Quand deux poètes de la bande dessinée se rencontrent, quand deux rêveurs décident d’associer leur talent, on obtient tout naturellement un pur moment de bonheur. Alain Kokor et Pascal Rabaté ont signé « Alexandrin, l’art de faire des vers à pied » aux éditions Futuropolis. Le dessinateur de « Supplément d’âme » viendra vous présenter ce délicieux album le Samedi 9 Septembre.
Samedi 9 Septembre, également, Etienne Leroux, à l’actualité dense, dédicacera l’un de ses derniers albums le mystérieux « Sept Macchabées », l’héroïque « 14-18 T.7 » (éd.Delcourt) ou le très attendu « Mémoire dans les poches T.3 » (éd.Futuropolis). Voilà une occasion de (re)découvrir l’incroyable étendue de son talent !
Rencontrez donc ces deux gentlemen de la BD, Samedi 9 Septembre de 15h à 19h. En un coup de crayon il vous feront voyager dans leur incroyable univers graphique ou dessin et poésie ce mélange dans une explosion d’émotion.
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Quoi de neuf libraire ? Et oui, cela fait un moment que l’on ne vous a pas conseillé quelques ouvrages, et pourtant ce n’était pas l’envie qui nous manquait, mais que voulez vous, il parait que l’on appelle ça la rançon de la gloire, on est sollicité de partout et déjà l’activité de libraire n’est pas de tout repos, y’a qu’à voir la demi tonne de cartons qui traîne dans la librairie ce matin. En attendant certains titres de fin d’année comme: le prochain Cyril Pedrosa, la reprise de Corto Maltese ou de Bob Morane , le deuxième volume de Tyler Cross, une suite aux Ogres dieux, le troisième tome des Vieux fourneaux, le 23ème tome de Walking dead… il va y avoir de quoi satisfaire et surprendre tout le monde, c’est moi qui vous le dit.
En attendant voici quelques originalités que je souhaitais vous faire découvrir et en premier lieu: Légendes de Tarsylia, une bande dessinée chinoise de Wu Miao dans la nouvelle collection de Urban, Urban China, c’est une première partie qui recueille plusieurs histoires courtes et comme vous pouvez le constater, tout est composé comme si vous assistiez à une représentation d’un spectacle d’ombres chinoises.
Tout d’abord, il va vous falloir lire une vingtaine de pages de présentation de l’univers de Tarsylia. L’auteur, ou plutôt l’un de ses personnages à composé une cartographie de de Tarsylia, sillonnant pendant des années les routes à la rencontre de toutes les créatures qui vivent ici-bas. Vous découvrirez l’histoire des dieux, des races, de la politique et des personnages ainsi que des lieux emblématiques. Cela fait bien évidemment pas mal de notions à assimiler, mais ce n’est que pour mieux apprécier la suite de votre lecture.
Les récits qui s’en suivent iront dans tous les sens, montrant la richesse de créativité et d’ingéniosité de l’auteur, cela commence bien évidemment par le récit de celui qui constitua la cartographie de Tarsylia, et l’on se rend compte du temps qui passe en étant attentif aux petits détails, comme la longueur de la barbe qui s’agrandit de cases en cases.
Par la suite, on enchaînera aussi bien avec un enfant qui passe un pacte avec un démon, quatre magiciens qui apporte leur aide au cours d’un conflit, la discussion entre un dragon et son fils, pour qui il est temps de voler de ses propres ailes (alors qu’il n’en a pas, hi hi hi), l’entretien entre deux convives au cours d’une soirée de l’élite de la société… Tous ces récits semblent épars et sans lien apparent, mais plus vous avancerez dans votre lecture et plus vous devinerez la subtilité de cette narration singulière.
Continuons dans l’originalité avec mes chouchous Fabio Moon & Gabriel Ba, les jumeaux brésiliens nous ont déjà présentés quelques titres en France: Daytripper, Deux frères, L’aliéniste… mais il leur arrive de collaborer sur d’autres projets, B.P.R.D. dans l’univers d’Hellboy de Mike Mignola, American Vampire de Scott Snyder… et dans le cas qui nous intéresse, Casanova, au service de L’E.M.P.I.R.E. de Matt Fraction, publié en France par Urban Comics dans l’atypique collection INDIES.
Casanova –Avarita, c’est le troisième tome de la série qui est sorti il y a peu, , et c’est une nouvelle fois la preuve que cette histoire est une des plus déjantées que l’on puisse lire actuellement.
