Vous savez ce que c’est: parfois vous faites quelque chose, d’urgent ou non, vous vous êtes bien organisé, tout au petit poil, et là, PAF, y’se passe un truc, et patatras, vous laissez tout tomber, et tout conte fée, pardon, tout compte fait, vous ne regrettez absolument pas ce contre-temps.
Dans la merveilleuse vie de la librairie qu’est la notre (car oui elle est merveilleuse notre vie, vous pensez bien) cela peut également se dérouler de la même manière, genre lundi dernier, je m’occupe de mes priorités du jour, je profite d’un temps libre pour vous préparer un nouvel article, et comme je l’ai dit plus tôt: PAF, une nouvelle réception de cartons de nouveautés des éditions Casterman. Si jusque là, rien n’est inhabituel dans notre quotidien, ce qui vient le bouleverser, c’est une éventuelle réaction lorsque l’on ouvre l’un des ouvrages reçus, et c’est ce qui m’est arrivé avec Tout conte fée de Bandini & Lionel Camou, et le lendemain quand j’ai pris le temps de le lire, je n’ai cessé d’enchaîner les fou-rires tout au long de ma lecture.
Il faut que j’ajoute à ce moment de mon article que mes deux collègues de travail ont beaucoup de mérite de travailler à mes côté, voire même on peut dire de me supporter au quotidien. En effet, j’ai plutôt tendance à les harceler avec des mauvais jeux de mots à longueur de journée, et plus la fatigue se fait sentir, plus les jeux de mots deviennent pourris, si ! si ! c’est irrémédiable. Et à voir leur tête déconfite, leur journée doit en être d’autant plus pénible.
Pourquoi cet aparté ? Parce que, avec Tout conte fée, le livre en est bourré, de calembours à toutes les sauces. Là je pourrais vous glisser, non pas un doigt, mais une boutade, comme quoi toutes les cales d’Hambourg sont bourrées de livres, où un truc du même acabit. Donc, oui ! dès le petit texte d’introduction les jeux de mots fusent, y compris certains qui ne me seraient jamais venus à l’esprit, bravo pour l’idée de l’idée de la cheminée qui chemine, en amateur de Desproges ou de Boby Lapointe, maîtres incontestés du verbe, messieurs Bandini & Camou, je le dis haut et clair: « J’aime beaucoup ce que vous faites !« .
Et puis, comment ne pourrais-je pas être séduit par cette histoire du mec qui veut se suicider, en se jetant du haut de l’un de ces immeubles parisiens, en s’accrochant une corde autour du cou (en règle générale, ou tout du moins c’est un conseil à ceux qui voudraient passer à l’acte, la pierre est suggérée au cas où vous souhaitez vous jeter dans l’eau, plutôt que d’une hauteur, non parce que sinon, le poids de la pierre risque de tirer un coup sec sur la corde que vous avez autour du coup, vous décapitant et vous ne pourrez pas profitez de la chute, ce qui serait dommage, étant donné que ce sera votre dernier souvenir, enfin je dis ça, je ne dis rien). Du coup, j’en reviens à notre suicidaire, il se trouve sur un de ces toits parisiens en zinc, et alors qu’il s’apprête à faire le grand saut, il fait son grand sot, et par ailleurs il en a même peur de glisser sur la surface polie du dit toit. C’est un comble ! Alors qu’il s’apprête à sauter du dessus des combles et descendre en trombe pour une fin en apothéose, de chipoter pour si peu.
Cela n’empêche, qu’il va être interrompu de façon impromptue par un énergumène qu’il n’avait pas remarqué jusqu’à présent, et pour cause, la personne qui le hèle est bloquée, donc cachée, dans l’une des cheminées qui se trouvent près de lui. Et qui dit bonhomme dans une cheminée, dit… Père Noël bien sûr. Bon il se trouve que l’on est que le 24 novembre, ce qui peut en perturber plus d’un, et c’est peut-être là que ça coince.
Tandis que nos deux énergumènes vont se lancer dans un nombre de conversations toutes plus philosophiques les unes que les autres, il faut que vous le sachiez (et pas seulement dans la colle) qu’il se passe de drôle de choses sous leurs pieds.
L’histoire est vraiment à tiroir, si l’on s’attache à nos deux gus du toit (je vous rappelle que l’un des deux est plus attaché que l’autre), nous allons suivre une enquête menée par deux flèches, concernant quelques disparitions, certaines plus permanentes que d’autres, au sein de l’immeuble.
Une petite fille a disparue, et sa soeur est très inquiète. Le père Léon ne répond pas non plus aux appels de la concierge. Et les policiers vont découvrir également un indien mort dans son logis, non ! pas un tipi en plein Paris, juste un petit appart’ parisien comme tant d’autre. Alors le fait qu’il se pris une flèche en pleine poitrine laisse perplexe les enquêteurs: s’agit-il d’un meurtre ? D’un accident, alors qu’il nettoyait son arc ? Ou bien d’un suicide ? Ce sont des policiers… toutes les hypothèses sont à retenir, y compris les plus c*****, les plus saugrenues.
Je vous invite à découvrir la suite des événements et avancées de l’enquête en lisant Tout conte fée de Bandini & Camou aux éditions Casterman, où lorsque l’on parle de disparition d’enfants, les mineurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit, où mère-grand fait tout un tas de conchoncetés, et où il ne fait vraiment pas bon d’être livreur de pizzas en 1915, si ! si ! je vous assure. Et tant d’autres surprises vous attendent.