impute un grand nombre d’assassinat, et qui lui conseil fortement de ne pas publier son prochain article, auquel cas, lui, suivi de toute se famille et de tous ses amis (sans exagérer) viendront à disparaître de la surface de la terre et de toutes les mémoires, rien que çà.
Ce livre est pourrait être l’un des meilleurs polars que j’ai pu lire, si ce n’est que tout au long de ma lecture je me rappelais sans cesse que tout cela est vraiment arrivé, et Jake Adelstein est un très bon journaliste, en tout cas un très bon narrateur, pour que toute la somme de détails me rende particulièrement intime son expérience, et je tenais à dire un grand merci à la personne qui me fait découvrir ce livre et particulièrement aux éditions Marchialy pour l’avoir publié. Il se trouve que j’en avais entendu parlé au préalable lors d’une émission de Tracks sur ARTE.
Pour la suite je reviens une nouvelle fois vous faire la promotion de la fameuse maison d’éditions nantaise L’Atalante, avec un nouveau titre de Dmitry Glukhovsky, l’auteur de Métro 2033/2034 et bientôt 2035, et Sumerky. Cette fois c’est FUTU.RE, un récit de Science-Fiction incontournable, et si vous ne l’appréciez pas, vous fera un gros, même très gros cale-pied pour le canapé.
Si vous n’avez jamais testé la S.F. Russe en littérature, essayée la vous devriez y trouver votre compte. Mes premières impressions en lisant FUTU.RE, un savoureux mélange de Brazil, Blade Runner, L’âge de cristal ou encore Soleil vert, cela fait un sacré mélange, mais les références sont amplement justifiées.
Nous sommes donc dans le future, dans Notre future, la civilisation s’est développée et s’est étendue sur la quasi totalité du globe. Les cités sont démesurées, et les tours qui peuvent atteindre un kilomètre de circonférence à leur base, montent au-delà des nuages. Bien entendu la fracture sociale, la fameuse existe toujours, mais dans sa grande générosité, l’élite a offert un bien des plus précieux à l’humanité: l’immortalité. Si vous prenez bien sagement vos petits cachets, la jeunesse éternelle s’offre à vous. En contre-partie, pour des raisons bassement de surpopulation, vous devez faire une croix sur toute éventualité d’avoir des enfants, sauf sous contrôle bien réglé, pour qu’un nouvel être puisse voir le jour, quelqu’un doit laissé sa place, et pour les contrevenants, c’est l’un des parents qui doit se porter volontaire.
Matricule 717 fait partie de la Phalange, ce groupe d’intervention, dont tous les membres portent le même masque, ce qui renforce le sentiment de crainte qu’ils imposent à chacun, et ils sont chargés de débusquer toute personne dérogeant à la loi, et à inoculer le virus qui fera que vous mourrez de vieillesse accélérée, et traité tel un pestiféré, vous serez cantonnez dans un mouroir dans les bas-fonds les plus reculés, histoire de ne pas choquer le regard de ceux qui acceptent ce monde aseptisé. Lorsque matricule 717 va être convoqué par un sénateur bénéficiant de l’une des place de choix dans cette société, et qui lui propose une mission spéciale, accompagnée d’une promotion sans équivalente, son destin va se mettre en place, et une autre vision de ce monde idéal va lui éclater au visage. Ce livre est tellement prenant que je l’ai dévoré en deux jours, j’ai particulièrement aimé la vision du monde demain que Dmitry Glukhovsky a développé, la richesse de son écriture, l’alternance entre la partie contemporaine et les souvenirs de matricule 717 au cours de son enfance, et un passage en particulier, celui qui se déroule dans la cathédrale de Strasbourg, car si le monde est entièrement modifié, on a toutefois conservé quelques vestiges de notre passé sous verre.
Et pour finir, une perle qui combine jubilation, richesse d’écriture, personnage déjanté et scènes toutes plus surprenantes les unes que les autres: Féroces infirmes retour des pays chauds de Tom Robbins, aux éditions Gallmeister. En lisant ce livre, j’ai retrouvé la même BONNE impression que lorsque j’ai lu pour la première fois La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, c’est à dire un réel plaisir à plonger dans le livre, à me marrer tout seul dans mon coin, et à ne pas vouloir que le livre se termine trop rapidement.
Switters est un agent de la CIA, pas le côté le plus doré du blason, ni l’exemple évident de l’agent secret à la James Bond, plutôt un agent de liaison qui se considère un peu comme un livreur mais au quatre coins de la planète. C’est le gars qui a débarqué dans cette institution carrément représentative de la culture Américaine justement parce qu’il est complètement anticonformiste, et quoi de mieux placé qu’un organisme financé par l’état, qui peut se permettre les dérives les plus saugrenues et ce à travers le monde. Il n’empêche que pour l’heure, c’est sa grand-mère, Maestra, qui l’a élevé plus que ses parents, et qui est très certainement la retraitée la plus radicale en terme de hacking informatique que vous croiserez pour encore une ou deux générations, qui vient de lui demander un « petit » service.
La vieille dame a passé de nombreuses années en la compagnie de Sailor Boy, un perroquet exotique, qu’elle aimerait bien voir finir ses derniers instants de vie au fin fond de la forêt équatoriale. Quoi de plus simple, lorsque vous connaissez un sacripant qui a l’opportunité de voyager au coeur même de pays sous la coupe de juntes militaires, ou encore de joyeux groupuscules guérilleros, de ramener votre oiseau dans son milieu naturel, d’autant plus lorsque vous avez le moyen de faire chanter le jeune homme en question. Oui, car ce n’est pas le perroquet qui vous chanter, en règle général, ils ne font que parler, et celui-ci ne sait dire qu’une chose: « people of the world, relax !« . ce voyage réserve maintes et maintes surprises pour Switters, et une non des moindres, juste un sort lancé par un shaman en plein milieu de la jungle qui lui interdit dorénavant, sous peine de mourir dans l’instant, de poser le pied au sol.
La trêve estivale touche à sa fin, et les nouveautés vont pleuvoir comme aux belles heures de la plus belle mousson, donc profitez bien de vos derniers jours de vacances et j’espère vous avoir donner l’envie de vous précipiter chez votre libraire le plus proche.