Ah çà, on peut dire que les auteurs se sont fait plaisir sur ce coup là. Casanova commence comme une histoire d’espionnage à la James Bond. Un agent secret, le meilleur qui soit, est en mission; il est chargé de récupérer un rubis, et embarque Ruby, une nymphette qui sort tout juste de son sommeil. A peine arrivés sur le toit, ils sont mis en joue par le bras droit du père de CasanovaQuinn qui est également son supérieur et son commanditaire. Echange de coups de feu, explosions, tout vole en éclat et Casanova tombe du toit.
Et tout recommence depuis le début de votre lecture, sensation de déjà -vu, humour temporel et blague à deux balles, Voilà le début de la dérive et de l’originalité de l’histoire: Casanova vient d’être kidnappé temporellement et vient de changé de monde, ça sent la 4ème dimension tout ça. Ruby est un robot prostituée, mais sa carte mère recèle des preuves très convoitées par différents organismes.
La pire tueuse à gage envoyée sur les traces de Casanova n’est autre que sa soeur jumelle, Zéphir, mais n’oubliez jamais qu’ils ne sont pas du même univers à proprement parlé, ce qui n’excuse en rien son irrépressible envie de baiser avec son frère. Elle n’a qu’un seul but, éliminer leur père, et s’associe volontiers avec quiconque peut l’aider à parvenir à ses fins. Ajoutez à ça, des méchants tricéphales, une famille de japonais reclus dans un robot géant au fond des océans depuis la fin de la seconde guerre mondiale et encore un nombre incalculable d’idées farfelues et vous affleurez à peine l’univers de Casanova Quinn.
Et que dire du massacre gratuit de pandas dans ce 3ème tome ? Ben rien de plus que le dessinateur inclus dans l’histoire qui l’avoue lui-même à la question: « -Les pandas qu’est-ce qu’ils représentent ? -J’imagine …rien je crois ? Je crois avoir pensé qu’un massacre gratuit de pandas serait drôle. » Et ça l’est. Et puis n’en faites pas toute une montagne, ce n’est que de la bande dessinée, et de la bonne qui plus est.
The New-York Four/Five, de Brian Wood & Ryan Kelly, toujours dans la collection INDIES de Urban Comics. Bienvenue dans la collocation de quatre étudiantes New-Yorkaises.
Brian Wood, l’auteur de Northlanders, The massiveet bien l’histoire New-Yorkaise D.M.Z. revient avec une histoire particulière, l’idée est de présenter au travers du portrait de quatre étudiantes, le New-York des années 2000, une génération bercée par les nouvelles technologies, les scènes alternatives très présentes dans la grosse pomme, des rapports de quartier assez emblématiques propre à New-York, tout cela sous la forme Noir & Blanc dans l’intimité de ces quatre jeunes femmes.
Autre originalité de l’album, vous aurez tout du long des extraits du NY 101, guide New-Yorkais réputé, des 101 choses & lieux à faire et voir à New-York, donc en plus de l’histoire Brian Wood va vous servir de guide.
Riley est originaire d’un quartier résidentiel de Brooklyn, ses parents, profs de lettres, ont toujours été très protecteurs, trop en la circonstance étant donné que cela a amené leur fille aînée à quitter la maison il y à déjà quelques années. C’est un sujet tabou dans la famille et Riley ne peut être que surprise que ses parents acceptent qu’elle quitte le quartier à l’occasion de son entrée à l’université de New-York, cela va être une autre histoire lorsqu’elle va leur annoncer qu’elle souhaite également quitter la maison, surtout pour une colocation.
Elle rencontre trois filles qui ont des cours communs pour leur première année, Mérissa, Lona & Ren. Alors qu’elle est très timide, les efforts de ces trois jeunes femmes pour prendre contact avec elle et l’intégrer à leur groupe fait qu’elle va prendre les devants pour leur faciliter à monter la collocation et surtout trouver un petit job qui les aiderait à payer le loyer.
Le job en question va faciliter le lecteur a rentrer dans l’intimité des quatre étudiantes car une contrepartie leur impose à voir un psy et se confier sur leur situation scolaire ainsi que personnelle. On aborde donc leur vie sentimentale, sociale et relationnelle. Le récit se rythme au gré des rencontres et des sorties, leurs passions et leurs préoccupations.
