Le saviez-vous, le libraire chevelu est facétieux, j’arrive à la librairie et celui-ci me reçoit avec un grand sourire, « tu ne devineras jamais qui est en france début mars ?! ». Bon, quand il me présente les choses de la sorte, il n’y a que deux ou trois possibilités, et vu que Neil Gaiman vient de passer à Nantes, cela limite encore plus le choix. Donc, c’est du premier coup que je trouve, « Yoshitaka Amano est en France ????!!!!!!! quand ça ? Où ça ? ». Bon c’est presque en France, le plus grand illustrateur contemporain (en tout cas reconnu comme tel par ses pairs) sera présent les 2 et 3 mars au Monaco game Show au grimaldi Forum.
Le créateur artistique de la la plus grande majorité des designs de Final Fantasy, c’est lui !
Celui qui est l’origine de personnage comme Vampyr Hunter D, c’est bibi, non, c’est Yoshi !
Le mec qui a collaboré avec Neil Gaiman pour une histoire originale dans l’univers de Sandman, Dream Hunters, c’est encore lui !
Le Elektra & Wolverine scénarisé par Greg Rucka, c’est encore lui qui l’a illustré !
Et devinez qui Moebius idôlatrait ? Yoshitaka Amano, ouais mon pôte, ce mec a tellement bien réussit sa carrière qu’il se permet même de faire certaines illustrations avec de l’or. Autant dire que jamais je n’arriverai à avoir un original de ce monsieur, déjà que pour obtenir un ouvrage de lui, il faut le commander en importation et patienter parfois plus d’un an. Ce fut le cas pour Deva Zan, sa dernière histoire publiée par Dark Horse Books que nous venons de recevoir en 2 exemplaires (il n’en reste qu’un en magasin).
Donc si je dis que Le Chevelu est facétieux, c’est que bien évidemment, je ne risque pas de pouvoir me pointer à Monaco, mais sait-on jamais, peut-être viendra-t’il un jour en dédicace à la Mystérieuse Librairie Nantaise, du moins en rêve.
Voici le retour des auteurs de l’adaptation du roman La chronique des immortels de Wolfgang Hohlbein traduit en france par nos amis des éditions l’Atalante. Benjamin VonEckartsberg et Thomy von Kummant reviennent cette fois, toujours chez Paquet, avec Gung Ho (t1-brebis galeuses).
C’est toujours avec un traitement graphique très particulier qui les avait fait remarquer dès leur première série, que nos deux auteurs nous présentent ce nouveau récit « fantastique », sommes nous dans un récit de sciences-fiction, un récit d’anticipation… ? tout le mystère est gardé dans cette première partie, si vous en apprenez sur les deux frères qui tiennent les rôles principaux, sur ce poste avancé en territoire hostile et sur ses habitants, aucun élément n’est révèlé sur ce qui se déroule en dehors des palissades. En celà, c’est génial car le récit reste dynamique, aucune frustration n’est ressentie et au contraire, votre imagination n’en est que plus stimulée.
Cette série est prévue en 5 tomes (2013.2014.2015.2016.2017) de 80 pages chacun, et pour les collectionneurs, la maison d’éditions à fait le choix de scinder chaque album en 2 parties de 40 pages: ces tirages sont limités à 3000 exemplaires et bénéficient de carnets d’illustrations à la fin de l’album. Ce qui vous fera 10 albums pour la modique somme de 25 euros chaque et sur un format plus grand que les 5 tomes classiques. Un investisment que je vous laisse méditer.
Bon je vous ai parlé plus de l’or, venons en à l’argent, voici une nouvelle série de manga par l’auteur de Fullmetal Alchemist, Hiromu Arakawa qui tranche radicalement de genre: Silver Spoon, la cuillère d’argent est l’histoire d’un jeune homme qui va intègrer une école d’agro-alimentaire, l’équivalent de l’un de nos CFA.
Yûgo Hachiken souhaite réussir ses études avec les honneurs, tout ça pour pouvoir prendre son indépendance face à une famille qui le délaisse voir, l’ignore. Si il est déjà doué et arrive dans le peloton de tête, cela n’est pas encore suffisant pour se faire remarquer par de grandes écoles. Du coup, sa réflexion la amené à s’inscrire dans un établissement agricole dont les références et les résultats lui semble prométeurs pour qu’il puisse s’y distinguer de façon considérable. Petit bémol, si tout le cursus qu’il connait déjà et qui lui permettrait d’arriver à ses fins ne va pas lui poser de soucis, il va vite déchanter en découvrant toutes les autres matières spécifiques à ce genre d’établissement.
Vous vous rappellez la blagues sur les enfants des villes à qui on demande de dessiner un poisson et qui vous pondent un rectangle, sur leurs croyances, et surtout leurs ignorances du monde rural… voilà un peu les surprises qui attendent Yûgo, et oui les oeufs sortent du cul de la poule, et malgré tout le dégoût que cette idée lui apporte, ils n’en restent pas moins succulents. Beaucoup d’humour, d’apprentissage et de bonheur à venir en lisant cette histoire publiée par Kurokawa.
And the last one, Pacifique de Martin Trystram et Romain Baudy aux éditions Casterman.
Une histoire de sous-marin qui se dénote par son originalité, avec un dessin qui nous fait légèrement penser à Riff Reb’s, l’auteur qui a adapté les romans maritimes, de Jack London, Le loup des mers, et A bord de l’Etoile Matutine de Pierre Mac Orlan dans la collection Noctambule.
Udo Grothendieck est opérateur radio, il fait parti de ces jeunes soldats à la fin de la guerre qui sont envoyer au front avec une préparation rapide et parfois inadaptée à ce à quoi ils vont être confrontés. En l’occurence, il vient de suivre une formation dans un sous-marin en cale dans un port et n’a jamais connu le climat particulier des missions en haute mer: l’exiguïté du « bateau », le vacarme du moteur, l’odeur du gasoil mêlée à celle des hommes confinés pendant de très longues périodes dans ce cercueil ambulant, sans parler du stress des plongées où le navire craque de toute part…
Le capitaine étant reclu dans sa cabine, c’est le second qui accueille Udo dans sa nouvelle maison et le présente à l’équipage qui ne va pas louper l’occasion de bizuter le nouveau venu, mais c’est la découverte dans son bagage d’un ouvrage qui fut censurer par le reich qui va être à l’origine de l’histoire qui va nous intéresser.
La présentation de l’ouvrage au style dit « à l’italienne », renforce la spécificité de la vie à bord d’un sous-marin, étiré et exigü, mais souligne également dès que l’on a l’opportunité de mettre le nez dehors, de l’immensité liée à l’isolement du navire au mileu des flots, avec un horizon qui se perd tout autour du navire, sentiment de liberté et d’abîme. C’est sans conteste un des ouvrages les plus réussis de ce début d’année. Bonne lecture à tous et profitez bien de ces belles mais néanmoins fraîches journées hivernales.