Charlie Adlard ? Ce nom ne vous dit rien, et pourtant beaucoup d’entre vous se sont mis à lire Walking Dead et Charlie en est le dessinateur. Pat Mills en revanche est moins connu du grand public et pourtant il est l’auteur de: La guerre de Charlie, Slaine, Requiem…
Voici la proposition de ces deux artistes, une histoire en seul volume d’une guérilla urbaine sur le territoire Anglais.
Que s’est-il passé pour que l’Angleterre soit occupée ? Imaginez depuis la scission des pays du bloc de l’est, un groupuscule extrémiste, fasciste et autre chose en « iste » de l’ex- URSS, suffisamment armé et puissant pour envahir et prendre le pouvoir sur le sol de sa majesté. Un groupe d’une telle puissance que les américains ont carrément plié et passé un accord de non intervention.
Si le gouvernement a baissé les bras rapidement, le peuple Anglais, face à leur situation d’isolement a décidé de rentrer en résistance, à l’image de Bill Savage, personnage emblématique et qui suscite un réel engouement chez tous les résistants, et pourtant… l’histoire commence par la mort de Bill Savage, ou plus précisément pas sa mise en scène au cours d’un attentat suicide sur un check point.
Trois grands chapitres pour trois grandes parties. La première se consacre vraiment au côté action, organisation de la résistance et au plan mis en place par Bill Savage. Dans la deuxième partie, la vie personnelle et l’entourage du personnage principal sont mis en avant. Et dans la dernière partie on se consacrera plus au dessous des magouilles politiques qui ont laissé arriver cette situation qui bien entendu profite à une minorité. Un sacré polar et un très bon récit de guérilla urbaine, le Noir & Blanc se prêtant bien à l’ambiance.
Face à l’hésitation actuelle des lecteurs à se lancer dans de nouvelles séries, de peur de les voir s’arrêter en cours de route (effectivement si vous ne les acheter pas, elles ne se vendent pas, donc on l’arrête ou on la réduit), les éditeurs préfèrent, soit travailler leur projet en amont de la parution et vous proposer une série avec un rythme de parution soutenu (exemple avec Alter Ego ou Sherman où la série est sortie en un an), soit vous proposer des séries concepts, c’est à dire sur une thématique avec des histoires complètes à chaque tome (exemple avec 7, Jour J, Le Casse, La Grande Evasion… beaucoup de séries chez Delcourt). On a eu également beaucoup de titres ces derniers temps sur le thème de l’Uchronie, ce qui permet d’aborder l’histoire avec quelques libertés que les auteurs s’autorisent afin de laisser libre cours à leur imagination. Après l’heure de gloire dans les années 80′ de la collection Vécu de Glénat, consacrée à l’Histoire, il se trouve que le thème revient en force avec différentes collections, soit sur des personnages ou des évènements réels, ou bien des histoires fictives mais dans un contexte historique.
C’est ainsi que l’on a vu arriver la collection « L’homme de l’année » supervisée par Fred Blanchard, directeur de collection chez Delcourt. Comme souvent dans ces séries concepts, nous retrouvons différents scénaristes et dessinateurs derrière chaque album, ce qui permet d’avoir une diversité d’écriture et d’approche graphique. « Lhomme de l’année » revient sur l’histoire d’un personnage secondaire ou inconnu qui aurait pris une place importante dans le déroulement de l’Histoire de l’Humanité et dont on ignore l’identité, cela permet une nouvelle fois aux auteurs de se faire plaisir et de faire montre de leur ingéniosité. Nous avons déjà eu le droit aux récits consacrés à: 1917 Le soldat inconnu, 1431 L’homme qui trahit jeanne D’Arc, 1815 L’homme qui hurla merde à Waterloo, 1967 L’homme qui tua Che Guevara et 1871 L’un des héros de la Commune de Paris.
Toujours avec une once de liberté, Delcourt (encore !!) commence une nouvelle série, liée aux évènements historiques, laissant supposer les complots qui se sont tramer derrière de grands évènements, un concept conçu (je trouve que cela sonne bien: « concept conçu ») par Gihef & Alcante. Parmi les thèmes abordés vous avez: Complot:Le krach de 1929 (qui vient tout juste de paraître) et à venir, La fin des templiers, La bataille d’Hamburger Hill, Le mystère du Titanic. Dans l’exemple de ce premier volume, les auteurs ont joué judicieusement avec le fait établi que les banques et certains magnats de la finance Américaine aient joué la carte de la montée du National Socialisme en Allemagne.
Voilà pour les séries digressives, maintenant entrons dans les projets qui peuvent des supports plus sérieux pour une découverte éducative et détendue de l’Histoire. Vous avez peut-être, étant enfant, eu entre les mains les fameux albums de « L’histoire de France en Bande Dessinée » des éditions Larousse, actuellement, Casterman s’y est essayé également dans une collection vraiment axée pour la jeunesse et vous avez aussi « L’histoire de France Pour les Nuls en BD » aux éditions First. La série Alixde Jacques Martin ainsi que la collection spécifique « Les voyages d’Alix » permettait déjà de traversée la période antique, de côtoyer des personnages ou de découvrir des cités emblématiques, il n’est pas rare de les avoir eu comme supports en cours de latin. Toujours est-il que de nouvelles séries voient le jour actuellement et consacrées essentiellement à des personnages historiques: la collection « Les reines de sang », avec Aliénor, la légende noire & Isabelle, la louve de Franceaux éditions Delcourt. Deux séries en cours, le tome 3 d’Aliénor vient de paraître (et contrairement à ce qui était annoncé, ce n’est pas le dernier volume), et le tome 2 d’Isabelle ne devrait pas tarder; voici l’opportunité de s’attarder sur ces personnages féminins qui ont su marqué de leur patte une ère généralement masculine.
Est-ce grâce à l’accueil bienveillant réservé aux deux titres précédents, voilà que Glénat propose à son tour une nouvelle collection réunissant des auteurs férus d’Histoire, associés avec des historiens universitaires, là ce sot des histoires complètes à chaque volume dédiés à un personnage à chaque fois, les deux premiers titres Philippe Le Bel& Vercingétorix viennent de sortir, et on attend pour les titres suivants, Charlemagne, Jaurès, Saint-Louis, Soliman, Napoléon(qui a déjà un grand nombre de série qui lui sont consacrées). Les albums bénéficient d’un carnet supplémentaire d’informations concernant le personnage, ainsi que le positionnement des auteurs avec les justifications des libertés qu’ils ont pu prendre avec l’histoire.
Egalement chez Glénat, vous trouvez la collection Explora conceptualisée par Christian Clot, dédiée bien évidemment aux explorateurs: Magellan, Marco Polo, Percy Harrison Fawcett, le capitaine Sir Richard Francis Burton & Mary Kingsley. et ne croyez pas que seuls Delcourt et Glénat se disputent la B.D. historique, les éditions Soleil ont sorti l’année dernière une nouvelle collection sur l’histoire de l’aéropostale.
Ce n’est pas du Eisner, mais ça pourrait ressembler à ses drames sociaux savoureux. Alors pour ne pas s’ennuyer cet été et briller en société en lançant quelques polémiques et bons mots, l’industrie (hé oui, c’en est une maintenant) de la BD s’est mise en quatre en trois annonces.
Alors, par ordre chronologique, Jean Van Hamme cède ses droits sur Thorgal à Média-Participation. Bon, cela pose quelques questions de fond quant à l’utilisation d’un personnage, les expériences qui ont été déjà menées dans le domaine, les droits d’auteurs,… En creusant, bien vous pouvez tenir une soirée complète avec un peu de polémiques. Attention à la qualité des contradicteurs et débateurs.
Ensuite, Delcourt devient majoritaire chez Soleil. Là, c’est déjà un peu plus corsé. Un peu moins technique qu’au-dessus, ce débat peut entraîner des postures plus passionnées. Ici encore, vous pouvez étendre la conversation sur l’impact ou l’absence d’incidences sur la production, du bien-fondé de la création de conglomérats éditoriaux. Voire pour les plus sportifs, on peut glisser vers le rugby. Il y a matière. Tout un chacun peut avoir son mot à dire (pertinent ou pas d’ailleurs !).
Enfin, Panini perd les droits de DC en France. Média-Participation (encore !) récupère les titres de la Distinguée Concurrence et crée pour l’occasion un label aux éditions Dargaud comprenant des albums et des sorties en kiosque. Alors, paniques et cris de terreur chez les uns, champagnes et liesses pour d’autres, un stock de questions pour tous. Cette fois-ci, le débat peut faire long-feu. A moins que la Comicon ne scelle définitivement les rumeurs…
Voilà, trois salles, trois ambiances, plein de discussions pour ne plus s’ennuyer. Merci la BD !
Sinon, vous, vous en pensez quoi (si tant est qu’il y ait quelque chose à penser) ?
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